Ne négligeons pas la recherche fondamentale !

Dans le cadre des discussions en cours sur la réforme des centres de recherche publics, une délégation de l’OGBL, comprenant Danièle Nieles, membre du Bureau exécutif, Frédéric Krier, conseiller du Bureau exécutif, ainsi que trois de ses délégués dans le secteur, à savoir Stéphane Jacquemart (président de la délégation du CRP Henri Tudor), Laurent Vallar (président de la délégation du CRP Santé) et Philippe Liégeois (président de la délégation du CEPS/INSTEAD) ont rencontré les députés Anne Brasseur et Eugène Berger du groupe parlementaire DP.

Les représentants de l’OGBL y ont exposé leurs remarques et critiques par rapport au projet de loi récemment déposé par le ministre François Biltgen. S’ils partagent l’orientation globale du projet visant à un renforcement du secteur et à une collaboration accrue entre les différents Centres, ils se posent néanmoins des questions par rapport à certains éléments du projet. Ainsi, le Conseil de concertation tel qu’il est conçu dans le projet de loi risque d’empiéter sur les compétences de la délégation du personnel, étant donné qu’il reprend certaines de ses attributions. Les deux parties sont d’accord qu’un tel conseil, si le législateur le maintient, devrait s’occuper des questions liées à la politique de la recherche et non fonctionner comme une sorte de comité mixte amoindri avec voix uniquement consultative. En ce qui concerne des questions directement liées au personnel, l’OGBL préconise de prévoir un alignement sur le nouveau projet de loi sur le dialogue social dans les entreprises pour tous les Centres de recherche. En outre, la durée des mandats des membres du Conseil de concertation devrait être harmonisée avec celle de la délégation du personnel.

L’OGBL se prononce également pour une représentation des salariés au sein des conseils d’administration des CRP, à l’instar d’autres établissements publics tel le Centre hospitalier de Luxembourg, afin de permettre un dialogue plus efficace et de favoriser la cohésion interne.

D’autres sujets adressés concernaient le mandat du directeur général, les droits des chercheurs sur les fruits de leur recherche (droits d’auteur et participation aux revenus tirés de la valorisation des résultats de la recherche) ou encore la question de l’obligation de confidentialité. Une autre question concerne l’article 49 qui prévoit le maintien des contrats actuels des collaborateurs «pour autant que les besoins du service ou du département l’exigent». Les deux parties sont d’avis que cette formulation est peu claire et que dans tous les cas le droit commun, dans ce cas-ci les dispositions en cas de changement d’une clause essentielle du contrat, devrait être appliqué.

Les deux parties sont d’accord qu’il n’est possible d’avoir des Centres de recherche avec une renommée internationale et qui ont vocation de former des doctorants, si de l’autre côté le gouvernement veut mettre l’accent uniquement sur la recherche appliquée. Il faut également maintenir un lien constant avec la recherche fondamentale.

Le groupe parlementaire DP a remercié l’OGBL et ses délégués pour ce premier échange de vues, qui a notamment permis d’entendre l’avis des représentants du personnel des CRP et du CEPS/INSTEAD.

Communiqué par l’OGBL
le 1er mars 2013

La politique de l’emploi doit d’abord servir les salariés et non les actionnaires!

Jean-Claude Reding, Präsident des OGBL
Jean-Claude Reding, président de l’OGBL

Traduit de l’allemand
Au niveau européen, les inégalités et la pauvreté augmentent, tandis que le chômage atteint de nouveaux records. Le Luxembourg ne reste pas à l’écart de cette évolution même si en comparaison européenne il se porte encore bien.

Notre dette publique est faible et notre déficit budgétaire peu élevé. Nous avons le troisième plus bas taux de chômage de toute l’Union européenne. Pour les concernés ce n’est pourtant pas un réconfort, le chômage reste, pour l’individu et sa famille, une catastrophe. Voilà pourquoi il est important que le ministre du Travail se concerte avec les syndicats et les organisations patronales sur les initiatives à prendre afin d’aider les concernés et en outre d’éviter que des personnes ne glissent dans le chômage sans faute de leur part.

