Renforcer l’union des forces progressistes

Une délégation du LSAP et une délégation du Bureau exécutif de l’OGBL se sont rencontrées le 28 novembre afin de partager leurs analyses respectives de l’accord de coalition du nouveau gouvernement. Lors de cette réunion, le LSAP et l’OGBL ont dressé le constat que le projet gouvernemental se caractérise par une approche conservatrice-libérale. Le LSAP et l’OGBL partagent dès lors une certaine inquiétude au sujet de mesures annoncées notamment en ce qui concerne le droit du travail, les pensions et le système de santé.

Dans le domaine du droit du travail, les échanges ont ainsi porté sur la flexibilisation de l’organisation du temps de travail dans les entreprises, l’extension du travail dominical ou bien encore l’introduction de « chèques emploi » sur base horaire. Tant pour le LSAP que pour l’OGBL, il est évident que de tels changements auront des répercussions dramatiques pour les salarié·e·s. Le LSAP et l’OGBL suivront de près l’évolution de ces politiques avec une très grande vigilance et échangeront à leur sujet dès que nécessaire.

Face à cette politique conservatrice-libérale, il va de soi que les forces progressistes de la société luxembourgeoise doivent s’unir. Ceci afin de s’assurer que les acquis sociaux ne soient pas remis en cause tout en continuant à s’investir, chacun dans son rôle, pour une société plus juste et solidaire.

Communiqué par l’OGBL et le LSAP
le 1er décembre 2023

9 octobre 1973 – La classe ouvrière montre qu’il faut encore compter avec elle

Il y a exactement 50 ans, le 9 octobre 1973, avait lieu au Luxembourg une grande journée d’action et de grève qui figure parmi les plus grandes manifestations syndicales de l’après-guerre. Grâce à cette mobilisation de masse, le syndicat ouvrier LAV — dont l’OGBL est issu et qui était à l’initiative de cette journée d’action — réussit à inscrire ses idées à l’ordre du jour politique, et marqua même la campagne électorale de 1974 qui conduit au premier gouvernement sans participation du CSV depuis 1926.

Lors de son Congrès en mai 1973, le LAV avait décidé d’organiser une grande manifestation à l’automne, avec arrêt simultané du travail, afin de faire pression avec son programme revendicatif qu’il venait d’adopter. Il avait proposé aux autres syndicats de rallier cette action, toutefois la FEP et le LCGB refusèrent. Au final, le LAV organisa la manifestation et la grève en grande partie seul; si le LVOV et la FLTL appelèrent à participer au rassemblement, ils s’abstinrent de faire grève, tandis que les directions de la FNCTTFEL et de la CGFP s’en remirent à des déclarations de solidarité.

La date de l’action fut fixée au 9 octobre 1973, début de la session parlementaire 1973-1974.

Une liste de revendications en 14 points résumant les principales propositions du LAV fut largement diffusée. Parmi ses principaux points figuraient la cogestion sur les lieux de travail, la réforme progressive de l’assurance maladie, la promotion du logement social, la lutte contre la spéculation sur les terrains à bâtir, l’allègement fiscal sur les compléments de salaire, les impôts négatifs pour les bas salaires, et l’introduction ou la généralisation du tarif zéro dans les transports publics pour les travailleurs et les étudiants.

En dépit des menaces du ministre d’État, Pierre Werner, et de divers employeurs, selon lesquels la grève du 9 octobre serait illégale, la campagne porta ses fruits et la participation dépassa les attentes des organisateurs. L’appel à la grève fut suivi dans la plupart des secteurs de l’industrie, de l’artisanat et de la construction, ainsi que dans diverses entreprises publiques.

Entre 25 000 et 40 000 personnes participèrent à la manifestation centrale, qui relia la gare de la capitale à la Place Guillaume.

Cette journée d’action peut être considérée comme un succès total, voire un séisme politique. Il s’agit non seulement de la première grande action de grève depuis 1958, mais aussi de la plus grande manifestation syndicale de l’après-guerre.

