La crise du Covid-19: Les écoles luxembourgeoises face à un défi commun !

La crise du coronavirus nous a tous pris au dépourvu et a profondément changé la vie des enfants, des parents et des enseignants.

Du jour au lendemain, cette crise sanitaire signifiait que les enseignants ne pouvaient plus enseigner devant leurs élèves. Dans un délai ultra-court, les enseignants et les élèves ont dû se rabattre sur de nouvelles méthodes de communication, d’enseignement et d’apprentissage. Une grande partie de la responsabilité et de l’encadrement du suivi scolaire a dû être déléguée aux parents. Ce sont surtout les enfants qui ont perdu leurs repères habituels et qui ont dû s’adapter à la nouvelle situation dans les plus brefs délais.

Ce n’est qu’ensemble et en étroite coopération entre toutes les parties concernées, que nous pourrons relever ce défi.

Parallèlement, nous sommes tous confrontés à l’isolement social et beaucoup d’entre nous sont en proie à des soucis sanitaires, financiers et même existentiels. Le cumul entre travail/ télétravail, garde des enfants – ET scolarisation de ces derniers – entraîne une charge supplémentaire pour de nombreuses familles.

Pour le SEW/OGBL et le SNE/CGFP, il y a une évidence: l’enseignement à distance ne peut nullement remplacer l’enseignement traditionnel à l’école. L’enseignement relève d’une interaction sociale entre enseignant et élèves, et cela dans un cadre scolaire. L’enseignement à domicile, intégré dans le quotidien familial, est difficilement réalisable, voire impossible, sans le bagage pédagogique suffisant et sans les effets nécessaires d’une dynamique de groupe. Ensemble, nous devons veiller à ce que cette crise n’amplifie pas d’éventuelles inégalités – indépendamment du milieu linguistique, familial, technique ou professionnel.

Étant donné que les écoles resteront fermées après les vacances de Pâques, il devient éventuellement nécessaire d’enseigner de nouveaux contenus aux élèves. Aller au-delà de simples exercices de répétition pourrait devenir un défi supplémentaire pour les élèves, les parents et les enseignants. Une stratégie nationale, élaborée en concertation avec les enseignants, pourrait aider ces derniers dans cette tâche. Quoi qu’il en soit, il faudra éviter de solliciter outre mesure les familles.

L’enseignement à domicile actuel est – et doit rester – un pis-aller. Pour le SNE/CGFP et le SEW/OGBL il est clair que, dans le contexte actuel, un certain nombre d’élèves ne pourront pas acquérir les mêmes compétences qu’en temps normal. Toutefois, les enseignants vous assurent, qu’après la crise, ils mettront tout en œuvre pour agir de manière différenciée afin de répondre au mieux aux besoins de chaque élève. En collaboration avec le Ministère de l’Éducation nationale, nous chercherons et trouverons des solutions pour compenser d’éventuels retards d’apprentissage.

Afin que les enseignants puissent se concentrer sur les contenus scolaires et soutenir les parents autant que possible dans l’apprentissage à domicile, il convient de créer des offres auxquelles les parents et les enfants pourront recourir en cas de soucis non-scolaires.

A l’heure actuelle de nombreuses familles nécessitent de l’aide et du soutien dans différents domaines, notamment dans le domaine psychologique. L’apprentissage scolaire n’est possible que si l’équilibre psychologique des enfants est garanti.

La suspension des cours n’est pas synonyme de vacances. Outre l’apprentissage pur et simple, nous devons garder à l’esprit toutes les autres composantes du confinement actuel des familles.

En ce sens, cette période n’équivaudrait pas à du temps perdu! Le SEW/OGBL et le SNE/CGFP lancent un appel aux parents et aux politiciens: Faites confiance aux enseignants qui, au lendemain de cette crise, seront maître de la situation et répondront au mieux aux besoins de chaque élève.

Communiqué par le SEW/OGBL et le SNE/CGFP, le 2 avril 2020. 

