“La sidérurgie fait partie du Luxembourg et cela doit rester ainsi”

Même la pluie torrentielle tombant presque tout au long de la journée n’a pas réussi à briser l’énorme élan de solidarité qui, en peu de temps, s’est établi avec les salariés des sites sidérurgiques d’ArcelorMittal menacés par des fermetures et des pertes d’emploi. Ainsi, de nombreux syndicalistes, militants et sympathisants, des politiciens, des sidérurgistes actifs et pensionnés mais aussi des centaines de salariés des communes du Sud du pays se sont rassemblés sur les quatre principaux sites Esch/Belval, Schifflange, Rodange et Differdange afin de protester contre la stratégie de la direction d’ArcelorMittal, qui consiste à désaffecter ou fermer temporairement des usines au Luxembourg. En tout quelque 3 000 personnes participaient aux quatre rassemblements.

Cette grève d’avertissement a eu un seul et unique but: assurer le maintien et l’avenir de la sidérurgie luxembourgeoise et de tous ses sites.

Au lieu de désaffectations, il faut des investissements dans la sidérurgie luxembourgeoise

“L’industrie luxembourgeoise fait partie du Luxembourg. Elle fait partie de nous tous. Et cela ne doit pas changer », tel était le message de tous les orateurs lors des divers rassemblements. Beaucoup d’applaudissements chaleureux, nombreuses interpellations combatives, des revendications à l’adresse de l’Etat pour qu’il fasse pression sur ArcelorMittal, de l’incompréhension sur les visages des gens ne pouvant pas s’imaginer le Luxembourg sans industrie sidérurgique, de la colère contre les patrons et les actionnaires avides qui n’en auront jamais assez, tout cela pourrait résumer l’atmosphère qui régnait lors des rassemblements de protestation devant les portails des usines.

En effet, ce ne sont pas que les sidérurgistes qui se battent pour leurs emplois. Tout un pays est à leurs côtés. C’est bien le combat des sidérurgistes pour leurs emplois mais aussi un combat pour les emplois dans les autres secteurs économiques. Car l’industrie sidérurgique est un pilier indispensable de l’industrie luxembourgeoise et de toute l’économie. Des milliers d’emplois dépendent directement ou indirectement de l’industrie sidérurgique. Et elle continue de contribuer de manière décisive à la prospérité générale du Luxembourg, de sa population et à celle des communes.

Le gouvernement doit user de tous les moyens afin de prévenir des fermetures de sites

«Cette grève a été un signe fort à l’égard de la direction d’ArcelorMittal», conclut Jean-Claude Bernardini, secrétaire central du Syndicat Sidérurgie et Mines de l’OGBL. «Nous saluons le fait que la grève ait été suivie presque à 100 pourcent, que la production était donc arrêtée et que plus de personnes que prévues aient assisté à nos rassemblements. Et l’importante solidarité que les communes du sud du Luxembourg, des commerçants, des étudiants, des salariés du secteur de la santé et de bien d’autres encore donne du poids supplémentaire à notre action.

Nous voulons ici leur dire un grand merci. Notre pression sur ArcelorMittal va s’accentuer et nous exprimerons nos revendications avec fermeté lors de la prochaine tripartite sidérurgique le 14 décembre. Mais le gouvernement luxembourgeois doit lui aussi déployer tous ses moyens pour éviter une quelconque fermeture de site. Nous exigeons un avenir pour la sidérurgie luxembourgeoise».

Dans les usines du périmètre de la sidérurgie ArcelorMittal Bettembourg, ArcelorMittal Bissen, ArcelorMittal Dudelange (Ewald Giebel-Galvalange), AMCLE à Differdange et Circuit Foil à Wiltz les salariés avec leurs délégués et leur syndicat ont donné un signal fort en organisant des piquets de protestation devant leurs entreprises.

La grève d’avertissement à Luxembourg, organisée par l’OGBL– le LCGB ne s’étant rallié que plus tard à l’appel – se plaçait dans le cadre d’une journée d’action européenne de la FEM pour le maintien de l’industrie sidérurgique en Europe.

