Der Arbeitsminister und die Regierung sind jetzt gefordert

woman in blue work uniform holding a stopwatch and a helmetAm 17. November hat der OGBL den Arbeitsminister darüber unterrichtet, dass am Tag zuvor die Gespräche zwischen dem OGBL und der UEL über die Arbeitszeitkonten beendet wurden. Die Zielsetzung eines gemeinsamen Vorschlags für einen entsprechenden Gesetzesentwurf konnte nicht erreicht werden, weil in entscheidenden Punkten keine Übereinstimmung gefunden wurde. Dabei entsprachen die Vorschläge des OGBL weitestgehend den gemeinsamen Positionen von Patronat und Salariat, die im Gutachten des Wirtschafts- und Sozialrats (WSR) im Juli 2004 verabschiedet wurden. Der OGBL bedauert, dass in der aktuellen Diskussion die Vertreter der UEL von den im WSR-Gutachten festgehaltenen gemeinsamen Positionen abrückten.

Der OGBL unterstreicht die Bedeutung von Arbeitszeitkonten für eine bessere Qualität der Harmonisierung von Beruf und Freizeit. Das Ansparen von Zeit, z.B. von Stunden geleisteter Mehrarbeit mitsamt Zeitzuschlägen, auf einem sicheren Zeitkonto kann es dem einzelnen erlauben, zu einem von ihm gewählten Zeitpunkt den Arbeitsprozess ganz oder teilweise für längere Zeit zu unterbrechen, um ein privates, persönliches Projekt zu verwirklichen. Um beispielsweise sich der Familie und seinen Kindern widmen zu können, um berufliche oder allgemeine Ausbildungen und Studien zu machen, um eine längere Reise, ein größeres sportliches oder Freizeitvorhaben zu verwirklichen.

Bislang gibt es für solche Arbeitszeitkonten in Luxemburg keine Rechtsgrundlage. Es muss ein Rahmengesetz über die Arbeitszeitkonten eingeführt werden, das die einzelnen Sachverhalte regelt. Im Allgemeinen geht es darum, dass die vielfältigen Gefahren des Missbrauchs, der Zweckentfremdung, der mangelnden Absicherung der Zeitguthaben und die Risiken in Bezug auf Gesundheits- und Arbeitssicherheit verhindert und der normale Ablauf und die Organisation der betrieblichen Aktivität abgesichert werden. Sowohl der einzelne Arbeitnehmer als auch die Betriebe benötigen diesbezügliche Rechtssicherheiten.

Für den OGBL müssen, gemäß dem Gutachten des Wirtschafts- und Sozialrats, folgende allgemeine Grundprinzipien gesetzlich verankert werden. Die Einführung von Arbeitszeitkonten setzt ihre kollektivvertragliche Verhandlung und Festlegung voraus. Im Fall der Abwesenheit eines einzel- oder überbetrieblichen bzw. sektoriellen Kollektivvertrags dürfen Arbeitszeitkonten in einem Betrieb nur auf der Grundlage eines von den Sozialpartnern ausgehandelten und als allgemeingültig erklärten nationalen Abkommens eingeführt werden.

Das Rahmengesetz muss ebenfalls die Grundprinzipien der individuellen Freiwilligkeit in Bezug auf das Einspeisen eines Arbeitszeitkontos, der Zweckbestimmung der Konten ausschließlich für die Verwirklichung persönlicher Projekte, der Zeitform des Guthabens (eine gesparte Stunde gibt Anrecht auf eine normal entlohnte Stunde zum Zeitpunkt der Umsetzung in freie Zeit) und der Existenz betrieblicher Garantien für die materielle Absicherung der Arbeitszeitkonten im Fall des betrieblichen Konkurses und betrieblicher Übernahmen festlegen.

Das Arbeitsrecht muss ebenfalls jene Zeitelemente bestimmen und eingrenzen, die für die Arbeitszeitkonten verwendet und in diese eingespeist werden können. Zum Beispiel muss aus Gründen des Schutzes der Gesundheit und der Erholung der normale gesetzliche Urlaub als Einspeisemöglichkeit ausgeschlossen bleiben. Weitere über das Gesetz zu regelnde Sachverhalte sind u.a. der Kündigungsschutz, die allgemeinen Prozeduren beim Beantragen des Urlaubs u.a.m.

