La grève des femmes* sort du périmètre !

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Avant même de rencontrer les représentantes de la plateforme JIF pour une deuxième entrevue, la bourgmestre de la Ville de Luxembourg, ensemble avec le ministre de la Sécurité intérieure et la direction de la Police, ont proclamé la levée du périmètre autorisé de manifestation en place depuis décembre 2021.

D’un commun accord, la bourgmestre de la Ville de Luxembourg, les représentants de la direction de la Police et les représentantes de la JIF ont validé cet après-midi le parcours de la manifestation en-dehors du périmètre.

Cette nouvelle réjouit la plateforme JIF qui pourra désormais organiser sa grève des femmes* comme souhaitée. Le rendez-vous pour le départ de la manifestation est fixé à 17h à la Place de la Gare de la Ville de Luxembourg pour arriver à la Place d’Armes.

A force d’avoir persisté pour obtenir le droit de manifester hors du périmètre, les militante.s. féministes de la JIF ont su rappeler les principes de l’Etat de droit: que la limitation des droits fondamentaux, tels que le droit de manifester ne peut devenir la norme dans une démocratie qui se respecte !

Communiqué par la Plateforme Journée Internationale des Femmes (JIF)
le 22 février 2022

 

Pas de restrictions pour les droits des femmes!

Le «Fraestreik» a lieu une seule fois par an, le 8 mars, lors de la Journée Internationale des Femmes, une journée qui est dédiée aux femmes et à la lutte des droits des femmes. À cette date précise, les rues appartiennent aux femmes, comme cela a été le cas depuis deux ans avec des manifestations ayant rencontrées un grand succès au cœur de la Ville de Luxembourg.

Malgré ce succès des années précédentes, cette année, la grève des femmes* semble être en danger. Cela étant dû à des décisions politiques prises dans le contexte de la crise sanitaire, suite aux manifestations qui depuis plusieurs mois sont été organisées contre les mesures sanitaires et dont des participant-e-s ont à plusieurs reprises violé l’ordre public. Suite à ces dérives, un «zoning dédié à la manifestation a été mis en place de commun accord après concertation entre le Ministère de la Sécurité intérieur, la Ville de Luxembourg et la Police»[1]. Ce périmètre du champ du Glacis jusqu’à la Place de l’Europe du Kirchberg, a été instauré, selon un communiqué de presse du gouvernement, de commun accord comme « une mesure visant à garantir les droits et libertés des uns sans pour autant mettre en danger d’autres ».

Suite à une entrevue entre la Bourgmestre de la Ville de Luxembourg, Lydie Polfer, des représentants de la Police et des membres de la JIF, la JIF n’a ni reçu une réponse favorable ni de refus définitif concernant la demande formulée par la JIF d’organiser la manifestion «Fraestreik», le 8 mars 2022 sur le trajet de la Place de la Gare, en passant par l’avenue de la Liberté, jusqu’à la Place d’Armes. Par voie de courriel, La Bourgmestre précise que la mise en place du «zoning» dédié aux manifestations est toujours d’actualité et qu’il s’agit ici d’une « décision au niveau national, ce en concertation avec les plus hautes autorités concernées.»

La JIF tient à rappeler qu’elle n’acceptera pas d’organiser le «Fraestreik» dans ce «zoning» car cette mesure a été mise en place pour ne pas mettre en danger des tierces personnes, hors lors des deux dernières grèves des femmes, l’ordre public et la sécurité de tierces personnes ont toujours été respectés.

À moins d’un mois de la grève des femmes, la JIF se voit confrontée à cette situation. La Bourgmestre déclare de son côté que la mesure du «zoning» ne fait pas partie de son champ de compétences, mais qu’il s’agit d’une décision «nationale», alors que la demande d’autorisation pour organiser une manifestation sur le territoire de la Ville de Luxembourg, est à introduire auprès de la Ville de Luxembourg. S’ajoute à cela une deuxième problématique, selon laquelle il ne semble pas être clair sur quelle base légale cette décision a été prise et si cette décision peut constituer une violation du droit fondamental de manifester.

