Entrevue entre la Plateforme Stop TTIP et le Syvicol

stop_ttipLa Plateforme Stop TTIP a été reçue par le Syndicat des Villes et Communes (Syvicol) le 14 mars pour un échange de vues sur l’accord de libre-échange TTIP et son impact sur les communes et les citoyens au niveau local. Lors de cette entrevue, la Plateforme Stop TTIP et le Syvicol ont tous deux exprimé leurs inquiétudes quant aux conséquences possibles de la négociation des accords de libre-échange sur les services publics et sur l’autonomie des collectivités locales.

Cette nouvelle vague d’accords que représente le TTIP, mais aussi le CETA ou encore le TISA, ne se limitent en effet plus uniquement aux questions commerciales classiques, mais ont un champ d’application beaucoup plus vaste. Les services publics qui sont offerts par les communes à leurs citoyens, devraient être exclus de ces accords. Par ailleurs, les communes ne devraient pouvoir être accusées d’entrave à la liberté de commerce du fait des décisions qu’elles prennent à propos de services d’intérêt général qui dépendent pourtant de leurs compétences, ce par le biais de mécanismes de règlement des litiges entre investisseurs et États. Nombre de procédures ont déjà été lancées contre des autorités publiques par le biais de ces mécanismes, qui permettent aux entreprises multinationales et aux investisseurs de poursuivre les États et les collectivités locales lorsqu’ils considèrent que leurs profits, même futurs, sont menacés.

En ce qui concerne les services publics liés aux communes, les deux parties saluent les résolutions adoptées par le Parlement européen, qui fixent des lignes rouges aux négociateurs de la Commission européenne en définissant des zones claires et explicites à exclure des négociations, dont notamment les services publics et la protection des données, et en demandant l’octroi aux autorités publiques du droit de renationaliser des services qui ont été précédemment ouverts à la concurrence.

La Plateforme Stop TTIP et le Syvicol se rallient à ces revendications et exigent l’exclusion de l’ensemble des services publics actuels et futurs du champ d’application des accords TTIP, CETA et TISA. Les deux interlocuteurs demandent également que des garanties réelles et concrètes soient apportées dans ces accords permettant de préserver les compétences des collectivités locales dans le choix, la gestion ou encore la fourniture de services publics de qualité, au nom de l’intérêt général.

Enfin, compte tenu des nombreuses interrogations et incertitudes juridiques qui demeurent, la Plateforme Stop TTIP et le Syvicol jugent qu’il est essentiel de mener une évaluation transparente sur l’impact de ces accords de libre-échange sur l’ensemble des domaines concernés.


La plateforme est composée des organisations suivantes:
Action Solidarité Tiers Monde; Aleba; Bio-Lëtzebuerg-Vereenegung fir Bio-Landwirtschaft Lëtzebuerg Asbl; Caritas Luxembourg; Cercle de coopération des ONG de développement; CGFP; Fairtrade Luxembourg; FGFC; FNCTTFEL; Greenpeace Luxembourg; Initiativ Liewensufank; LCGB; Lëtzebuerger Jongbaueren a Jongwënzer Asbl; Mouvement écologique; natur&ëmwelt a.s.b.l; OGBL; Syprolux; Stop TAFTA Luxembourg; Union luxembourgeoise des consommateurs; Union syndicale fédérale

Entrevue entre la Plateforme Stop TTIP et le Syvicol

cube_europe_euLa Plateforme Stop TTIP [1] a été reçue par le Syndicat des Villes et Communes (Syvicol) le 14 mars pour un échange de vues sur l’accord de libre-échange TTIP et son impact sur les communes et les citoyens au niveau local. Lors de cette entrevue, la Plateforme Stop TTIP et le Syvicol ont tous deux exprimé leurs inquiétudes quant aux conséquences possibles de la négociation des accords de libre-échange sur les services publics et sur l’autonomie des collectivités locales.

Cette nouvelle vague d’accords que représente le TTIP, mais aussi le CETA ou encore le TISA, ne se limitent en effet plus uniquement aux questions commerciales classiques, mais ont un champ d’application beaucoup plus vaste. Les services publics qui sont offerts par les communes à leurs citoyens, devraient être exclus de ces accords. Par ailleurs, les communes ne devraient pouvoir être accusées d’entrave à la liberté de commerce du fait des décisions qu’elles prennent à propos de services d’intérêt général qui dépendent pourtant de leurs compétences, ce par le biais de mécanismes de règlement des litiges entre investisseurs et États. Nombre de procédures ont déjà été lancées contre des autorités publiques par le biais de ces mécanismes, qui permettent aux entreprises multinationales et aux investisseurs de poursuivre les États et les collectivités locales lorsqu’ils considèrent que leurs profits, même futurs, sont menacés.