Der OGBL drängt auf die kurzfristige Ausarbeitung des Gesetzesentwurfs über die Arbeitszeitkonten und auf dessen schnellstmögliche Einbringung auf den gesetzlichen Instanzenweg.

In diesem Zusammenhang ruft der OGBL die Regierung dazu auf, ein wichtiges Signal zu setzen, um eine harmonische und gleichgewichtige Behandlung der Arbeitsbedingungen zwischen dem öffentlichen Dienst und dem privaten Sektor in Luxemburg zu gewährleisten. Der OGBL stellt fest, dass der sich derzeit auf dem Instanzenweg befindende Gesetzesentwurf über die Einführung von Arbeitszeitkonten im öffentlichen Dienst die Vorschläge des Wirtschafts- und Sozialrats respektiert hat.

Inhaltlich Gleiches muss für die Arbeitnehmer der anderen Wirtschaftsbereiche gelten. Der OGBL schlägt der Regierung vor, beide Gesetzesvorhaben am gleichen Tag im Parlament zur Abstimmung zu bringen.

Mitgeteilt vom OGBL
am 22. November 2017

Décadence capitaliste et domination fiscale de classes

André Roeltgen, Präsident des OGBL, Président de l‘OGBL
André Roeltgen, Président de l‘OGBL

Pendant le temps que le lecteur prendra pour lire cet article, des multinationales auront déplacé environ 5 millions d’euros dans des paradis fiscaux. 600 milliards d’euros annuellement. L’économiste Gabriel Zucman estime la somme que les super-riches ont placée dans des paradis fiscaux à 7,9 billons d’euros   (7 900 000 000 000 euros). Avec cette somme, on pourrait selon la Süddeutsche Zeitung «nourrir pendant 61 ans, tous les humains qui souffrent actuellement de la faim». Ou bien, on pourrait «envoyer tous les enfants de la terre qui n’ont pas accès à l’éducation dans une école aux standards allemands pendant exactement  4 ans et demi». D’autres études indiquent que l’évasion et la fraude fiscales coûtent tous les ans 1 000 milliards d’euros aux Etats membres de l’UE. La somme des bénéfices des multinationales qui est transférée artificiellement dans des pays à faibles taux d’imposition dépasse le budget global de l’Union européenne.

Les Panama-Papers, les Luxleaks, les Paradise-Papers et tous ceux qui suivront encore, livrent des aperçus intéressants de cette vorace prolifération cancéreuse qui se chiffre en billions d’euros et qui ne profite qu’à quelques-uns. Il s’agit d’un produit décadent des rapports de domination capitaliste qui s’oppose aux intérêts de la communauté mondiale et qui affaiblit énormément les perspectives contemporaines et futures.

LuxLeakD’un point de vue humain, rien ne peut légitimer ce scandale fiscal mondial. Forme la plus avancée de la répartition injuste de la richesse produite par le travail, celui-ci ne peut se justifier ni par les lois existantes, ni par les failles légales. De telles lois doivent être abolies et leurs failles colmatées. En matière de fiscalité, les mondes parallèles créés politiquement de façon massive au cours des dernières décennies entre les riches et propriétaires de capitaux et le reste de la population doivent être abolis politiquement. Nous avons besoin de cet argent dérobé pour nos investissements dans l’avenir, pour nos systèmes d’éducation et de santé, pour notre Etat-social et pour construire une société et une économie respectueuses de l’environnement.

