Luxair: Les syndicats lancent une campagne de mobilisation auprès du personnel

Les syndicats OGBL, LCGB et NGL-SNEP ont démarré aujourd’hui une importante campagne de mobilisation auprès du personnel de Luxair en vue de préparer les salariés à d’éventuelles actions syndicales. Face à la position patronale visant une dégradation substantielle des conditions de travail et de rémunération actuelles ainsi que la suppression de plusieurs acquis sociaux, des actions semblent inévitables.
Les négociations de la convention collective de travail ont échoué et les syndicats ont saisi l’Office National de Conciliation en date du 19 juin 2014. Seule la direction Luxair est responsable pour l’échec des négociations.

Revendications patronales inacceptables

Les points litigieux se résument comme suit :

  • La direction refuse une prolongation de l’actuelle convention collective telle que demandée par les syndicats. En revanche elle propose aux syndicats la signature d’un document qui prévoit que celui-ci « ne peux en aucun cas faire renaître une nouvelle convention collective de travail entre les parties ».
  • Elle insiste sur un gel complet des salaires à partir du 1er janvier 2015 et cela pour une durée de 3 ans.
  • La direction exige la suppression des grilles de salaires actuellement en vigueur et leur remplacement par un système d’évaluation. Le principe de « la sécurité d’abord ! » (safety first !) n’est-il plus une priorité pour le management ?
  • Luxair exige des économies de 18 millions d’euros sur la masse salariale, alors qu’en juillet 2013, elle a signé un accord pour économiser 13 millions d’euros. Luxair ne respecte donc pas les accords signés entre parties.

Modèle luxembourgeois mis en cause

Face au résultat extrêmement positif réalisé en 2013 (bénéfice de 1,9 millions d’euros), les syndicats considèrent la position patronale comme étant complètement exagérée. Ce résultat positif n’a été possible que grâce aux nombreux efforts fournis par le personnel au cours des derniers mois.
Par sa manière d’agir, la direction met en cause l’existence de la convention collective de travail. Sa façon de mener un dialogue social constructif ne correspond plus au modèle luxembourgeois.

Appel au conseil d’administration

Les syndicats lancent un appel pressant au Conseil d’administration de Luxair qui se réunit aujourd’hui afin de demander de changer fondamentalement son attitude, sinon la paix sociale est sérieusement mise en cause.
Dans leur campagne de mobilisation, les syndicats demandent au personnel à se tenir prêt pour d’éventuelles actions qui vont probablement démarrer dans les prochains jours.

Communiqué le 4 juillet 2014

Convention collective Luxair : Les syndicats saisissent l’Office National de Conciliation

En date du 19 juin 2014, les syndicats OGBL, LCGB et NGL-SNEP ont décidé de saisir l’Office National de Conciliation du fait que les négociations pour le renouvellement de la convention collective de travail ont échoué.

Malgré le fait que la société génère des bénéfices (1,9 millions d’euros en 2013) grâce aux efforts continus fournis par l’engagement du personnel, elle insiste pour geler les salaires et, de ce fait, bloque les carrières du personnel.

Ensuite, Luxair exige la mise en place d’un système d’évaluation du personnel ayant un impact direct sur l’évolution des carrières et des salaires, oubliant ainsi les conséquences que cela pourrait avoir sur la santé et la sécurité au travail. Si un tel système devait voir le jour, autant dire que le personnel subirait davantage de fortes pressions au quotidien.

Qui plus est, Luxair ne respecte pas ses engagements signés en date du 25 juillet 2013 où elle a demandé de faire des économies de 13 millions d’euros sur la masse salariale et déclaré vouloir préserver les acquis salariaux dans le cadre des futures négociations. Actuellement, elle demande des économies à hauteur de 18 millions d’euros, sans tenir compte de l’amélioration de sa situation économique et financière. Or, l’accord signé en 2013 entre parties prévoit que les objectifs d’économies seront réévalués en cas d’une amélioration.

Enfin, Luxair refuse catégoriquement la prolongation de l’actuelle convention collective revendiquée par les syndicats. En effet, la direction de Luxair propose une courte prolongation des négociations sans remettre en cause la dénonciation de la convention collective et en insistant sur le gel des salaires. A noter que la direction présente un document à signer qui ne prévoit plus la naissance d’une nouvelle convention collective.

Les syndicats se posent alors la question suivante:

Est-ce que la direction a l’intention de remettre en cause le principe même d’une convention collective, et, de ce fait, de démonter le modèle social luxembourgeois?

Communiqué le 19 juin 2014

Les syndicats saisissent l’Office national de conciliation

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Les négociations pour le renouvellement de la convention collective applicable aux quelques 200 salariés de Lux-Airport s’étalent sur presque deux ans. Lux-Airport est l’exploitant de l’aéroport et appartient à 100% à l’Etat luxembourgeois.

Après la demande de négociations des syndicats en septembre 2012, la direction n’a daigné répondre favorablement à cette demande qu’en mai 2013 pour fixer une première date de réunion. Par cette manière d’agir, la direction a montré qu’elle avait l’intention de faire traîner les négociations en longueur.

