Quel message les pédagogues risquent-ils de donner à la jeunesse de notre pays?

Les récents remous au sein d’un établissement scolaire luxembourgeois autour d’un règlement interne contesté ont trouvé leur point culminant avec une plainte déposée à l’encontre d’un jeune caricaturiste de 19 ans et la suspension aux cours d’une jeune étudiante de 18 ans.

Après l’épisode du rappeur Tun Tonnar qui, pour sa chanson «FCK LXB», a dû comparaître en justice parce que quelques énergumènes, patriotes devant l’éternel, croyaient pouvoir réduire au silence un artiste en lui intentant un procès, voici qu’un pédagogue dans une fonction dirigeante dépose une plainte contre un jeune homme de 19 ans pour avoir publié une caricature, certes légèrement osée et même peut-être de mauvais goût, mais à travers laquelle l’auteur n’a exprimé que son opinion personnelle sur une règlementation qui ne trouve pas son approbation.

Où en est-on arrivé dans notre prude Grand-Duché pour incriminer de jeunes adolescents pour le simple fait qu’ils expriment leur opinion sur une règlementation qui n’est pas à leur goût ? Et dire que c’est un pédagogue qui est à l’origine de cet acte douteux. Est-il vraiment nécessaire, en 2020, de devoir rappeler un des principes fondamentaux qui est censé régir notre société ?

En effet, l’article 19 de la déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 proclame que «tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d’expression que ce soit».

Il n’est peut-être pas inutile non plus de rappeler la définition d’une caricature ? Il s’agit «d’une représentation graphique d’une ou de plusieurs personnes figurées volontairement de manière grotesque, bouffonne, burlesque, humoristique, avec la volonté de les tourner en dérision, de les ridiculiser». Le caricaturiste utilise la satire pour faire passer un message concernant un fait d’actualité. Pour y arriver, il essaie de faire ressortir le grotesque ou le ridicule d’une situation à travers son dessin en utilisant des traits bouffons, des symboles, des mots chocs. L’objectif du caricaturiste est toujours le même: porter un regard personnel sur l’actualité et être un révélateur social.

Voilà tout banalement ce que ce jeune homme a essayé de faire, à sa manière, selon ses convictions et sans offenser quiconque personnellement, sauf à chercher midi à 14 heures.

Faisant sienne la citation apocryphe de Voltaire «Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’à la mort pour que vous ayez le droit de le dire», le syndicat Education et Sciences (SEW) de l’OGBL défendra toujours, même s’il ne cautionne pas forcément les messages répandus, le droit à la parole et à la liberté d’expression.

Communiqué par le syndicat Education et Sciences (SEW) de l’OGBL
le 16 octobre 2020

Lettre ouverte à l’attention de Monsieur le Ministre, Claude Meisch

Monsieur le Ministre,
le SEW/OGBL approuve l’édiction par le ministère de l’Education Nationale d’un concept à plusieurs niveaux successifs pour répondre à une propagation du virus Covid 19 dans nos écoles. En effet, cette stratégie semble être aux yeux du SEW/OGBL adaptée à la situation sanitaire actuelle et devrait permettre de cerner les foyers infectieux et réduire les risques pour les acteurs scolaires, parascolaires, les familles et l’entourage.

Le SEW/OGBL se rallie également au concept d’une rentrée dans la plus grande normalité. Après l’épreuve du confinement et une année 2020 difficile, les élèves ont fortement besoin de retrouver une normalité scolaire propice aux apprentissages.

Toujours prêt à partager son expertise du terrain, le SEW/OGBL s’attendait à être impliqué dans l’élaboration et l’établissement des mesures, le diable se cachant habituellement dans les détails. Or, par la divulgation de ce plan, conçu sans collaboration avec les spécialistes du terrain et premiers concernés, quelques jours seulement avant la rentrée, les lacunes apparaissent dès la mise en application. Les consignes vagues et l’absence de stratégie d’implémentation concrète sèment doute et désarroi parmi la communauté scolaire.