Et il en va des rapports démocratiques dans notre société. Le principe de la justice fiscale ne doit pas virer à la mauvaise blague. Ainsi, dans la discussion actuelle, il n’en va pas seulement de la prolifération cancéreuse de l’évasion et de la fraude fiscales. Au premier plan figure également, et tout particulièrement en Europe, la fameuse compétition fiscale entre les pays de l’Union européenne qui est tout sauf socialement progressiste et durable. Dans presque tous les pays, celle-ci a entraîné une spirale de dumping fiscal qui a, d’une part, massivement réduit les marges de manœuvre budgétaires des Etats, d’autre part, augmenté en général la charge fiscale qui pèse sur la population laborieuse.

paradise_papersToutes ces dernières années sont venues remarquablement illustrer les conséquences économiques, sociales et politiques auxquelles cela a mené. Chaque mesure légale supplémentaire visant à abaisser l’imposition des entreprises et du capital est aussi bien économiquement que socialement contre-productive et accentue les déséquilibres aussi bien en matière de répartition de la richesse produite qu’en ce qui concerne les crises politiques et démocratiques. La politique doit prendre une nouvelle direction.

Lorsque le président du Parlement européen, Antonio Tajani, propose de doubler le budget de l’Union européenne et propose pour ce faire de nouveaux moyens propres à l’UE comme par exemple une taxe sur les transactions financières, il s’agit d’un pas dans la bonne direction. Il n’y aura pas non plus de chemin qui passera à côté du développement d’une harmonisation et d’une transparence fiscale européenne. Le Luxembourg doit s’y préparer. Il n’y a pas d’alternative si une politique sociale et économique européenne commune tournée vers l’avenir a un sens.

panama_papersL’OGBL a soutenu la réforme fiscale du gouvernement actuel sur beaucoup de points. Cela n’empêche pas notre syndicat de réclamer de ce gouvernement qu’il prenne encore trois mesures dans la dernière année de législature, pour davantage de justice fiscale, voire pour la préservation du pouvoir d’achat. La première concerne la libération intégrale de l’impôt sur le revenu pour les personnes qui touchent le salaire social minimum. La deuxième concerne l’introduction d’une adaptation automatique du barème fiscal à l’évolution des prix, contre la dite «progression à froid» qui phagocyte le pouvoir d’achat. Cette mesure devrait être effective au plus tard lorsque la prochaine tranche d’indexation tombera. Comment financer cela? En abolissant le déchet fiscal en matière de «stock-options».

 

Le diable se cache cependant dans le détail quand il s’agit de son application!

Le 18 octobre 2017, Nicolas Schmit, ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Economie sociale et solidaire, a confirmé que le conseil de gouvernement a approuvé la prolongation de 2 à 10 jours du congé extraordinaire aussi appelé «congé de paternité» en cas de naissance d’un enfant respectivement de l’accueil d’un enfant de moins de 16 ans en vue de son adoption.

Les amendements gouvernementaux relatifs à ce projet de loi ont été déposés le 26 octobre 2017.

Le texte initial prévoyait de rallonger le congé de paternité de 2 à 5 jours. Une proposition de directive de la Commission européenne concernant l’équilibre entre la vie professionnelle et la vie privée des parents prévoyant un congé de paternité de 10 jours au moins était décisive pour que le gouvernement luxembourgeois propose d’augmenter le congé de paternité non seulement à 5 jours mais à 10 jours en cas de naissance d’un enfant ou de l’adoption d’un enfant de moins de 16 ans.

Il est donc proposé de compléter l’article L.233-16 du code du travail par un alinéa disposant que ce congé de paternité est fractionnable et doit être pris dans les 2 mois qui suivent la naissance de l’enfant respectivement l’accueil d’un enfant de moins de 16 ans en vue de son adoption. En principe, il est fixé selon le désir du salarié. A défaut d’accord entre le salarié et l’employeur, le congé devrait être pris en une seule fois et immédiatement au moment de l’événement.

Il est prévu que l’employeur devrait être informé par écrit avec un délai de préavis de 2 mois des dates prévisibles auxquelles le salarié entend prendre ce congé de paternité, accompagné de pièces justificatives. A défaut de notification dans le délai imposé, le congé pourrait être réduit à 2 jours sur décision de l’employeur.

L’employeur pourra bénéficier d’un remboursement de 8 jours de congé de paternité au maximum suite à une demande qui sera à adresser par ce dernier au Ministère du Travail, de l’Emploi et de l’Economie sociale et solidaire. Cette mesure, à charge du budget de l’Etat, est estimée à plus ou moins 11 millions d’euros par an.