C’est pourquoi la JIF revendique que sa demande formulée auprès de la Ville de Luxembourg à organiser une manifestation le 8 mars 2022, sur le trajet de la Place de la Gare, en passant par l’avenue de la Liberté, jusqu’à la Place d’Armes, reçoive une réponse favorable dans le respect du droit fondamental de la liberté de manifestation.

Femme* – toute personne socialement identifiée comme femmes, indépendamment de son sexe ou de son genre choisi.

Communiqué par la plateforme JIF, le 11 février 2022


[1] Le gouvernement luxembourgeois, « Manifestations à Luxembourg-Ville: mesures et dispositif policier » URL : https://gouvernement.lu/fr/actualites/toutes_actualites/articles/2021/12-decembre/09-kox-polfer-donven.html

L’avenir ne se construira pas sans le travail des femmes* !

greve_femmes_2022Troisième année de pandémie, troisième grève des femmes*. Au final, l’histoire de la crise du Covid-19 nous enseigne que les femmes* continuent à être exploitées, qu’elles sont toujours surexposées à des risques sanitaires et encore davantage violentées.

Troisième année de pandémie, troisième grève des femmes*, ou peut-être pas ? La situation actuelle a malheureusement fait naître des mouvements de valeurs anti-démocratiques qui depuis des mois organisent des manifestations au centre de la ville de Luxembourg. Suite à des dégénérescences lors de ces manifestations, une convention entre la police et la ville de Luxembourg prévoit un périmètre pour ce genre de manifestations afin de garantir la sécurité de personnes tiers. La JIF, qui une fois par année, organise dans un contexte international, à la date de la journée internationale des femmes, dans le respect absolu des règles sanitaires et de sécurité, se voit maintenant confronter à une sanction sans fondement par l’attribution du même périmètre que les manifestations qui ont été l’objet d’un risque de sécurité, doivent dès lors respecter. Nous à la JIF concluons qu’une boite de Pandore a été ouverte par cette convention, laquelle sans base légale prévoit un périmètre qui est une atteinte au droit fondamental de manifester. Profiter de cette convention pour assimiler au futur toutes les organisations qui souhaitent organiser des manifestations à la capitale du Luxembourg à des organisations anti-démocratiques, est inacceptable et dangereux pour notre état de droit.

Alors que partout les dirigeant.e.s politiques étaient d’accord pour dire que le travail des femmes* est indispensable au maintien des liens économiques et sociétaux en ces temps de crises, pratiquement aucune avancée sociale n’a eu lieu sur les plans des salaires, de la santé, du logement et de la lutte contre les violences faites aux femmes*. On perçoit aucune avancée sociale significative qui permettrait de changer durablement le système économique et les institutions qui oppressent les plus faibles. Aucune promesse politique du début de la pandémie pour la revalorisation du travail des femmes* et l’égalité de partage du travail du care n’a été tenue. La privatisation du secteur de la santé publique se poursuit comme jadis. Les prix du logement flambent. Les inégalités socio-économiques se sont même accrues et les femmes* continuent à se retrouver en première ligne. La sexualité et le corps des femmes* continuent d’être le nerf de la guerre des rapports inégaux de sexe. Les rapports de domination entre hommes et femmes* s’y jouent de la manière la plus violente dans le cas du viol et du féminicide. Là non plus, aucune volonté politique ne s’est manifestée pour prendre juridiquement en compte cette violence patriarcale particulière qui consiste à tuer une femme* parce qu’elle est une femme*. L’instabilité de la situation sanitaire et la précarisation qui va de pair contribueront sans doute à un essor des violences domestiques.

