Après trois ans de négociations, la convention collective est enfin signée

luxairport_CCT_28_10_2015Après des négociations extrêmement longues et difficiles, la convention collective de travail (CCT) pour les 220 salariés de Lux-Airport a finalement été signée le 28 octobre 2015.

Du côté syndical, ces négociations ont été menées par l’OGBL qui, avec 4 délégués sur 6, est le syndicat majoritaire au sein de la délégation du personnel de l’entreprise.

Un détour par l’Office National de Conciliation a été nécessaire en 2014, alors que les parties contractantes ne trouvaient pas d’accord sur la réglementation du temps de travail et la période de référence que la direction voulait mettre en place.

Le résultat des négociations se présente de la façon suivante :

  • Augmentation des salaires effectivement payés de 0,5% en 2016, 0,5% en 2017 et 0,5% en 2018.
  • Paiement d’une prime unique de 800 euros pour couvrir les années 2013 à 2015
  • Le personnel administratif bénéficiera dorénavant d’un système d’horaire mobile.
  • Début 2016, Lux-Airport embauchera 20 nouveaux agents de sûreté. Le recrutement se fera en étroite collaboration avec l’ADEM.
  • Chaque salarié aura droit, par année, à 220 chèques-repas d’une valeur de 8,40 euros, dont la quote-part pour l’employeur s’élève à 5,60 euros.
  • La CCT est signée pour une durée de 3 ans, débutant le 1er janvier 2016.

Lux-Airport est une société appartenant à 100% à l’Etat luxembourgeois, opérant sous la tutelle du ministre du Développement durable et des Infrastructures et ayant comme mission l’exploitation de l’aérogare et la mise en œuvre du plan de sécurité et de sûreté aéroportuaire.

Communiqué par le syndicat Aviation civile de l’OGBL
le 28 octobre 2015

Augmentation de salaire en 2015

panalpina_vignetteRécemment, l’OGBL et la direction de Panalpina Luxemburg ont signé une nouvelle convention collective pour les quelque 200 salariés à l’aéroport et à Munsbach.

La convention fut signée pour une durée de 3 ans et prend ses effets rétroactivement au 1er avril 2015. Les négociations qui se sont déroulées dans un climat constructif ont pu être clôturées par un résultat positif.

Les salaires augmentent de 1% au 1er avril 2015 ainsi que de 0,75% au 1er janvier 2016 et au 1er janvier 2017.

En outre le contrat prévoit une indemnité mensuelle de repas de 120 euros pour tous les salariés, un congé de fidélité d’un à cinq jours calculé en fonction de l’ancienneté de service ainsi qu’une allocation d’ancienneté variant de 500 à 3 750 euros.

Les huit grilles de salaire prévoient 25 échelons de carrière. Le personnel de bureau bénéficie de l’horaire mobile, alors que pour le personnel travaillant sur tournées, des plans d’organisation de travail sont établis dans le cadre d’une période de référence de 3 mois. Le supplément pour le travail de nuit reste inchangé et s’élève à 20% par heure, chaque salarié a droit à 26,5 jours de congé.

Le groupe suisse compte parmi les principaux acteurs de logistique et de transports. A l’aéroport de Luxembourg, Panalpina est devenu un spécialiste de la logistique pharmaceutique.

Communiqué par le syndicat Aviation civile de l’OGBL
le 13 juillet 2015

Dumping social et refus de dialogue à la Une

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Il ne se passe guère une semaine sans qu’une des entreprises établies à l’aéroport Findel ne se trouve à la Une de la presse. Cela ne signifie pas du tout que les nouvelles sont positives.
Avec beaucoup de peine, une nouvelle convention collective a finalement pu être signée pour le personnel Luxair fin décembre 2014. Dès le début des négociations, en septembre 2013, la direction a joué sur le temps. Elle présentait aux syndicats un cahier de revendications totalement inacceptable.

