Lors de sa réunion du 16 septembre 2014, le Comité national de l’OGBL a notamment analysé la situation économique et sociale du pays, pris position sur une série de dossiers sociopolitiques en instances ou à venir et a en outre poursuivi ses préparatifs en vue de son congrès qui se déroulera les 5 et 6 décembre 2014.
Il faut soutenir le pouvoir d’achat des ménages
Sur le plan européen, la reprise économique qui se profilait au premier trimestre de l’année semble désormais en danger. Une évolution qui vient confirmer les craintes exprimées par l’OGBL qui n’a cessé de mettre en garde quant aux conséquences désastreuses liées à une politique d’austérité visant exclusivement à relancer la compétitivité des entreprises et le commerce extérieur, au détriment du pouvoir d’achat des ménages. L’OGBL constate également avec intérêt qu’au Luxembourg, la croissance en hausse annoncée pour 2015 s’explique avant tout par la demande intérieure comme le relève le Statec dans une note officielle, d’où l’impérieuse nécessité de ne pas étouffer cette dernière et, au contraire, de soutenir le pouvoir d’achat des ménages. Selon l’OGBL, l’approche politique qui prédomine toutefois au niveau européen n’est toujours pas à la hauteur de la situation, comme le révèlent, entre autres, les dernières recommandations de réformes structurelles adressées au Luxembourg par le Conseil de l’UE. Une rupture est exigée de la part de l’OGBL, aussi bien au niveau de la politique de l’UE que de celle du Luxembourg.
Budget 2015: absence de consultation
Alors que le gouvernement doit présenter son projet de budget 2015 dans quelques semaines, l’OGBL déplore de ne toujours pas avoir été consulté. Une approche en flagrante contradiction avec la volonté pourtant affichée par le gouvernement de ranimer le dialogue social dans le pays. L’OGBL rappelle également que les salariés et pensionnés ont déjà payé un lourd tribut depuis le début de la crise et que les limites du supportable sont désormais atteintes pour une large frange de la population. Manipulation de l’index, impôt de crise, coupe dans les bourses d’études, non-adaptation des barèmes en matière de politique familiale, non-ajustement des pensions auxquels sont venus s’ajouter des hausses de prix dans les transports publics et une augmentation des charges en matière de santé sans oublier les licenciements et le recours au chômage partiel dans les entreprises: l’OGBL souligne que contrairement à ce qui est prétendu, la crise a également été ressentie au Luxembourg par le salariat au cours de ces dernières années et qu’il s’agit désormais de veiller à maintenir le pouvoir d’achat dans son ensemble et de favoriser celui des ménages aux revenus les plus modestes.
La méthode du gouvernement n’est pas la bonne
À la veille de l’entrevue du jeudi 18 septembre entre le gouvernement et les partenaires sociaux, l’OGBL a une nouvelle fois marqué sa ferme opposition à l’introduction d’une contribution généralisée de 0,5% qui en l’état, outre son caractère socialement et fiscalement injuste et inéquitable, vient également soulever un certain nombre de questions, notamment en ce qui concerne l’accès qui sera éventuellement refusé – discriminatoire dans ce cas – aux salariés frontaliers aux prestations qu’elle vise à financer. L’OGBL se dit néanmoins tout à fait favorable à une augmentation des moyens financiers dévolus au domaine de la petite enfance, mais le cas échéant, par le biais de la fiscalité générale. Quant aux deux autres points figurant à l’ordre du jour (compétitivité du pays, TVA logement), l’OGBL a déploré un manque de précision préalable de la part du gouvernement et dénoncé dans ce contexte l’approche de l’exécutif qui n’a pas jugé nécessaire de fixer un cadre à ces discussions. La méthode n’est pas la bonne, juge l’OGBL.
Les sujets qui mériteraient d’être discutés
L’OGBL a enfin dressé de son côté une liste de sujets qui devraient être débattus de manière prioritaire entre le gouvernement et les partenaires sociaux au vue de la situation actuelle. Parmi ceux-ci figurent le manque d’investissement privé dans le domaine de la Recherche et du Développement et le développement des secteurs d’avenir, le besoin d’améliorer la formation continue dans les entreprises afin de faciliter les reconversions professionnelles et la nécessité de revoir l’encadrement des stages professionnels afin de mettre un terme à l’exploitation qui a parfois cours dans certaines entreprises. L’OGBL souhaiterait également pouvoir aborder la question des conditions de travail dans les entreprises qui se sont nettement détériorées au cours de ces dernières années, celle des blocages à répétition du côté patronal dans le cadre des négociations collectives et bien évidemment aussi la politique de l’emploi en vue de lutter efficacement contre un chômage que l’on peut désormais qualifier de masse.
Communiqué par l’OGBL le 19 septembre 2014
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