Dans le cadre d’une série d’entrevues programmées avec les différents partis politiques représentés à la Chambre des députés, le Bureau exécutif de l’OGBL a rencontré récemment une délégation du DP composée du président de son groupe parlementaire Eugène Berger et des députés André Bauler et Edy Mertens.
Le président de l’OGBL, André Roeltgen, est revenu au début de l’entrevue sur l’opposition de l’OGBL à l’encontre de la politique d’austérité et d’économies initiée par le gouvernement en 2014 dans le cadre de son soi-disant «Zukunftspak». Il a dans ce contexte également tenu à saluer l’abandon de cette politique et le changement de cap opéré par l’exécutif par la suite. André Roeltgen a toutefois mis en garde les représentants du DP, soulignant que l’OGBL continuera également à l’avenir à s’opposer sans relâche à toute politique d’austérité et à tout parti politique qui souhaiterait réactiver une telle politique socialement injuste, économiquement contreproductive et totalement injustifiée au regard de la bonne santé des finances publiques.
L’entrevue a ensuite notamment porté sur la récente réforme fiscale du gouvernement. Une réforme que l’OGBL a soutenu en raison de l’allègement fiscal qu’elle a entrainé pour les petits et moyens revenus. Mais le premier syndicat du pays n’a jamais caché non plus qu’il maintient parallèlement toute une série de critiques envers cette réforme. D’une part, l’OGBL s’opposait et s’oppose toujours à l’abaissement de la charge fiscale des entreprises qu’a opéré la réforme. Il regrette également que les revenus du capital (intérêts, dividendes et stock-options) continuent à être imposés à des niveaux scandaleusement bas. D’autre part, l’OGBL revendiquait et continue de revendiquer l’introduction d’un mécanisme d’adaptation du barème fiscal à l’inflation, afin d’éviter une «progression à froid» qui dans quelque temps réduira à néant l’allègement fiscal dont a pu bénéficier ponctuellement un grand nombre de contribuables. L’OGBL revendique par ailleurs également toujours une exemption fiscale pour les bénéficiaires du salaire social minimum. A en croire les représentants du DP, le gouvernement aurait pourtant réussi dans le cadre de cette réforme à atteindre un certain équilibre entre mesures en faveur des ménages et des entreprises. Une appréciation que ne partage absolument pas l’OGBL, qui a notamment rappelé que la charge fiscale des entreprises n’a cessé de se réduire depuis une vingtaine d’années, alors que celle pesant sur les ménages a elle augmenté significativement au cours de la même période, notamment pendant les années de crise. La réforme fiscale est ainsi, au mieux, venu compenser l’effort auquel ont consenti les ménages depuis 2008. Concernant les revenus du capital, les parlementaires du DP ont tout de même fait savoir que le gouvernement réfléchirait actuellement à un réajustement de l’imposition des stock-options. Une initiative que l’OGBL ne peut que saluer.
L’OGBL a également rappelé qu’il revendique une augmentation structurelle du salaire social minimum de l’ordre de 10% encore avant les prochaines élections nationales. Outre le fait que le niveau actuel du salaire social minimum ne permet pas de vivre dignement au Luxembourg, comme l’atteste désormais une étude du Statec réalisée à la demande du gouvernement, il en va ici pour l’OGBL également et avant tout d’une question relevant de la justice salariale et de la répartition de la richesse produite au niveau national. Comparativement aux autres pays, l’écart entre le salaire social minimum et le salaire médian est au Luxembourg bien plus prononcé, attestant de plus grandes inégalités entre bas et hauts salaires qui, en l’espèce, ne se justifient aucunement. L’OGBL ne peut que regretter que les représentants du DP n’aient pas donné de signe laissant penser qu’ils soutiennent cette revendication.
En ce qui concerne l’avenir du système de pensions, l’OGBL a réitéré ses critiques quant à la réforme de 2012 et souligné une nouvelle fois son attachement à ce régime public et solidaire qui a largement fait ses preuves et qui ne saurait être remis une nouvelle fois en question dans les années à venir. L’OGBL a tenu à souligner que le système n’est aujourd’hui absolument pas en danger et a également fait savoir dans ce contexte qu’il n’accorde aucun crédit aux projections à long terme qui prédisent de futures difficultés de financement des pensions dans un avenir qui est aussi lointain qu’incertain. L’histoire a suffisamment démontré que ce type d’études s’est toujours révélé incapable de prédire les évolutions réelles. Les exemples ne manquent pas à ce sujet. L’OGBL a par ailleurs à nouveau pointé le mal qu’a déjà fait la réforme de 2012 aux jeunes générations, en programmant l’amputation du montant de leur future retraite de 14%. L’OGBL a fait savoir qu’il s’opposera à toute volonté de diminuer encore une fois les prestations, qui au contraire doivent être préservées, voire améliorées. Il s’opposera également à toute tentative d’allongement de l’âge de départ légal à la retraite. En cas de futures difficultés de financement, l’OGBL plaide pour sa part en faveur d’une augmentation progressive du taux de cotisation dont le niveau demeure extrêmement bas par rapport à d’autres pays, sachant que les cotisations n’ont plus été relevées au Luxembourg depuis les années 1970. Tout en assurant que leur formation politique n’a aucunement l’intention de remettre en question le système public des pensions, les représentants du DP n’ont toutefois pas su apporter de garanties suffisantes au regard de l’OGBL.
En matière de sécurisation des parcours professionnels, l’OGBL a insisté sur l’urgente nécessité de renforcer la législation en matière de licenciements, mais également de plans sociaux et de plans de maintien dans l’emploi, qui sont régulièrement contournés par les employeurs. L’OGBL a aussi sévèrement critiqué le projet de loi relatif à la formation professionnelle continue, largement insuffisant pour répondre aux enjeux qui se présentent. Quant à la médecine du travail, l’OGBL réclame depuis longtemps l’instauration d’un service unique et homogène pour l’ensemble des branches d’activités.
L’OGBL a ensuite également rappelé qu’il s’oppose fermement au projet de loi relatif à la protection des données qui prévoit d’abolir l’autorisation préalable, jusqu’ici obligatoire à tout employeur souhaitant introduire une mesure de surveillance des salariés dans son entreprise. Une mesure qui, en l’espèce, serait inacceptable pour l’OGBL et qu’il combattra fermement.
Enfin, concernant la récente loi relative au reclassement qui pose déjà un certain nombre de problèmes, comme l’a déjà exprimé publiquement l’OGBL, il est urgent d’agir sur ce point. Les représentants du DP ont dit partager la nécessité d’analyser les problèmes rencontrés lors de la mise en œuvre de cette loi.
Communiqué par l’OGBL le 19 juillet 2017
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