En ce qui concerne les services publics liés aux communes, les deux parties saluent les résolutions adoptées par le Parlement européen, qui fixent des lignes rouges aux négociateurs de la Commission européenne en définissant des zones claires et explicites à exclure des négociations, dont notamment les services publics et la protection des données, et en demandant l’octroi aux autorités publiques du droit de renationaliser des services qui ont été précédemment ouverts à la concurrence.

La Plateforme Stop TTIP et le Syvicol se rallient à ces revendications et exigent l’exclusion de l’ensemble des services publics actuels et futurs du champ d’application des accords TTIP, CETA et TISA. Les deux interlocuteurs demandent également que des garanties réelles et concrètes soient apportées dans ces accords permettant de préserver les compétences des collectivités locales dans le choix, la gestion ou encore la fourniture de services publics de qualité, au nom de l’intérêt général.

Enfin, compte tenu des nombreuses interrogations et incertitudes juridiques qui demeurent, la Plateforme Stop TTIP et le Syvicol jugent qu’il est essentiel de mener une évaluation transparente sur l’impact de ces accords de libre-échange sur l’ensemble des domaines concernés.

Luxembourg, le 1er avril 2016.

[1] La Plateforme Stop TTIP est composée des organisations suivantes :

Action Solidarité Tiers Monde; Aleba; Bio-Lëtzebuerg – Vereenegung fir Bio-Landwirtschaft Lëtzebuerg Asbl; Caritas Luxembourg ; Cercle de coopération des ONG de développement; CGFP; Fairtrade Luxembourg; FGFC; FNCTTFEL; Greenpeace Luxembourg; Initiativ Liewensufank ; LCGB; Lëtzebuerger Jongbaueren a Jongwënzer Asbl; Mouvement écologique; natur&ëmwelt a.s.b.l; OGBL; Syprolux; Stop TAFTA Luxembourg; Union luxembourgeoise des consommateurs ; Union syndicale fédérale.

Briser les murs de verre! Le 8 mars – Journée internationale de la femme

break_the_glass_wallÀ l’occasion de la Journée internationale de la femme, la Confédération européenne des syndicats (CES) a demandé aux hommes et aux femmes de briser les murs de verre qui les séparent dans différentes activités professionnelles et de parvenir à une plus grande égalité hommes-femmes sur le marché du travail.

Les femmes continuent d’être freinées

– non seulement par les plafonds de verre qui empêchent leur progression hiérarchique,
– mais aussi par les murs de verre, qui les confinent dans des emplois particuliers et les excluent d’autres activités.

Les chiffres sont clairs:

– 4 % des chauffeurs, des ouvriers du bâtiment et des mécaniciens sont des femmes;
– 18 % des ingénieurs et des informaticiens sont des femmes;
– 80 % des enseignants et des professionnels de la santé sont des femmes;
les femmes sont plus nombreuses que les hommes dans la restauration, le nettoyage, les soins de santé, les emplois de bureau et de caisse;
– 4 % des directeurs généraux des entreprises cotées en bourse sont des femmes, et celles-ci ne représentent que 22 % des membres des conseils de surveillance.

Entre 2005 et 2010, la ségrégation professionnelle fondée sur le genre s’est même accrue à travers l’Europe!

«Nous devons briser les murs de verre. Les femmes sont surreprésentées dans des professions moins bien rémunérées que les emplois occupés principalement par des hommes, ce qui explique essentiellement la moyenne de 16 % d’écart salarial entre les hommes et les femmes à travers l’Europe. Des efforts doivent être consentis pour permettre aux femmes d’accéder aux emplois occupés principalement par des hommes, de conserver ces emplois et d’y progresser. De même, les salaires et les conditions de travail doivent être améliorés dans les secteurs majoritairement occupés par des femmes» a declaré Luca Visentini, Secrétaire général de la CES.

