Sharan Burrow a été réélue en tant que secrétaire générale de la CSI

Le 3e Congrès mondial de la CSI s’est achevé aujourd’hui à Berlin avec la réélection de Sharan Burrow en tant que secrétaire générale du mouvement syndical, fort de 170 millions de membres.

Des joueurs de football, des chauffeurs de taxi et des travailleurs domestiques, mais aussi Frank-Walter Steinmeier (ministre allemand des Affaires étrangères), Guy Ryder (directeur général de l’OIT) et Gordon Brown (envoyé spécial des Nations Unies pour l’éducation) se sont adressés aux participants du Congrès.

Lors de sa clôture, les syndicats se sont engagés à:

  • Organiser plus de 27 millions de nouveaux membres pendant les quatre années à venir pour renforcer le pouvoir des travailleuses et des travailleurs;
  • Mettre un terme à l’esclavage moderne au Qatar;
  • Soutenir un salaire minimum permettant aux salariés de vivre dignement et pour en finir avec les salaires de misère le long des chaînes d’approvisionnement des entreprises mondiales; et
  • Exiger un accord ambitieux lors du Sommet sur le climat de Paris.

La déclaration adoptée lors du Congrès mondial de la CSI comprend trois cadres d’action (Croissance syndicale, Réalisation des droits et Emplois durables) qui établissent le programme d’activités de la Confédération pour les quatre années à venir.

«Avant ce Congrès, les travailleuses et les travailleurs du monde entier nous avaient donné un programme. Ils voulaient des emplois sûrs et un salaire minimum décent. Ils voulaient que le pouvoir des entreprises soit maîtrisé. Ils voulaient être entendus.

En partageant nos récits et en travaillant ensemble, nous avons mis au point un programme destiné à améliorer le monde.

Nous allons maintenant voir si nos gouvernements ont le courage de prendre position pour celles et ceux qui travaillent. Nous savons qu’un monde politique sans programme, des ambitions industrielles sans travailleurs, ça ne marche pas.

Nous voulons un programme avec des politiques et nous voulons que les travailleurs aient le pouvoir de parvenir aux salaires et à la protection sociale auxquels nous aspirons, ainsi qu’à tous les autres objectifs que nous nous sommes fixés.

Nous avons du travail. Nous allons renforcer le pouvoir de la main-d’œuvre et accroître le mouvement mondial de 27 millions de personnes d’ici les quatre années à venir.

Nous allons veiller à ce que le capital des travailleurs serve à promouvoir leur programme et non les intérêts des grandes entreprises et des grands établissements du secteur financier, et nous ne fermerons jamais les yeux sur les attaques que subissent les droits des travailleuses et des travailleurs.
C’est un programme ambitieux, mais en travaillant ensemble, localement et mondialement, nous y parviendrons. Le monde compte sur nous», a déclaré Sharan Burrow, secrétaire générale de la CSI.

Des résolutions d’urgence ont été adoptées sur la Turquie, où 301 personnes ont perdu la vie dans la catastrophe minière de Soma.
Le Congrès a également réclamé un apaisement en Ukraine.

Le Conseil général de la CSI, qui s’est tenu juste après le Congrès, a élu João Antonio Felicio (CUT, Brésil) en tant que président de la CSI.
Maria Fernanda Carvalho Francisco (UNTA-CS, Angola) et Karl-Petter Thorwaldsson (LO, Suède) ont eux été élus en tant que vice-présidents de la Confédération.

Jaap Wienen et Wellington Chibebe ont été élus en tant que secrétaires généraux adjoints de la CSI.

De plus, le Conseil général a établi une nouvelle structure sous-régionale pour le monde arabe.

Le président João Felicio a reçu, des organisations brésiliennes affiliées à la CSI, un drapeau signé par des délégués réclamant que la FIFA procède à un nouveau vote pour désigner le pays hôte de la Coupe du monde de 2022, en signe de solidarité avec les travailleurs migrants exploités au Qatar.
Le prochain Congrès mondial de la CSI aura lieu en 2018.