 

 

Le Comité exécutif prend position sur les négociations tripartites, la grève d’avertissement dans la sidérurgie et la réforme dans l’enseignement

Lors de sa réunion du 5 décembre 2011, le Comité exécutif de l’OGBL se pencha sur les négociations tripartites, la situation dans les différents secteurs économiques, la grève d’avertissement dans la sidérurgie et la réforme de l’enseignement.

Négociations tripartites

Le Comité exécutif constate que la politique d’austérité pratiquée dans toute l’Europe risque d’étouffer la faible reprise économique et que ce fait pourrait également avoir des conséquences négatives sur le Luxembourg. C’est pourquoi qu’il faut profiter de la bonne situation budgétaire du Luxembourg pour maintenir l’activité économique à un niveau élevé par des mesures de stimulation conjoncturelle. Parmi celles-ci comptent également des mesures pour le maintien du pouvoir d’achat des salariés et des pensionnés. Voilà pourquoi l’OGBL rejette toute forme de changement du système d’indexation comme par exemple le changement du panier de la ménagère. Le système d’indexation est un facteur important dans le contexte du maintien du pouvoir d’achat et de la paix sociale au Luxembourg d’où l’importance qu’il en reste ainsi. Des mesures supplémentaires au niveau fiscal et social sont nécessaires et possibles. Dans ce contexte, l’OGBL salue le retrait de l’impôt de crise au 1er janvier 2012.

Dans le cadre des négociations tripartites, l’OGBL revendique également l’adaptation des allocations familiales à l’évolution des prix.

En ce qui concerne le domaine de la sécurité sociale, l’OGBL salue la suppression du droit d’admission à la polyclinique de 2,50€ au 1er janvier 2012, mais revendique notamment que le catalogue des prestations des soins de santé soit amélioré de façon ciblée. Des améliorations devraient surtout concerner le domaine de la médicine dentaire. Le système actuel est devenu tellement cher que beaucoup de personnes ne peuvent plus se permettre certains traitements.  C’est dans ce domaine que l’assurance maladie pourrait honorer son nouveau nom de „caisse de santé“ en favorisant davantage, et en prenant en charge, certaines mesures préventives.

Afin d’atténuer la perte de pouvoir d’achat des pensionnés, l’adaptation biannuelle des pensions à l’évolution des salaires, l‘ajustement des pensions,  doit rester intacte.

Politique de l’emploi

Le Comité exécutif de l’OGBL salue expressément que le Premier ministre Juncker ait choisi la politique de l’emploi comme premier sujet de discussion dans le cadre de la Tripartite et que de cette façon il n’ait pas permis aux représentants patronaux de focaliser la négociation tripartite exclusivement sur la question du système de l‘indexation et sur les salaires comme en 2010.

L’OGBL plaide en particulier pour une politique de l’emploi concrète au niveau des entreprises qui permette aux jeunes une meilleure entrée dans la vie professionnelle. Ouvrir le droit du travail à plus de flexibilisation voire faciliter le recours aux contrats à durée déterminée comme l’a proposé le ministre du Travail serait contreproductif et augmenterait davantage l’incertitude des jeunes salariés quant à leurs perspectives d’avenir.

L’OGBL demande que la formation continue au niveau des entreprises soit améliorée dans le cadre du dialogue social avec les délégations du personnel et les syndicats. Et il faut encourager les initiatives individuelles de formation continue venant des salariés.

En outre, nous avons d’urgence besoin au niveau des entreprises d’une politique de l’emploi en faveur des salariés plus âgés. Au lieu d’essayer d’écarter les salariés plus âgés du monde du travail, les entreprises devraient veiller à adapter l’environnement et les conditions de travail aux besoins des salariés plus âgés. Et c’est également dans ce domaine que le dialogue social doit jouer.

L’OGBL aimerait mettre sur l’ordre du jour des discussions tripartites également la cogestion des salariés dans les entreprises. Pour les entreprises modernes et performantes il est indispensable d’axer sur l’innovation et une des innovations qui rapportent le plus est l’association des collaborateurs aux processus décisionnels. Il nous faut plus et de meilleurs droits de cogestion pour les salariés, leurs représentant et les syndicats. Les propositions de l’OGBL sont connus  – nous avons besoin d’urgence un projet de loi y relatif.