«Aucun pays en Europe n’est exempt de ségrégation professionnelle fondée sur le genre – des plafonds et des murs de verre nous séparent. C’est déplorable, pour les femmes et pour les hommes. Des talents sont gaspillés, littéralement à une échelle industrielle. Mettre fin à la ségrégation professionnelle fondée sur le genre doit être l’une des priorités d’une stratégie européenne pour l’égalité hommes-femmes, qui ne s’est pas encore matérialisée, malgré les appels des syndicats» a déclaré Montserrat Mir, Secrétaire confédérale de la CES

Communiqué le 8 mars 2016

>> Informations de référence : une nouvelle méthode pour comprendre la ségrégation professionnelle (PDF)

 

Des concessions inacceptables et destructrices pour l’UE

drapeaux_EU_GBLes 18 et 19 février 2016, le Conseil européen est appelé à traiter de la série de réformes récemment présentées par le président du Conseil européen, Donald Tusk, en vue d’un «nouvel arrangement pour le Royaume-Uni dans l’Union européenne». Ce projet s’ajoute à toute une série de dispositions «opt-out» par rapport à la réglementation européenne qui ont été obtenues par le gouvernement britannique au fil des années.

Dans un courrier qu’il vient d’adresser au Premier ministre luxembourgeois, l’OGBL rappelle tout d’abord qu’il s’est toujours opposé à cette manière d’appliquer le droit européen «à la carte», notamment en ce qui concerne l’exemption du respect de la Charte des droits fondamentaux ou encore l’«opt-out» pratiqué au niveau de la directive «Temps de travail». L’OGBL y souligne par ailleurs que le soi-disant «compromis» trouvé avec le gouvernement britannique ne donne aucune garantie d’un maintien du Royaume-Uni dans l’UE, étant donné que le référendum annoncé pour 2017 est toujours à l’ordre du jour. Il ne s’agit en fin de compte que d’une tentative d’influencer le vote souverain du peuple britannique en offrant des concessions inacceptables au gouvernement conservateur de David Cameron.

Les concessions proposées sont en effet de nature à mettre à mal les principes fondateurs de l’Union européenne de libre circulation et de solidarité. Outre un chapitre irrecevable sur la «compétitivité» – qui  mise de manière erronée sur la compétitivité exportatrice, sans prendre en compte la demande intérieure et reprend les propositions de dérégulation contenues dans le programme faussement baptisé «Better regulation» – l’OGBL, tout comme le mouvement syndical européen dont la confédération syndicale britannique TUC, s’insurge tout particulièrement des dispositions comprises dans la section D du document, relatives aux prestations sociales et à la liberté de circulation.

Il est ainsi prévu d’introduire un mécanisme qui, sous certaines conditions, permettrait aux Etats-membres d’exclure les travailleurs immigrés ressortissants de l’Union européenne de l’accès aux prestations sociales pendant une durée de quatre ans. En outre, la possibilité serait donnée aux Etats-membres de restreindre la liberté de circulation des travailleurs pour des «raisons impérieuses d’intérêt général», dont par exemple la «réduction du chômage» ou le «risque d’atteinte grave à l’équilibre financier d’un système de sécurité sociale». L’Union européenne reprend ici les propos démagogiques de l’extrême-droite, qui rendent l’immigration responsable de la montée du chômage ou de la fragilisation des systèmes de protection sociale, au lieu de s’attaquer à la politique économique et sociale erronée, qui a favorisé un accroissement des inégalités et une perte de perspectives sociales dans de nombreux pays, et, de la sorte, contribué à l’accroissement des flux migratoires en Europe et vers celle-ci.

Le «compromis» avec le Royaume-Uni ne constitue donc pas seulement une attaque contre les droits des travailleurs, mais risque également de mettre à mal tout le droit européen des prestations sociales et des avantages sociaux.

L’OGBL a par conséquent appelé le gouvernement luxembourgeois à s’opposer à la proposition du président Tusk, tout particulièrement  en ce qui concerne les entraves à la libre circulation des travailleurs prévues dans la section D du document présenté par celui-ci.

Communiqué par l’OGBL
le 15 février 2016

L’OGBL et l’ETF revendiquent une meilleure protection des salariés

Sur demande de la Fédération Européenne des Travailleurs du Transport (ETF), une délégation syndicale internationale de haut niveau, composée des collègues Nick Bramley, président de la section navigation intérieure de l’ETF et de l’ITF et Carl Krajenoord, secrétaire national du syndicat Nautilus International des Pays-Bas, a rendu visite à l’OGBL du 10 au 11 février 2016.

Le débat porta essentiellement sur la coopération syndicale au niveau européen et international.