Quoique Lux-Airport ait réalisé un bénéfice de plus de 3,7 millions d’euros en 2012 et que, dû à une croissance considérable du nombre de passagers, les profits pour les années 2013 et 2014 vont certainement dépasser celui de 2012, la direction refuse catégoriquement d’accorder à son personnel une augmentation de salaire adéquate. OGBL et LCGB revendiquent une augmentation linéaire des salaires de 1% par année contractuelle.

Non à une période de référence de 6 mois!
En outre, la direction exige l’application d’une période de référence de 6 mois pour le calcul des heures de travail. Or, contrairement aux dispositions légales, elle n’est pas d’accord d’élaborer des plans d’organisation de travail sur 6 mois qui couvrent la période de référence exigée. Les syndicats et le personnel rejettent une période de référence de 6 mois qui signifierait pour eux la flexibilité totale du temps de travail. Par cette manière d’agir, le personnel de Lux-Airport devrait être disponible à la demande du patron.

Au cours des pourparlers, OGBL et LCGB ont fait de nombreuses concessions et déplorent l’attitude intransigeante de la direction qui, finalement, a mené à l’échec des négociations.

En date du 6 juin 2014, OGBL et LCGB ont décidé de saisir l’Office National de Conciliation.

Communiqué le 10 juin 2014

L’OGBL a rencontré le ministre François Bausch pour clarifier la coopération avec les Chinois du Henan

Ce lundi 12 mai, une délégation du Syndicat Aviation de l’OGBL, conduite par Hubert Hollerich, a été reçue par le ministre du Développement durable et des Infrastructres, François Bausch, pour un échange de vues sur deux points:

    • (1) les répercussions éventuelles de l’accord de coopération conclu la semaine passée entre les aéroports de Hahn et de Zhengzhou (Henan, Chine) sur les activités de Cargolux et sur le Cargo Centre de Luxair ainsi que sur le développement du secteur logistique au Luxembourg;
  • (2) les répercussions éventuelles des nouvelles lignes directrices européennes sur les aides publiques en faveur des aéroports et des compagnies aériennes sur le fonctionnement de l’aéroport de Luxembourg et plus particulièrement sur les activités de Lux-Airport, de Luxair et de Cargolux.

En ce qui concerne le premier point, le ministre a tenu à rassurer la délégation que l’accord conclu entre l’aéroport de Hahn et de Zhengzhou n’aurait aucun impact sur l’accord existant entre Cargolux et HNCA et ne serait pas à considérer comme un désengagement des Chinois par rapport au Luxembourg. L’accord en question serait en fait un «memorandum of understanding» sans contenu concret. HNCA aurait investi dans Cargolux 250 millions de dollars US et Cargolux opérerait prochainement quatre lignes régulières entre Luxembourg et Zhengzhou. Dans ce cas, on pourrait parler d’engagement concret et solide. Le ministre a rejeté l’idée que Cargolux pourrait à l’avenir atterrir à Hahn comme une information totalement fantaisiste.

Sur le deuxième point, le ministre a dit être vigilant et vouloir tout faire afin que l’aéroport de Luxembourg et les activités aériennes et commerciales de l’aéroport ne soient pas négativement impactés par les nouvelles lignes directrices européennes.

Communiqué par le Syndicat Aviation de l’OGBL
le 12 mai 2014

Un accord déséquilibré au détriment de Cargolux, voire du secteur logistique luxembourgeois

D’après les informations à leur disposition, et après consultation d’experts auprès de la Chambre des salariés, il apparaît aux représentants de l’OGBL chez Cargolux que l’accord commercial entre la compagnie d’investissement et de développement de l’aviation civile du Henan (HCNA) et Cargolux est pour le moins déséquilibré.

«Dual» ou «single» hub strategy?

Selon l’accord commercial, le gouvernement s’apprête à conclure la vente en Chine des parts de l’État dans la société Cargolux (plus d’un tiers du total actuel) à HNCA. Or, ce nouvel actionnaire a demandé en contrepartie l’instauration d’un accord commercial dit de la double plate-forme (dual hub), l’une d’entre elles visant à développer le fret aérien à partir de la Chine, grâce au concours et au savoir-faire d’une entreprise très expérimentée, en l’occurrence Cargolux, 1ère entreprise tout cargo en Europe.

L’accord paraît tellement déséquilibré qu’il ressemble davantage à une «single hub strategy». Il ne transparaît pas de cet accord une volonté réelle de coopération en faveur du développement local et national de long terme autre que chinois.

Cargolux est obligée de servir les intérêts de HNCA et de la Province du Henan sans contrepartie apparente pour l’aéroport au Luxembourg et le hub européen.

Si, clairement, pénétrer le marché chinois pourrait provoquer des effets positifs à court terme, il semble que l’accord soit passé au détriment d’une logique stratégique de long terme, à tout le moins pour Cargolux.