Pour l’OGBL, les cibles ayant actuellement plus particulièrement besoin de protection sont clairement définies. Ce sont en effet les jeunes qui connaissent des difficultés à trouver un emploi ou qui doivent se contenter de plus en plus souvent d’emplois mal payés, incertains ou précaires. Ce sont également les salariés de 50 ans et plus qui perdent leur emploi suite à des restructurations, délocalisations et faillites. Nous avons soumis au ministre du Travail nos idées et propositions au sujet de l’emploi et les avons présentées le 20 février au sein du Comité permanent du travail et de l’emploi. Il faut que les chômeurs aient une bonne protection sociale et qu’on les aide à trouver ou retrouver un emploi par des mesures d’accompagnement (CAE, CIE, mesures pour l’emploi, stages d’insertion, mesures de formation, aide au réemploi …), qu’on leur offre des emplois convenablement rémunérés aux conditions de travail correctes. Pourtant tout cela ne suffit pas.

 

Il faut légiférer en matière de responsabilité sociale des entreprises

Il est primordial d’empêcher les licenciements. Dans cet ordre d’idées les mesures de protection légales doivent être renforcées et non assouplies, les droits des délégués doivent être étendus et il faut fixer légalement la responsabilité sociale des directions d’entreprises et des détenteurs du capital. Comme le dit si bien la Constitution allemande: Propriété oblige! Il ne s’agit pourtant pas uniquement de sécuriser les emplois, il faut également en créer et à cet égard le droit de cogestion des salariés et de leurs représentants est important. Les salariés ont des idées, ils veulent faire du bon travail, ils sont innovateurs et productifs quand on les prend au sérieux, quand on les respecte et s’ils peuvent de façon adéquate participer au résultat financier de leur travail.  Mais malheureusement aujourd’hui ce n’est plus le bon travail, ce ne sont plus les idées menant à des produits et services de bonne qualité qui comptent en premier lieu, mais plutôt les bénéfices sur le court terme, souvent excessifs, attendus par les actionnaires.

C’est également ici qu’il faudra innover dans le sens d’une politique de l’emploi proactive. Le droit de participation, la cogestion font partie d’une politique de l’emploi efficace.

Le projet de loi portant réforme des représentations du personnel comporte quelques avancées et approches positives en faveur d’une amélioration du dialogue social dans les entreprises. En ce qui concerne la cogestion, il ne va pourtant pas assez loin. La cogestion ne doit pas être limitée au seul droit d’information et de consultation des représentants du personnel et à un modeste droit de codécision relatif à certains sujets concernant les conditions de travail des salariés.

 

L’OGBL revendique une représentation du personnel à tous les niveaux décisionnels des entreprises

Une vraie cogestion inclut la représentation des salariés dans les organes décisionnels des entreprises. Et c’est exactement dans ce domaine que rien ne change. Dans les conseils d’administration, les représentants du personnel restent l’exception. Et on déplore à juste titre que les femmes soient sous-représentées dans les conseils d’administration. Les délégués du personnel eux, tout genre confondu, ne sont pas seulement sous-représentés dans les conseils d’administration, ils sont carrément une espèce inconnue dans les organes décisionnels de toutes les entreprises qui n’ont pas le statut de société anonyme et n’emploient pas au moins 1 000 salariés.

40 ans après l’introduction d’une première forme modeste de cogestion, ne serait-il pas temps d’enfin prévoir des délégués du personnel dans les organes décisionnels d’un plus grand nombre d’entreprises, peu importe leur statut juridique, et de réduire considérablement le seuil des 1 000 salariés?

Les partis politiques, les parlementaires luxembourgeois sont-ils prêts à lancer ce défi sur le plan sociopolitique ou restent-ils d’avis que dans le monde du travail la démocratie, c’est-à-dire le droit de cogestion pour les salariés, doit être subordonné aux intérêts des actionnaires?

L’OGBL demande une réforme fondamentale de la santé au travail

Dans le cadre d’une conférence de presse, l’OGBL a pris position le jeudi 21 février sur l’audit de la santé au travail au Luxembourg réalisé par des experts étrangers sur demande du ministre de la Santé Mars Di Bartolomeo.

L’OGBL demande que l’organisation de la santé au travail soit revue de fond en comble au Luxembourg. Il faudrait entre autres adapter la santé au travail aux besoins des salariés d’aujourd’hui et tenir compte de nouvelles pathologies, notamment psychosociales liées au stress. La santé au travail devrait donc être organisée autour de critères multidisciplinaires pour mieux servir le salarié.

L’OGBL plaide également en faveur de la création d’un service de santé au travail unique et national dirigé par un organe tripartite. L’approche sectorielle n’a pas donné les résultats escomptés. Un service unique devrait donner une plus grande autonomie et indépendance aux médecins du travail.

Pour plus d’informations, veuillez lire l’avis de l’OGBL ici.