Promotion de l’enseignement à domicile

Suite à la suspension des activités des établissements scolaires et des structures d’accueil dans le cadre de l’épidémie de coronavirus, la FGIL a décidé de mettre à disposition, gratuitement, les manuels scolaires «Vakanzenheft» en ligne.

La FGIL s’associe au plan de continuité pédagogique mis en place par les enseignants du Grand-Duché dans le cadre de l’épidémie de COVID-19 et de la fermeture des établissements scolaires à dater du lundi 16 mars, en proposant un accès gratuit à tous leurs manuels «Vakanzenheft» en ligne, afin que les élèves puissent continuer à travailler de chez eux plus facilement pendant cette période.

Ainsi, 4 manuels, du cycle 2.1 au cycle 4, sont librement accessibles aux parents d’élèves depuis leurs domiciles à ces liens: www.sew.lu ou www.fgil.lu.

Communiqué par la FGIL et le syndicat Education et Sciences (SEW) de l’OGBL
le 20 mars 2020

Les écoles laissées en plan

Éviter d’éduquer les enfants dans un entourage anxiogène, dans lequel l’imprévu semble miner les repères des adultes requiert une préparation adéquate à divers scénarios.

A l’ère de la globalisation à outrance, l’apparition du virus COVID-19 au Grand-duché de Luxembourg était du moins prévisible, sinon à prévoir.

Si les moyens d’endiguer ce genre d’épidémie sont certes difficiles et contraignants, la confection et l’établissement de plans d’urgence préalables font parties des règles élémentaires de précaution et de prévoyance.

Centres de regroupements de diverses populations par définition, les écoles et lycées suivent avec une certaine anxiété depuis des semaines l’évolution de la propagation de ce nouveau virus. L’absence flagrante de procédures claires renvoie les élèves, enseignants, personnel et parents à de nombreuses incertitudes. La démesure médiatique de l’événement ne saurait être contrée uniquement par des appels au calme de la part des autorités: la communication d’un plan d’intervention d’urgence (PIU) aux acteurs-clés et des dispositions concrètes à suivre en cas de contagion sauront rassurer toute une population scolaire face au désarroi.

De par le pays, le constat est fait que certains parents ont choisi de garder leur enfant à domicile par mesure de précaution, cette disposition étant évidemment réservée aux foyers pouvant se le permettre.

Miroir de la société, un certain pourcentage des élèves ainsi que du personnel intervenant dans les écoles peuvent être considérés comme populations vulnérables ou même à risque et se posent à raison la question de l’obligation de protection de la part de l’Etat, respectivement et à fortiori, de leur employeur.

Le syndicat Education et Sciences (SEW) de l’OGBL et la FNCTTFEL-Landesverband en appellent au ministère de l’Education nationale pour qu’il communique, en étroite concertation avec le ministère de la Santé, un dispositif de prévention spécifique aux écoles et surtout un mode opératoire en cas de contagion au sein des établissements scolaires, et ce dans les plus brefs délais.

Communiqué par le syndicat Education et Sciences (SEW) de l’OGBL et la FNCTTFEL-Landesverband
le 4 mars 2020

Une collaboration renforcée entre l’OGBL et l’APCCA

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L’OGBL et l’Association du personnel des centres de compétences et de l’agence : éducatif et psychosocial (APCCA) viennent de signer un accord de collaboration visant à renforcer leur collaboration dans le cadre de la représentation des intérêts des fonctionnaires et employés de l’Etat travaillant dans les Centres de compétence en psychopédagogie spécialisée en faveur de l’inclusion scolaire.

L’APCCA est l’association reconnue en tant que représentation du personnel et défend les intérêts du corps professionnel faisant partie du sous-groupe de traitement «éducatif et psycho-social» des centres de compétences et de l’agence de transition à la vie active. L’association a pris cette désignation le 27 mars 2019 et elle succède à l’ancienne représentation du personnel de l’éducation différenciée (EEGED), à la suite de la réforme dans ce secteur et la création des centres de compétence.