Solidarité avec les sidérurgistes

Le Comité exécutif de l’OGBL salue le fait qu’en très peu de temps une vague exceptionnelle de solidarité s’est mise en place dans la population avec les sidérurgistes luxembourgeois menacés de suppression et de perte d’emplois. Les communes, les commerces, les jeunes ainsi que les salariés d’autres secteurs économiques comme ceux de la santé, des services financiers et du chemin de fer via leur syndicat FNCTTFEL ont manifesté leur solidarité.

L’OGBL lance un appel au gouvernement de prendre enfin parti, de ne pas rester passif vis-à-vis de l’arrêt des sites de production et de s’engager afin que les investissements nécessaires dans des produits d’avenir soient entrepris.

Le Comité exécutif de l’OGBL s’est également penché sur la situation dans le secteur du bâtiment et de l’artisanat du bâtiment et a assuré son soutien aux actions des salariés dans ce domaine.  Il est inacceptable qu’on essaie dans ce secteur d‘étendre le temps de travail hebdomadaire à 52 heures. Ceci voudrait dire un retour de cent ans en arrière!

La réforme de l’enseignement

Enfin, le Comité exécutif de l’OGBL analysa la réforme de l’enseignement. L’OGBL pense que le sens d’une telle réforme devrait être en premier lieu d’établir dans les faits une plus grande égalité des chances. Autant de jeunes gens que possible devraient à l’avenir pouvoir obtenir des diplômes professionnels ou d’enseignement secondaire général leur procurant de bonnes ouvertures professionnelles ou les préparant à faire des études supérieures de haute qualité.

Bien des choses font présager que les réformes entamées depuis quelques années n’atteindront pas ces buts mais qu’elles conduiront à l’impasse.

La chambre professionnelle des salariés (CSL) a suggéré il y a plusieurs mois déjà un moratoire concernant la mise en œuvre de la réforme de l’enseignement professionnel du fait que la réforme n’atteindra pas ses objectifs d’une amélioration qualitative et qu’elle conduira à la désillusion et au chaos.

Des échos tout aussi négatifs se font entendre en ce qui concerne l’école fondamentale. Dans l’enseignement secondaire les enseignants mettent en garde par le biais de nombreux avis contre les propositions de réforme du ministère. Mais leurs objections ne sont pas prises en compte.

La manifestation de plus de trois mille enseignants le 1er décembre a souligné de façon impressionnante que la ministre s’est engagée dans une mauvaise voie. Comme il est inimaginable de faire une réforme de la santé contre les médecins et les autres professionnels de la santé, on ne peut pas faire non plus une réforme de l’enseignement contre les enseignants.  La ministre doit se mettre à la table de négociation avec les syndicats des enseignants et se montrer disposée à retravailler de fond en comble ses projets de réforme. Elle doit aussi prendre en considération que la réforme statutaire dans la fonction publique est rejetée par la majorité des enseignants de tous les niveaux de l’enseignement et qu’elle est appelée, ensemble avec son collègue du ministère de la Fonction publique, de mettre sur la table des alternatives dans l’intérêt d’une politique de l’enseignement orientée vers l’avenir.

Communiqué par l’OGBL
le 5 décembre 2011

 

Die Stresstests machen die Atomkraftwerke nicht sicherer und lassen viele Fragen offen

Die Europäische Kommission hat am letzten Donnerstag ihren Zwischenbericht zum EU-Stresstest für die Atomkraftwerke in der Europäischen Union vorgelegt. Dieser Zwischenbericht ist in vielen Punkten noch unkomplett, doch es zeigt sich bereits, dass der EU-Stresstest die Atomkraftwerke auch nicht sicherer machen wird und dass er nicht einmal eine zuverlässige und EU-weit vergleichbare Risikobewertung liefern kann, da wichtige Parameter und Risikoszenarien nicht analysiert werden.

Die Tests analysieren zum Beispiel nicht, was bei einem Flugzeugabsturz passieren wird, und die Risiken eines Unfalls durch Altersschäden und Materialabnutzung im Normalbetrieb werden auch nicht analysiert. Zentrale Fragen für die Bürger, wie z.B. zum Katastrophenschutz (Was ist, wenn in Europa eine Katastrophe wie in Fukushima passiert? Wie kann die Bevölkerung geschützt werden? Wie sieht es mit Notfallplänen aus? Wie wird die Bevölkerung unterstützt werden?), bleiben ebenfalls unberücksichtigt.