Rien ne semble arrêter la dégringolade générale car au fond rien a changé et rien n’indique un changement en vue. C’est grotesque surtout du point de vue des femmes* :

On nous vole notre argent et notre temps ! On nous prive de logements décents et abordables ! On nous violente et nous exproprie de nos corps !

C’en est trop. Cette année, pour la 3e grève des femmes*, luttons pour mettre fin au plus grand vol de l’histoire et chassons le patriarcat de nos corps, de nos esprits et de notre société!

C’est pourquoi la JIF revendique la justice salariale, une réduction du temps de travail pour tous/toutes, un congé de naissance de trois mois pour tous/toutes, le logement en tant que droit fondamental pour tous/toutes et une lutte plus efficace contre les violences faites aux femmes.

femme* – toute personne socialement identifiée comme femme, indépendamment de son sexe ou de son genre choisi.

Augmenter les salaires minimums pour plus d’égalité salariale

Aujourd’hui, c’est la journée européenne de l’inégalité salariale («European Unequal Pay Day»), car en effet, en 2021, les femmes gagnent toujours 14,1% de moins que les hommes dans l’UE. Cela signifie qu’en moyenne, les femmes de l’Union européenne travaillent gratuitement jusqu’à la fin de l’année à partir de ce 10 novembre 2021.

En Europe, 76% des 49 millions de salarié.e.s du «care» sont des femmes. Les travailleur.euse.s du «care» sont le plus souvent mal payé.e.s, malgré le fait qu’ils.elles exercent une profession difficile aussi bien physiquement qu’émotionnellement demandant beaucoup de patience et de compétences sociales. La revalorisation des métiers dans lesquels les femmes sont historiquement surreprésentées est donc primordiale pour atteindre le but de l’égalité salariale.

Voilà pourquoi l’OGBL Equality soutient les revendications de la Confédération européenne des syndicats pour un renforcement de la directive européenne sur l’établissement de salaires minimums décents. Par la même occasion, l’OGBL Equality souligne la revendication visant une hausse conséquente et substantielle du salaire social minimum au Luxembourg.

Au Luxembourg, la différence de salaire entre hommes et femmes se situe essentiellement à deux niveaux: celui des très bas salaires et celui des hauts salaires (notamment au niveau des bonus). Les secteurs dans lesquels les salarié.e.s gagnent souvent le salaire social minimum comme celui du nettoyage, du commerce ou de l’horeca sont d’ailleurs des secteurs dans lesquels travaillent un très grand nombre de femmes. Voilà pourquoi une hausse des salaires les plus bas, mais également la mise en place de davantage de conventions collectives, notamment au niveau sectoriel, avec des grilles de salaires et des carrières évolutives fixées selon des critères objectifs, transparents, compréhensibles, contrôlables et garantis; et le refus des modèles de rémunération discrétionnaire ou soumis à des évaluations subjectives constituent deux piliers fondamentaux de l’égalité salariale.

Avec un écart salarial annuel de 7,2% entre hommes et femmes, les femmes travaillent au Luxembourg en moyenne gratuitement pendant 26,28 jours de l’année. La journée de l’inégalité salariale luxembourgeoise aura ainsi lieu le 5 décembre cette année.

Communiqué par l’OGBL Equality — le département des Femmes de l’OGBL
le 10 novembre 2021

Ein Informationsheft zum Thema „Sexuelle Belästigung in der Schule“

Brochure_Harcelement_LU.inddNachdem im März dieses Jahres gleich zwei Fälle von sexueller Belästigung an Luxemburger Sekundarschulen öffentlich geworden sind, sieht der OGBL dringenden Aufklärungs- und Handlungsbedarf.

