Politique économique sur fond de crise

Une délégation de l’OGBL conduite par Jean-Claude Reding a été reçue par le ministre de l’Economie et du Commerce extérieur, Jeannot Krecké, le 8 octobre 2009.

L’échange de vues portait sur le «Bilan Compétitivité» et notamment la nécessité de réviser les indicateurs, les nouveaux indicateurs sociaux et environnementaux du bien-être prévus dans le programme gouvernemental, la transposition de la directive «services», la poste, ainsi que les domaines de l’énergie et de l’industrie.

Pour le ministre de l’économie, le gouvernement doit exploiter toutes les possibilités de sauvegarde des missions de service public contenues dans la directive de libéralisation des services postaux. Dans ce contexte, le ministre souhaite également la négociation d’une convention collective sectorielle qui garantira de bonnes conditions de salaire et de travail à tous les salariés du secteur.

Le projet de loi relatif à la transposition de la directive «services» suit actuellement la procédure des avis. Le président de l’OGBL, Jean-Claude Reding, a regretté que le côté salarial n’a pas été impliqué dans les travaux relatifs à l’élaboration d’un concept de guichet unique auxquels les prestataires de services étrangers qui souhaitent s’établir au Luxembourg doivent s’adresser. Cet aspect de la mise en oeuvre de la directive a été exclusivement réalisé avec les chambres de commerce et des métiers. Pour Jean-Claude Reding, la Chambre des salariés aurait dû être associée aux travaux puisqu’une société étrangère doit aussi être informée sur les obligations en matière de droit des salariés – droit du travail et sécurité sociale. Le ministre a donné les informations sur l’état des travaux et les projets concrets seront transmis pour avis à la Chambre des salariés. L’OGBL salue cette évolution.

Ensuite le ministre a tracé les grandes lignes de la politique énergétique du gouvernement. Son ministère continuera à soutenir des projets en matière d’énergie renouvelable, mais le ministre constate que le plus grand frein à la réalisation de projets sont certaines normes environnementales et la trop rigide interprétation de celles-ci par les instances compétentes luxembourgeoises. En ce qui concerne le groupe Enovos-Creos, le ministre a confirmé que l’Etat a et gardera la minorité de blocage dans le capital de la société commerciale (Enovos), et visera la majorité absolue dans la société des réseaux (Creos). L’Etat fera tout pour empêcher la privatisation des réseaux sur le territoire luxembourgeois.

Enfin, un échange de vues a porté sur la situation actuelle de l’industrie luxembourgeoise. Beaucoup d’entreprises connaissent des difficultés liées à la crise et beaucoup sont concernées par le chômage partiel. Pour le ministre, il est urgent de sécuriser les sites luxembourgeois, notamment des grandes entreprises américaines. Il agira de manière proactive dans ce sens dans les mois à venir. Le gouvernement veillera à ce que l’industrie continue à garder sa place dans le tissu économique luxembourgeois. Le Luxembourg n’a définitivement pas vocation à devenir un site économique exclusivement de services.

Communiqué par l’OGBL le 9 octobre 2009

Échange de vues sur les domaines du logement, de l’environnement et du transport

Une délégation de l’OGBL conduite par Jean-Claude Reding a été reçue par le ministre du Développement durable et des Infrastructures, Claude Wiseler, le 6 octobre 2009. Le ministre du Logement, Marco Schank, assistait à la première partie de la réunion.

L’échange de vues avec le ministre du logement portait notamment sur le logement social, la réorganisation du Fonds du Logement, l’examen des aides au logement et le besoin d’en étudier l’efficacité dans le contexte d’aujourd’hui ainsi que sur la conciliation des aspects sociaux et environnementaux dans ce domaine. Le ministre a informé la délégation que la loi du 25 février 1979 concernant l’aide au logement sera révisée et que, dans ce contexte, les aides au logement seront réexaminées et le Fonds du Logement sera doté de nouvelles missions.

Dans ce contexte, Jean-Claude Reding a fait part de la proposition que l’OGBL adressera prochainement au Fonds de compensation qui gère les réserves du régime général de pension de placer un pourcentage à déterminer des réserves dans le logement social. Cette proposition a été accueillie avec intérêt par les ministres Schank et Wiseler.