Communiqué par l’OGBL
le 21 février 2013

 

L’OGBL a demandé à la ministre de la Famille de corriger la politique familiale en faveur des ménages à plus faible revenu

Une délégation de l’OGBL conduite par le président Jean-Claude Reding a été reçue le 20 février 2013 par la ministre de la Famille Marie-Josée Jacobs pour un échange de vues sur la politique familiale.

Le président de l’OGBL Jean-Claude Reding a d’emblée porté la discussion sur le sens de l’augmentation substantielle des tarifs du transport en commun, drastique pour les jeunes et les seniors (Jumbokaart +50%; carte Senior + 100%), et la suppression des réductions pour familles nombreuses. D’après l’OGBL, ces augmentations ont non seulement un effet négatif sur l’inflation, car ils l’alimentent comme l’a montré le Statec dans sa note sur l’évolution des prix à la consommation au mois de janvier, mais ont également des conséquences négatives sur le plan social, notamment pour les pensionnés et les familles nombreuses à faible revenu. A titre d’exemple, une famille avec trois enfants qui bénéficiait de la gratuité du transport en commun devra dorénavant payer en moyenne plus de 550 € par an.

L’OGBL a placé ces nouvelles augmentations dans le contexte des mesures déjà défavorables aux ménages avec enfants à charge: la désindexation des allocations familiales depuis 2006, la non-adaptation du boni enfant à l’inflation depuis son introduction, l’augmentation des tarifs des crèches suite aux modifications des chèques-services et la réduction prévue de l’allocation de rentrée scolaire. Cet ensemble de mesures fait que les transferts sociaux, rempart luxembourgeois contre la pauvreté, perdent continuellement en valeur et que le pouvoir d’achat des ménages est en constante diminution. Le risque de pauvreté progresse inlassablement chez les ménages à plus faible revenu. Pour contrer cette évolution, l’OGBL a exposé un certain nombre de pistes pratiques.

La ministre de la Famille s’est montrée intéressée par les propositions de l’OGBL, mais a fait valoir qu’en ces temps de redressement budgétaire il était hors question de procéder à des augmentations générales des allocations. Elle était disposée à poursuivre les discussions sur une approche d’adaptation sélective basée sur le revenu.

Le président de l’OGBL a salué cette ouverture et s’est dit prêt à participer à des échanges approfondis visant une adaptation sélective de certaines prestations familiales. Il a également profité de l’occasion pour lancer un appel au gouvernement de discuter d’abord avant d’annoncer des décisions comme notamment celle concernant l’augmentation considérable des titres de transport pour jeunes et seniors et l’abolition des réductions pour familles nombreuses.

Communiqué par l’OGBL
le 20 février 2013

L’OGBL constate que les décisions du gouvernement alimentent l’inflation

La Commission de l’indice des prix à la consommation (Indexkommissioun) s’est réunie ce mardi 20 février. L’OGBL y était représenté par Danièle Nieles. A cette occasion, le Statec a présenté l’évolution des prix  à la consommation du mois de janvier. Si l’inflation recule de 0,90% par rapport au mois précédent à cause des soldes, l’OGBL constate que l’inflation en janvier 2013 provient en grande partie de l’augmentation des prix administrés que le gouvernement promet de contenir depuis 2006. C’est tout le contraire qui est fait. En effet un grand nombre de tarifs publics ont été augmentés au 1er janvier.

Ainsi, les tarifs des crèches ont progressé de 4,1% suite à de nouvelles modifications au niveau des chèques-services. Les tarifs des maisons de retraite et de soins ont augmenté de 1,1%. Le Statec fait valoir que les tarifs des transports en commun ont également contribué à l’inflation. A titre d’exemple, les tarifs des bus auraient en moyenne augmenté de 25,9%. La Jumbokaart  a été augmentée de 50% et la carte Senior de 100%. Enfin, la fourniture d’eau et la reprise des eaux usées ont augmenté dans certaines communes de 4,8% et, en général, les tarifs du gaz de ville et du  gaz naturel ont également progressé.

Cette partie de l’inflation s’appelle «inflation faite maison» et pourrait être évitée si les pouvoirs publics se souciaient un tant soit peu de l’érosion continue du pouvoir d’achat des ménages. Qui dit perte de pouvoir d’achat dit ralentissement de l’activité économique domestique.

A tout cela il faut encore ajouter d’autres augmentations de tarifs publics comme les parkings depuis le 1er février 2013.

