C’est avec consternation que le syndicat Commerce, Garages et Horeca de l’OGBL ainsi que la fédération Services et Commerce du LCGB prennent acte de la décision du ministre du Travail de libéraliser le travail dominical dans le secteur du commerce de détail. En effet, c’est par voie de communiqué de presse que les deux organisations ont dû apprendre que le ministre allait augmenter la limite maximale autorisée d’heures travaillées un dimanche de 4 à 8 heures, et ce, sans contrepartie supplémentaire à celle déjà prévue par la loi pour les salariés concernés et dans le non-respect du dialogue social.
Le fait que le ministère du Travail « réaffirme son engagement pour un dialogue social constructif » est d’une effronterie rare. En effet, malgré un premier échange de vues dans le cadre du Comité Permanent du Travail et de l’Emploi (CPTE) et malgré la demande persistante des syndicats de ne pas être mis devant des faits accomplis, le ministre n’est jamais revenu vers les syndicats avec un texte pouvant servir de base de discussions.
Une fois de plus, le ministre du Travail bafoue le dialogue social et s’affranchit par la même occasion de toute forme de politesse et de respect élémentaires entre partenaires sociaux. Il semble évident qu’il s’agit là d’une revanche à peine déguisée pour le coup d’éclat survenu au cours de la réunion du CPTE du 8 octobre 2024, lorsque les syndicats ont claqué la porte face au projet de réforme de la loi sur les conventions collectives non-conforme au modèle social luxembourgeois. Ce coup de sang du ministre se fait sur le dos des salariés du commerce, qui comptent parmi les plus vulnérables.
Par sa décision unilatérale, le ministre du Travail, non seulement ouvre la voie à une possible libéralisation des heures d’ouverture, mais affaiblit aussi considérablement les conventions collectives de travail dans un secteur qui dispose d’un faible taux de couverture (38% selon les derniers chiffres). En effet, la question du travail dominical avait fait l’objet de négociations dans un grand nombre de conventions collectives et avait permis d’en négocier de nouvelles. De ce fait, le projet de loi du ministre est donc en contradiction flagrante avec sa volonté d’augmenter les conventions collectives.
Il semblerait donc que le ministre du Travail ne soit intéressé ni par le dialogue social, ni par une augmentation du taux de couverture des conventions collectives telle que le prévoit la directive européenne sur un salaire minimum adéquat, ni par une amélioration des conditions de travail et de rémunération des salariés.
Les salariés du secteur du commerce ne sont pas les dindons de la farce et le LCGB et l’OGBL n’accepteront pas qu’ils soient traités de la sorte. C’est pourquoi les deux organisations rassembleront rapidement leurs structures pour envisager d’éventuelles actions communes à venir.
Communiqué par le syndicat Commerce, Garages et Horeca de l’OGBL et la fédération Services et Commerce du LCGB, le 16 octobre 2024
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