Comité national de l'OGBL

La politique de l’Union européenne doit être profondément réorientée

Lors de sa réunion du 27 mai 2014, le Comité national de l’OGBL a notamment analysé les élections européennes, la situation économique et sociale, les projets de loi et de règlements en matière de politique de l’emploi ainsi que la réforme des bourses d’études. Le Comité a également adopté la position de l’OGBL relative à la réforme du congé parental et arrêté une procédure interne permettant, le cas échéant, d’ouvrir la voie vers la grève dans le secteur du nettoyage. Par ailleurs, le Comité national a entendu des rapports sur la situation dans les institutions de la sécurité sociale et sur le congrès de la Confédération syndicale internationale (CSI). D’autres sujets abordés concernent la réforme du casier judiciaire et la suite de la mobilisation luxembourgeoise contre le traité transatlantique de libre échange (TTIP). Enfin, le Comité national a arrêté le calendrier des travaux préparatoires pour le prochain Congrès de l’OGBL qui se tiendra les 5 et 6 décembre 2014.

En ce qui concerne les élections européennes, l’OGBL est alarmé par la progression de l’extrême droite anti-européenne dans un grand nombre de pays et particulièrement en France, au Royaume-Uni et au Danemark, où ces formations sont arrivées en tête du scrutin. Même l’Allemagne envoie pour la première fois un néonazi à Strasbourg, tout un symbole!

L’OGBL constate aussi que le parti populaire européen (PPE), le parti de Jean-Claude Juncker, a perdu une soixantaine de sièges et contient lui aussi en son sein des partis que l’on devra qualifier d’extrême droite comme le Fidesz hongrois de Viktor Orban qui a raflé plus de 50% des suffrages. On peut donc parler, en général, d’un glissement marqué vers la droite populiste et xénophobe. Ceci est largement le résultat de la politique menée par un Conseil européen dominé par la droite libérale, voire néolibérale, et une Commission européenne à majorité néolibérale surtout concernée par le rendement du capital.

Pour l’OGBL, il importe peu qui deviendra président de la Commission européenne. Ce qui compte, c’est la politique qui sera menée. Continuer avec la politique d’austérité, de libéralisation et de privatisation des services publics, de réduction de la protection sociale, de mise en concurrence des travailleurs d’un pays à l’autre, aurait dans un avenir proche des conséquences autrement plus dramatiques que ce qui s’est passé le 25 mai 2014.

Avec le mouvement syndical européen, l’OGBL est d’avis que le véritable défi de l’Europe est de remettre ses 26 millions de chômeurs au travail. L’Union européenne doit enfin mettre le citoyen au centre du projet européen. L’Union européenne doit faire en sorte que les politiques sociale et humaine priment sur les politiques économique et financière. Les leaders politiques européens doivent arrêter de se laisser dicter leur politique par le puissant lobby du capital international.

Le mouvement syndical est d’avis que l’Europe doit, à court terme, faire une politique résolument orientée vers la croissance durable et la création d’emplois. Elle doit notamment se doter rapidement d’une stratégie d’investissement transnationale, d’une politique commune en matière industrielle ainsi que d’une politique commune en matière d’énergie.

Pour contrer la tendance nationaliste, xénophobe et régressive, il faut que les pays travaillent davantage ensemble et mettent en place des politiques communes créatrices d’emplois et de richesses dont profitent l’ensemble des pays et des citoyens de l’UE.