Prise de position des candidats aux législatives (1er tour)

23mai_Metz

L’application de la convention fiscale franco-luxembourgeoise du 20 mars 2018 signé en 2019 par les deux pays qui « garantissait » qu’il n’y aurait pas d’impact pour les revenus salariaux et de pension des frontaliers français. Hélas, au moment de l’entrée en vigueur en 2020 de la nouvelle convention fiscale a apporté une très mauvaise surprise pour les frontaliers ayant des revenus mixtes qu’ils soient mariés, veuf, salariés ou pensionnés allant de quelques centaines d’euros d’augmentation sur l’imposition annuelle à plusieurs milliers d’euros.

Malgré l’objectif de la convention (et de son avenant) qui est, en soi, sans équivoque. la convention vise à « .. éviter les doubles impositions et (à) prévenir l’évasion fiscale en matière d’impôt sur le revenu … », comme le stipule explicitement le titre, l’application/l’interprétation de l’administration fiscale française, en ne prenant pas en compte directement les impôts payés au Luxembourg dans le calcul du taux sur les revenus mondiaux, entraîne mécaniquement une hausse du/des revenus imposables et donc parfois une hausse significative du taux d’imposition appliqué sur l’ensemble des revenus du contribuable frontalier (ou du ménage) et par conséquent une montant d’impôt plus élevé.

De plus, l’article 22, précise que « l’impôt payé au Luxembourg est calculé sous déduction d’un crédit d’impôt égal au montant de l’impôt payé au Luxembourg, toutefois ce crédit d’impôt ne peut excéder le montant de l’impôt français correspondant à ce revenu »

Il s’agit donc en quelque sorte d’une double imposition indirecte puisque le revenu pris en compte n’est pas exact car il prend en compte des sommes déjà déduites à la source par le Luxembourg qui sont plus élevées que le crédit d’impôt théorique calculé. Ce qui est le cas pour une gamme étendue de revenus compte-tenu des différences de barème d’imposition entre la France et le Luxembourg.

D’autre part, malgré les déclarations de 2019 qui garantissait que les pensionnés, veufs ne seraient pas impactés, alors qu’eux ne peuvent pas modifier leur situation financière, voient eux aussi l’équilibre financier de leur budget menacé brutalement sans pouvoir changer la situation.

Plus étonnant, cette convention a été signée sans étude d’impact sérieuse de la part des services fiscaux français.

Le gouvernement français, au vu de l’émoi très important des frontaliers français qu’a suscité l’impact négatif de celle-ci, a fait marche arrière pour deux ans (années fiscales 2020 et 2021). Néanmoins, le problème demeure puisqu’il n’y a pas eu d’information sur une quelconque étude d’impact et de modification des procédures d’application de la nouvelle convention.

Nous rappelons que les 145 000 frontaliers français salariés et pensionnés contribuent grandement à l’économie des régions frontalières dans le Grand Est.

L’OGBL en tant que premier syndicat Luxembourgeois et premier syndicat pour les frontaliers français salariés et pensionnés souhaite qu’il soit mis fin à l’application de la nouvelle convention, demande une étude d’impact sérieuse qui n’a pas été faite par les services de Bercy au moment de l’adoption de la convention signée en 2019 et souhaite une nouvelle méthode plus juste pour mondialiser les revenus des frontaliers français : par exemple déduire de la déclaration des revenus salariaux et de pensions provenant du Luxembourg les impôts déjà payés à la source et changer la méthode de mondialisation (en reprenant la méthode de l’exemption comme dans l’ancienne convention en vigueur depuis 1958) pour ne pas recourir à la méthode d’imputation par crédit d’impôt qui revient à un système de double imposition sur des revenus déjà imposés à la source par le Luxembourg.

Il y va de l’attractivité du travail frontalier, de l’économie régionale et de justice fiscale.

Voici le résultat des réponses à notre lettre ouverte envoyée à 170 candidats aux législatives 2022 en Meurthe et Moselle. Meuse et Moselle (par département et par circonscriptions) en respectant l’ordre officielle des listes électorales.