Grâce à cette mobilisation de masse, le LAV réussit à inscrire ses idées à l’ordre du jour politique, et marque la campagne électorale de 1974 qui conduit au premier gouvernement sans participation du CSV depuis 1926.

Un an après la manifestation, le LAV pût affirmer que plusieurs revendications de la manifestation du 9 octobre avaient déjà été intégralement ou du moins partiellement mises en œuvre:

  • l’introduction de comités d’entreprise mixtes et de représentants des salariés dans les conseils d’administration des grandes entreprises;
  • la réforme des caisses d’assurance maladie (harmonisation des prestations des différentes caisses d’assurance maladie, participation accrue de l’État au financement, égalité entre charge patronale et charge salariale);
  • l’adaptation des pensions d’accident;
  • la réforme de l’inspection du travail;
  • la généralisation du tarif zéro pour le transport scolaire et des réductions pour les personnes âgées;
  • l’augmentation des abattements fiscaux sur les compléments de salaire.

À partir du 1er janvier 1975, la semaine de 40 heures fut également généralisée et la 5e semaine de congé (25 jours) fut introduite.

En prenant l’initiative d’une grande manifestation, le 9 octobre 1973, le LAV a ainsi fait un grand pas en avant dans le renforcement de l’État-providence luxembourgeois.

Publié par l’OGBL, le 9 octobre 2023

Décision prise lors du congrès extraordinaire du FNCTTFEL-Landesverband en date du 07 octobre 2023

En date du 07 octobre 2023 s’est tenu un congrès extraordinaire du FNCTTFEL-Landesverband lors duquel tous les délégué(e)s, c.-à-d. 100%, ont voté pour une intégration définitive dans l’OGBL, et cela, avec effet au 31 janvier 2024.

Petit rappel historique

Lors d’un congrès extraordinaire qui s’est tenu le 2 décembre 2019, la motion visant à intégrer le FNCTTFEL-Landesverband dans l’OGBL à titre provisoire a été approuvée par 76,19% des délégués présents à l’époque. Les délégués de l’OGBL ont également voté en faveur de cet accord lors de leur congrès, qui s’est tenu les 6 et 7 décembre 2019, avec une approbation de 99,6 %.

L’intégration provisoire du Landesverband dans l’OGBL est entrée en vigueur le 1ᵉʳ juillet 2020 et devait initialement durer jusqu’au 31 décembre 2024. À la fin de l’année 2024, chacun des deux syndicats devait décider s’il mettait fin à cet accord ou si le Landesverband s’intégrait définitivement à l’OGBL.

Raison pour l’intégration anticipée

La raison justifiant cette intégration anticipée du FNCTTFEL-Landesverband dans l’OGBL est qu’au moment du document d’intégration, la date des élections sociales de 2024 n’était pas encore fixée. Étant donné que les élections sociales auront lieu en mars 2024 et que les électeurs sauront ainsi avant les élections pour quel syndicat ils voteront, le comité exécutif du FNCTTFEL-Landesverband a pris la décision de proposer aux délégué(e)s, lors d’un congrès extraordinaire, d’avancer la date d’intégration définitive au 31 janvier 2024 afin de pouvoir participer aux élections sociales de mars 2024 comme “Syndicat Chemins de Fer OGBL/FNCTTFEL-Landesverband” et non comme FNCTTFEL-Landesverband.

Il reste à noter qu’après cette intégration, le Landesverband ne disparaîtra pas de la scène syndicale. Bien au contraire, il continuera d’exister sous une nouvelle structure au sein de l’OGBL.

Cependant, après la date du 31 janvier 2024, le Landesverband ne travaillerait alors plus comme syndicat autonome, mais exercerait son activité au sein de l’OGBL dans le syndicat Chemins de Fer OGBL/FNCTTFEL-Landesverband autonome nouvellement créé en 2020 pour tout le groupe CFL et chaque autre entreprise sur rails, ainsi que dans les deux syndicats déjà existants, le SEW/Landesverband pour les chargés de cours et le SÖD/Landesverband pour le service public.