Des procédures claires, transparentes et valables pour tous aideront à restaurer un climat de confiance aussi bien pour les parents que pour les enseignants.

Il est impératif que les procédures établies soient précisément définies et clairement articulées. Une communication efficace des mesures, qui seront nécessairement identiques aux quatre coins du Luxembourg, aideront à limiter l’augmentation de facteurs anxiogènes et à réinstaller un climat de confiance parmi les élèves, les parents et les enseignants. Dans ce contexte, il importe de définir clairement les étapes et leurs implications pour les écoles :

  • Définition des personnes-pivot et responsables de la communication
  • Définition des voies de communication et des canaux
  • Définition du domaine de compétence des différents acteurs impliqués
  • Définition précise des modalités de l’isolement dans le bâtiment scolaire
  • Définition d’une mise en réseau des communes et directions
  • Définition de canaux d’urgence pour une communication hors heures de bureau (avec les autorités communales, les institutions externes, etc)

Toutes ces communications doivent se faire dans le respect de la protection des données.
Face à une situation sanitaire évolutive, une réaction adaptée et modulable doit être de mise. Une actualisation des mesures et une diffusion de la dernière version bien identifiable et par écrit à tous les acteurs concernés est nécessaire.

Le cas le plus fréquent sera sans aucun doute l’isolement d’une classe dans un bâtiment scolaire, mesure décrite le 09 septembre 2020 dans la Circulaire Ministérielle 200909 de la rentrée et dont les informations ne correspondent déjà plus avec les informations accessibles sur le site internet du ministère.

La procédure évoluée prévoit la mise en quarantaine d’office des élèves et enseignants concernés avec interdiction de quitter le domicile, l’accès à la maison-relais ainsi que l’utilisation du transport scolaire (et public) sont proscrits. Une dérogation est par contre délivrée simultanément pour suivre les cours, respectivement pour continuer à enseigner – cette virevolte sème l’incompréhension et le doute parmi la communauté scolaire et les parents d’élèves. La quarantaine n’est levée qu’après un résultat de test Covid (prélèvement nasal) négatif, une intervention médicale pénible qui sera indubitablement répétitive et ne manquera pas de détériorer l’atmosphère dans les écoles. Pour éviter cette épée de Damoclès qui d’ores et déjà plane au-dessus des élèves et enseignants, le SEW/OGBL se demande par exemple si le port permanent du masque augmenterait durablement la protection à l’école et permettrait de se recentrer sur les apprentissages.

Quelle est la normalité visée pour nos écoles ?

Sera-t-on plus enclin à porter le masque en permanence ou à attendre le coup de téléphone fatidique de la mise en quarantaine et de ses conséquences ?

Se posent donc de nombreuses questions qui décontenancent la communauté scolaire.

1. Lors du scénario 1 : Cas isolé dans une classe

  • Bâtiment scolaire
    • Comment isoler les élèves d’une classe lors de l’arrivée et la sortie de l’école ?
    • Quelles sont les consignes pour l’utilisation des installations sanitaires ?
    • Quels enseignants restent en contact avec la classe ?
    • Quelles sont les consignes en cas de maladie de l’enseignant-titulaire ?
    • Quelles sont les consignes en cas de non-remplacement de l’enseignant ?
  • Transport scolaire (compétence communale)
    • Qui informe les autorités communales, quand et comment ?
    • Qui diffuse l’information aux parents de l’exclusion de leur enfant du transport scolaire ?
    • Quelle alternative est offerte aux parents ?
    • Que faire si une famille est tributaire de ce transport ?
  • Maison-Relais (compétence communale/institution externe)
    • Qui diffuse l’information aux responsables de la maison-relais, quand et comment?
    • Qui diffuse l’information aux parents de l’exclusion temporaire de leur enfant?
    • Quelle alternative est offerte aux parents ?
    • Que faire si une famille est tributaire de cet encadrement?

2. Lors du scénario 2 : Plusieurs cas positifs dans une classe

  • Définition de « plusieurs cas positifs »
  • Qui définit le nombre de cas atteints pour la mise en quarantaine ?
  • Qui informe la communauté scolaire, comment et quand ?
  • Qui identifie les enseignants à mettre en quarantaine et par quels critères ?