Le Luxembourg était représenté au congrès de la CSI par Jean-Claude Reding, président de l’OGBL, André Roeltgen, secrétaire général de l’OGBL, Véronique Eischen, membre du Bureau exécutif de l’OGBL et Guy Greivelding, président de la FNCTTFEL (Landesverband)

Communiqué le 23 mai 2014

Prise de position pour un arrêt des négociations sur le Partenariat Transatlantique de Commerce et d’Investissement (PTCI)

Les parties signataires constatent que, ces dernières années, l’Union européenne s’est lancée dans un vaste programme de négociation d’accords bilatéraux de libre-échange, accords de grande envergure, qui intègrent ou intégreront un volet protection des investissements. L’Union s’aligne ainsi sur une pratique mise en œuvre par les États-Unis depuis la conclusion de l’ALENA il y a 20 ans.

Cette prise de position a pour objet de faire le tour des interrogations afin de lancer le débat sur l’opportunité même d’un accord de ce type, et notamment du PTCI:

  • Un déficit démocratique flagrant: un mandat de négociation trop large et incertain ne faisant pas l’objet d’un consensus démocratique.
  • Un volet «protection des investissements» accordant trop de droits (et n’imposant aucune obligation) aux investisseurs, et mettant en danger la souveraineté des parties.
  • Un déséquilibre manifeste en matière de règlementation des marchés publics.
  • Des incertitudes quant à l’articulation avec d’autres accords de libre-échange.
  • Une inefficacité démontrée des engagements sociaux: L’introduction de clauses sociales, dont l’efficacité en matière de protection est mise en doute, d’autant plus qu’elles sont rarement dotées de mécanismes de sanction.
  • Les conséquences de la suppression des droits de douane sur l’agriculture, qui pourrait notamment entraîner une remise en cause de la politique agricole commune.
  • Une méthode d’élimination des barrières non-tarifaires qui soulève beaucoup d’interrogations.
  • Une pression accrue sur les normes environnementales et protectrices du consommateur: les normes de santé et de sécurité dans les domaines alimentaires et agricoles, la protection des données, la réglementation en matière de produits chimiques (REACH), les politiques énergétiques et climatiques, le bien-être animal sont autant de domaines où existent des différences fondamentales entre les deux systèmes.
  • Un parti-pris assumé en faveur du bilatéralisme imposant les futures conditions du commerce international aux pays les plus pauvres et les plus faibles économiquement.
  • Une pression sur les rémunérations et l’emploi qui pourrait aboutir en une remise en question de ceux-ci.

Tous ces éléments relativisent grandement l’opportunité, le bien-fondé et la légitimité de ces négociations transatlantiques, d’autant plus face aux résultats macroéconomiques dérisoires qu’elles laissent entrevoir.

Au vu des développements qui vont suivre, les signataires de la présente prise de position se prononcent pour l’arrêt immédiat des négociations sur le partenariat transatlantique de commerce et d’investissement. Dans le contexte des élections européennes et du renouvellement du Parlement européen ainsi que de la Commission européenne, les signataires appellent le Gouvernement ainsi que les partis politiques luxembourgeois à faire part de leur position sur la poursuite ou non des négociations sur le TTIP.

Signée par: ASTM, Aleba, Bio-Lëtzebuerg, Caritas Luxembourg, Cercle de coopération des ONG de développement, FNCTTFEL, Greenpeace Luxembourg, LCGB, Lëtzebuerger Jongbaueren a Jongwënzer Asbl, Mouvement écologique, OGBL, Syprolux, Union luxembourgeoise des consommateurs

Lire le texte intégral en français

Attaque contre la démocratie, l’ordre commercial mondial et l’intégration européenne?