Meurthe-et-Moselle (54)
1ère circonscription
N° liste Candidat Nuance prise de position Document/remarques
1 M. Laurent HENNEQUIN REC Pas de réponse
2 Mme Carole GRANDJEAN ENS Pas de réponse
3 Mme Claudine BRIN LR Pas de réponse
4 Mme Lila LOMBARDIA DIV Pas de réponse
5 M. Pascal L’HUILLIER DSV Pas de réponse
6 Mme Christiane NIMSGERN DXG Pas de réponse
7 M. Frank-Olivier POTIER DVD Pas de réponse
8 M. Eric TOLLÉNAÈRE DVG Pas de réponse
9 Mme Sophie NORTON ECO Pas de réponse
10 M. Armand BUCHY ECO Pas de réponse
11 M. Nordine JOUIRA FI Pas de réponse
12 Mme Patricia MELET RN Pas de réponse
2ème circonscription
N° liste Candidat Nuance prise de position Document
1 M. Olivier MAILLOT RN Pas de réponse
2 M. Jacques LACREUSE DXG Pas de réponse
3 M. Emmanuel LACRESSE ENS Pas de réponse
4 Mme Nora AJDIR DIV Pas de réponse
5 M. Patrick PEZZETTA ECO Pas de réponse
6 M. Stéphane HABLOT SOC Pas de réponse
7 M. Eric DAMAMME DVD OUI 54_circo2_7
8 M. Anselme BOUSSUGE REC Pas de réponse
9 M. Florian FLAUS ECO Pas de réponse
10 M. Vincent MANFREDI UDI Pas de réponse
3ème circonscription
N° liste Candidat Nuance prise de position Document
1 M. Xavier BEAUDOUIN REG Pas de réponse
2 M. Xavier BOURY DXG Pas de réponse
3 M. Nicolas ROSSKOPF REC Pas de réponse
4 M. Mathieu SERVAGI LR Pas de réponse
5 M. Francis HERBAYS DVG OUI 54_circo3_5
6 Mme Martine ETIENNE FI OUI 54_circo3_6
7 Mme Françoise KRAL DXG Pas de réponse
8 Mme Eurydice REINERT DIV OUI 54_circo3_8
9 Mme Muriel DI REZZE RN Pas de réponse
10 Mme Véronique FOLTZ ECO Pas de réponse
11 M. Matteo GERMINI DIV OUI 54_circo3_11
12 M. Xavier PALUSZKIEWICZ ENS OUI 54_circo3_12
13 M. Frédéric GRASSE DIV Pas de réponse
4ème circonscription
N° liste Candidat Nuance prise de position Document
1 Mme Lucy GEORGES REC Pas de réponse
2 Mme Barbara BERTOZZI BIEVELOT ECO Pas de réponse
3 M. Monir BOUGUERRA DIV Pas de réponse
4 M. Rémi THIRIET DVG Pas de réponse
5 Mme Dominique BILDE RN Pas de réponse
6 Mme Corinne MAILLOT ECO Pas de réponse
7 M. Thibault BAZIN LR Pas de réponse
8 Mme Rachel THOMAS ENS Pas de réponse
9 Mme Geneviève HEILLIETTE DXG Pas de réponse
10 M. Bertrand RAVAILLER DSV Pas de réponse
11 M. Gregory BIHAKI DXG Pas de réponse
5ème circonscription
N° liste Candidat Nuance prise de position Document
1 M. Philippe MORENVILLIER RN Pas de réponse
2 Mme Marika BRET ENS Pas de réponse
3 Mme Julie RICARD REC Pas de réponse
4 Mme Miriam AUBERT DXG Pas de réponse
5 Mme Corinne PAINE DSV Pas de réponse
6 M. Dominique POTIER DVG Pas de réponse
7 M. Yannick FRANÇOIS LR Pas de réponse
8 Mme Sophia FAYAD DIV Pas de réponse
9 Mme Elisabeth SCHILDER ECO Pas de réponse
1 M. Dominique BARBIN DXG Pas de réponse
2 M. Eric RICHERMOZ DSV Pas de réponse
3 M. Ergün TOPARSLAN ENS Pas de réponse
4 M. Anthony BOULOGNE RN Pas de réponse
5 Mme Jeanne AMANN REC Pas de réponse
6 M. Xavier GEHBAUER DXG Pas de réponse
7 M. Olivier HEDIN DVC Pas de réponse
8 M. Xavier COUPAYE ECO Pas de réponse
9 Mme Caroline FIAT FI Pas de réponse
10 M. Jonathan RICHIER LR Pas de réponse
MEUSE (55)
1ère circonscription
N° liste Candidat Nuance prise de position Document
1 M. Bertrand PANCHER DVD Pas de réponse
2 Mme Sandrine RAFFNER KIEFER ENS Pas de réponse
3 M. Olivier GUCKERT SOC Pas de réponse
4 M. Bruno CAILLE REG OUI 55_circo1_4
5 Mme Melika BENSAID REG Pas de réponse
6 Mme Sylvie MARIAGE DSV Pas de réponse
7 M. Arnaud CHAPON REC Pas de réponse
8 Mme Brigitte GAUDINEAU RN Pas de réponse
9 Mme Nathalie THIÉBAUT-LAMY ECO Pas de réponse
10 M. Blaise TYMEN DXG Pas de réponse
2ème circonscription
N° liste Candidat Nuance prise de position Document
1 M. Michel MENNESON REC Pas de réponse
2 M. Martin GALLIC DVC OUI 55_circo2_2
3 M. Johan LAFLOTTE ECO Pas de réponse
4 M. Jean-Luc DURET DVC Pas de réponse
5 Mme Florence GOULET RN Pas de réponse
6 M. Pascal HAROS DVG Pas de réponse
7 M. Jean-Marie ADDENET LR Pas de réponse
8 M. Nicolas BEDEL DSV Pas de réponse
9 M. Pierre NORDEMANN DXG OUI 55_circo2_9
10 Mme Anne BOIS ENS OUI 55_circo2_10
11 M. Yves DHYVERT ECO Pas de réponse
12 M. Michel TESTI ECO Pas de réponse
MOSELLE
1ère circonscription
N° liste Candidat Nuance prise de position Document
1 M. Abderrahemane BOUHENNA DVG Pas de réponse
2 Mme. Malou KUNTZ LR Pas de réponse
3 M. Camal KADRI ECO Pas de réponse
4 Mme Jessy FRICHETEAU DVG Pas de réponse
5 Mme Esther LEICK FI OUI
6 M. Grégoire LALOUX RN Pas de réponse
7 Mme Christèle ROUSSE DSV Pas de réponse
8 M. Belkhir BELHADDAD ENS Pas de réponse
9 M. Didier GEORGET DXG Pas de réponse
10 M. Yoan HADADI DVG Pas de réponse