Attaque frontale contre les acquis sociaux

Par l’introduction d’un système de performance et d’évaluation, l’abolition du 13e mois, la réduction des suppléments pour heures supplémentaires, pour le travail de nuit, des jours fériés et de dimanche, l’abolition des primes, l’augmentation du temps de travail, la réduction des salaires de début de carrière, l’intention de la direction était claire: travailler plus pour moins d’argent. Les syndicats étaient obligés de saisir l’Office National de Conciliation et de mener, en même temps, une campagne de mobilisation pour augmenter la pression sur le management. Alors que les conditions sociales restent pratiquement inchangées pour les salariés actuellement en place, les nouveaux embauchés doivent maintenant attendre trois ans pour rejoindre le niveau du salaire à l’embauche. Bien que l’automatisme de grille de salaire ait pu être sauvé, ces négociations étaient marquées par le démantèlement total de la convention collective.

Qatar bis?

Chez Cargolux, la peur de délocalisation, d’outsourcing, de dumping social se fait de plus en plus sentir. Pour freiner le démantèlement de la convention collective exigé par la direction générale, les syndicats ont saisi l’ONC du litige. Le management de Cargolux entend transférer trois avions vers sa filiale Cargolux-Italia, établie à Milan. L’idée de base de cette opération est très simple: elle consiste à embaucher, en Italie, des pilotes à un salaire moins élevé que celui prévu par la convention collective de Cargolux-Luxembourg et d’organiser plusieurs routes, ensuite, avec des pilotes sous contrat italien et des avions enregistrés en Italie. Alternativement, la direction propose une réduction radicale et massive des salaires pour les nouveaux embauchés. Le personnel au sol n’est pas épargné par cette politique antisociale. Le tout se place dans un vaste programme d’économies. Parallèlement, la direction est en train de planifier la création d’une nouvelle compagnie aérienne – Cargolux-China – établie à Zhengzhou, dans la province du Hénan. Il s’agit d’une Joint Venture tenue majoritairement par des actionnaires chinois. Cargolux entend investir 55 millions de dollars pour obtenir 25% des actions dans la nouvelle société. Or, Cargolux y sera complètement minoritaire et ne disposera même pas d’une minorité de blocage, nécessaire pour influencer la stratégie commerciale de la nouvelle société. En surplus, Cargolux s’est engagé à construire un nouveau centre de maintenance en Chine. Le risque de perte du savoir-faire et de délocalisation est réel, sans parler du risque financier pour Cargolux, voire pour le contribuable luxembourgeois. Rappelons, dans ce contexte, la fausse route Qatarie qui a presque saigné notre compagnie de fret aérien. Par cette nouvelle aventure, le site est de nouveau remis en cause.

Grogne du personnel Lux-Airport

La tempête menace également chez Lux-Airport, l’exploitant de l’aéroport, depuis que la direction veut flexibiliser davantage le temps de travail. Le volume de travail augmente constamment, alors que l’effectif reste inchangé. Ce manque d’effectifs est à l’origine d’une grogne auprès du personnel. Les négociations pour le renouvellement de la convention collective sont bloquées. Une fois de plus, les syndicats ont été obligés de saisir l’ONC.
La direction de la société anonyme ALSA-Agence Luxembourgeoise pour la Sécurité Aérienne, n’a même pas jugé utile de répondre à la demande de l’OGBL pour entrer en négociations pour mettre en place une première convention collective de travail. Compte tenu de ce refus de négociation, l’OGBL a saisi l’ONC.

Et le rôle de l’État?

La question du rôle que joue le gouvernement luxembourgeois dans tous ces conflits est pertinente, dans la mesure où l’État luxembourgeois est directement ou indirectement actionnaire de 70% auprès de Luxair et de 65% auprès de Cargolux. Les sociétés anonymes Lux-Airport et ALSA appartiennent même à 100% à l’État luxembourgeois. Les décisions sont prises par les conseils d’administration dans lesquels siègent, par la force des choses, de nombreux représentants gouvernementaux. Elles sont donc cautionnées par le gouvernement luxembourgeois. L’État, ne devrait-il pas donner le bon exemple? Faut-il s’étonner que, par cette approche, l’appétit de nombreux employeurs du secteur privé ait été éveillé?

Les syndicats forcés à saisir l’Office National de Conciliation

Aucun accord n’a été trouvé, hier, dans les négociations pour le renouvellement de la convention collective de travail (CCT) chez Cargolux. Par la dénonciation inopinée de la CCT dans son intégralité, le 29 décembre dernier, la direction a confirmé son attitude négative envers un dialogue social constructif.