Die zwei Fälle im LCD und im LHCE sind leider nur die sichtbare Spitze des Eisberges. Sexuelle Belästigung ist ein gesellschaftliches Problem, das leider auch nicht vor den Schulen haltmacht: Als Gewerkschaft, die unter anderem auch Schulpersonal und Schüler*innen vertritt, sind wir regelmäßig mit dem Thema sexuelle Belästigung konfrontiert. Ob im Betrieb, in der Schule, unter Arbeitskolleg*innen, Schüler*innen oder hierarchieübergreifend … — Sexuelle Belästigung ist in unserer Gesellschaft allgegenwärtig. Oft schämen sich die Opfer, trauen sich nicht, Hilfe zu suchen, können das Erlebte nicht einordnen und/oder kennen ihre Rechte nicht.

Aus diesem Grund haben das SEW/OGBL, die OGJ – Gewerkschaftsjugend und das OGBL Equality ein Informationsheft zum Thema „Sexuelle Belästigung in der Schule“ ausgearbeitet, das Schulpersonal und Schüler*innen über ihre Rechte aufklären soll. Das Informationsheft wird zusammen mit Unterrichtsmaterial zum Thema „Sexismus und Geschlechterrollen“ an alle Luxemburger Sekundarschulen geschickt und ist ebenfalls online auf www.sew.lu zu finden.

Zudem fordern die unterzeichnenden Gewerkschaften:

  • Dass das Thema sexuelle Belästigung obligatorisch ab der 7. Klasse in allen Sekundarschulen behandelt wird und die Schüler*innen über das Thema und ihre Rechte aufgeklärt werden;
  • dass regelmäßig Fortbildungskurse zum Thema „Sexuelle Belästigung“ für das Schulpersonal angeboten werden;
  • dass das Bildungsministerium klare Richtlinien zum Thema „Sexuelle Belästigung“ formuliert und an die Schulen weiterleitet.

Mitgeteilt von SEW/OGBL, OGJ – Gewerkschaftsjugend und OGBL Equality
am 22. Juni 2021

>> Informationsheft „Sexuell Belästegung an der Schoul“ (PDF)

L’égalité passe aussi par le droit du travail

logo_JIFDes représentantes de la plateforme JIF ont rencontré le 9 février 2021 le ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Economie sociale et solidaire, Dan Kersch, dans le cadre des revendications de la Grève des Femmes* qui aura lieu le 8 mars 2021.

L’entrevue visait avant tout à exposer au ministre le travail de la JIF et notamment trois
revendications phares de la deuxième édition de la Grève des Femmes* à savoir : l’égalité salariale par une transparence salariale et un contrôle accru de l’ITM en la matière, la réduction du temps de travail sans perte de salaire et un allongement d’un congé de naissance ouvert à tous.x.te.s.

Les représentantes de la JIF ont souligné le rôle essentiel que joue le ministère du Travail dans la réalisation de ces revendications en particulier en ce qui concerne le rôle de contrôle des dispositions du code de travail qui est assuré par l’Inspection du travail et des mines (ITM) administration qui est sous sa tutelle.

Les sujets de l’égalité salariale, des statistiques en matière du Gender Pay Gap ainsi que de la compensation des heures supplémentaires ont fait l’objet d’une discussion. A également été approfondie la question du rôle et des moyens de l’ITM en matière de contrôle.

Finalement nous avons pointé la discrimination pour le deuxième parent d’un enfant à l’accès du congé dit « de paternité ou Pappecongé» pour les familles homoparentales.

Sur le dernier point en particulier, le ministre du Travail s’est engagé envers la plateforme JIF que de sérieuses discussions suivront pour trouver une solution en vue de garantir l’accès au congé de naissance à tous.x.te.s.

Concernant le contrôle de l’ITM en matière de l’égalité salariale et de la compensation des heures supplémentaires, le ministre du Travail a assuré la JIF du soutien de ses services en vue de faire respecter le droit du travail.

Le ministre a par ailleurs félicité la plateforme JIF de son engagement en vue de remettre l’accent sur les droits des femmes et les inégalités en la matière au jour du 8 mars, journée internationale des femmes.

Communiqué de presse de la plateforme JIF
le 10 février 2021