11 Mme Rebecca KONARSKI REC Pas de réponse
2ème circonscription
N° liste Candidat Nuance prise de position Document
1 M. Mario RINALDI DXG Pas de réponse
2 Mme Aurélie CONTAL ECO OUI 57_circo2_2
3 M. Olivier BAUCHAT RN Pas de réponse
4 M. Jean-Jacques KURTH DVG Pas de réponse
5 Mme Lisa LAHORE FI Pas de réponse
6 M. Quentin TEIXEIRA ECO Pas de réponse
7 Mme Sandrine SAID DIV OUI 57_circo2_7
8 Mme Nadia EL BARNOUSSI DVG Pas de réponse
9 M. Raphaël PITTI DVG OUI 57_circo2_9
10 M. Ludovic MENDES ENS Pas de réponse
11 M. Thierry HORY LR OUI 57_circo2_11
12 M. Jean-François JACQUES DSV OUI DSV_debout57
13 Mme Martine MAUSER REC Pas de réponse
3ème circonscription
N° liste Candidat Nuance prise de position Document
1 Mme Anne-Catherine LEUCART DVC Pas de réponse
2 Mme Marie-Jo ZIMMERMANN DVC OUI 57_circo3_2
3 Mme Marie Jeanne BECHT DXG Pas de réponse
4 M. Christian BEMER REC Pas de réponse
5 Mme Charlotte LEDUC FI Pas de réponse
6 M. Eric GULINO DVG Pas de réponse
7 Mme Roxane JURION ECO Pas de réponse
8 Mme Nathalie COLIN-OESTERLÉ LR OUI 57_circo3_8
9 M. Richard LIOGER ENS Pas de réponse
10 M. Bernard CARRARA DIV Pas de réponse
11 Mme Marlène WAGNER DSV Pas de réponse
12 M. Etienne HODARA DXG Pas de réponse
13 M. Gaël DIAFERIA DXG Pas de réponse
14 Mme Françoise GROLET RN Pas de réponse
4ème circonscription
N° liste Candidat Nuance prise de position Document
1 M. Michel RAMBOUR RN Pas de réponse
2 Mme Hélène GIRARDOT COM OUI 57_circo4_2
3 M. Eric VILAIN DSV Pas de réponse
4 M. Antonin VAN DER STRAETEN DSV Pas de réponse
5 M. Marc BAUD-BERTHIER DXG Pas de réponse
6 Mme Chloé KONARSKI REC Pas de réponse
7 M. Fabien DI FILIPPO LR Pas de réponse
8 Mme Emilie CRENNER ENS Pas de réponse
5ème circonscription
N° liste Candidat Nuance prise de position Document
1 M. Sébastien OLLIER DXG Pas de réponse
2 Mme Brigitte TOUSSAINT DSV OUI DSV_debout57
3 François BOURBEAU DVC OUI 57_circo5_3
4 Mme Marie-Claude VOINÇON RN Pas de réponse
5 Mme Sabrina SELLINI REC Pas de réponse
6 Mme Nicole TRISSE ENS Pas de réponse
7 Mme Caroline RACINE FI Pas de réponse
8 M. Vincent SEITLINGER LR Pas de réponse
6ème circonscription
N° liste Candidat Nuance prise de position Document
1 Mme Monique GREFF OSTERMANN DIV Pas de réponse
2 M. Ludovic MASSING DIV Pas de réponse
3 M. Eric DILIGENT REC Pas de réponse
4 Mme Lola LEGRAND DXG Pas de réponse
5 M. Christophe MOUYNET DIV OUI 57_circo6_5
6 M. Jonathan OUTOMURO FI Pas de réponse
7 M. Kévin PFEFFER RN OUI 57_circo6_7
8 8 – M. Abdel ASKAL DVG Pas de réponse
9 M. Christophe AREND ENS Pas de réponse
10 M. Anthony THIEL SOC OUI 57_circo6_10
11 Mme Saliha AÏT DVG Pas de réponse
12 M. Marc FRIEDRICH LR OUI 57_circo6_12
13 M. Florian PHILIPPOT DSV Pas de réponse
7ème circonscription
N° liste Candidat Nuance prise de position Document
1 M. Hervé HOCQUET DSV OUI DSV_debout57
2 M. Clément GALANTE REC Pas de réponse
3 Mme Hélène ZANNIER ENS Pas de réponse
4 M. Luc MULLER ECO Pas de réponse
5 Mme Anne BOUCHER LR Pas de réponse
6 Mme Diane BOUSSET DXG Pas de réponse
7 M. Alexandre LOUBET RN Pas de réponse
8ème circonscription
N° liste Candidat Nuance prise de position Document
1 Mme Anne-Catherine LEVECQUE DXG OUI 57_circo8_1
2 Brahim HAMMOUCHE ENS OUI rencontre avec l’OGBL le lundi 30 mai 2022
3 Mme Céline LEGER FI Pas de réponse
4 Mme Annick JOLIVET DXG OUI 57_circo8_4
5 M. Laurent JACOBELLI RN OUI 57_circo8_5
6 Mme Chariya OUM ECO Pas de réponse
7 Mme Raphaëlle ROSA LR OUI 57_circo8_7
8 Mme Claire DAVID DSV OUI DSV_debout57
9 M. Sébastien ANDRÉ REC Pas de réponse
9ème circonscription
N° liste Candidat Nuance prise de position Document
1 Mme Brigitte VAÏSSE SOC OUI 57_circo9_1
2 M. Stéphane REICHLING RN OUI 57_circo9_2
3 M. Fred ENGEL DIV OUI
4 Mme Aurélie WALLIAN REC Pas de réponse
5 M. Yan RUTILI RDG OUI 57_circo9_5
6 Mme Françoise WERCKMANN ECO OUI 57_circo9_6
7 M. Guy MAURHOFER DXG Pas de réponse
8 Mme Isabelle RAUCH ENS Pas de réponse
9 Mme Laurène BEY ECO Pas de réponse
10 Mme Marlène MELLINGER DSV Pas de réponse
11 M. Lionel BIEDER DVD Pas de réponse
12 M. Lucas GRANDJEAN LR Pas de réponse
INDEX
Nuances de Candidats
DXG Divers extrême gauche
COM Parti communiste français
FI La France Insoumise
SOC Parti socialiste
RDG Parti radical de gauche
DVG Divers gauche
ECO Écologistes
DIV Divers
REG Régionaliste
ENS Ensemble ! (Majorité présidentielle)
DVC Divers centre
UDI Union des Démocrates et des Indépendants
LR Les Républicains
DVD Divers droite
DSV Droite souverainiste
REC Reconquête !
RN Rassemblement National
DXD Divers extrême droite