Georges MERENZ
Président
FNCTTFEL-Landesverband
Josy BOURGGRAFF
Secrétaire général
FNCTTFEL-Landesverband

 

 

Les salariés qui doivent travailler ce dimanche ont le droit d’aller voter pendant leurs heures de travail !

L’OGBL tient à rappeler que les droits et devoirs civiques, y compris le droit d’aller voter, font partie des dispenses de service dont doit jouir tout salarié avec maintien intégral de son salaire, conformément à l’article L. 233-11 du Code du travail.

Ainsi, tous les salariés qui travaillent ce dimanche, 8 octobre 2023, et qui souhaitent aller voter dans le cadre des élections législatives durant les heures d’ouverture des bureaux de vote (8h-14h), ont le droit de le faire pendant leur temps de travail, sans en être sanctionnés de quelque façon que ce soit.

Pour des raisons d’organisation du travail, l’OGBL conseille toutefois aux salariés de discuter de cette dispense de travail au préalable avec leurs employeurs.

Enfin, l’OGBL invite tous les salariés qui rencontreraient des entraves dans l’exécution de ce droit à lui envoyer un courriel à l’adresse suivante : contact.ogbl.lu

Communiqué par l’OGBL,
le 4 octobre 2023

Le grand oral de l’OGBL

La Maison du Peuple à Esch-sur-Alzette était pleine à craquer le 13 septembre dernier à l’occasion du grand oral de l’OGBL. A moins de trois semaines des élections législatives, l’OGBL organisait une table ronde avec les représentants de huit partis politiques. Une occasion unique pour entendre ce que ces différents partis ont à dire au monde du travail. Et autant dire que la soirée a bel et bien tenu toutes ses promesses.

L’ambiance a même été souvent électrique lors des échanges et répliques que ce sont données pendant plus d’une heure et demie Georges Engel (ministre du Travail – LSAP), Marc Spautz (député et ancien ministre – CSV), Pim Knaff (député et échevin eschois – DP), Meris Sehovic (échevin eschois et tête de liste dans le Sud – déi Gréng), Carole Thoma (porte-parole et tête de liste dans le Sud – déi Lénk), Bruno Da Silva (candidat dans le Sud – parti Pirate), Ali Ruckert (président du KPL) et Frank Engel (président et fondateur de FOKUS).

La table ronde a tourné autour de cinq thèmes généraux: l’index, la fiscalité, la politique de santé, la réduction du temps de travail et le système de pensions. Chaque thème étant ouvert par une question adressée aux huit candidats, à laquelle ils devaient réagir simultanément en levant une pancarte affichant leurs réponses, avant que la discussion ne s’engage plus profondément. «Votre parti peut-il garantir de ne pas manipuler ni plafonner l’index sous aucune forme?», «Votre parti est-il pour une réindexation permanente du barème fiscal?», «Êtes-vous favorable à ce que des cabinets médicaux privés puissent exploiter des IRM?», «Êtes-vous pour une réduction du temps de travail généralisée sans perte de salaire?», «Le mur des pensions, c’est pour quand?» Assurément un grand moment de la soirée.

Une table ronde qui a assurément permis d’en savoir un peu plus sur ce que proposent ces huit partis politiques.

La table ronde a été filmée et peut désormais être visionnée sur la chaine Youtube de l’OGBL.

Vive le 9 octobre!

On pourrait penser que ceux, qui, à l’heure actuelle, n‘ont pas encore décidé où ils mettront leurs croix lorsqu’ils se retrouveront dans l‘isoloir, auront également du mal à faire leur choix le 8 octobre. On pourrait également penser, surtout lorsqu’on lit les slogans affichés sur les milliers d‘affiches électorales, qu’ils veulent tous la même chose et que l‘embarras du choix se limite à la question du culte de la personnalité et du sourire le plus digne de confiance. On pourrait aussi croire, puisque l‘OGBL ne donne pas de consigne de vote, qu’il serait devenu tout d’un coup politiquement abstinent et ne se mêlerait pas de la campagne électorale. Eh ben non, c’est précisément le contraire que nous faisons. Nous nous invitons dans la campagne électorale et faisons tout pour aider nos membres à prendre la bonne décision. 