Avant de négocier sur le fond de la nouvelle CCT, les syndicats ont revendiqué un engagement formel de la direction concernant la pérennisation de la société sur le site luxembourgeois (« scope clause »). Cette façon de faire est primordiale pour le développement du secteur des transports et de la logistique. Par son refus de négocier un tel document, la direction a clairement montré sa volonté de procéder à une délocalisation et à un outsourcing d’activités assurées actuellement par des salariés sous contrat de travail luxembourgeois.

Lors de la dernière réunion de négociation du 14 janvier 2015, la direction de Cargolux a proposé de renoncer à ses intentions de délocalisation et d’outsourcing, sous condition que les syndicats acceptent l’intégralité du cahier de revendications patronal, à savoir :

Pour le personnel existant :

  • Gel des salaires
  • Annulation de la pause payée
  • Suppression de jours libres pour les pilotes
  • Augmentation de la flexibilité concernant le planning des pilotes
  • Dégradation des conditions de déplacement à l’étranger (pilotes et personnel au sol)

Pour les nouvelles embauches :

  • Réduction et suppression de tous les acquis sociaux au minimum légal (p.ex. : congé, 13e mois, suppléments travail de nuit, heures supplémentaires, heures fériées)
  • nouvelle grille de salaire revue vers la baisse

Le but déclaré de la direction est de faire des économies de 15 millions USD auprès du personnel navigant et de 3 millions USD auprès du personnel au sol.

Les alternatives proposées par les syndicats permettant de faire des économies pouvant aller jusqu’à 42 millions USD sur trois ans, ont été rejetées par la direction.

Vu l’approche non constructive de la direction, les syndicats se sont trouvés contraints à saisir l’Office National de Conciliation.

Communiqué par le syndicat Aviation civile de l’OGBL
le 16 janvier 2015

Convention collective Luxair: Appel à la direction d’arrêter les menaces!

LUXAIR 737-700Dans une communication interne au personnel du 12 décembre 2014, la direction Luxair fait part qu’elle appliquera un gel des salaires à partir du 1er janvier 2015 jusqu’à la signature d’une nouvelle convention collective de travail (CCT). Elle précise encore avoir fait une «proposition» en ce sens aux syndicats.

Or, la direction cache la façon selon laquelle les syndicats ont été «informés». En effet, en date du 12 décembre 2014, il y a eu une réunion du groupe de travail «texte», un groupe très restreint qui n’est pas représentatif pour la commission de négociation de la CCT. A un certain moment, vers 10h00, les secrétaires syndicaux ont été appelés dans le bureau du directeur général qui les a informés que la société envisage de geler les salaires à partir du 1er janvier 2015 si les conditions patronales ne sont pas acceptées. La direction revendique un nouveau barème de salaire, revu à la baisse, pour les nouveaux embauchés et la mise en place d’un système d’évaluation et d’appréciation.

Accord ONC violé

Par cette approche, la direction Luxair ne respecte pas l’accord trouvé et signé le 9 octobre 2014 à l’Office National de Conciliation. Suivant cet accord, Luxair s’est formellement engagée à appliquer l’intégralité de la CCT, y compris la grille de salaire et le paiement d’échelons qui en découle, et cela tant que durent les négociations pour la mise ne place d’une nouvelle CCT. Ce principe fondamental de l’accord est maintenant remis en cause par la direction Luxair.

Après l’annonce de Luxair d’une année-record en 2014, un gel de salaire et l’introduction de nouveaux barèmes pour les nouveaux salariés avec des conditions beaucoup moins favorables ne sont pas justifiés.

A noter que les syndicats ont pu dégager des pistes pouvant générer des économies récurrentes de l’ordre de plus de 2 millions d’euros.

Malheureusement, la direction n’a donné aucune suite à une lettre remise par les syndicats, dans laquelle ils ont proposé plusieurs dates de négociations jusqu’à la fin de l’année.