Afin de contribuer au débat sur le TTIP («Transatlantic Trade and Investment Partnership») et à une mobilisation éclairée sur les aspects contestés de ce partenariat transatlantique sur le commerce et l’investissement, les ONG ASTM, Caritas, Greenpeace et Mouvement Écologique tout comme le syndicat OGBL avaient invité le 13 mars 2014 à une conférence avec Ernst-Christoph Stolper. L’intervenant est politologue et a été actif dans le mouvement pacifiste des années 1980. Il a travaillé durant de longues années comme fonctionnaire politique des Verts pour les gouvernements régionaux de Rhénanie-du-Nord-Westphalie et de Rhénanie-Palatinat, où il s’est surtout occupé de questions environnementales et énergétiques.

Chez Ernst-Christoph Stolper, qui a pris la parole devant un public très nombreux, toutes les alarmes se déclenchent à l’évocation du TTIP, alors qu’il n’est nullement par principe contre le libre-échange. Pour la Commission européenne, le TTIP, c’est moins de bureaucratie et plus de croissance. Mais le TTIP, c’est aussi la libéralisation, la dérégulation, et ce malgré l’expérience de la crise, et encore les règles du marché appliquées à la culture, les poulets chlorés, les OGM, la viande aux hormones, et la confrontation des blocs.

Il est difficile d’être très concret sur le TTIP, estime Ernst-Christoph Stolper, car les négociations se déroulent à l’abri du public, dans le secret, afin que la stratégie de négociation de l’UE, dit la Commission, ne soit pas connue. Et d’ironiser que cet effort de garder les choses secrètes ne valait pas la peine, car la NSA a bien veillé à mettre les USA au courant. Ceci dit, Ernst-Christoph Stolper est entretemps convaincu que la Commission a compris que garder le secret ne sert plus à rien.

Ernst-Christoph Stolper pense que ce ne sont pas les droits de douane, comme c’est le cas pour la plupart des accords commerciaux, qui sont l’enjeu véritable du TTIP. Les droits de douane de l’UE sont de 5,3% et ceux des USA de 3,5%. Ce sont des taux très bas à l’échelle mondiale, même s’ils génèrent des revenus conséquents, le volume des échanges commerciaux étant très important. L’enjeu du TTIP, ce sont au contraire les obstacles commerciaux non-tarifaires, en l’occurrence les lois et les règlements. C’est justement cette dimension qui est à l’origine de plus en plus de protestations et d’appels à rendre public l’avancement du dossier alors que le quatrième round des négociations est en cours et que Karel De Gucht, commissaire en charge du TTIP, s’apprête à faire le point sur la situation. (NDLR: la conférence a eu lieu avant que le commissaire européenne ne s’est prononcé sur le quatrième round)

Pourquoi le TTIP suscite-t-il autant d’opposition?
Si le TTIP suscite autant de questionnements et de contestations, c’est qu’il aborde toute une série de sujets qui préoccupent l’opinion publique depuis une décennie. Ernst-Christoph Stolper cite la sécurité alimentaire et l’agriculture, la protection technique de l’environnement, l’ouverture des marchés des services, les services financiers, la culture, les normes de protection des données et le domaine social.

La sécurité alimentaire et l’agriculture sont touchées par les règles sur les pesticides, sur l’étiquetage d’origine et sur les OGM. Stolper estime également qu’elles seraient atteintes par les effets du TTIP sur la politique agricole commune (PAC) qui est basée sur l’idée que l’agriculture européenne est concentrée sur de petits espaces, alors que l’agriculture des USA est basée sur de grands espaces, ce qui a déjà été, par le passé, une source de difficultés entre les deux entités.

La protection technique de l’environnement est basée en Europe sur le principe de la prévention – alors qu’aux USA prédomine le principe de la «sound science» – ce qui permet aux administrations européennes d’intervenir en amont, aussi grâce à une règlementation forte dans les domaines de la chimie et de l’industrie pharmaceutique, alors qu’aux USA, la nocivité d’un produit doit d’abord être prouvée dans la pratique avant qu’il ne puisse être interdit.

