Troisième année de pandémie, troisième grève des femmes*. Au final, l’histoire de la crise du Covid-19 nous enseigne que les femmes* continuent à être exploitées, qu’elles sont toujours surexposées à des risques sanitaires et encore davantage violentées.
Troisième année de pandémie, troisième grève des femmes*, ou peut-être pas ? La situation actuelle a malheureusement fait naître des mouvements de valeurs anti-démocratiques qui depuis des mois organisent des manifestations au centre de la ville de Luxembourg. Suite à des dégénérescences lors de ces manifestations, une convention entre la police et la ville de Luxembourg prévoit un périmètre pour ce genre de manifestations afin de garantir la sécurité de personnes tiers. La JIF, qui une fois par année, organise dans un contexte international, à la date de la journée internationale des femmes, dans le respect absolu des règles sanitaires et de sécurité, se voit maintenant confronter à une sanction sans fondement par l’attribution du même périmètre que les manifestations qui ont été l’objet d’un risque de sécurité, doivent dès lors respecter. Nous à la JIF concluons qu’une boite de Pandore a été ouverte par cette convention, laquelle sans base légale prévoit un périmètre qui est une atteinte au droit fondamental de manifester. Profiter de cette convention pour assimiler au futur toutes les organisations qui souhaitent organiser des manifestations à la capitale du Luxembourg à des organisations anti-démocratiques, est inacceptable et dangereux pour notre état de droit.
Alors que partout les dirigeant.e.s politiques étaient d’accord pour dire que le travail des femmes* est indispensable au maintien des liens économiques et sociétaux en ces temps de crises, pratiquement aucune avancée sociale n’a eu lieu sur les plans des salaires, de la santé, du logement et de la lutte contre les violences faites aux femmes*. On perçoit aucune avancée sociale significative qui permettrait de changer durablement le système économique et les institutions qui oppressent les plus faibles. Aucune promesse politique du début de la pandémie pour la revalorisation du travail des femmes* et l’égalité de partage du travail du care n’a été tenue. La privatisation du secteur de la santé publique se poursuit comme jadis. Les prix du logement flambent. Les inégalités socio-économiques se sont même accrues et les femmes* continuent à se retrouver en première ligne. La sexualité et le corps des femmes* continuent d’être le nerf de la guerre des rapports inégaux de sexe. Les rapports de domination entre hommes et femmes* s’y jouent de la manière la plus violente dans le cas du viol et du féminicide. Là non plus, aucune volonté politique ne s’est manifestée pour prendre juridiquement en compte cette violence patriarcale particulière qui consiste à tuer une femme* parce qu’elle est une femme*. L’instabilité de la situation sanitaire et la précarisation qui va de pair contribueront sans doute à un essor des violences domestiques.
Rien ne semble arrêter la dégringolade générale car au fond rien a changé et rien n’indique un changement en vue. C’est grotesque surtout du point de vue des femmes* :
On nous vole notre argent et notre temps ! On nous prive de logements décents et abordables ! On nous violente et nous exproprie de nos corps !
C’en est trop. Cette année, pour la 3e grève des femmes*, luttons pour mettre fin au plus grand vol de l’histoire et chassons le patriarcat de nos corps, de nos esprits et de notre société!
C’est pourquoi la JIF revendique la justice salariale, une réduction du temps de travail pour tous/toutes, un congé de naissance de trois mois pour tous/toutes, le logement en tant que droit fondamental pour tous/toutes et une lutte plus efficace contre les violences faites aux femmes.
femme* – toute personne socialement identifiée comme femme, indépendamment de son sexe ou de son genre choisi.
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