Dans le milieu scolaire, les conséquences néfastes de l’apparition de rumeurs empêchent autant les enseignants que les parents de se préparer correctement au cas réel. Pour éviter tout dérapage, l’information des procédures élaborées doit être communiquée simultanément aux différentes instances concernées, aux enseignants, parents, responsables communaux, collaborateurs de maison relais, mais aussi associations sportives, culturelles, musicales…

Le SEW/OGBL constate qu’actuellement, chaque direction régionale établit ses propres procédures en impliquant plus ou moins les acteurs concernés, alors que les différentes communes définissent leurs mesures locales sans coordination avec les directions.

Le SEW/OGBL propose d’utiliser enfin à bon escient l’application SCOLARIA qui regroupe de manière sécurisée les données des élèves, parents et intervenants dans les différentes classes pour envoyer de manière automatisée un message préconçu à une population ciblée lors du passage à l’une des mesures Covid, ce qui permettrait de réduire les heures passées au téléphone lors d’un déclenchement d’alerte.

En première ligne, l’enseignant se retrouve pris dans la tourmente d’informations contradictoires, de mesures vaguement définies, de communications aléatoires et au final est seul responsable. Acteur clé dans la procédure de dépistage, l’enseignant doit juger sans compétence médicale et sur base de symptômes répandus (ex. combinaison de « fatigue ET maux de tête ») si un élève doit être isolé, écarté et les parents prévenus. Pour éviter que les inévitables fausses alertes n’enveniment l’atmosphère déjà tendue, une cellule réactive et adaptée au contexte scolaire spécifique est indispensable.

Le SEW/OGBL demande l’appui rapide et sans formalisme des services socio-médicaux-scolaires et des infirmières ou médecins scolaires afin d’identifier efficacement les élèves en question et d’éviter un cumul de fausses alertes néfastes à toute la communauté scolaire. Il faut viser à minimiser la sollicitation des parents d’élèves pour venir rechercher leur enfant à l’école et aller consulter un médecin et ceci pour éviter un impact négatif sur les lieux et processus de travail des parents.

Il faut également songer à clarifier la situation des enseignants vulnérables. Il est impératif de les protéger en tenant compte de la nature de leur tâche et de leur proposer des solutions adéquates, si le seul respect des gestes-barrière ne convient pas ou n’est pas possible.

Devant l’envergure de la tâche de clarification, le SEW/OGBL se propose une nouvelle fois de participer à un groupe de travail à créer par le MENJE qui réunit tous les acteurs du système scolaire pour conseiller le MENJE pour l’implémentation rapide et efficace des mesures en tenant compte des besoins des écoles et des enseignants – ceci dans un esprit de transparence, pour permettre aux élèves de continuer leur scolarité de la manière la plus normale possible.

Dans l’attente de vous lire, veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de nos sentiments les meilleurs.

Patrick Arendt
président du SEW/OGBL

>> Lettre ouverte à l’attention de Monsieur le Ministre, Claude Meisch (PDF)

Betrëfft : Reprise vun de Groundschoulen de 25. Mee

Den SEW/OGBL an de Landesverband maachen en Appell un de Premier Minister an un d’Regierung d’Responsabilitéit ze iwwerhuelen, datt d’Reprise vun de Schoulen am Fondamental net am organisatoreschem Chaos ënnergeet an d’Coursen de pedagogeschen an affektive Besoine vun de Kanner no der laanger Phase vun Isolatioun gerecht kënne ginn.

Déi betraffe Syndikater vum OGBL, aner Enseignantsgewerkschaften an d’Elterevertrieder hate beim proposéierte Modell vum Educatiounsminister fréi op d’Schwieregkeeten um Niveau vum noutwendege Personal a vun den Infrastrukturen an de Schoulen a besonnesch an de Maison Relais higewisen. Den Educatiounsminister ass sech trei bliwwen an huet den Dialog mat de Schoulpartner refuséiert, sou dass d’Alternativmodeller net mol diskutéiert goufen. D’Enseignanten a souguer d’Regionaldirektiounen ginn zäitgläich mat den Eltere just via Pressekonferenz informéiert, aner Kommunikatioune gëtt et kaum oder guer net.