Die seit dem 11. September 2001 verstärkt ins Auge gefasste Bedrohungen durch Terrorismus, Sabotage oder Cyberattacken wurden bei diesem Test ausgeklammert und werden in einer getrennten, geheimen Arbeitsgruppe diskutiert.

Die Stresstests analysieren folglich nur einen Teil der technischen Probleme in AKWs: Was passiert bei einem Erdbeben und einer Überschwemmung und wo liegen die Schwachstellen bei einem Stromausfall bzw. einem längeren Ausfall der Reaktorkühlung? Die Tests liefern damit zwar nützliche, aber leider unvollständige Informationen über den Zustand aller AKWs der EU und den Stellenwert der Nuklearsicherheit in den einzelnen Mitgliedstaaten.

Eine wichtige Information aus dem Zwischenbericht ist zum Beispiel die Tatsache, dass die EU-Kommission zugeben muss, dass es noch immer keine gemeinsamen EU-Kriterien für eine vergleichbare Analyse der Sicherheit der AKWs gibt, was die Aussagekraft der Stresstest-

Resultate bereits vorab sehr stark in Frage stellt. Zudem erfüllen auch heute noch viele EU-Staaten die bereits im Vorfeld der Fukushima-Katastrophe gültigen EU-Bestimmungen nicht.

Das Nationale Aktionskomitee gegen Atomkraft weist darauf hin, dass 39 der europäischen Reaktoren weniger als 30 Kilometer von Städten mit mehr als 100.000 Einwohnern entfernt liegen. Auch Luxemburg wäre bei einem Unfall in den französischen Atomzentralen Cattenom (im Süden) oder Chooz (im Westen) oder in der belgischen Atomzentrale Tihange (im Norden) stark betroffen, und im Falle eines GAUs in Cattenom wäre das Land Luxemburg sogar in seiner Existenz bedroht.

Das Nationale Aktionskomitee gegen Atomkraft fordert von der Luxemburger Regierung, dass auch die Frage der externen Notfallpläne in der Europäischen Union diskutiert werden muss.

Das Aktionskomitee hat ein Treffen mit den zuständigen Ministern sowie den Experten der Regierung angefragt, um über den Zwischenstand der Stresstests und über die weitere Vorgehensweise der Luxemburger Regierung betreffend die Laufzeitverlängerung der Atomzentrale in Cattenom informiert zu werden.

Die 31 Mitgliedsorganisationen des Aktionskomitees fordern auch, dass die Ergebnisse des Stresstests und insbesondere der Cattenom-Bericht von Dieter Majer, dem gemeinsamen Stresstestbeobachter der saarländischen, der rheinland-pfälzischen und der luxemburgischen Regierung, in Luxemburg öffentlich vorgestellt werden.

Nationalen Aktiounskomitee géint Atomkraaft*
Pressemitteilung vom 30.11.2011

Kontakt:
Roger Spautz – roger.spautz@greenpeace.org
Dan Michels – dmichels@chd.lu


* Mouvement Ecologique, Greenpeace, OGBL, FNCTTFEL-Landesverband, LSAP, déi gréng, Forum, ADR, déi jonk gréng, DP, FGFC, JSL – Jeunesses Socialistes Luxembourgeoises, Luxemburger Kommission Justitia et Pax, KPL, LCGB, Lëtzebuerger Guiden a Scouten, Transfair-Minka asbl, déi Lénk, attac Luxembourg, Klima-Bündnis Lëtzebuerg, Eurosolar, Syprolux, FNCTTFEL-Jugend, natur&ëmwelt; Adrenalin-déi jonk ADR; Friddensinitiativ asbl, Association Luxembourgeoise de Médecine de l’Environnement (A.L.M.E.N.), CSV, Ligue CTF, Biolabel Lëtzebuerg.

Abolition du droit d’admission à la polyclinique de 2,50€ : L’OGBL obtient gain de cause

Dès son entrée en vigueur en janvier 2011, l’OGBL a été opposé à la mise en place d’un droit d’admission aux polycliniques de 2,50€ et a mis en exergue le non-sens administratif de cette mesure et son faible impact sur les recettes de la Caisse nationale de santé (CNS). L’OGBL se réjouit donc que le Comité directeur de la CNS ait aboli cette taxe lors de sa réunion du 9 novembre passé. La décision a été prise avec les voix des représentants des assurés ainsi qu’avec celle du représentant de l’Etat, les représentants patronaux ayant voté contre.