Par conséquent, le conseil de gouvernement essaie de s’aligner à la proposition de la directive de la Commission européenne. A première vue, l’augmentation de 2 à 10 jours du congé de paternité proposée présente une amélioration et une meilleure conciliation entre les vies privée et professionnelle. Or, à seconde vue, l’OGBL doit constater que l’application de ce texte proposé contient des vices cachés et le salarié sera confronté à des obstacles administratifs.

Selon le texte proposé, seuls les pères dont l’enfant naît après le 1er mars 2018 pourront bénéficier de ce congé de paternité de 10 jours, car les pères dont les enfants naissent entre le 1er janvier et le 28 février 2018 ne peuvent pas respecter le délai de préavis imposé par le texte pour informer, accompagné de pièces justificatives, l’employeur, des dates prévisibles auxquelles il entend prendre ce congé de paternité.
Sachant que seulement 5% des enfants naissent au jour de la date d’accouchement présumée par le gynécologue, qu’en est-il en cas d’accouchement prématuré? Ces pères sont-ils exclus d’office du bénéfice de ce congé de paternité? Qu’en est-il de l’accès au congé de paternité en cas d’homoparentalité?

Ne serait-il pas mieux si «le père» aurait d’office le droit de prendre à partir du 1er janvier 2018 les 10 jours de congé extraordinaire en une seule fois et immédiatement après la naissance de l’enfant ou de l’accueil d’un enfant de moins de 16 ans en vue de son adoption, et ce sans devoir formuler une demande écrite en respectant un délai de préavis quelconque. Et qu’en cas de fractionnement dudit congé de paternité, «le père» pourrait donc suivre la voie de prévenir l’employeur avec un délai de préavis de 2 mois et que l’employeur est en droit d’accorder ou de refuser le congé de paternité fractionné comme proposé dans le texte des amendements.

Que penser de cette proposition d’amendement placée sous le signe de la réconciliation des vies familiales et professionnelles?

Pour tout renseignement complémentaire, notre Service d’Information Conseil et Assistance est à votre disposition.

Manque de transparence et augmentation des tarifs de pension pratiqués par divers établissements d’accueil pour personnes âgées

Une délégation de l’ULC et de l’OGBL a rencontré récemment la ministre de la Famille et de l’Intégration et Ministre à la Grande Région, Corinne Cahen, pour un échange de vues au sujet de la composition et de la transparence des tarifs de pension pratiqués par les établissements d’accueil pour personnes âgées.

En effet, l’ULC et l’OGBL ont constaté différentes hausses pratiquées unilatéralement, à savoir +6 % courant 2016 et au moins +2,5 % courant 2017, sur les tarifs d’hébergement par les institutions, et dont les locataires/résidents ont bien évidemment dû subir les conséquences.

Au cours de l’année 2017, l’ULC et l’OGBL ont recensé divers tarifs de pension d’un grand nombre d’institutions pour personnes âgées. Or, ils ont pu remarquer que les prix et les prestations divergent, de sorte qu’il leur est impossible d’établir un tableau de comparaison prix/prestations entre les institutions alors qu’un tel tableau semble impératif afin que les personnes concernées puissent s’informer en toute transparence, avant de prendre une décision quant à l’établissement dans lequel ils souhaitent séjourner.

Lors de cette entrevue, la ministre a reconnu qu’à ce stade, il est impossible de comparer les divers établissements entre eux étant donné que les prestations offertes et les prix de pension ne sont pas transparents. Elle a entièrement partagé la revendication portée par l’ULC et l’OGBL d’y apporter plus de transparence pour les personnes concernées par le biais d’un concept de site national accessible à toutes les personnes intéressées. Elle s’est engagée à étudier la possibilité de mettre en place un tel système national, tel que suggéré par l’OGBL et l’ULC, tout en se basant sur le modèle mis en place en Allemagne.