Mutations industrielles, défis du changement climatique et sortie de crise: quels sont les impacts pour la Grande Région?

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Des invités de marque et un sujet passionnant ont marqué les 9es Entretiens de Remich au CEFOS à Remich/Luxembourg. Eugen Roth, DGB, élu le 9 juin 2021 comme président du CSI de la Grande Région en remplacement de Jean-Claude Bernardini (OGBL), a souligné lors de son allocution de bienvenue l’importance particulière de l’industrie dans toutes les parties de la Grande Région ainsi que son fondement remarquable pour l’emploi et le système social. Frédérique Massade a présenté une introduction sur la structure des emplois dans le secteur industriel de la Grande Région du point de vue de l’Observatoire Interrégional du marché de l’Emploi (IBA/OIE).

Le commissaire européen à l‘emploi et aux droits sociaux du Luxembourg, Nicolas Schmit a, quant à lui, présenté le contenu de la conférence.

Le commissaire européen luxembourgeois, expert des questions de la Grande Région, a décrit la tâche gigantesque qui consiste à réduire les émissions de CO2 de 55 % d‘ici 2030. Le zéro net devrait être atteint d‘ici 2050. Pour surmonter la crise de Covid-19, l‘UE a mis en place un programme d‘aide de 100 milliards d‘euros, auquel les 27 États ont participé. L‘industrie doit être maintenue en Europe et dans la Grande Région. Dans le secteur automobile, la Commission a de grands objectifs d’ici 2035 : il reste donc 14 ans pour environ 14 millions de salariés, soit 13 % de l‘emploi total. Au total, il s‘agit de 185 sites de production en Europe. 51 d‘entre eux produisent des moteurs. D‘ici 2035, les moteurs à combustion ne devraient plus être fabriqués ou alors à base d‘autres carburants. Il en résultera un énorme besoin de reconversion.

remich2En étroite collaboration avec le commissaire européen au marché intérieur et aux services, Thierry Breton, des scénarios de solution ont été développés, complétés par la mise en œuvre du pilier des droits sociaux. Les objectifs économiques et écologiques de la mobilité électrique sont au cœur de la planification, c‘est-à-dire l‘infrastructure de recharge, etc. L‘Europe ne produit actuellement qu‘environ 3 % des batteries, l‘Asie se chargeant du reste.