L’ouverture des marchés des services
constitue un problème dans une UE qui connaît les services d’intérêts généraux (SIG) dans le domaine des transports et de l’approvisionnement en eau par exemple et qui ne relèvent pas de la pure logique du marché. Et la réaction de l’opinion publique européenne à l’éventualité d’une privatisation de l’eau est ici éloquente pour illustrer une sensibilité particulière à cet égard, estime Ernst-Christoph Stolper. Même si les SIG ne sont pas complètement à disposition, admet-il, il y a pourtant un monde entre les définitions dans ce domaine dans l’UE et aux USA. Or pour lui, la Commission n’aurait pas de problème si un prestataire du Nevada pouvait remporter un marché public dans le domaine des SIG s’il faisait une offre plus favorable.

Dans le domaine des services financiers par contre, c’est l’UE qui est moins régulée que les USA depuis la crise.

Le TTIP pourrait aussi mettre fin au modèle européen de soutien à la culture, estime Ernst-Christoph Stolper, qui a rendu hommage aux efforts de la France pour écarter la culture de l’accord.
L’UE et les USA divergent par ailleurs fortement dans leur conception de la protection des données, a expliqué Ernst-Christoph Stolper.

Finalement, la libéralisation intrinsèque à la démarche du TTIP pourrait avoir des répercussions fortes dans le domaine social, notamment dans le domaine de la cogestion.

Mais peut-on négocier, si aucune norme européenne n’est à disposition, comme le dit la Commission, se demande Ernst-Christoph Stolper. Cela ne peut fonctionner dans aucune négociation, constate-t-il. La Commission cherche donc des voies d’issue, et les voit dans un accord qui formulerait des objectifs, et la manière de les atteindre se ferait par des déductions pratiques négociées par la suite. La Commission parle «d’accord vivant» qui évoluerait d’objectif en objectif.

Le TTIP contre la démocratie
D’où cette thèse de l’orateur: Le TTIP est la plus forte attaque contre la démocratie dans l’UE depuis l’époque de la confrontation des blocs. Cela tient à la question de l’intégration des blocs économiques. Dans l’UE, il y a eu un long processus de convergence et d’adaptation des règlementations qui a conduit au marché unique. Mais ce dernier a toujours souffert d’un déficit démocratique, ce qui a finalement conduit à un renforcement des pouvoirs du Parlement européen pour rétablir l’équilibre entre les pouvoirs. Mais rien de tel n’est possible avec le TTIP. Il n’y a pas de parlement transatlantique. Il n’y a donc pas de processus de décision conjoint de type délibératif démocratique. Il s’agit donc d’une régression claire et nette vers les temps de la «démocratie des arrière-salles».

Dans l’UE, les questions à traiter le seront selon les règles de la comitologie, et aux USA, ce seront les agences exécutives qui auront le dernier mot. Il y aurait certes un «Regulatory Conciliation Council», mais qui ressemblerait plutôt à un «TÜV transatlantique», à l’image de l’Association d’inspection technique allemande, le «Technischer Überwachungsverein». Le TTIP ne connaîtra pas de droit de veto. Les délibérations sur les règlementations seront d’ordre technique et seraient toujours censées aboutir. Toute nouvelle règlementation de l’UE serait tenue de s’adapter aux décisions issues de ces négociations entre techniciens dans le cadre du TTIP.

Un autre point important – et qui est l’objet de toutes les contestations – est la manière dont est conçu le mécanisme de règlement des litiges entre investisseurs et États dans le cadre du volet «investissement».