Well de Modell vum Splitting vun de Klasse weder um Niveau vum Transport, nach um Niveau vum Personal, an de Raimlechkeete fir d’Betreiung an de Schoulen an an der Maison Relais konnt realiséiert ginn, an dobäi och net de Betreiungsbesoine vun den Eltere gerecht gouf, ass en no an no, erëm ouni Dialog mat Gemengen, Enseignanten an Elteren, verännert a verwässert ginn.

Dat huet schliisslech dozou gefouert, dass nei Mesuren de Splitting vun de Klassen ad absurdum féieren an et den Enseignanten onméiglech maachen, d’Course sënnvoll ze organiséieren. D’Enseignanten hu sech an de leschte Wochen enorm an d’ «#schouldoheem» engagéiert a mat groussem Opwand de Splitting organiséiert, si si bereet fir Iwwerstonnen ze maachen. Dat am Sënn vun de Kanner. Si stinn awer net méi hannert den deelweis absurde Mesuren a riskéieren sech elo zesumme mat de Gemengen, déi schonn e groussen Opwand bedriwwen hunn, just nach lächerlech ze maachen :

  • Deen eenzege Krittär fir d’Zesummesetze vun de Gruppe war d’Betreiung an der Maison Relais fir d’Besoine vun zousätzlechem Personal an der Maison Relais op e Minimum ze reduzéieren. Léiergruppe konnten net no pedagogesche Krittäre gestalt ginn, Frëndschaften net berécksiichtegt ginn a verschiddene Fäll mol net Geschwëster an déi selwecht Woch gesat ginn.
  • Klassen hu missten zueleméisseg onreegelméisseg opgedeelt ginn (Et gëtt vill Beispiller wou eng Klass a Gruppe vun 5 a vun 10 gedeelt gouf).
  • Aus de Cycle 3 a 4 si kleng Gruppe vu verschiddene Klassen an der Maison Relais erëm zesumme geluecht ginn.
  • Vill Kanner ginn net méi vun hiren Enseignante betreit, déi an anere Klassen aushëllefe mussen. Wann den neien Enseignant bis en Iwwerbléck huet, dann ass d’Schouljoer eriwwer.
  • A ville Gemengen ass de Personalproblem an de Manktem u Säll nach net geléist. Verschidde Gemenge wëllen op de Splitting vu Klasse verzichten.
  • D’Mesurë fir verhalensopfälleg Kanner sinn aus Personalmangel ofgeschaaft ginn, grad esou wéi op ville Plazen d’Cours d’Accueil.
  • An dëser schwiereger Situatioun ginn d’Kanner an den Übungsgruppe vu Leit betreit, déi ganz kuerzfristeg agestallt goufen, déi keng Erfarung hunn an de Kanner onbekannt sinn, dat an engem Kader, den alles anescht wéi Sécherheet vermëttelt. Vermummt, op Distanz, mat enger ganzer Rëtsch vu Sécherheetsmesuren, déi fir vill Kanner befriemend wierke wäerten. Si si warscheinlech scho souwisou zum Deel traumatiséiert, a verléieren och elo an der Schoul all hir Repèren.
  • Am Schoultransport kann an de Busse keng Distanz gehale ginn, D’Kanner vu verschiddene Klasse sëtzen direkt niewenteneen.
  • Am Cycle 1 sinn d’Mesurë vun der Distanz an der Mask einfach opgehuewe ginn. No bausse sinn déi Gruppen net méi oder manner isoléiert wéi déi aner Kanner aus dem Fondamental.
  • An elo sollen d’Kanner ab 7.00 Auer moies all zesummen am Schoulhaff mat enger Surveillance op den Ufank vun der Schoul waarden : de Splitting vun de Klassen, den Amenagement vum Schoulhaff a verschidden Zonen, d’Organisatioun vun de Pausen zu verschidden Zäite fir d’Klassen net ze vermëschen ass domadder just nach lächerlech an déi ganz Organisatiounsaarbecht vun de Gemenge fir ze garantéieren, dass d’Kanner, wa se an d’Schoul kommen, d’Distanze kënnen anhalen a sech net vermëschen, ginn zu enger Farce.

