Les frontaliers grands perdants des mesures anticrise

L’OGBL s’adresse à nouveau au Premier ministre

Dans une lettre adressée au Premier ministre Jean-Claude Juncker le 19 juillet, le président de l’OGBL Jean-Claude Reding revient sur le vote récent de la nouvelle législation concernant les allocations familiales et le boni enfant pour les enfants âgés de plus de 18 ans et la réforme du système des bourses d’études. Jean-Claude Reding regrette d’emblée que les nombreuses questions et critiques soulevées tant dans l’avis du Conseil d’Etat que de la Chambre des salariés n’ont pas reçu une réponse adéquate par les amendements adoptés par la Chambre des députés.

L’OGBL avait plus particulièrement soulevé la question de l’impact de cette réforme sur les frontaliers, réforme qui risquerait d’être ressentie comme une mesure discriminatoire par les frontaliers et renforcerait de la sorte l’amertume de ces travailleurs qui se retrouvent souvent parmi ceux qui sont le plus exposés aux conséquences de la crise économique. Après le vote c’est le cas: les frontaliers sont exaspérés par les mesures prises, reprochent au responsables politiques luxembourgeois une attitude discriminatoire et égoïste. Au vu des mesures prises en matière d’allocations familiales depuis 2006 cette réaction est tout à fait compréhensible, puisqu’à chaque fois les frontaliers ont été exclus des mesures compensatoires mises en place (chèques services, bourses).

Politique injuste et préjudiciable à la paix sociale

Cette politique n’est pas seulement injuste à l’égard des travailleurs qui participent à la création de la richesse au Luxembourg et qui sont indispensables au fonctionnement de l’économie luxembourgeoise mais elle est également préjudiciable à la paix sociale et à la motivation d’une bonne partie des travailleurs dans les entreprises du pays. Cette politique produit dans la Grande Région une image négative du Grand-Duché, celle d’un pays qui profite des travailleurs frontaliers, qui les considère comme travailleurs de seconde zone qui ne sont pas traités par les responsables politiques de la même façon que les travailleurs résidents. Tout cela est néfaste pour l’attractivité et même la compétitivité économique du Luxembourg.

L’OGBL estime que des solutions sont possibles

L’OGBL est d’avis que la législation en question doit être amendée et qu’il faut notamment introduire des mesures de compensation qui valent également pour les frontaliers ayant à charge des enfants qui font des études supérieures. L’OGBL estime que des solutions sont possibles pour éviter des discriminations tant au niveau fiscal (par l’exclusion du boni fiscal) qu’au niveau social (par l’exclusion de la compensation de l’abolition des allocations familiales par le système de bourses).

Jean-Claude Reding dit enfin que l’OGBL est à la disposition du gouvernement pour discuter ses propositions en la matière. Il souligne cependant que si aucune solution acceptable n’est trouvée, l’OGBL se verra dans l’obligation d’utiliser tous les moyens légaux à sa disposition pour obtenir satisfaction et ce tant au niveau national, qu’européen, qu’au niveau de la Grande Région.

Communiqué par l’OGBL
le 19 juillet 2010

L’OGBL dénonce la dégradation de la situation des frontaliers

L’OGBL rejette catégoriquement les dégradations prévues dans le paquet de mesures d’austérité du gouvernement visant en particulier les frontaliers. D’après les ministres
chrétien-sociaux Biltgen et Frieden, des économies de 40 millions d’euros seront réalisés surtout chez les frontaliers, en limitant le paiement des allocations familiales à l’âge de 21 ans. Pour les salariés résidents il est prévu de compenser cette perte de revenu par le biais d’une augmentation des bourses et prêts pour études supérieures.

Après l’introduction des chèques-services, qui selon la ministre chrétien-sociale Marie-Josée Jacobs ne seront toujours pas mis à la disposition des frontaliers, il s’agit ici d’un deuxième cas où le gouvernement introduit une mesure en matière de politique familiale qui vise à faire des économies aux dépens des frontaliers travaillant au Luxembourg.

Il est inacceptable que lors des discours du dimanche la haute productivité des frontaliers et leur indispensabilité pour l’économie luxembourgeoise soient prônées et qu’en même temps l’on établisse un système à deux vitesses. Les salariés ne se laisseront pas diviser. Le principe «à travail égal, salaire et prestations sociales égaux» doit être assuré! Sinon la place économique luxembourgeoise perdra de son attractivité.

Comme les mesures en question ne semblent pas respecter le principe européen de la libre circulation des travailleurs, l’OGBL s’est adressé au Parlement européen et à la Commission européenne avec la demande d’examiner leur conformité avec la réglementation européenne.