Le TTIP ne prévoit pas un tribunal d’arbitrage permanent, mais un mécanisme d’arbitrage ad hoc dont les acteurs seront choisis sur une liste de grands cabinets de juristes qui seront une fois du côté des plaignants, une autre fois du côté des défenseurs, ou carrément des arbitres. Ces procédures d’arbitrage entre États et investisseurs ne seront pas publiques, alors qu’elles concerneront les États et donc les intérêts du public.
Les cas d’entreprises qui s’en prennent aux États et à leurs politiques se multiplient: Vattenfall contre la République fédérale allemande dans le cadre du «tournant énergétique»; un État du Canada attaqué dans le cadre de l’interdiction du fracking par une firme US qui veut forer du gaz de schiste; une société française qui attaque le gouvernement égyptien et le principe du salaire minimum, etc. L’Afrique du Sud et l’Australie ont entretemps renoncé à recourir encore à ce genre d’arbitrages, explique Ernst-Christoph Stolper. De fait, les entreprises peuvent miner par les effets de ces arbitrages la formation de la volonté politique. C’est cet écueil qui a selon lui conduit la Commission à lancer en janvier 2014 une procédure de consultation sur le volet «investissement» du TTIP, une procédure qu’il faut considérer comme un succès pour les contestataires du TTIP.

Un autre aspect non négligeable selon Ernst-Christoph Stolper est le précédent que pourrait constituer l’accord de libre-échange entre l’UE et le Canada, dit CETA, qui contient lui aussi un tel mécanisme, à condition qu’il passe par le Parlement européen et les parlements nationaux.
Pour toutes ces raisons, le TTIP doit selon l’orateur être rejeté, car il mine la démocratie

Le TTIP: un risque pour l’ordre commercial mondial

Ernst-Christoph Stolper a aussi avancé d’autres arguments qui justifient une opposition au TTIP. Le TTIP unirait les deux blocs économiques les plus grands de la planète. Avec le TTIP et son impact sur les normes globales, les USA pourraient confiner la Chine. Pour lui, le TTIP est de fait un accord contre les pays émergents, bref «un accord anti-BRIC». Cela pourrait conduire à des désordres voire au délitement de l’ordre commercial mondial. L’argument que le TTIP aiderait par ses normes à relever les normes globales dans de nombreux domaines risque d’être mal pris par les BRIC. Ceux-ci pourraient alors créer leur propre structure. Une confrontation des blocs pourrait en naître, dont la crise ukrainienne est pour Stolper à certains égards déjà l’annonciatrice. L’UE ferait donc mieux de s’orienter dans un contexte global plutôt que bipolaire avec les USA.

Le TTIP: un danger pour l’intégration européenne
Ernst-Christoph Stolper estime également que le TTIP constitue un danger pour l’intégration européenne.
Il fait perdre au Parlement européen sa légitimité, puisque sa mise en œuvre risque de surdéterminer les nouvelles législations européennes.
Il remet en question la nature même de l’UE en la faisant passer d’un projet d’intégration politique vers une zone de libre-échange.
Il défavorisera clairement les pays du Sud de l’Europe en changeant la nature même du marché unique. Même le ministre des Finances bavarois, Markus Söder, pourtant de la CSU, s’en est ému et a demandé la tenue d’un référendum international sur la question.

Les avantages du TTIP
Lorsque l’accord a été lancé en février 2013, la Commission a mis en expectative un gain de 0,5 % de croissance annuel dans l’UE et de 0,4 % aux Etats-Unis d’ici à 2027, soit l’équivalent de 86 milliards d’euros supplémentaires pour l’UE et de 65 milliards pour les Etats-Unis. L’accord pourrait rapporter 545 euros par ménage sur dix ans, a également estimé la Commission. Tout cela relève selon Ernst-Christoph Stolper «de la lecture de l’avenir dans du marc de café», et pour lui, «la météo a un plus grand impact sur la croissance que le TTIP».

Pourquoi alors le TTIP?
Ernst-Christoph Stolper pense que ce sont surtout les fédérations patronales qui ont la responsabilité de ce qui se passe – qu’il distingue très clairement des entreprises – «qui continuent de croire qu’il faut confiner la politique à ses domaines propres». Les politiques qui soutiennent cette démarche sont une minorité et sont marqués par les contacts qu’ils ont avec ces fédérations patronales.