L’échange de vues sur la politique environnementale a porté notamment sur la politique climatique, les nouveaux indicateurs sociaux et environnementaux du bien-être prévus dans le programme gouvernemental, le plan d’action en matière de formation environnementale dans le bâtiment ainsi que la rénovation d’anciens bâtiments selon des critères environnementaux. Le président de l’OGBL a demandé que dans la mise en oeuvre de la politique climatique, dont l’OGBL est fondamentalement en faveur, le gouvernement prenne en compte les répercussions sur l’emploi qui peuvent en résulter dans certains secteurs. Il a proposé par ailleurs que le gouvernement mette en oeuvre une politique résolument orientée vers la création de nouveaux emplois dans des créneaux environnementaux et vers la gestion proactive des transitions professionnelles dans l’optique d’une politique de sécurisation des parcours professionnels.

Le ministre Wiseler a insisté entre autres sur la nécessité d’aboutir à un bon accord lors de la conférence des Nations Unies sur le climat qui aura lieu à Copenhague en décembre 2009. Il compte impliquer les partenaires sociaux dans la mise en oeuvre des décisions prises à cette occasion. Les deux parties sont d’accord qu’au Luxembourg un aspect prioritaire à viser dans ce domaine c’est la mobilité transfrontalière et la réduction substantielle du transport individuel chez les travailleurs frontaliers. Le gouvernement fera tout pour réaliser notamment la mise en oeuvre du concept de centrale de mobilité Grande Région proposé par le Comité économique et social de la Grande Région. Par ailleurs, le Luxembourg continuera à investir dans le rail et l’infrastructure routière en accord avec le concept de mobilité et d’aménagement du territoire «IVL» et intensifiera la coopération avec les régions frontalières.

En ce qui concerne la politique en matière de transport, les sujets traités comprenaient l’aviation, le transport bus, les taxis, le transport international ainsi que des sujets plus techniques comme la formation des mécaniciens d’avion, des chauffeurs de bus et des chauffeurs de camion.

Les discussions ont eu lieu dans un climat serein et de bonne entente. Les deux parties se reverront prochainement pour approfondir certains sujets.

Communiqué par l’OGBL le 7 octobre 2009

Caisse de pension et financement de la Caisse nationale de santé au centre des échanges

Le 5 octobre 2009, le ministre de la Sécurité sociale a reçu une délégation de l’OGBL conduite par Jean-Claude Reding pour un échange de vues sur les priorités gouvernementales en matière de sécurité sociale.

Le ministre a tenu de rassurer d’emblée que la continuité de la politique du gouvernement était garantie dans ce domaine. Il a informé la délégation OGBL sur l’avancement des réformes en cours, notamment celle de l’Assurance contre les accidents et celle portant sur l’incapacité de travail et le reclassement de salariés après une longue absence pour cause de maladie ou d’accident.

Par ailleurs, une discussion plus approfondie a eu lieu sur l’avenir du régime de pension et le financement de la Caisse nationale de santé.

Si le ministre a précisé qu’à court terme il n y a pas de problème de financement des pensions au Luxembourg, il y a quand même lieu de se pencher aujourd’hui sur l’évolution à long terme. Il faut se doter d’une stratégie qui ne mette pas en cause les prestations, en particulier de ceux qui font déjà aujourd’hui parti du système de retraite. Pour le président de l’OGBL, avant de se lancer dans de telles discussions il faudrait d’abord se mettre d’accord sur une orientation.

Qu’est-ce qui peut garantir aux retraités d’aujourd’hui que leurs prestations ne soient pas touchées à l’avenir et aux jeunes salariés d’aujourd’hui qu’ils aient les mêmes droits de pension et les mêmes prestations que leurs aînés?

Sur les réserves de la Caisse de pension, l’OGBL a demandé au ministre d’envisager un élargissement de l’éventail de placement des réserves, de favoriser l’immobilier et d’inclure dans ce cadre le logement social.

En ce qui concerne le financement du déficit de la Caisse nationale de santé pour les exercices 2009 (5-10 millions) et 2010 (80-100 millions), les deux parties sont d’accord pour privilégier la piste du financement par le biais du fonds de roulement respectivement de la réserve. Au delà, la question des recettes supplémentaires se pose. Pour le ministre une réduction des prestations ou bien une augmentation de la participation des assurés n’est pas à l’ordre du jour. Pour l’OGBL, le système de santé doit être sécurisé de manière solidaire.
Les échanges ont également porté sur l’assurance dépendance ainsi que sur le problème de la continuation du salaire en cas de maladie.