Par ailleurs, l’OGBL s’est adressé à la Plate-forme syndicale de la Grande Région avec la demande de planifier ensemble avec les autres syndicats membres de la plateforme des actions syndicales appropriées. L’OGBL a également proposé à la plateforme syndicale d’organiser des entrevues avec les différents décideurs politiques en Grande Région.

Il n’est pas tolérable d’afficher l’unité à l’occasion des sommets de la Grande-Région et en même temps de dégrader unilatéralement les prestations sociales de milliers de salariés qui paient leurs impôts au Luxembourg au même titre que les travailleurs résidents.

Communiqué par l’OGBL
le 12 mai 2010

OGBL/DGB: „Wann sind die Grenzgänger am Zug?“

Ausbau der Bahnstrecke Igel-Luxemburg muss vorrangig werden „Die Bahnstrecke Igel-Luxemburg muss endlich ausgebaut werden, damit die Pendlerströme ins Großherzogtum nicht nur über die Autobahn fließen. Außerdem muss endlich die wichtige Bahnstrecke von Merzig nach Luxemburg ins Auge gefasst werden“. Mit dieser Forderung reagieren Eugen Roth (Landesvorsitzender DGB Saar, Vorsitzender des Interregionalen Gewerkschaftsrates SaarLorLux-Trier/Westpfalz) und Nico Clement (Vorstandsmitglied OGBL, Onofhängege Gewerkschaftsbond Lëtzebuerg) auf den Besuch von Bundeskanzlerin Merkel in Luxemburg. Die Gewerkschafter aus Deutschland und Luxemburg weisen darauf hin, dass eine Arbeitsgruppe im Wirtschafts- und Sozialausschuss der Großregion bereits im Jahr 2002 die „stark eingeschränkte Arbeitnehmer-Mobilität im grenzüberschreitenden Berufsverkehr“ moniert hatte. Es sei kein Wunder, dass mehr als 93 Prozent der Pendler ihren privaten PKW nutzten, fehle es doch an Alternativen im Öffentlichen Personennahverkehr (ÖPNV).

Eugen Roth wörtlich: „Die Folge sind kilometerlange Staus, die mittlerweile täglich den Verkehr von, nach und in Luxemburg beeinträchtigen. Arbeitnehmer wie auch Unternehmer müssen erhebliche Wartezeiten in Kauf nehmen. Dieser unbefriedigende Zustand behindert den wirtschaftlichen, aber auch den privaten und kulturellen Austausch in der Großregion. Die überwiegende Mehrzahl ist für den Weg zur Arbeit auf das Auto angewiesen, weil es grenzüberschreitend keinen leistungsfähigen Öffentlichen Personennahverkehr gibt.“

Nico Clement weist darauf hin, dass die kürzlich angekündigte Schaffung von 133 zusätzlichen „Park & Ride“-Parkplätzen in Howald „die Verkehrssituation in der Großregion mit den mobilsten Arbeitnehmern Europas nicht unbedingt nachhaltig verbessern wird.“ Clement weist auf die seit den 1990ger Jahren stark angestiegenen Grenzgängerströme hin: “Inzwischen pendeln rund 150.000 Grenzgängerinnen und Grenzgänger täglich zur Arbeit in das Großherzogtum Luxemburg, darunter etwa 37.000 aus dem Saarland und aus Rheinland-Pfalz. Eine nachhaltige Verkehrsinfrastruktur jedoch wird nicht zur Verfügung gestellt.“

Mitgeteilt von OGBL und DGB Saar
am 12. März 2010

L’OGBL revendique le congé politique également pour les frontaliers

Une délégation de l’OGBL a été reçue le 1er mars 2010 par Hans Ley, président du parlement de la Sarre et président actuel du Conseil parlementaire interrégional (CPI). Le CPI se compose de députés parlementaires venant de toutes les régions de la Grande Région. Le CPI traite des sujets interrégionaux et adopte des résolutions qui sont ensuite débattues au sein des parlements nationaux respectifs.

La réunion portait essentiellement sur le sujet du congé politique accordé à tous les salariés résidents du Luxembourg qui exercent un mandat politique. Les salariés frontaliers ne peuvent pas profiter de cette mesure ce qui affaiblit leur participation à la vie démocratique. Ce fait est contraire à l’idée de la mobilité des travailleurs et à la notion de citoyenneté européenne.

Hans Ley s’est montré ouvert à la question soulevée par l’OGBL et soutient l’initiative de celui-ci pour mettre fin à cette discrimination. Il proposera que le sujet soit traité par le groupe de travail compétent du CPI.

Par ailleurs, l’OGBL entend porter le sujet au sein du Comité économique et social de la Grande Région et a déjà adressé un courrier à ce sujet au président du parlement européen. Enfin, l’OGBL a demandé une entrevue avec le ministre luxembourgeois de la Grande-Région Jean-Marie Halsdorf pour un échange de vues sur la question du congé politique.