De même, elle s’est engagée à revoir le règlement grand-ducal (RGD) déterminant l’accueil gérontologique. Le Fonds National de Solidarité (FNS) peut participer aux prix des prestations fournies dans le cadre de l’accueil aux personnes admises dans un centre intégré pour personnes âgées ou une maison de soins, par exemple par un complément financier. Ce RGD fixe les prestations des actes de base à fournir dans le cadre de l’accueil gérontologique. Dans divers cas, des prestations sont payées deux fois, à savoir une fois par le FNS et une fois par la Caisse nationale de santé/Assurance dépendance. Du coup, une révision de ces prestations de base s’impose et le cas échéant des adaptations tenant compte des nouveaux standards suite à l’évolution technique et les critères de qualité s’y rattachant.

Communiqué par l’ULC et l’OGBL
le 16 novembre 2017

 

 

L’OGBL appelle le gouvernement à exploiter pleinement les marges de manœuvre financières au profit des politiques sociales qui s’imposent

Le Comité exécutif de l’OGBL a commencé à examiner le projet de budget 2018 déposé récemment à la Chambre des députés par le ministre des Finances. De manière générale, l’OGBL se voit une nouvelle fois amplement conforté dans son analyse de la situation financière, économique et sociale du pays. L’OGBL déplore dans ce contexte un manque d’ambition politique affiché par le gouvernement et appelle ce dernier à exploiter, pleinement et sans plus attendre, les marges de manœuvre financières existantes afin de mettre en œuvre les politiques sociales qui s’imposent dans le pays.

L’OGBL constate tout d’abord que les finances publiques luxembourgeoises demeurent saines. Le projet de budget prévoit ainsi pour 2018 un solde à nouveau positif en ce qui concerne l’administration publique (+333 millions d’euros; +0,6% du PIB) qui devrait d’ailleurs encore croître significativement d’ici 2021 (+1,1 milliard d’euros; +1,7% du PIB), alors même que la réglementation budgétaire européenne – que l’OGBL juge déjà trop restrictive et économiquement contreproductive – autorise un déficit pouvant aller jusqu’à -0,5% du PIB. L’OGBL tient également à souligner que le solde budgétaire de l’administration publique (et non celui de l’administration centrale) est le seul critère budgétaire reconnu et déterminant sur la scène internationale et aux yeux de la Commission européenne elle-même. A relever, enfin, que le Luxembourg est l’un des rares pays de l’Union européenne à présenter, au niveau du budget de l’administration publique, un solde positif.

Concernant le léger déficit qu’accuse le budget prévisionnel de l’administration centrale pour 2018 (-890 millions d’euros), brandi comme un épouvantail par les forces politiques conservatrices, l’OGBL tient à le relativiser. Premièrement, l’OGBL attire l’attention sur le fait que ce déficit s’explique avant tout par le niveau élevé en investissements publics prévus dans le projet de budget 2018 (2,4 milliards d’euros) afin de préparer l’avenir du pays − ce que l’OGBL ne peut que saluer et soutenir. Mais, en d’autres mots, avant investissements, le budget de l’administration centrale est lui aussi excédentaire. Deuxièmement, l’OGBL tient également à attirer l’attention sur le fait que, comme le prouve l’expérience tous les ans au moment du décompte réel de l’exercice budgétaire, le déficit de l’administration centrale est systématiquement surévalué au moment du dépôt du budget.

Quant au taux d’endettement de l’Etat luxembourgeois, celui-ci continue de figurer parmi les plus faibles en Europe (22,7% du PIB en 2018 contre une moyenne de 89,5% dans la zone euro). Ce taux devrait d’ailleurs encore baisser continuellement au cours des prochaines années et ainsi s’éloigner davantage de l’objectif fixé par le gouvernement à 30% et s’éloigner encore davantage des prophéties apocalyptiques formulées il y a encore quelques années dans le contexte de la crise économique. Bref, le Luxembourg continue, avec ses finances publiques des plus saines, à faire figure d’élève modèle dans l’Union européenne.