L’OGBL réclame également l’abolition de la participation des assurés à l’entretien en milieu semi-stationnaire s’élevant actuellement à 9,72€ par jour. Cette participation aux frais s’applique en particulier aux passages en « psychiatrie du jour ». Le ministre de la Santé a récemment fait savoir lors d’une conférence de l’OGBL qu’il était également favorable à l’abolition de cette participation.

L’OGBL demande à ce que ce dernier point soit porté à l’ordre du jour de la prochaine réunion du Comité directeur de la CNS.

Communiqué par l’OGBL
le 10 novembre 2011

Le travail doit protéger contre la pauvreté!

André Roeltgen, secrétaire général de l’OGBL
André Roeltgen, secrétaire général de l’OGBL

Selon le STATEC presque la moitié de la population du Luxembourg vit en-dessous du seuil de pauvreté. 257 000 personnes sont touchées. Les transferts sociaux étatiques font heureusement baisser ce chiffre à 83 000. Le fait que le risque de pauvreté après transferts sociaux a augmenté au courant des 8 dernières années de +2,7% en moyenne par an est particulièrement alarmant! Il s’agit d’un plus annuel de 15 000 personnes!

La pauvreté se développe au riche Luxembourg! Et elle frappe de plus en plus de gens qui exercent une activité rémunérée normale. La raison en est simple: le salaire social minimum se situe en-dessous du seuil de pauvreté!

Le fait que le revenu de 45 % de la population ne peut être relevé au-dessus du seuil de pauvreté que grâce à des prestations sociales étatiques atténuantes n’empêche ni les fédérations patronales ni le ministère de l’Economie de prétendre que les salaires au Luxembourg sont trop élevés respectivement qu’ils augmentent trop vite!

De quelle compétitivité parlent-ils en fait? Serait-ce le pays produisant le plus haut niveau de pauvreté sociale en Europe qui sortira victorieux de la compétition?

L’OGBL revendique l’augmentation du salaire social minimum. Par ailleurs, il est temps que la politique établisse le traitement égal entre les femmes et les hommes en matière de salaire social minimum qualifié. Un seul exemple pour illustrer ce sujet: pourquoi refuse-t-on de reconnaître après dix ans de pratique professionnelle les activités de nettoyage – exécutées en majorité par des femmes –  comme un travail qualifié et de leur attribuer le salaire social minimum qualifié?

Du point de vue politique sociale, l’OGBL demande que les allocations familiales soient réindexées. Depuis 2006, l’année de leur désindexation, les allocations familiales et l’allocation pour le congé parental ont perdu 13 % de leur valeur. Depuis l‘introduction du boni enfant en 2009, sa valeur a également diminué. Une augmentation générale des allocations s’imposerait du fait que depuis longtemps elles n’ont plus été adaptées à l’évolution générale des salaires et des traitements.

Couper la pauvreté à sa racine et établir plus d’équité sociale présuppose toujours une chose: réduire au maximum le déséquilibre en matière de distribution du revenu entre capital et travail.

Avec leurs provocations à répétition contre l’index et les salaires et conditions de travail résultant de la négociation collective, les fédérations patronales visent à priver le salariat d’une part encore plus élevée des bénéfices de la productivité.

L’OGBL ne les suivra pas sur cette voie. Ni le dumping salarial ni le dumping social ne représenteront pour l’Europe une solution de sortie de crise. Et ce qui vaut pour l’Europe vaut également pour le Luxembourg.

L’avenir économique de notre pays ne se jouera pas sur l’index et les salaires luxembourgeois. Au contraire. Le bâtiment, l‘artisanat du bâtiment, le commerce et bien d’autres secteurs de services dépendent d’une politique salariale évolutive, et, en général, d’une politique des revenus évolutive pour la population du Grand-Duché de Luxembourg et de la Grande Région.

L’avenir de la place financière  luxembourgeoise dépend également de facteurs multiples. L’index et les salaires tarifaires ne font pas partie de ces facteurs.