C‘est pourquoi il y a 20 grands projets de batteries de l‘UE en Europe. 800.000 spécialistes sont nécessaires – où pouvons-nous les trouver? Nicolas Schmit: «Si nous ratons ce train, toutes les voitures seront à l‘avenir fabriquées en Chine». En prenant l‘exemple négatif de la délocalisation de la production de semi-conducteurs, l‘Europe doit à nouveau développer et produire elle-même certains domaines clés. La logique du marché seule ne fonctionne pas et si elle fonctionne, elle a un effet destructeur. La conclusion générale du commissaire européen Nicolas Schmit: L‘Europe a besoin, à l‘avenir également, d‘une industrie forte avec une forte dimension sociale.

Des discussions en deux tables rondes

Deux tables rondes ont suivi, animées par Wolfgang Wirtz-Nentwig, Saarländischer Rundfunk, et par Wolfgang Lerch, DGB.

Lors des discussions, les représentants des syndicats de la Grande Région ont exprimé des critiques à l‘égard des plans qui, jusqu‘à présent, n‘offraient aucune garantie en matière d‘emploi ou de garantie d‘emploi dans le cadre de la transformation. Les références aux exigences de flexibilisation et à la formation continue sont trop faibles, étant donné que l‘ensemble de l‘existence professionnelle des salariés est en jeu.

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De plus, les travailleurs ne sont pas suffisamment impliqués dans les processus de transformation. En fin de compte, selon les syndicalistes, l‘Europe ne doit pas se désindustrialiser elle-même. Les directions d‘entreprise doivent s‘impliquer davantage et ne pas se contenter de renvoyer à la politique. L‘instrument des comités d‘entreprise européens doit être renforcé et étendu. En ce moment, il n‘est pas encore suffisant dans sa forme actuelle pour assurer la qualité de cette transformation. Patrice Harster, au nom du Comité économique et social de la Grande Région (CESGR), a souligné que cette forme de participation avait fait ses preuves dans la recherche de solutions aux problèmes et qu‘elle méritait une plus grande écoute politique.

Le modérateur Wolfgang Wirtz–Nentwig a conclu en disant qu’il était optimiste quant à l’amélioration de la situation des salariés en raison de la pénurie de ressources humaines. L’équilibre social est de plus en plus encouragé, également par exemple en Chine. Il faut plutôt avoir peur de l’extrême-droite, qui tente d’insécuriser les salariés ou d’exploiter leurs questions légitimes sans proposer de solutions constructives.

Didier Guyot, de 3 E Consultants, a mis en lumière les exigences particulières du secteur automobile dans une présentation avec un point de vue syndical: le débat sur le mode de propulsion de l’avenir, c’est-à-dire la mobilité électrique ou à l’hydrogène ou les véhicules à combustion sans émissions, s’apparenterait à une «guerre des religions».

Qui prendrait ces décisions? En tout cas, les syndicats devraient être de la partie. Selon le modèle français de la «GPEC», les entreprises devraient s’impliquer, tous les trois ans, afin d’exposer leurs choix stratégiques.

La politique de recherche, d’emploi et de formation – qui forme un tout – doit être mise sur la table. La deuxième table ronde a également été animée, par exemple sur la question de l’approvisionnement en énergie par le nucléaire ou non.

La revendication commune des syndicats, selon laquelle les intérêts des salariés doivent primer sur la maximisation des bénéfices, est clairement ressortie. Les emplois, la protection du travail et la protection de l’environnement doivent être garantis ensemble.
Les entreprises ont donc besoin d’une planification transparente des besoins à long terme et, orientée par rapport à celle-ci, une formation, formation continue et un perfectionnement ciblés des salariés. Nous, c’est-à-dire les syndicats de la Grande Région, devrions également améliorer et développer la communication entre nous.

Le modérateur de la deuxième table ronde, Wolfgang Lerch (DGB), a résumé la situation: De nombreux défis, mais aussi de nombreuses opportunités attendent les travailleurs et leurs syndicats.

Les 9es Entretiens de Remich ont garanti une discussion animée, mais riche en contenu et extrêmement actuelle des salariés au niveau de la Grande Région. Il faut continuer à travailler sur les revendications et les objectifs légitimes.