Au regard de cette très bonne situation financière que connaît le pays et de la croissance économique qui ne faiblit pas (3% pour 2017 et 4,4% pour 2018), l’OGBL ne peut que déplorer un manque d’ambition affiché par le gouvernement en matière de politiques sociales. L’OGBL prend acte et salue bien évidemment la décision du gouvernement d’allonger le congé de paternité, tout comme celle de rendre gratuits les livres scolaires ainsi que de mettre à disposition des tablettes numériques dans l’enseignement secondaire. Mais ces mesures s’avèrent bien modestes et en-deçà des possibilités. A titre de comparaison, leur coût (28,5 millions d’euros) ne représente même pas un cinquième du coût annuel occasionné par le déchet fiscal qui résulte de l’imposition scandaleusement basse des stock-options (180 millions d’euros par an de manque à gagner pour l’Etat).

L’OGBL tient à rappeler dans ce contexte que les pertes subies par la grande majorité de la population au cours des années de crise, dans le cadre des différents paquets d’économie mis en œuvre aussi bien par l’ancien gouvernement que par l’actuel gouvernement au début de son mandat («Zukunftspak»), n’ont été que partiellement compensées jusqu’à présent par les mesures sociales initiées ces 2-3 dernières années.

Par conséquent, l’OGBL appelle le gouvernement, au cours des 12 derniers mois de son mandat, à exploiter pleinement les marges de manœuvre financières existantes au profit des politiques sociales qui s’imposent actuellement dans le pays. Quelles sont-elles? Pour l’OGBL, il est évident qu’une revalorisation de l’allocation de vie chère à l’adresse des ménages les plus fragiles s’avère plus que nécessaire, tout comme une augmentation structurelle de 10% du salaire social minimum qui ne permet plus de vivre dignement au Luxembourg. Une adaptation ponctuelle des pensions, en compensation des pertes injustifiées qu’ont subi les retraités au cours des dernières années, s’avère également des plus urgentes. Il y a trois ans, le gouvernement s’était engagé envers les syndicats à introduire un mécanisme d’adaptation périodique du montant des prestations familiales à l’évolution du salaire médian, or cette loi fait toujours défaut: le moment est venu pour le gouvernement d’honorer son engagement! Sur le plan fiscal, ensuite, l’OGBL continue de revendiquer une exemption fiscale pour les salariés touchant le salaire social minimum, ainsi que l’introduction d’un mécanisme d’adaptation automatique du barème à l’inflation afin d’éviter une nouvelle progression de la charge fiscale pour les couches inférieures et moyennes en raison de l’inflation («kal Progressioun»). Le gouvernement serait également très bien inspiré s’il entreprenait enfin les réformes nécessaires des législations portant sur les faillites et les plans sociaux.

Communiqué par l’OGBL
le 2 novembre 2017 

20e anniversaire de l’accord entre le Portugal et le Luxembourg

L’OGBL a commémoré, le 17 octobre 2017, le 20e anniversaire de l’accord entre le Portugal et le Luxembourg portant sur la reconnaissance de l’état d’invalidité des demandeurs de pensions. Cet accord fût le résultat direct d’une initiative prise par l’OGBL en 1993 et qui a donc finalement abouti en 1997. Unique en son genre, cet accord est le seul accord bilatéral existant entre pays membres de l’Union européenne en matière de sécurité sociale et constitue par conséquent un modèle qui pourrait être suivi par d’autres pays et également dans d’autres domaines de la sécurité sociale. Le tout, en vue d’une meilleure harmonisation des droits sociaux dans l’Union européenne. En 20 ans, entre 3 000 et 5 000 ressortissants portugais ont pu bénéficier de cet accord.

Lors de la cérémonie qui s’est tenue à la Maison du Peuple à Esch-sur-Alzette, sont intervenus : André Roeltgen (président de l’OGBL), Carlos Pereira (membre du Bureau exécutif de l’OGBL), Mars Di Bartolomeo (président de la Chambre des députés), Mady Delvaux (ministre de la Sécurité sociale à l’époque où l’accord fût conclu), Carlos Pereira Marques (ambassadeur du Portugal au Luxembourg) et Romain Schneider (actuel ministre de la Sécurité sociale). A noter que José Vieira Da Silva, le ministre du Travail, de la Solidarité et de la Sécurité sociale du Portugal, aurait dû également participer, mais a été empêché à la dernière minute en raison des incendies meurtriers qui ont touché le Portugal.