Et en ce qui concerne l’industrie, la Commission européenne vient d’attester une productivité élevée au Luxembourg. Ceci n’empêche pourtant pas que l‘avide intérêt du gain personnel de la famille Mittal s’apprête à démolir de grandes parties de l’industrie sidérurgique européenne, y inclus celle du Luxembourg.

Lakshmi Mittal s’en fout non seulement des emplois des salariés de la sidérurgie. Il s’en fout également de l’index. Car il poursuit de tous autres buts. Quand est-ce que la Fedil s’en rendra-t-elle enfin compte? Quand est-ce qu’elle arrêtera enfin ces tirs de barrage superflus sur les salaires des salariés et les revenus de la population mettant en péril la paix sociale au pays? Qu’en est-il de la lutte résolue de la Fedil en faveur du maintien de la sidérurgie luxembourgeoise? Pour le maintien du site de Schifflange? Pour le maintien du site de Rodange? Et pour toutes les entreprises et tous les emplois qui dépendent de l’activité sidérurgique? Quant au gouvernement, qu’entreprend-il contre cette stratégie désastreuse de la famille Mittal? L’OGBL revendique la survie de tous les sites luxembourgeois. Mittal doit investir!


L’OGBL rejette les attaques des organisations patronales contre l’index et les salaires comme provocation superflue

Lors de sa réunion du 17 octobre 2011, le comité exécutif de l’OGBL analysa e a. le budget de l’Etat pour 2012, la situation dans certaines grandes entreprises comme ArcelorMittal, Dexia-Bil, Luxair-Cargocenter et prépara la prochaine ronde de la tripartite.

En ce qui concerne ce dernier point, le Comité exécutif de l’OGBL regrette que les organisations patronales essaient à nouveau de focaliser malgré tout la tripartite sur la question de l’indexation. La proposition d’une désindexation générale et l’attaque de front simultanée contre les salaires est comprise comme une pure provocation, telle était l’appréciation unanime de la direction de l’OGBL. La suppression de l’index équivaudrait à la suppression du modèle de dialogue tripartite luxembourgeois.

Une panoplie d’aides de tout genre pour les entreprises

L’OGBL rend attentif au fait que les entreprises ont eu depuis 2006 un remarquable soutien de la part de l’Etat et ce de différentes façons: l’impôt sur les collectivités (imposition des entreprises) a été diminué d’un pourcent (85 millions €), le droit d’apport a été supprimé (100 millions €); la participation à l’assurance accident a été diminuée de 0,1 % pour les années 2010, 2011 et 2012 et la perte de 20 millions € par an est payée par l’Etat à l’assurance (économie pour les entreprises: 60 millions €); l’Etat subventionne depuis 2011 pour une durée de 5 ans la mutualité patronale à hauteur de 25 millions par an (125 millions €); la participation étatique aux coûts de la formation professionnelle dans les entreprises a été portée en 2011 de 14,5 à 25 % ce qui représente une économie de 20 millions € par an pour les entreprises. En plus les fédérations patronales ont réussi à obtenir le gel des cotisations pour l’assurance maladie jusqu’en 2014. Et finalement, le paiement échelonné des tranches indiciaires a induit une économie en coûts salariaux pour les entreprises de plus de 100 millions d’euros.

L‘UEL met en jeu les discussions tripartites

L’OGBL constate que malgré ces cadeaux généreux, l’Union des entreprises luxembourgeoise (UEL) manque de respect pour les acquis, la cogestion et l’aspect revenu des salariés. On vise à insécuriser et intimider ceux qui rendent possibles les bons résultats et la productivité comparativement élevée des entreprises luxembourgeoises, à leur faire subir des pertes de revenu et de leur octroyer une flexibilité à outrance. L’OGBL en tant que premier représentant des salariés luxembourgeois dit stop ! Si l’UEL persiste dans son combat unilatéral contre le pouvoir d’achat du salariat, contre une amélioration du droit du travail et des conditions de travail, contre la réforme de la législation sur la cogestion et contre les améliorations du droit social, si elle continue à œuvrer contre le régime de pension public basé sur la solidarité en faveur de systèmes d’assurances privées, alors l’échec des négociations tripartites est programmé.