HNCA, société d’investissement qui a donc pour objet et objectif le développement de l’aviation civile dans la Province du Henan ne semble guère constituer le partenaire «industriel» tant recherché pour Cargolux. Alors qu’aucune garantie industrielle ne semble transparaître de cet accord pour le hub européen et pour la société Cargolux, l’idée serait-elle peut-être de métamorphoser ce fleuron de l’industrie logistique en société de participation financière tirant ses revenus de futures joint-ventures surfant sur un essor rapide du fret aérien à partir du Henan?

Un accord déséquilibré

L’accord repose, d’une part, sur des déclarations d’intention générale, dénuées de toute valeur juridique, de la part de HNCA et, d’autre part, sur des obligations concrètes et financièrement contraignantes à charge de Cargolux.

Cargolux s’engage également à développer avec ou pour le compte de HNCA des joint-ventures en Chine dans différents domaines économiques en acceptant de lui mettre à disposition son savoir-faire et son personnel (voire possiblement son matériel) avec toutes les conséquences que cela entraînera au niveau du fonctionnement et de la situation financière de Cargolux.

Les salariés de Cargolux risquent à terme de perdre leur emploi au Luxembourg une fois que les partenaires chinois auront reçu le know-how, voire du personnel et du matériel à travers les joint-ventures qui leur permettraient également de concurrencer Cargolux.

Une partie de l’économie luxembourgeoise qui est tributaire des activités de Cargolux risque également, par ricochet, de subir les conséquences désastreuses suite à un démantèlement à terme des activités de Cargolux.

Par ailleurs, la soumission de l’accord commercial et des joint-ventures à des législations et juridictions autres que luxembourgeoises comporte des risques non négligeables pour Cargolux.

Pour une transparence absolue dans ce dossier vital pour l’économie luxembourgeoise

L’OGBL n’a pas accès à tous les documents échangés, ce qui montre d’ailleurs que la transparence est loin d’être absolue dans ce dossier.

Vu toutefois les informations dont l’OGBL dispose et l’intérêt stratégique que représente Cargolux pour l’économie luxembourgeoise, l’OGBL ne peut que rendre attentif sur les conséquences désastreuses potentielles que la signature de l’accord commercial avec HNCA pourra avoir pour Cargolux et, de façon plus générale, pour le pays tout entier.

Communiqué par le Syndicat Aviation civile de l’OGBL
le 13 janvier 2014

Garantie d’emploi et garanties pour le site du Luxembourg promises

cargolux Sur invitation du ministre des Transports, une première entrevue entre une délégation de l’OGBL et le nouveau ministre François Bausch a eu lieu le 5 décembre 2013 au ministère des Transports au Kirchberg.

Lors de cette entrevue constructive, l’OGBL a obtenu une partie des garanties demandées:

Participation étatique: L’Etat luxembourgeois demeure actionnaire de Cargolux. Il rachètera 8,41% d’actions Cargolux détenues actuellement par Luxair. Probablement, la participation de l’Etat dans le capital de Cargolux sera augmentée à 10%. De ce fait, l’OGBL a obtenu satisfaction pour une de ses revendications centrales. L’Etat marque ainsi son intérêt et sa volonté de soutenir la compagnie de fret aérien et de développer la plate-forme logistique luxembourgeoise.

Garantie d’emploi et garanties pour le site luxembourgeois: Sur demande de l’OGBL, les syndicats recevront, dans les prochains jours, un document reprenant une série de garanties, dont notamment une garantie d’emploi et une garantie concernant le maintien du site aéroportuaire luxembourgeois. L’ancien gouvernement refusa systématiquement de donner ces garanties par écrit. Ainsi, une autre revendication centrale de l’OGBL a été prise en considération.

Réponses aux questions ouvertes: Au cours des derniers mois, l’OGBL a adressé un catalogue de questions à l’ancien gouvernement et aux parties coalitionnaires du nouveau gouvernement en vue d’obtenir des détails sur le modèle commercial à mettre sur pied avec le nouvel actionnaire de même que sur la réalisation concrète des plans envisagés. François Bausch confirma que l’OGBL recevra une réponse écrite à toutes ses questions.

Nouvelle entrevue le 16 décembre: Après que les conseils d’administration de Luxair et de Cargolux se seront réunis pour se prononcer sur l’accord de collaboration avec HNCA, le ministre des Transports informera la Chambre des députés le 16 décembre à 14h00. Le même jour, il se réunira de nouveau avec une délégation de l’OGBL pour faire le point sur le dossier Cargolux.

L‘OGBL déplore qu’avec une participation de 35% du capital, le nouvel actionnaire obtient à nouveau une minorité de blocage, ce qui lui permettra d’influencer substantiellement la stratégie commerciale de Cargolux.

Communiqué par le Syndicat Aviation civile de l‘OGBL
le 6 décembre 2013

La délégation de l’OGBL: Chris Bausch, Helder Borges, Marc Schwarmes (Luxair), David Massaro, Joël Krier, Claude Mertens, Jean-Pierre Fallis, Fabien Kowolik, Christine Dargan, Duncan Painter, Bettina Faulhaber (Cargolux), Hubert Hollerich (secrétaire central de l’OGBL).