Avec ses 3 000 salariés, le Luxembourg est devenu un acteur important dans le secteur de la navigation fluviale. Cela s’explique notamment du fait que plusieurs armateurs belges, français et néerlandais aient changé de pavillon et enregistré leurs équipages au Luxembourg. Actuellement, une nouvelle vague de délocalisation de bateaux néerlandais vers le Luxembourg se manifeste. Bien que les salariés reçoivent un contrat de travail luxembourgeois, ils perdent très souvent la protection que leur donnait la convention collective conclue dans le pays où les entreprises étaient établies.

Pour l’OGBL il est important de négocier rapidement de nouvelles conventions collectives. L’ETF et ses affiliés ont assuré à l’OGBL leur aide à cet égard.

D’autres sujets abordés concernaient la sécurité sociale et la double imposition des équipages ainsi que la transposition de la directive sur le temps de travail dans le transport par voies navigables.

Communiqué par l’OGBL
le 12 février 2016

Eurofer manifeste le 15 février à Bruxelles, sans les syndicats!!

Differdange usineLes employeurs de la sidérurgie européenne, par le biais de leur fédération Eurofer, ont pris l’initiative d’organiser une manifestation le 15 février à Bruxelles.

Bruxelles n’étant pas Davos, ce ne seront évidemment pas les dirigeants qu’on risque de retrouver dans les rues de la capitale belge, mais leurs salariés, que les directions sont en train de mobiliser dans les usines et les administrations.

Cette mobilisation patronale a été lancée sans concertation préalable avec les organisations syndicales et sans vérification de la position de notre fédération européenne IndustriAll.

Alors que les choses soient claires, l’OGBL peut effectivement se retrouver dans l’une ou l’autre revendication formulée par Eurofer, mais il ne peut accepter la manière unilatérale de procéder, ni les revendications exprimées.

L’OGBL pense effectivement qu’accorder le statut d’économie de marché à la Chine serait une erreur fondamentale, remettant en question la survie, non seulement des quelque 380 000 emplois sidérurgiques en Europe, mais rendrait également extrêmement difficile la survie des millions d’emplois dans l’industrie manufacturière.

Contrairement au patronat, l’OGBL pense également qu’il ne faut pas se limiter à des mesures d’urgence et ayant uniquement des effets à court terme (comme par exemple l’établissement d’un prix plancher pour les produits sidérurgiques), mais qu’il faut avant tout mettre en place des mesures qui visent à pérenniser l’industrie sidérurgique européenne et des emplois de qualité.

Il faut également rappeler que l’OGBL a été et est toujours le seul syndicat luxembourgeois à avoir participé à l’ensemble des travaux qui ont permis d’aboutir à un plan d’action européen pour l’industrie sidérurgique et qu’il étais également seul présent au Parlement Européen en décembre dernier quand il fallait soutenir la mise en application de mesures de soutien de la sidérurgie.

L’OGBL, ainsi qu’une très grande majorité des syndicats libres européens, ne serons pas aux côtés d’Eurofer ce 15 février, mais l’OGBL n’empêchera évidemment personne de s’associer à titre personnel à cette manifestation.

Il ne faut pas oublier que ces mêmes employeurs, qui aujourd’hui appellent leurs salariés à manifester, sont largement responsables de la situation actuelle et de ses conséquences.

Pour rappel, nous reprenons ci-dessous quelques éléments:

  • Le nombre disproportionné de fermetures de sites de production en Europe et les sous-capacités qui en découlent ont contribué à créer un appel d’attraction pour certains produits chinois (en plus des prix bas pratiqués).
  • Les divers partenariats existants entre certains groupes européens et chinois (via des «joint ventures») rendent la situation actuelle plus qu’ambigüe.
  • Le budget dédié à la «Recherche et Développement» auprès des grands groupes européens n’a cessé de fondre comme peau de chagrin au long de ces dernières années. Il en est de même pour les investissements.
  • La politique d’austérité salariale, pratiquée de manière concertée en Europe par l’ensemble des grands groupes affecte le pouvoir d’achat des populations et donc aussi indirectement la demande européenne d’acier.

L’OGBL espère que les employeurs accorderont les mêmes facilités aux salariés qui souhaiteront manifester aux côtés des syndicats dans les semaines et mois à venir.

L’OGBL accueille également favorablement le courrier envoyé par les ministres de 7 pays européens producteurs d’acier à la Commission Européenne. Dommage seulement que lorsque de grandes restructurations eurent lieu en Europe (entre 2009 et 2012), ces mêmes ministres n’ont pas trouvé le courage ou le temps d’intervenir.

Communiqué par le syndicat Sidérurgie et Mines de l’OGBL
le 11 février 2016