L’OGBL récuse cette politique irresponsable d’augmenter continuellement les prix administrés en période de crise et de stagnation de l’économie et constate qu’à cause d’elle la prochaine tranche indiciaire est déclenchée pendant ce mois de février. A cause de la manipulation du système qui prévoit que, quoiqu’il arrive, l’index ne sera pas versé avant le 1er octobre de l’année, les salariés et pensionnés perdront cette année à nouveau sept mois d’adaptation de leur revenu au coût de la vie ce qui aggravera encore plus l’érosion du pouvoir d’achat.

L’OGBL demande avec insistance au gouvernement d’entamer une discussion avec les partenaires sociaux visant à compenser par d’autres moyens ces pertes importantes du pouvoir d’achat des ménages.

Communiqué par l’OGBL
le 20 février 2013

L’augmentation du chômage ne doit pas être une fatalité

Le 18 février, l’OGBL a présenté ses propositions en matière de lutte contre le chômage dans le cadre d’une conférence de presse en vue de la réunion extraordinaire du Comité permanent du Travail et de l’Emploi (CPTE) du 20 février sur la politique de l’emploi. A cette occasion, le secrétaire général André Roeltgen est revenu sur les dernières évolutions sur le marché de l’emploi. En décembre 2012, le chômage au Luxembourg a atteint un niveau record: 16 963 personnes inscrites comme demandeurs d’emploi à l’ADEM, soit un taux de chômage de 6,4%. En incluant le nombre de personnes qui se trouvent dans une mesure pour l’emploi, on arrive même à un total de 21 726 personnes!

Quelles sont les réponses politiques à apporter à cette évolution inquiétante? A en croire des organismes internationaux tel que l’OCDE, la faute en incomberait aux demandeurs d’emploi eux-mêmes, il faudrait les «responsabiliser» et flexibiliser davantage le droit du travail – c’est-à-dire lutter contre le chômage en permettant aux patrons de se débarrasser plus facilement de leurs salariés ou en multipliant les emplois précaires. Pour l’OGBL, de tels propos sont inacceptables! Ce ne sont pas les salariés qui ont perdu leur emploi qui sont à l’origine de la crise, ce n’est ni le jeune à la recherche d’un premier emploi ni le salarié âgé poussé contre son gré vers la sortie de la vie active, qui portent la responsabilité pour la montée du chômage!

Pour une politique de maintien dans l’emploi qui mérite son nom

L’OGBL plaide pour un changement de logique au niveau de la politique du maintien dans l’emploi. En effet, les plans de maintien dans l’emploi introduits en 2006 se limitent qu’à des mesures purement réactives à des problèmes structurels ou conjoncturels. Souvent, ils ne font que retarder la négociation de plans sociaux et n’offrent donc pas de perspective sociale durable aux salariés concernés. L’OGBL propose de réviser ce dispositif en introduisant la négociation obligatoire de plans annuels de mesures d’anticipation et de prévention pour la protection des emplois.

De même, l’OGBL estime qu’il faut renforcer la protection contre le licenciement du salarié. Trop souvent, des licenciements soi-disant «économiques» n’interviennent que dans le seul but d’augmenter les marges de l’entreprise, alors qu’elle est en fait profitable! La juridiction dans cette matière est depuis longtemps de plus en plus défavorable au salarié, donnant la priorité à la liberté de l’employeur d’organiser son entreprise. L’OGBL revendique des obligations supplémentaires à charge de l’employeur, qui devra montrer que tous les efforts de formation et d’adaptation ont été entrepris et qu’un reclassement en interne n’est pas réalisable.

L’OGBL demande également des améliorations au niveau des négociations du plan social, en mettant un terme à certains abus de la part des employeurs, dont certains concluent des plans sociaux pour des licenciements à intervenir dans trois ans, ce qui crée une situation d’inflexibilité absolue pour le salarié concerné. L’OGBL a donc proposé au CPTE de mettre en place un groupe de travail sur la question.

Ne pas lutter contre le chômage des jeunes en augmentant la précarité

L’OGBL s’inquiète tout particulièrement de l’augmentation du chômage des jeunes et des situations d’emplois précaires. Il s’oppose à une lutte contre le chômage des jeunes qui se limiterait à augmenter cette précarisation. La «garantie Jeunes » annoncée par le ministre devrait au-delà des instruments CIE et CAE prévoir des programmes adaptés aux caractéristiques et aux besoins spécifiques des jeunes demandeurs d’emploi.