L’OGBL présent pour un traitement fiscal équitable des frontaliers français

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Une délégation de l’OGBL et de ses sections frontalières françaises a participé à la mobilisation de plusieurs confédérations syndicales françaises, dont notamment la CGT et FO, en se joignant massivement à la manifestation qui a eu lieu le 5 octobre à Metz.

Photo_manif_Metz_2La journée nationale de mobilisation portait sur les sujets les plus brûlants dans le cadre de la rentrée sociale en France, comme les retraites, les salaires, la protection sociale et l’emploi.

L’OGBL a notamment saisi cette occasion pour soulever également le problème des fortes pertes de pouvoir d’achat encourues par de nombreux ménages frontaliers français en raison de l’application de la convention fiscale franco-luxembourgeoise. Pour rappel, de nombreux frontaliers français se sont vus confrontés à des hausses de la charge fiscale de plusieurs centaines, voire des milliers d’euros.

S’il faut saluer que le gouvernement français ait désormais prévu d’appliquer les dispositions de l’ancienne convention fiscale pour les années 2020 et 2021, cela ne constitue toutefois pas une solution définitive et il faut craindre que sans renégociation fondamentale de la convention fiscale franco-luxembourgeoise, la même situation risque de se reproduire à l’identique en 2022.

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L’OGBL ne lâchera donc pas prise et continuera à être actif dans ce dossier et à mettre la pression sur les élus français comme sur le gouvernement luxembourgeois pour trouver une solution à un problème qui mine le pouvoir d’achat de milliers de frontaliers français, dont l’apport à l’économie luxembourgeoise est essentiel.

Communiqué par l’OGBL
le 6 octobre 2021

Une gestion politique hypocrite et une mise en place non transparente du côté français qui entraîne une augmentation substantielle des impôts !

Malgré les déclarations politiques des ministres des Finances des deux côtés de la frontière, la mise en œuvre par la France de la nouvelle convention fiscale franco-luxembourgeoise entraîne bel et bien une augmentation substantielle d’impôts pour les ménages frontaliers ayant des revenus mixtes!

En effet, malgré un premier avenant à la convention fiscale du 20 mars 2018 signé en 2019 par les deux pays, qui «garantissait» qu’il n’y aurait pas d’impact pour les revenus salariaux des frontaliers français, l’entrée en vigueur cette année de la nouvelle convention fiscale apporte une très mauvaise surprise pour les couples ayant des revenus provenant des deux côtés de la frontière, qui va de quelques centaines d’euros d’augmentation sur l’imposition annuelle à plusieurs milliers d’euros.

L’objectif de la convention (et de son avenant) est, en soi, lui-même sans équivoque: la convention vise à «… éviter les doubles impositions et (à) prévenir l’évasion et la fraude fiscale en matière d’impôt sur le revenu … », comme le stipule explicitement son titre.

Alors, pourquoi avoir inclus les revenus salariaux dans cette convention dont l’objet porte avant tout sur les mécanismes d’évasion fiscale des revenus commerciaux, du patrimoine et des sociétés? Est-ce que cela veut dire que les modestes salariés frontaliers français au Luxembourg sont tous considérés comme de potentiels fraudeurs ou évadés fiscaux?

Force est de constater que même si la convention suit les standards de l’OCDE et qu’il n’y a donc pas, «techniquement» parlant, de double imposition directe, la mise en œuvre de cette convention n’empêche pas une véritable tromperie politique: ses effets concrets se révélant en effet parfois très proches d’une double imposition…

Jusqu’en 2020, le mécanisme de mondialisation des revenus en France prenait en compte le revenu luxembourgeois auquel il soustrayait les cotisations sociales et les impôts déjà payés au Luxembourg. Avec la mise en place de la nouvelle convention, ceci n’est plus le cas puisque seules les cotisations sociales y sont déduites: le revenu total soumis au barème d’imposition français s’en trouve mécaniquement plus important, entrainant donc aussi forcément une augmentation de la charge fiscale. Sachant que le taux d’imposition appliqué est celui relevant de l’imposition en France: dans le cas où l’impôt payé au Luxembourg par un frontalier est supérieur à l’impôt qu’il paie en France, on peut également se demander si on n’a pas à faire ici à une imposition sur une partie d’impôt déjà payée par le contribuable!

De plus, malgré les déclarations de 2019, les retraités qui ne peuvent pas modifier leur situation financière se voient également impactés par la mise en œuvre de la nouvelle convention fiscale franco-luxembourgeoise et voient ainsi leurs impôts augmenter de manière significative.