Ainsi, le dossier de ce numéro de l‘Aktuell est à nouveau entièrement consacré aux élections législatives. Parce que ces élections nous concernent. Parce que leur résultat aura une influence directe sur les centaines de milliers de personnes qui travaillent ou vivent au Luxembourg. Hommes et femmes d‘origine luxembourgeoise ou venant d’ailleurs, frontaliers ou résidents, nos membres sont directement concernés par la politique qui sera menée par la prochaine coalition. Et une grande partie des membres de l‘OGBL sont aussi des électeurs. Il va donc de soi que nous examinons de près les programmes électoraux des partis et que nous passions à la loupe et soulignons qui dit du bien et où il y a des «no-go». Quiconque examine les programmes électoraux s‘aperçoit rapidement qu‘il y a des mondes entre les différents partis.

Le 8 octobre, c’est à nous de décider quel monde nous préférerions.

Au préalable, soyons au clair sur quelques principes fondamentaux. Nous ne voulons pas d‘une coalition qui mène une politique d‘austérité.

Nous ne voulons pas non plus de partis politiques qui célèbrent aujourd’hui encore des accords tripartites conclus sans le plus grand syndicat du pays  comme  une grande réussite. Nous ne voulons pas d‘un gouvernement qui manipule l‘index. Nous voulons un gouvernement qui réussisse à faire en sorte qu’il y ait moins d‘inégalités dans la société et non pas plus. Nous voulons une politique qui soit menée dans l‘intérêt des gens.

Nous ne voulons pas de fausses promesses, mais des actes forts.

Et enfin, nous attendons aussi de la politique qu‘elle ne permette pas, que dans les grands groupes nationaux où l‘État est le premier actionnaire, les salariés soient contraints d’entrer en grève pour défendre leurs salaires. En septembre, ce fut pourtant le cas, un moment historique pour l‘OGBL. Pendant trois jours, les salariés de Cargolux ont dû recourir au moyen de pression syndical de dernier recours : la grève. Cela arrive rarement dans notre pays, car notre modèle luxembourgeois permet souvent de préserver la paix sociale. D‘ailleurs, ce n‘est jamais le but du syndicat de faire grève. Notre but est d‘obtenir de bonnes conditions de travail et de salaire. Et surtout, la grève est un moment extrêmement difficile, surtout pour les salariés. C‘est à eux que nous rendons hommage aujourd‘hui, ils ont été les héros de ce conflit. Mais je tiens également à exprimer toute ma gratitude à tous ceux qui, par solidarité, ont contribué à gagner ce conflit social. Délégués du personnel, militants, syndicalistes, vous faites de l‘OGBL ce qu‘il est.

Nous voulons un gouvernement qui réussisse à faire en sorte qu’il y ait moins d‘inégalités dans la société et non pas plus. Nous voulons une politique qui soit menée dans l‘intérêt des gens.

Même si certains d‘entre vous pensaient qu‘après les élections du 8 octobre, les choses se calmeraient un peu en matière de campagne électorale, sachez qu’à partir du 9 octobre, c’est nous qui allons envahir les rues et les lampadaires. C‘est à présent à notre tour. Suivant le crédo qui dit qu’après les élections, c‘est avant les élections, il est temps de se préparer aux élections sociales et de continuer à donner à l‘OGBL la force dont il a besoin pour défendre les intérêts des gens, ici, face aux décideurs politiques. A partir du 9 octobre, c’est donc à notre tour. Et ça tombe plutôt bien, car cette date du 9 octobre est symboliquement chargée pour le mouvement syndical libre au Luxembourg. Il y a exactement 50 ans, le 9 octobre 1973, avait lieu au Luxembourg une grande journée d’action et de grève qui figure parmi les plus grandes manifestations syndicales de l’après-guerre. Alors pour conclure, en quatre mots : Vive le 9 octobre!

Nora Back,  présidente de l’OGBL