De Modell, wéi en am Moment do steet, gëtt net méi vu den Enseignanten ënnerstëtzt. Widderwëlleg a mat groussen Opwand organiséiere si d’Reprise no engem Modell, dee si als absurd qualifizéiere mussen. Stänneg Ännerunge vun net duerchduechte Mesurë maachen et ëmmer méi konfus, ginn absolut keng Planungssécherheet a weise mëttlerweil d’Inkohärenz vun deem ganze Virhaben op.

Allgemeng Richtlinnen, wéi an de Klassen déi Phase vu #schouldoheem evaluéiert an opgeschafft ginn, wéi d’Schoulzäit ënnert ganz schwieregen an ongewinnte Konditioune bis de Summer ka gestallt ginn, feele komplett.

Den Educatiounsminister huet en Appell un d’Patrone gemaach den Elteren an hirem Betrib entgéint ze kommen. A senger Roll als Patron huet de Minister awer d’Elteren ënnert sengen Enseignantë komplett vergiess a kann hinne keng Léisung ubidden.

Et bleift just eng Woch fir aus der Sakgaass do erauszekommen an d’Reprise sënnvoll ze organiséieren. Dobäi leien Alternativen um Dësch.

Den SEW/OGBL an de Landesverband verlaangen duerfir, dass, ouni weider Zäit ze verléieren, eng Task Force aus Representante vun de Gewerkschaften, den Elterevertrieder, dem Syvivol an de Responsabelen aus dem Educatiounsministère opgestallt gëtt, déi e Modell op d’Bee stellen, den de sanitären Exigenzen, de Besoine vun de Kanner an den Eltere gerecht gëtt an deen organisatoresch machbar ass.

Här Premier Minister, Dir Dammen an Hären aus der Regierung, et ass nach net ze spéit. Huelt Är Responsabilitéit, et geet ëm eis Kanner !

Quelles mesures de déconfinement pour les enfants à besoins spécifiques ?

L’APCCA (Association du Personnel des Centres de Compétences et de l’Agence) est consterné par le fait que le ministre de l’Education nationale n’a toujours pas pris position au sujet de la mise en place des mesures de déconfinement applicables dans les centres de compétences. Jusqu’à ce jour, Claude Meisch, n’a pas jugé utile d’annoncer ses recommandations mises en place dans le cadre de la crise sanitaire liée au COVID-19 adaptées aux nécessités des élèves à besoins spécifiques scolarisés dans les centres de compétences. Une fois de plus, les élèves les plus faibles semblent avoir été oubliés.

L’APCCA salue la reprise scolaire dans les centres de compétences, mais insiste pour que le ministère transmette des recommandations concrètes au personnel des centres et aux parents d’élèves. Actuellement, le personnel se pose de nombreuses questions, tout en sachant que le respect des mesures sanitaires globales annoncées par le ministère s’avère difficile, voire impossible, à appliquer (à savoir, les gestes barrières de base, comme la distanciation de deux mètres ou le port du masque). Les mesures sanitaires supplémentaires ne peuvent certainement pas être assurées par le personnel enseignant pendant les heures de cours, étant donné que la surveillance et l’assistance permanente des élèves prévalent.

L’APCCA demande que le personnel technique soit renforcé en nombre et présent pendant les heures de cours pour assurer une désinfection régulière de l’équipement pédagogique et pour donner un coup de main, comme par exemple lors de la distribution des repas sous forme de «lunch box», afin que le personnel pédagogique puisse se concentrer exclusivement sur l’encadrement des élèves.