Certains décideurs politiques français de la Région Grand Est, qui avaient très peu réagi en 2018 et 2019, reconnaissent désormais aussi que le traitement de cette affaire n’a pas été transparent et même scandaleusement opaque. Certains proposent maintenant par exemple de «réserver ces ressources supplémentaires à la réalisation des projets facilitant la vie des frontaliers.» Mais en quoi ces augmentations d’impôts vont-ils faciliter la vie des frontaliers? Car les conséquences sont nombreuses: outre la diminution de revenu non anticipée, il y a aussi des conséquences sur les seuils et les aides pour les crèches, les cantines, les gardes d’enfants, etc.

L’OGBL qui a toujours défendu le pouvoir d’achat des salariés — qu’ils soient résidents ou frontaliers — s’oppose donc à la mise en œuvre de la convention fiscale franco-luxembourgeoise et demande aux ministres concernés (Pierre Gramegna pour le Luxembourg et Bruno Le Maire pour la France) d’amender cette convention fiscale par un nouvel avenant qui garantirait par exemple que les impôts déjà payés au Luxembourg soient bien déduits de la totalisation des revenus pour l’application du barème d’imposition français. Ceci ne serait que justice et constituerait une vraie équité fiscale.

L’OGBL va entreprendre des démarches auprès des décideurs politiques concernés et enverra ainsi notamment une lettre à l’ensemble des députés français concernés dans la Région Grand Est. L’OGBL invite également tous les contribuables lésés à interpeller leurs députés en leur exprimant leur incompréhension.

Après la réforme fiscale au Luxembourg de 2016 qui a rétabli une équité fiscale entre ménages résidents et ménages frontaliers français et désormais la mise en œuvre de la convention fiscale en 2021, les ménages frontaliers français qui ont des revenus mixtes ont le sentiment légitime de subir, en stéréo, une augmentation drastique d’impôts et une baisse conséquente de leur pouvoir d’achat qui, à terme, risque de faire perdre son attractivité au Luxembourg. L’OGBL ne peut tout simplement pas accepter cette situation.

Communiqué par l’OGBL
le 21 septembre 2021

Nouveau projet de loi relatif aux allocations familiales : Il faudra encore un effort pour se conformer au droit européen

Le 14 avril 2020, la Caisse pour l’avenir des enfants (CAE) a annoncé avoir procédé à une «première analyse» de l’arrêt de la CJUE du 2 avril 2020 condamnant l’actuelle législation luxembourgeoise relative aux allocations familiales pour discrimination envers les salariés frontaliers. La CAE a ainsi dû «constater qu’une adaptation législative des conditions d’octroi pour l’allocation familiale est inévitable» et que les juges européens ont estimé que le travailleur frontalier doit «contribuer aux charges d’entretien» des enfants pour lesquels il demande l’octroi de prestations familiales.

Partant de là, la CAE a procédé à une nouvelle analyse des dossiers «beaux-enfants» en exigeant désormais la preuve que le demandeur frontalier pourvoit à l’entretien de l’enfant du conjoint sur base de l’appréciation de 3 éléments:

  • l’activité professionnelle des parents biologiques
  • les modalités de garde
  • le versement ou non d’une pension alimentaire

Sur cette base, la CAE refuse désormais d’accorder le bénéfice des allocations familiales aux beaux-parents lorsqu’elle considère que les parents biologiques assurent eux-mêmes l’entretien de leur enfant, si les éléments suivants sont réunis:

  • autorité parentale conjointe
  • droit de visite et d’hébergement secondaire du père
  • activités professionnelles des parents biologiques en Belgique
  • paiement d’une pension alimentaire de 75 euros

L’OGBL estime que la CAE procède à une lecture erronée de l’arrêt de la CJUE du 2 avril 2020, alors que la Cour de Luxembourg a retenu que le droit européen prévoit que:

  • la condition de la contribution à l’entretien de l’enfant peut être démontrée par des éléments objectifs comme le mariage/partenariat ou un domicile commun, sans qu’il soit nécessaire de spécifier les modalités du soutien ni d’en chiffrer l’ampleur
  • la prise en charge de l’enfant est présumée jusqu’à l’âge de 21 ans

En d’autres termes, plutôt que de se perdre dans une spécieuse comptabilité des dépenses familiales, la CAE devrait considérer qu’à partir du moment où des circonstances objectives, telles que le mariage/partenariat et/ou un domicile commun, sont données, la demande d’allocations familiales d’un salarié frontalier doit être accordée.

Au vu de ce qui précède, l’OGBL ne peut que constater que les décisions de la CAE, malgré ses déclarations de principe, sont toujours contraires à ce que prévoit le droit européen en la matière et qu’on ne peut donc que légitimement douter de la compatibilité du récent projet de loi de la ministre de la Famille — qui se base toujours sur le principe du lien de filiation — avec les exigences européennes de non-discrimination.