En ce qui concerne le financement de l’assurance-dépendance, l’OGBL insiste sur la nécessité de refixer le pourcentage de la participation de l’Etat au financement de l’assurance-dépendance. Le maintien de la limitation de cette participation au niveau de la participation budgétaire fixée lors de la tripartite de 2006 au-delà de 2009 équivaut à un désengagement rampant de l’Etat de l’assurance dépendance et n’est pas conforme aux décisions de la tripartite de 2006.

Sur le deuxième point, le ministre a assuré la délégation qu’il interviendra à nouveau auprès des organisations patronales afin que la législation soit respectée dans ce domaine.

Communiqué par l’OGBL le 6 octobre 2009

Emploi, chômage et réforme de la cogestion au coeur des discussions

À l’occasion d’une réunion de son Bureau exécutif élargi le 2 octobre 2009, l’OGBL a reçu le nouveau ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Immigration Nicolas Schmit pour un échange de vues sur les priorités gouvernementales en matière de travail et d’emploi.

Après une présentation des structures et des responsables de l’OGBL par Jean-Claude Reding, président de l’OGBL, le ministre Nicolas Schmit a développé les priorités du gouvernement et de son ministère pour les années à venir.
Compte tenu de la crise, l’emploi, le maintien dans l’emploi des salariés et le chômage sont et seront la principale préoccupation du ministre. Le ministre a d’emblée précisé qu’avec lui un affaiblissement du droit du travail n’est pas envisageable. Par ailleurs, il mettra tout en oeuvre pour renforcer le dialogue social. Notamment a-t-il l’intention d’intensifier l’utilisation du Comité permanent du travail et de l’emploi (CPTE) comme organe de consultation prélégislatif qui sera saisi sur toutes les réformes envisagées ou en cours. Il s’agit notamment des réformes en matière de politique pour l’emploi comme celle concernant le fonctionnement et les ressources de l’ADEM, les indemnités de chômage, la sécurisation des parcours professionnels, la réévaluation de la loi relative au maintien dans l’emploi et les initiatives pour l’emploi.

Le ministre a souligné qu’un projet central du gouvernement et de son ministère sera la réforme de la législation relative à la cogestion au niveau des entreprises: les délégations du personnel, les comités mixtes, le dialogue social au niveau des entreprises, …
Enfin, Jean-Claude Reding a rappelé au ministre que le problème de la continuation du salaire en cas de maladie par l’employeur n’est toujours pas résolu et que l’OGBL s’attend à une prise de position nette de la part du nouveau gouvernement sur ce sujet.

Les deux parties se reverront prochainement sur le sujet des travailleurs
handicapés et celui de l’immigration.

Communiqué par l’OGBL le 5 octobre 2009

Keine Haushaltssanierung auf Kosten der Mehrheit der Arbeitnehmer!

Wie angekündigt, sieht der Staatshaushalt für 2010 ein Defizit vor. Der OGBL begrüßt es, dass die Regierung an der in der Tripartite vereinbarten Haushaltspolitik festhält, die der wirtschaftlichen Aktivität zu Gute kommt.
Daraus erwächst für die Betriebe, die von dieser Politik profitieren, die Verpflichtung, sich für eine sozial verantwortliche Politik im Interesse des Erhalts der Arbeitsplätze, der Qualität der Arbeitsbedingungen und einer gerechten Lohnpolitik zu engagieren.
Der OGBL stellt fest, dass die Indexierung der Löhne und der Pensionen wieder normal funktionieren wird, dass keine direkten Steuererhöhungen und kein Abbau der Leistungen in unserem Sozialsystem vorgesehen sind. Entsprechend geht der OGBL davon aus, dass auch das geringfügige, konjunkturelle Defizit der Krankenversicherung nicht dazu genutzt werden wird, um Leistungsverschlechterungen oder eine weitere Erhöhung der Selbstbeteiligung der Patienten durchzusetzen.
Angesichts der offensichtlichen, durch die Krise nochmals unterstrichenen Unfähigkeit der Wirtschaftsfachleute der EU, der Europäischen Zentralbank, der OECD usw. verlässliche mittelfristige Prognosen zu machen, ist es verfrüht schon jetzt das Hauptaugenmerk darauf zu richten, wie die Kosten der Antikrisenpolitik, sprich die Schuldenlast der öffentlichen Haushalte, finanziert werden soll.

