L’économie est en plein boom, les profits et bénéfices également. Les finances publiques sont toujours saines. Et pour 2018? Même tableau selon toutes les prévisions, qu’il s’agisse de celles du STATEC, de la Commission européenne ou de l’OCDE.
Tout ce que l’on pourrait faire.
On pourrait renforcer le pouvoir d’achat de la population.
En abaissant la charge fiscale des couches inférieures et moyennes. Encore une fois? Oui, pourquoi pas? La réforme fiscale de 2016 était, dans le meilleur des cas, une correction pour les augmentations fiscales précédentes. Et la «progression fiscale à froid» phagocyte déjà à nouveau le pouvoir d’achat. Et cet effet va s’accroitre encore davantage avec l’augmentation graduelle de l’inflation qui va retrouver son cours. Celui qui veut s’y opposer pourrait introduire maintenant une adaptation automatique du barème fiscal à l’évolution des prix. En décalant vers le haut la première tranche d’imposition, on pourrait libérer les salariés qui touchent le salaire social minimum d’impôts directs. Et on pourrait réduire légèrement la charge fiscale en général pour les petits et moyens revenus. On pourrait adapter l’allocation de vie chère qui, depuis son introduction en 2009, a perdu 16% de valeur en raison de sa non-indexation.
On pourrait enfin introduire la loi qui prévoit l’adaptation automatique des prestations familiales à l’évolution du salaire médian. Oui, où en est cette loi? Le gouvernement s’y était engagé dans le cadre de l’accord du 28 novembre 2014 qui marqué l’issue du conflit avec les syndicats en raison du paquet de mesures d’économies superflues portant le nom extravagant de «Zukunfts-pak» («paquet pour l’avenir»). Le gouvernement souhaite-t-il manquer à sa parole? Alors on pourrait entreprendre une adaptation des prestations familiales, comme cela était prévu au fond.
Le Conseil économique et social a récemment remis son avis concernant le salaire social minimum. On pourrait dés-à-présent entreprendre une adaptation structurelle du salaire social minimum. Ceci améliorerait les conditions de vie des couches sociales touchant les plus bas revenus et renforcerait économiquement la demande intérieure. Et ce serait le signe d’une meilleure répartition des gains de productivité au Luxembourg.
On pourrait améliorer les salaires réels au Luxembourg. L’OCDE vient justement de constater, à son tour, qu’au Luxembourg l’écart se creuse entre l’évolution des salaires réels et le développement de la productivité.
On pourrait décider d’entreprendre une adaptation ponctuelle des pensions. En compensation de l’adaptation uniquement partielle – ce qui est totalement injuste – qui s’est produite à l’occasion de la réforme fiscale. Pour la jeunesse, on pourrait reconnaître dans le cadre des pensions, les stages, les jobs d’étudiants et de lycéens.
Les caisses de la CNS étant pleines, on pourrait entreprendre des améliorations fondamentales des prestations pour les assurés.
Au regard de l’incapacité de la politique et du patronat à résoudre le gravissime problème que constitue le chômage des seniors, et ce malgré une économie en plein boom, il serait adéquat d’abandonner le projet de loi superflu qui vise à abolir la préretraite-solidarité. On pourrait, comme cela est revendiqué depuis des années, mettre sur la voie législative, une réforme visant de meilleurs droits pour les salariés dans le cadre d’une faillite. On pourrait obtenir une meilleure sécurisation des emplois et des droits salariaux à travers des réformes relatives aux plans sociaux et aux plans de maintien dans l’emploi, qui se font également attendre depuis déjà longtemps. Ces réformes constitueraient des pas importants dans le cadre des discussions portant sur la digitalisation de l’économie et du monde du travail, à côté de l’emprunt de nouvelles voies en matière de formation continue et professionnelle. Au lieu de l’affaiblir, on pourrait renforcer la protection des salariés face à la surveillance sur le lieu de travail.
On pourrait transposer la proposition du ministre du Travail visant à introduire un congé de paternité de 10 jours.
Dans le cadre de la discussion portant sur une meilleure harmonisation entre vie professionnelle et vie privée, on pourrait, à travers le dialogue social interprofessionnel, trouver un accord innovant fixant le cadre légal général permettant d’introduire des comptes épargne-temps. Les propositions de l’OGBL qui sont sur la table depuis des mois correspondent largement à celles retenues récemment dans le projet de loi concernant la fonction publique. Si aucun accord ne peut être trouvé rapidement dans le cadre des négociations entre l’OGBL et l’UEL, l’OGBL exigera de la politique qu’elle prenne une initiative dans les plus brefs délais.
Les moyens et marges de manœuvres aussi bien économiques que publiques existent pour faire avancer le progrès social. Ce que l’on peut faire, devrait être fait maintenant. La balle est dans le camp de la politique et du patronat.
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