Compte tenu de ce qui précède, les syndicats lancent un appel à la direction d’arrêter les menaces et de retourner à la table de négociation en vue de conclure enfin une convention collective.

Communiqué par le syndicat Aviation civile de l’OGBL
le 13 décembre 2014

Cargolux fait de nouveau des vagues

Cargolux_chargement_vignetteLes déclarations récentes du directeur général de Cargolux dans la presse ont mis l’OGBL en état d’alerte. Le directeur a déclaré vouloir desservir directement des aéroports en Allemagne sur les vols vers la Chine et épargner, ainsi, le camionnage nécessaire pour transporter le fret vers l’aéroport de Luxembourg. Par cette manière d’agir, le Cargo Centre de Luxair de même que les transporteurs routiers auraient perdus d’importantes parts de marché, puisque 20% du fret aérien à destination de l’Extrême Orient et transporté par Cargolux proviennent d’Allemagne. Le jour même de la déclaration du directeur général, Cargolux publia un démenti indiquant qu’il avait été mal interprété.

L’OGBL demanda une entrevue d’urgence auprès du ministre des Transports et du ministre de l’économie, car avec le modèle commercial annoncé par Cargolux, le secteur logistique serait de nouveau remis en question. Lors de l’entrevue entre une délégation du Syndicat Aviation et les ministres Bausch et Schneider, le 3 novembre dernier, les représentants du gouvernement ont clairement précisé qu’aucun vol de Cargolux ne sera délocalisé en Allemagne. Une escale pourrait être envisagée à Munich ce qui permettrait de récupérer du fret supplémentaire, mais qu’il n’y aura aucune desserte d’aéroports dans la région frontalière, ont-ils ajouté. Le ministre des Transports a expliqué que, conformément à l’accord commercial signé avec le nouvel actionnaire chinois HNCA, il y a lieu de développer à la fois la plate-forme logistique au Luxembourg et celle de Zhengzhou en Chine, et cela dans la cadre de la «dual hub strategy». Dans les semaines à venir, il y aura la signature d’un accord de coopération entre les deux aéroports. Tant le ministre des Transports que le ministre de l’économie a confirmé que le développement du secteur logistique constitue toujours une priorité sur le plan économique.

Les salaires ne sont pas le problème

Interrogés sur le rôle du gouvernement et des représentants gouvernementaux dans le conseil d’administration chez Cargolux dans le cadre des négociations de la convention collective, les ministres ont déclaré que l’Etat ne s’immiscerait pas dans ces discussions. Or, le ministre des Transports a précisé que ce ne sont pas les salaires qui constitueraient le grand problème mais plutôt la disponibilité et la productivité du personnel navigant.

L’OGBL a dénoncé la politique d’embauche chez Cargolux et Luxair qui se caractérise par le recrutement de nombreux intérimaires, souvent non spécialement qualifiés. L’OGBL a proposé de recruter des demandeurs d’emploi inscrits à l’ADEM, ce qui reviendrait même moins cher en fin de compte.

Libéralisation du secteur de l’aviation

Un dernier point discuté lors de cette entrevue concernait la politique de libéralisation imposée par la Commission européenne qui pourrait devenir un sérieux problème au niveau de l’emploi si des services et activités seront soumis à un appel d’offres au niveau international. Cela est actuellement le cas pour le Cargo handling, le handling des passagers et les boutiques à l’aérogare. En effet, les textes européens ne prévoient aucune garantie d’emploi pour le personnel concerné en cas de changement de contrat en faveur d’un concurrent à Luxair. Le ministre des Transports informa que les cahiers de charges prévoient maintenant une reprise du personnel. Le gouvernement a donc réservé une suite favorable à une revendication de l’OGBL. Dans ce même contexte, le ministre des Transports a précisé que le gouvernement supporterait activement l’idée de l’OGBL de déclarer d’obligation générale la convention collective de Luxair. Une CCT sectorielle rendra le dumping social beaucoup plus difficile.

De manière générale, le ministre des Transports s’est exprimé contre une politique visant à libéraliser davantage le secteur de l’aviation et a informé qu’ensemble avec des alliés d’autres Etats membres de l’UE, il entamera une initiative auprès de la Commission européenne pour freiner ce développement.