Im Gegenteil, es geht jetzt vorrangig darum, dafür zu sorgen, dass die wirtschaftliche Entwicklung wieder anspringt durch eine gezielte zukunftsorientierte Politik, die auf Nachhaltigkeit und eine gerechte Umverteilung des geschaffenen Reichtums setzt. Es gilt dafür zu sorgen, dass die sozialen Folgen der Krise möglichst gering gehalten werden, dass die Weichen so gestellt werden, dass eine Neuauflage der Krise nicht mehr möglich ist, kurzum, dass Abschied von den unverantwortlichen neoliberalen Wirtschaftspolitiken genommen wird, mitsamt ihrer Ideologie der Wettbewerbsfähigkeit und ihren Strukturreformen auf Kosten der Arbeitnehmer und ihrer Familien.

Der OGBL warnt auch vor der von Minister Frieden in die Diskussion gebrachten so genannte selektiven Sozialpolitik, die vorgibt, die Entwicklung der Sozialausgaben d.h. die Leistungen der Krankenversicherung, der Rentenversicherung, der Pflegeversicherung, usw. sozial selektiv zu bremsen.
Eine derartige Politik wird mit Sicherheit zu Lasten der lohnabhängigen Mittelschichten gehen, während die Oberschichten weiterhin geschont werden.
Ist es sozial gerecht, sozial selektiv, dass wirkliche Großverdiener durch die andauernde Herabsetzung des Spitzensteuersatzes relativ gesehen weniger Steuern als die Mehrheit der Arbeitnehmer zahlen, dass sie von der Abschaffung der Vermögenssteuer profitieren, während die normalen Arbeitnehmer auf den bescheidenen Zinserträgen ihrer Sparbücher auch noch Steuern zahlen müssen, so dass kaum mehr als der Inflationsausgleich übrig bleibt? Ist es sozial gerecht und sozial selektiv, dass Großverdiener von allen Leistungen der Krankenversicherung profitieren können, auf Grund der Beitragsgrenze, dafür aber verhältnismäßig weniger Beitrag leisten müssen als ein Arbeitnehmer mit einem Einkommen, das unter dieser Beitragsgrenze liegt? Jemand der 13.000€ monatlich verdient, zahlt proportional zu seinem Lohn weniger Beitrag in die Krankenversicherung als jemand der zwischen 2.000 und 8.000€ verdient.
Es kann nicht sein, dass unter dem Vorwand der sozialen Selektivität die Mehrheit der Lohnabhängigen zur Kasse gebeten wird, während die
Großverdiener unbehelligt bleiben. Eine derartige Politik wäre sozial ungerecht, würde bloß den Sozialneid unter den Arbeitnehmern fördern und auf die Dauer das Solidaritätsprinzip, das die Grundlage unseres Systems der sozialen Sicherheit bildet, zerstören.

Mitgeteilt vom geschäftsführenden Vorstand des OGBL am 30.
September 2009

Mise en oeuvre du Pacte mondial pour l’emploi comme riposte à la crise?

Pour les organisations syndicales internationales, la réunion du G20 de la semaine passée à Pittsburgh devait être l’occasion de s’attaquer à la crise mondiale de l’emploi comme condition à tout rétablissement de l’économie réelle.

Malheureusement les décisions sont encore trop timides, même si le sujet de l’emploi a bougé positivement par rapport à la réunion du G20 à Londres en avril 2009.

Pour aller encore plus loin, le mouvement syndical demande aux gouvernements de mettre en oeuvre le Pacte mondial pour l’emploi adopté en juin 2009 par l’Organisation internationale du travail (OIT). Ce pacte est une résolution tripartite signée par les gouvernements, les organisations salariales et les organisations patronales. Le pacte préconise notamment les ripostes suivantes à la crise:

  • accélérer la création d’emplois, le redressement de l’emploi et assurer la viabilité des entreprises;
  • renforcer les systèmes de protection sociale et protéger les personnes;
  • renforcer le respect des normes internationales du travail;
  • renforcer le dialogue social, négocier collectivement, recenser les priorités et stimuler l’action.

Pour mieux faire connaître au Luxembourg le Pacte mondial pour l’emploi, l’OGBL organisera dans le cadre de la Journée internationale pour le travail décent une table ronde le 7 octobre prochain à 19h00 à la Chambre des salariés (anc. CEPL), 13, rue de Bragance, Luxembourg-ville. Le débat aura lieu en langue luxembourgeoise. Une traduction simultanée est prévue en langue française.

L’entrée est gratuite.

Intervenants:
Nicolas, Schmit, ministre du Travail et de l’Emploi
Jean-Claude Reding, président de l’OGBL
Pierre Bley, secrétaire-général de l’UEL
Jean-Louis Zeien, représentant du Cercle de coopération des ONG de Développement

Communiqué par l’OGBL le 29 septembre 2009