Le syndicat Santé, Services sociaux et éducatifs a déjà à de maintes reprises formulé des critiques par rapport à la première version du projet de règlement grand-ducal établissant le plan hospitalier de 2012, et doit désormais constater que la nouvelle version présentée en octobre 2014 va dans la même direction. L’analyse faite par le syndicat Santé, Services sociaux et éducatifs du projet de règlement grand-ducal relève certains dangers et soulève bon nombre de questions.
Concernant le virage vers une prise en charge de plus en plus ambulatoire déjà amorcé dans le Plan hospitalier de 2009, il est encore une fois accentué dans ce projet de Plan hospitalier. Il n’existe par contre pas de données fiables qui pourraient démontrer que les opérations et hospitalisations ambulatoires seraient moins coûteuses que le stationnaire, parce qu’il faut également considérer les soins postopératoires de même que les transports. De plus, les réseaux de soins ne sont actuellement pas adaptés aux soins postopératoires. Enfin, l’instrument de mesure d’activités actuel (PRN) n’est pas adapté au secteur ambulatoire.
De plus, nous nous opposons à toute réduction du nombre de lits dans les hôpitaux. Il nous est incompréhensible pourquoi l’on veut procéder à une réduction massive du nombre de lits, à savoir un moins de presque 200 lits, avec le développement démographique et le vieillissement de la population actuel. Concernant le développement démographique, nous constatons que le projet de Plan hospitalier considère une prévision de 578 000 habitants pour 2020, tandis que l’IGSS et le STATEC considèrent une prévision de 600 000 habitants pour 2020. La croissance de la population va s’accentuer encore à l’avenir et il faut également considérer le nombre croissant d’immigrés qui avec l’âge ne retournent plus dans leur pays d’origine comme le faisaient les générations précédantes. Le surplus en activités dû au développement démographique et au vieillissement de la population ne pourra pas être compensé par un plus grand nombre d’activités ambulatoires.
Par conséquent, le syndicat Santé, Services sociaux et éducatifs se pose la question de la dotation du personnel liée à cette réduction d’activité. Selon nos calculs, la réduction de lits aura comme conséquence la perte de 130 à 140 ETP (équivalent temps plein) et ceci uniquement dans les unités de soins. Nous revendiquons que les emplois du secteur doivent absolument être maintenus et garantis.
Concernant la Clinique Ste Marie, nous rappelons notre revendication du maintien de la Clinique Ste Marie ainsi que la sauvegarde des emplois. Le syndicat Santé, Services sociaux et éducatifs rejette formellement la mise en question de l’avenir de la Clinique Ste Marie. Avec une réduction de lits de 59 lits jusqu’à 2017 et un transfert de 60 lits jusqu’à 2019 dans le groupe hospitalier Hôpitaux Robert Schuman, la surdotation en personnel y afférente ne pourra pas être absorbée par ce dernier, ou même dans le secteur hospitalier entier. Une fermeture de la Clinique Ste Marie est d’autant plus incompréhensible lorsqu’on sait qu’on a investi depuis 2010 entre 17 et 18 millions dans une mise en conformité.
Le projet actuel va donc clairement à l’encontre du personnel employé dans ce secteur. Le syndicat Santé, Services sociaux et éducatifs regrette fortement que l’avis des professionnels de santé n’ait encore une fois pas été pris en compte dans l’élaboration du présent projet. Nous allons faire parvenir sous peu notre avis complet à la ministre de la Santé Lydia Mutsch.
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