L’APCCA souligne qu’une partie des élèves risquent d’être perturbés par différentes mesures sanitaires et qu’une reprise scolaire peut s’avérer impossible dans de tels cas. Comme ces élèves ne sont pas forcément considérés comme vulnérables, l’APCCA demande que les professionnels des centres de compétences, en étroite concertation avec les équipes pédagogiques (voire médicales) et les parents d’élèves puissent, dans ces cas, décider de la suite des actes pédagogiques/ thérapeutiques/diagnostiques. Il est primordial d’analyser au cas par cas l’état des élèves pour pouvoir leur proposer un encadrement psychopédagogique approprié, sans mettre leur santé et celle des professionnels en péril.

L’APCCA et le SEW/OGBL exigent que le MENJE, ensemble avec les différentes directions des centres de compétences, définissent des règles et des recommandations précises au niveau sanitaire et organisationnel. Ces mesures doivent être adaptées aux spécificités de chaque centre de compétences et discutées en étroite collaboration avec les professionnels concernés et l’APCCA, en tant que représentation du personnel.

Communiqué par l’APCCA et le SEW/OGBL
le 5 mai 2020

 

 

 

Avis relatif aux mesures prises en réponse à la crise du COVID-19 en relation avec l’Education nationale

L’UNEL et le SEW/OGBL pensent notamment que le fait de faire rentrer toutes les classes du secondaire en même temps le 11 mai 2020 n’est pas bénéfique. En plus du risque sanitaire, les directions seront obligées de prendre des mesures dans la précipitation. C’est pourquoi l’UNEL et le SEW/OGBL demandent à étaler la rentrée en plusieurs étapes.

  • L’UNEL et le SEW/OGBL demandent que tous les cours dispensés pour les élèves de dernière année d’enseignement secondaire soient facultatifs. Les élèves sont maintenant en contact virtuel avec leurs enseignant.e.s depuis près de 5 semaines et l’UNEL et le SEW/OGBL pensent que cette semaine obligatoire de cours ne sera guère bénéfique aux élèves. En plus du risque de contamination, il faut prendre en compte que le rythme scolaire sera fort différent de celui que les élèves étaient habitués à suivre et que cela pourrait troubler les bacheliers plus qu’autre chose. Toutefois, la possibilité de rencontrer leurs enseignants devrait subsister pour les élèves qui en expriment le besoin.
  • En ce sens, l’UNEL et le SEW/OGBL demandent que la présence obligatoire des élèves ne soit requise que pour les devoirs en classes obligatoires.
  • L’UNEL et le SEW/OGBL rappellent l’importance de recevoir un diplôme en temps voulu pour pouvoir s’inscrire dans un cycle d’études supérieures. Les remises de diplômes ne pouvant pas se dérouler comme prévu, nous demandons au ministère de communiquer les dates et heures de promulgation des résultats ainsi que les dates d’envoi des diplômes pour que les élèves aient une perspective dans leur parcours éducatif. L’UNEL et le SEW/OGBL encouragent vivement les établissements scolaires à organiser une cérémonie de fin d’année dès que les conditions sanitaires le permettront.
  • L’UNEL et le SEW/OGBL pensent que le fait de faire rentrer toutes les classes du secondaire en même temps le 11 mai 2020 n’est pas bénéfique. En plus du risque sanitaire, les directions seront obligées de prendre des mesures dans la précipitation. C’est pourquoi l’UNEL et le SEW/OGBL demandent à étaler la rentrée en plusieurs étapes :
  • 4 mai 2020 : Rentrée «facultative» des classes terminales dans l’ESC, dans l’ESG et dans la formation professionnelle.
  • 18 mai 2020 : Rentrée des classes des cycles moyens et supérieurs (4e – 2e)
  • 25 mai 2020 : Rentrée des classes du cycle inférieur (7e – 5e)