Communiqué par l’OGBL
le 1er juillet 2021

Télétravail, accords fiscaux et imposition des travailleurs frontaliers

Le 19 novembre, une réunion était organisée entre des représentants de l’OGBL et des hauts fonctionnaires du Ministère des Finances à propos du télétravail et des accords bilatéraux en matière de fiscalité.

Lors de cette entrevue, l’OGBL a rendu attentif au contenu de l’accord fiscal bilatéral entre le Luxembourg et l’Allemagne qui suspend le seuil de 19 jours. En effet, dans cet accord, il n’est prévu une suspension de ce fameux seuil de 19 jours de travail hors du territoire luxembourgeois que pour les frontaliers faisant du télétravail en raison de la crise Covid-19. Autrement dit, tous les salariés qui ont dans leur contrat de travail, ou dans un avenant à ce contrat, une clause stipulant qu’ils peuvent effectuer du télétravail devraient se voir imposer sur leurs revenus professionnels en Allemagne si le seuil des 19 jours est dépassé. Ce qui, admettons-le, sera injustement le cas pour beaucoup de salariés en cette période de pandémie, d’autant que certaines entreprises ont introduit de telles notions après le début de la crise sanitaire précisément pour être en conformité avec la réglementation. En plus, cela créera une injustice par rapport aux salariés qui ont télétravaillé en raison du Covid-19 sans que cela soit notifié dans leur contrat de travail, qui eux continueront d’office à être imposé au Luxembourg pendant la durée de validité de
l’accord amiable.

Télétravail: précision d’un avenant au contrat de travail.

Il est donc primordial, dans l’intérêt des salariés, mais aussi des employeurs, que pour les personnes faisant régulièrement du télétravail et qui ont une mention y relative dans leur contrat de travail, un avenant précise que le télétravail est autorisé, le cas échéant au-delà des limites normalement prévues, dans le cadre de la pandémie Covid-19. Cette précision enlèvera tout doute quant à une interprétation zélée de certains fonctionnaires du
fisc allemand. Les conventions bilatérales luxembourgeoises vis-à-vis de la France ou de la Belgique sont certes plus claires, mais pourraient être mal interprétées également, d’où l’importance pour tous les frontaliers, de faire stipuler dans leur contrat de travail leur droit au télétravail durant la pandémie afin de bénéficier de la suspension du seuil autorisé (pour rappel: 29 jours pour les frontaliers français et 24 jours pour les frontaliers belges).

Les fonctionnaires inclus dans les accords fiscaux dus à la pandémie

Une autre iniquité a aussi été dénoncée par l’OGBL: les fonctionnaires et employés publics sont exclus des accords bilatéraux signées avec la France, la Belgique et l’Allemagne pour suspendre le seuil de jours prévus aux conventions fiscales. Autrement dit, en cas de télétravail, les fonctionnaires frontaliers vont se voir imposer, pour toutes les journées de télétravail, par leur pays de résidence s’ils dépassent le seuil fiscal. Dans les accords amiables dans le cadre des efforts pour endiguer la pandémie, l’exception pour le télétravail effectué en lien avec le Covid-19 a aussi été élargie aux fonctionnaires et employés publics. Il y a lieu de revoir les dispositions dans les trois conventions pour mettre fin à cette absence d’égalité de traitement qui remonte à un temps où l’accès à la Fonction publique était réservé aux seuls nationaux.

L’OGBL plaide pour l’uniformisation des seuils fiscaux en concordance avec la sécurité sociale

Pour terminer, l’OGBL a rappelé aux représentants du Ministre des Finances, toute l’importance d’uniformiser les différents seuils fiscaux qu’ils existent avec les trois pays voisins. Et d’amener ce seuil à celui établit par le règlement européen sur la coordination de la sécurité sociale (RE 883/2004), soit un seuil de 25 % du temps de travail. Ce qui équivaut, pour un temps de 40 heures, à un seuil de 55 jours de travail hors du territoire luxembourgeois. Cette proposition permettrait à chaque salarié d’effectuer 1 jour de télétravail par semaine, tout en conservant la possibilité de participer à quelques réunions, formations, missions, …, à l’étranger de manière raisonnée.

Pour la prolongation des accords.

Pour terminer, et au vu l’évolution de la pandémie, l’OGBL a demandé qu’une prolongation des accords de suspension des seuils soit reconduit au-delà du 31 décembre 2020 et ce, de manière à ce que les salariés puissent entrevoir leur avenir professionnel à moyen terme. Les représentants du Ministère ont confirmé qu’ils partagent cet objectif et qu’ils ont effectivement demandé des pourparlers avec les pays voisins en ce sens. Il est espéré que ces discussions aboutiront rapidement afin de ne pas laisser les salariés et les entreprises dans l’inconnue par rapport à la prolongation des accords amiables.


P.S. Au moment où ce magazine allait sous presse, une prolongation des accords avec la France et avec la Belgique jusqu’au 31 mars 2021 venait d’être annoncée.