Communiqué par l’OGBL
le 2 mars 2010

Les droits des frontaliers qui perdent leur emploi au Luxembourg

Le 20 janvier 2010, le ministre du Travail et de l’Emploi Nicolas Schmit a reçu une délégation de l’OGBL conduite par Jean-Claude Reding pour un échange de vues sur les salariés frontaliers qui perdent leur emploi au Luxembourg. Avec l’entrée en vigueur du nouveau règlement européen sur la coordination des systèmes de sécurité sociale le 1er mai prochain, certaines dispositions qui concernent les salariés frontaliers vont changer.

Le ministre a rappelé que les frontaliers constituent le premier groupe de salariés sur le marché de l’emploi luxembourgeois, devant les résidents luxembourgeois et les résidents étrangers. L’économie luxembourgeoise ne pourrait pas tourner sans les salariés frontaliers constate le ministre.

Il explique ensuite qu’à partir du 1er mai 2010 rien ne changera pour le salarié frontalier qui tombe dans le chômage au Luxembourg en tant que tel. Il ou elle doit s’inscrire à l’administration compétente de son pays de résidence et il/elle touchera les indemnités de chômage dans son pays. A partir du 1er mai 2010 le Luxembourg sera cependant obligé de rembourser à l’administration du lieu de résidence la totalité du montant des prestations versées par celle-ci au chômeur pendant les trois premiers mois de l’indemnisation.

Parallèlement à l’inscription au chômage dans son pays de résidence, la personne concernée peut déjà aujourd’hui s’inscrire à l’administration de l’emploi luxembourgeoise (ADEM) comme demandeur d’emploi, mais n’a pas droit aux mêmes services que les salariés résidents. Ceci changera en vertu du nouveau règlement européen, mais seulement à partir du 1er mai 2012. A partir de cette date, le chômeur résident à l’étranger, dont le dernier emploi était au Luxembourg et qui s’est inscrit au chômage dans son pays de résidence peut, à titre complémentaire, s’inscrire à l’ADEM comme demandeur d’emploi. Il bénéficiera alors des mêmes services et mesures, notamment d’activation, que les chômeurs qui ont leur résidence au Luxembourg, mais il sera aussi assujetti au contrôle qui y est exercé et il doit respecter les conditions fixées par la
législation luxembourgeoise.

Le président de l’OGBL a adressé un appel au ministre du Travail et de l’Emploi de tout faire afin que les administrations compétentes des quatre pays de la Grande Région mettent en place un système de collaboration efficace dans l’intérêt des personnes à la recherche d’un emploi. Par ailleurs, l’OGBL a proposé que la Chambre des salariés édite en collaboration avec l’ADEM et le ministère une brochure avec des questions-réponses afin de mieux informer les salariés et demandeurs d’emploi transfrontaliers sur leurs droits et obligations.

Communiqué par l’OGBL le 21 janvier 2010

Remboursement des indemnités de chômage au pays de résidence

Dans le cadre de la mise en oeuvre du Règlement européen n° 883/2004 portant sur la coordination des systèmes de sécurité sociale en Union européenne, l’Etat luxembourgeois doit rembourser à l’Etat de résidence d’un travailleur frontalier qui a perdu son emploi au Luxembourg à partir de mai 2010 la totalité du montant de l’indemnité de chômage que son Etat de résidence lui aura versé pendant les 3 premiers mois de l’indemnisation.

L’OGBL demande à l’Etat luxembourgeois de tout faire afin de garder les travailleurs frontaliers qui perdent leur emploi dans le cadre d’un licenciement collectif dans la mesure du possible dans le statut de salarié au Luxembourg et de les faire bénéficier de formations continues et d’autres mesures plutôt que de les renvoyer comme chômeur dans leur Etat de résidence. L’OGBL demande avec
insistance que ce problème ne soit pas traité selon une logique purement comptable. C’est une question de justice et d’égalité de traitement mais également d’intelligence économique. Les quelques 145 000 travailleurs frontaliers constituent une grande partie des salariés de l’économie luxembourgeoise et participent largement à la création de la richesse économique nationale. Ils paient par ailleurs leurs impôts au Luxembourg, y compris l’impôt de solidarité qui alimente le fonds pour l’emploi, et ils paient les cotisations sociales au Luxembourg.

Les fonds qui devraient en cas de chômage être transférés à l’institution compétente du lieu de résidence pourraient ainsi servir pour améliorer l’employabilité des salariés concernés et le cas échéant permettre leur transition vers un autre secteur de notre économie. Il y a lieu d’étudier de telles éventualités notamment dans le cadre de la législation sur le maintien dans l’emploi.

Communiqué par l’OGBL
le 25 novembre 2009