Comment s’opposer au TTIP?

L’expert allemand distingue plusieurs hypothèses pour s’opposer à un accord qu’il juge «superflu et dangereux» dans un contexte où la contestation monte, où rien n’est décidé, où rien ne devrait advenir fatalement, d’autant plus que le Parlement européen et les parlements nationaux auront leur mot à dire. Le TTIP pourrait être remisé dans les tiroirs, il pourrait être amputé de tous ses éléments litigieux, et il pourrait se dissoudre dans un accord global au niveau de l’OMC.

En Allemagne, une pétition a été lancée sur l’Internet, qui a recueilli en quelques semaines plus de 400 000 signatures. Des actions courent dans le cadre de la campagne pour les élections européennes. Le grand syndicat de la métallurgie, l’IG Metall, a demandé l’arrêt des négociations.
Au niveau européen, la consultation publique de la Commission européenne offre une opportunité. Des rencontres avec des acteurs de la société civile s’imposent … Le recours à une initiative citoyenne européenne (ICE) est une vraie option.

Source: Europaforum

Lire également la position de la Confédération européenne des syndicats sur le TTIP:
http://www.etuc.org/sites/www.etuc.org/files/FR-ETUC-position-on-TTIP-2_1.pdf

L’OGBL et le LCGB soutiennent la proposition d’une convention internationale sur la violence sexiste

Le conseil d’administration de l’OIT, lors de sa prochaine réunion (13-27 mars), décidera d’inscrire ou non à l’ordre du jour de la Conférence internationale du travail (CIT) en 2016 une question normative sur la violence à l’égard des femmes et des hommes dans le monde du travail.

Les actes de violence à l’égard des femmes sont monnaie courante: il est estimé qu’au moins une femme sur trois dans le monde entier a été contrainte à des relations sexuelles, battue ou maltraitée au cours de sa vie et que cette violence est la principale cause de décès et d’incapacité parmi les femmes âgées de 15 à 44 ans. La violence à l’égard des femmes et des jeunes filles est la forme la plus répandue et la plus tolérée de violation des droits humains. Elle est présente partout: dans leur foyer, à l’école, dans la rue et au travail. Le harcèlement sexuel, la violence psychologique, les menaces et l’intimidation constituent des pratiques courantes sur le lieu de travail. L’indépendance économique des femmes est compromise lorsqu’elle est confrontée à des actes de violence, que ce soit au travail ou à leur domicile.

La Confédération syndicale internationale (CSI), dont les syndicats OGBL et LCGB sont membres, considère qu’une convention de l’OIT qui aborde la violence sexiste sous toutes ses multiples formes constituerait une avancée importante pour améliorer les conditions de travail des femmes de par le monde et permettrait d’éviter des millions de dollars de pertes annuelles en soins de santé, en baisse de productivité et en congé de maladie en raison de la violence à l’égard des femmes.

Une convention de l’OIT sur la violence sexiste permettrait de combler une lacune fondamentale dans la mesure où seulement quelques pays garantissent une protection contre la violence sexiste sur le lieu de travail. Elle apporterait ainsi une définition large de la violence sexiste au travail, de même que des dispositions et mesures visant à prévenir, à protéger et à soutenir les travailleurs et les travailleuses victimes de la violence sexiste.

Il s’agira peut-être de la dernière occasion avant longtemps d’inscrire cette question à l’ordre du jour de la CIT. Il est dès lors fondamental d’obtenir un soutien majoritaire à cette proposition lors de la prochaine réunion du conseil d’administration. L’OGBL et le LCGB ont écrit hier au ministre du Travail et de l’Emploi, Nicolas Schmit, pour lui demander d’appuyer la proposition d’inscrire une question normative sur la violence à l’égard des femmes et des hommes dans le monde du travail à l’ordre du jour de la CIT de 2016.