Le gouvernement doit se positionner clairement

L’OGBL revendique de la part du gouvernement en tant que représentant des intérêts de tous les citoyens de ce pays ainsi que de ceux des 150 000 frontaliers qui se déplacent tous les jours au Luxembourg et qui contribuent en grande partie à la prospérité du pays, de présenter des bilans critiques sur les points suivants avant de programmer de nouvelles réunions tripartites:
1. Quels ont été les effets des mesures de soutien aux entreprises mises en œuvre depuis 2006?
2. Dans quels projets économiques d’avenir y a-t-il eu des investissements et avec quel résultat?
3. Quelle politique industrielle le gouvernement poursuit-il? De quelle manière veut-il maintenir, développer et diversifier l’industrie luxembourgeoise?
4. Quelle est la stratégie du gouvernement concernant la consolidation, la diversification et le développement du secteur financier?
5. Le gouvernement a-t-il fait des études pour savoir s’il y a des différences compétitivité et de productivité entre les différents secteurs économiques et quelles mesures envisage-t-il prendre pour soutenir ceux qui montrent des faiblesses?
6. Qu’en est-il du site logistique?
7. Dans quelle mesure le gouvernement a-t-il pris et prendra-t-il soin d’associer d’avance les représentants des salariés et leurs syndicats dans les processus décisionnels d’importance stratégique (Exemples: Cargolux; Dexia-Bil; KBL; ArcelorMittal; …)?

L’OGBL attend du gouvernement une position claire en ce qui concerne le maintien du système d’indexation, la défense du pouvoir d’achat, l‘amélioration des droits de cogestion des salariés dans les entreprises, la défense et l‘amélioration structurelle du salaire social minimum, la défense du principe de l’ajustement biannuel du salaire social minimum et des pensions à l’évolution générale des salaires ainsi que la lutte contre l’inflation domestique.

Index et transferts sociaux: un bouclier puissant contre la pauvreté

L’OGBL s‘investit par principe et de manière conséquente pour le progrès social, et non pour le statu quo, et ne peut en aucun cas être d’accord avec une proposition régressive comme l’abolition du système d’indexation. L’index, ensemble avec le système luxembourgeois des transferts sociaux, garantissent le maintien du pouvoir d’achat des personnes vivant et travaillant au Luxembourg et constituent un véritable bouclier contre la pauvreté comme l‘a démontré à nouveau la récente étude du Statec sur le travail et la cohésion sociale. Celui qui aujourd’hui veut désindexer le pays, va demain supprimer ou réduire toute une série de transferts sociaux et ainsi diviser la population luxembourgeoise en deux: en pauvres et en riches. Le fait que dans notre pays 14,5 % de personnes frôlent le risque de pauvreté suffit à miser également à l’avenir sur le progrès social et non sur la régression, tel est l’avis unanime du Comité exécutif de l’OGBL.

Dans ce contexte, l’OGBL revendique en vue de l’excellente évolution des finances publiques d’adapter avec effet immédiat les allocations familiales – désindexées en 2006 – au coût de la vie et de les réindexer par la suite, d’adapter et d’indexer le boni enfant, d’adapter et de réindexer l’indemnité pour le congé parental. Par ailleurs, l’OGBL revendique que le crédit d’impôt pour salariés (CIP) soit porté de 25 à 50 €, que certaines participations individuelles aux soins de santé soit annulées et que les prestations de la Caisse nationale de santé (CNS) soit améliorées notamment dans le domaine de la médecine dentaire. En tant que compensation salariale pour le subventionnement étatique de la mutualité patronale, l’OGBL revendique enfin qu’à partir du 1er janvier 2011 la surprime payée par les ex-ouvriers en matière d’assurance maladie soit supprimée.

Pas d’accord tripartite à tout prix!

Vu l’attitude extrêmement négative des fédérations patronales et vu leur obsession de supprimer toutes les spécificités du modèle luxembourgeois auquel le Luxembourg doit sa paix sociale et son ascension ininterrompue vers la prospérité sociale depuis la Deuxième Guerre mondiale, le Comité exécutif de l’OGBL est d’avis qu’un accord tripartite à tout prix n’est pas souhaitable. La seule chose qui compte pour l’OGBL sont les résultats.

Communiqué par l’OGBL
le 19 octobre 2011