Par cette mesure, les élèves des classes terminales seront assurés de ne pas être perturbés lors de leur période de devoirs obligatoires, les directions de lycées ne seront pas submergées par l’arrivée massive, en une fois, d’un nombre élevé d’élèves et ces mêmes directions auront une semaine pour améliorer les mesures de sécurité et les imperfections éventuelles apparaissant dans la semaine du 18 mai avant d’accueillir les élèves les plus jeunes dans la semaine du 25 mai. De plus, les heures dispensées par les enseignant.e.s seront dans un premier temps moins importantes et le problème de la disponibilité des enseignant.e.s, liée à la garde de leurs enfants, sera réduit. Il est à noter que ni l’UNEL, ni le SEW/OGBL, ne souhaitent un «enseignement à la carte» pour les élèves autres que ceux des classes terminales. Par ailleurs, le MENJE doit absolument garantir que les enseignant.e.s ne soient pas rendus responsables pour tout problème sanitaire éventuel qui apparaîtra après la réouverture des lycées.

  • Dans la mesure du possible, un accueil devrait être organisé pour les enfants des enseignant.e.s au sein de l’établissement même où l’enseignant.e exerce, jusqu’à ce que les établissements d’accueil (p.ex. crèches, maisons relais) réouvrent.
  • L’UNEL et le SEW/OGBL demandent que tous les cours dispensés soient rendus accessibles pour tous les élèves de la classe et ce par tous les moyens disponibles et techniquement réalisables, tout en tenant compte des dispositions en vigueur relatives à la protection des données. Il faudra ainsi garantir que les élèves qui doivent rester chez eux puissent suivre du mieux possible les cours dispensés dans leur classe.
  • L’UNEL et le SEW/OGBL savent à quel point cette période de confinement crée des inégalités dans notre société et en particulier dans le système éducatif. C’est pourquoi, comme mentionné par Monsieur le ministre de l’Education nationale, Claude Meisch, dans sa conférence de presse du 3 avril, nous demandons que les élèves qui rencontrent des difficultés majeures aient la possibilité d’être accueillis, dans la mesure du possible, non pas une semaine sur deux, mais tous les jours de la semaine dans l’établissement, pour garantir ainsi un suivi et une égalité de chances. Cette décision doit être prise conjointement par le directeur d’établissement, le régent, l’élève et ses parents ainsi qu’une personne du CePAS. Cet encadrement pourrait se faire au sein de la classe même, si la place le permet, ou bien sous forme d’études surveillées.
  • L’UNEL et le SEW/OGBL demandent que les élèves devant continuer leur apprentissage ou stage en entreprise soient consciencieusement supervisés par leurs conseillers à l’apprentissage, pour être sûr que toutes les mesures barrières soient respectées. En cas de mesures barrières trop laxistes, l’élève doit avoir la possibilité d’alerter son conseiller d’apprentissage et des mesures plus strictes doivent être mises en place pour remédier à ce manque.
  • L’UNEL et le SEW/OGBL demandent qu’une explication plus détaillée et à portée des jeunes soit élaborée concernant les évaluations et la possibilité d’exclure une note de leurs moyennes.
  • L’UNEL et le SEW/OGBL demandent des directives claires pour les élèves concernant les dispenses qui pourront être octroyées à des élèves qui sont eux-mêmes «vulnérables» ou qui proviennent d’un ménage comportant une ou plusieurs personnes «vulnérables».
  • L’UNEL demande à être inclus dans les discussions sur les mesures prises concernant l’Education nationale. L’UNEL et le SEW/OGBL demandent que le Conseil supérieur de l’Education nationale soit enfin activé et prenne sa place de conseil du ministère comme prévu par la loi.

Communiqué commun de l’UNEL et du SEW/OGBL,
Luxembourg, le 24 avril 2020

« Retour à l’école, à condition que la santé de tous, des élèves autant que des enseignants, soit garantie! »

Depuis le 16 mars, les écoles et lycées ont été fermés et les élèves ont été encadrés par leurs enseignant(e)s au moyen de l’enseignement à distance. Les institutions scolaires fermées, et donc l’absence de rassemblements quotidiens de personnes, sont censées contribuer, à côté de toutes les autres mesures prises contre la pandémie, à freiner la propagation du coronavirus.