Communiqué le 13 mars 2014

Treize actions pour rendre le monde meilleur en 2013


1. Mettre un terme à l’austérité insensée en Europe et aux attaques de la Troïka contre les droits;
2. Reconnaître la négociation collective et les socles de protection sociale pour pallier les inégalités mondiales;
3. Investir dans l’emploi, surtout dans l’emploi vert, de façon à ce que les jeunes et les chômeurs obtiennent des emplois décents;
4. Agir sur le plan climatique et lancer une taxe sur les transactions financières de la part des gouvernements;
5. Instaurer la paix et la démocratie au Moyen-Orient;
6. Restaurer les droits démocratiques à Fidji et en finir avec le travail forcé en Birmanie;
7. Mettre un terme à l’exploitation des travailleurs chez Walmart, Deutsche Telecom, DHL et dans d’autres multinationales, et prendre des engagements envers la sécurité, les droits et des salaires équitables tout au long de leurs chaînes d’approvisionnement;
8. Instaurer la paix et la démocratie, et encourager le développement en Afrique;
9. Encourager les gouvernements à tenir tête aux sociétés multinationales et à défendre les droits de leurs travailleurs;
10. Garantir des droits aux travailleurs migrants au Qatar et aux travailleurs/euses domestiques partout dans le monde;
11. Obtenir des engagements des Nations Unies envers les droits des migrants;
12. Agir véritablement pour contrer les violences faites aux femmes et aux travailleurs/euses domestiques;
13. En finir avec l’impunité dont bénéficient les assassins de syndicalistes en Colombie, au Guatemala et partout ailleurs.

« Equal Times » : Lancement officiel du nouveau site web d’actualité

17 septembre 2012 : Aujourd’hui a lieu le lancement officiel d’« Equal Times », un nouveau portail réalisé avec le soutien de la CSI et servant de plateforme pour la diffusion d’actualités, d’ échanges d’opinions et la publication de rapports d’investigation.

Doté d’une équipe de rédaction basée à Bruxelles et de plus de 50 journalistes correspondants répartis aux quatre coins du monde, Equal Times « vous présentera des articles et des reportages d’actualité qui ne sont tout simplement pas couverts par les médias grand public. Il vous permettra d’aborder des événements et des problématiques depuis une perspective de vie réelle, là où les médias grand public se contentent de suivre les conventions émanant des milieux d’affaires et de la haute finance », a indiqué Sharan Burrow, secrétaire générale de la CSI, dans un éditorial qui parait dans l’édition inaugurale du journal numérique.

Ce premier numéro inclut des reportages d’actualité couvrant 16 pays, y compris des nouvelles en direct depuis le Pakistan, au lendemain des incendies d’usine tragiques qui y ont fait rage. Elle inclut également un dossier-reportage exhaustif sur l’exploitation des populations indigènes dans l’écosystème fragilisé du Chaco, au Paraguay, dans le contexte de la politique des « affaires à tout prix », cheval de bataille du nouveau président élu. Un autre reportage à la une, concernant cette fois l’Europe, examine l’incidence des politiques de rigueur, dont une conséquence a été l’augmentation de 13% du taux de suicide dans les pays membres de l’UE. Les lecteurs sont également invités à se joindre à la première grande campagne Equal Times contre l’esclavage des temps moderne au Qatar, sacré pays hôte de la Coupe du monde de football 2022.

« L’avenir de la planète, le monde du travail, les droits humains et le développement durable, la politique et l’économie – Equal Times s’adresse à quiconque est à la recherche de vraies informations concernant l’actualité mondiale et veut faire une différence dès aujourd’hui et pour les générations futures », a déclaré Sharan Burrow.

Equal Times est diffusé en anglais, français et espagnol. Les lecteurs sont invités à réagir aux articles et à partager leurs histoires sur Facebook et twitter.