Lors d’une conférence vidéo avec les représentants syndicaux de l’APESS, de la FEDUSE/ Enseignement-CGFP, du SEW/OGBL et du SNE/CGFP, le ministre de l’Education nationale, Claude Meisch, a annoncé hier, 15 avril, comment la réouverture progressive des écoles et lycées se déroulera dans les semaines à venir. Le développement futur de la pandémie nous montrera, si ce plan de réouverture pourra être mis en œuvre comme le prévoient aujourd’hui les responsables politiques.

Les syndicats sont bien conscients que le gouvernement, ensemble avec leurs conseillers, a dû faire passer en revue de multiples scénarios possibles. Il fallait définir un plan pour une stratégie de sortie, combinée à un assouplissement des restrictions.

Nous osons espérer que le gouvernement s’est basé, dans son appréciation, sur l’avis des experts et qu’il prend par conséquent les bonnes décisions, en connaissance de cause et en tenant compte de tous les aspects sanitaires.

Nous tenons à souligner que la santé de la population doit, dans le contexte du déconfinement progressif proposé aujourd’hui, primer sur toute considération économique. Seul ce qui est considéré comme raisonnable par les experts de la santé doit être réalisé.

Les jeunes, bien que population à moindre risque, ne sont pas immunisés contre ce virus et restent des vecteurs potentiels de transmission. Il y a également des élèves appartenant aux groupes à risque, respectivement qui sont en contact avec de telles personnes dans leur famille ou leur environnement proche. Ces élèves ne doivent en aucun cas être exposés à un quelconque risque d’infection. Tous les groupes d’âge sont représentés dans le personnel enseignant et parmi celui-ci, il y en a aussi qui ont la santé fragile ou qui appartiennent au groupe des personnes vulnérables. Les syndicats se félicitent de la décision selon laquelle ces personnes n’ont pas à travailler en contact direct avec les étudiants.

Cependant, de nombreuses questions demeurent quant à la manière dont la stratégie de déconfinement doit être mise en œuvre dans la pratique.

Comment pouvons-nous garantir que tous les élèves et tous les enseignants sont correctement protégés? Pouvons-nous garantir que le « social distancing », de même que les mesures d’hygiène, soient garantis partout et tout le temps, aussi bien à l’école que dans les transports scolaires ?

Mettre tout cela en œuvre nous semble particulièrement difficile au niveau des jeunes enfants du cycle 1 de l’école fondamentale. Pour des raisons sanitaires, ces enfants ne devraient pas, selon nous, retourner à l’école et par conséquent, les conditions permettant aux parents de s’occuper de leurs enfants à la maison, devraient être prolongées.
De nombreuses questions se posent également sur la manière de mettre en œuvre la scolarisation en alternance. étant donné que l’enseignement secondaire redémarre avant l’enseignement fondamental, de nombreux enseignants du secondaire, qui ont eux-mêmes des enfants en bas âge, devront demander un congé pour raisons familiales et manqueront donc au lycée. Se pose alors la question de savoir comment gérer ces absences et garantir la bonne marche des services scolaires.

De même sera-t-il nécessaire de veiller au remplacement des enseignants eux-mêmes vulnérables. Quant à l’enseignement fondamental, il reste un grand nombre de détails à régler, telles les grilles d’horaires modifiées ou encore l’interaction future entre école et maison-relais.

Par ailleurs, dans les mois qui vont suivre, un suivi psychologique doit être assuré pour toutes les personnes à besoins.

Nous espérons que le ministre, comme il l’a fait jusqu’à présent, continuera le dialogue constant avec les syndicats sur la mise en œuvre des différentes mesures lors de cette phase de déconfinement progressif. Cette culture du dialogue sera au bénéfice de l’ensemble de la communauté scolaire.

En conclusion, pour les syndicats, il reste primordial que la santé de l’ensemble de la population, y compris les élèves et les enseignants, doit être la première des priorités du gouvernement. A ce sujet, aucun compromis ne sera accepté !

Luxembourg, le 16 avril 2020