Une étroite collaboration entre le syndicat Education et Sciences (SEW) de l’OGBL et l’EEGED existe déjà depuis 1998, année de création de cette dernière. L’accord qui vient d’être signé formalise et renforce cette coopération, et associe plus étroitement l’APCCA aux activités du SEW/OGBL. En même temps, les deux organisations collaboreront plus étroitement pour encore mieux défendre les intérêts matériels et moraux du personnel concerné.

Dans le cadre de la collaboration entre l’OGBL et l’APCCA, trois membres du comité de l’APPCA sont candidates sur les listes du SEW/OGBL pour les élections de la Chambre des Fonctionnaires et Employés publics, à savoir Alexandra Goedert dans la catégorie A1 (carrières supérieures) ainsi que Nadia Ruef et Susana Marques Pires dans la catégorie G (employés de l’Etat).

Communiqué par l’OGBL et l’APCCA
le 27 février 2020

Pas de compromis possible devant l’Office National de Conciliation

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Le 13 février, la première réunion devant l’Office National de Conciliation (ONC) a eu lieu dans le cadre du litige qui oppose l’International School of Luxembourg asbl (ISL) à l’OGBL et le LCGB.

Les discussions en commun et séparément en groupes employeurs et syndicats ont duré deux heures et demi, sans réel résultat.

Après que les représentants de l’employeur ont présenté leur dossier, les syndicats ont été plus qu’étonnés d’entendre que la dernière proposition patronale d’un nouveau barème pour le personnel enseignant ne soit plus sur table et que l’employeur revienne à sa première proposition, datant de mai 2018, d’introduire un barème séparé, comportant de meilleurs salaires de début de carrière au détriment de la carrière elle-même, qui augmenterait en nombre d’années pour arriver au même salaire de fin de carrière (évolution moyenne de 2,04% par année vis-à-vis de 3,02% du barème existant). Ce revirement a été d’autant plus étonnant pour les syndicats, sachant que la première proposition ne faisait pas partie du dossier soumis à l’ONC.

Stupéfiant a aussi été le fait que la partie employeur a considéré sa propre proposition, celle qui a été retirée, comme fausse et à priori non-acceptable pour les syndicats.

Nonobstant les arguments syndicaux qu’il y aurait d’autres sources pour garantir la viabilité de l’ISL à l’avenir – faire des économies sur les services déjà sous-traités depuis longtemps, sur les rémunérations des postes ne tombant pas sous le champ d’application de la convention collective (11% du budget des salaires revenant à 6,8% du personnel) et augmenter le minerval, qui est le plus bas de toutes les écoles internationales d’Europe de Nord, y compris celles bénéficiant également de subsides étatiques comme au Luxembourg – les représentants patronaux n’ont pas voulu reculer.

Les syndicats qui, pendant les négociations, avaient déjà fait d’énormes efforts en vue de trouver une solution avec l’employeur, en renonçant à leur revendication initiale d’augmenter les salaires de toutes les catégories de personnel de 2%, ont tenu à leur dernière proposition qui consiste à augmenter les salaires d’entrée, à allonger la carrière afin de réduire l’augmentation moyenne annuelle à 2,26% sans néanmoins léser ni les futurs ni les enseignants actuels. Cette revendication impliquerait une augmentation de 0,51% de la masse salariale, et est donc largement éloignée de la demande initiale.

L’OGBL, en tant que porte-parole des négociations, et le LCGB espèrent trouver une solution avec l’employeur le 27 février 2020, date retenue pour continuer les négociations, comme l’a proposé l’ONC.

Jusqu’à cette date, les salariés de l’ISL s’abstiendront d’organiser de nouveaux piquets de protestation – il y en a eu 11 ces dernières semaines – mais la grève du zèle continuera. Ceci signifie: pas de réunions de collaboration supplémentaires ou facultatives en dehors des heures de réunion régulières, pas de consultation avec les élèves avant ou après les heures de classe, le déjeuner ou la pause, aucun engagement parascolaire supplémentaire, coaching et autres tâches rémunérées, aucune communication par e-mail en dehors des heures de classe avec les élèves, les parents ou les collègues, pas de lettres de recommandation, aucun travail supplémentaire d’aucune sorte.

La procédure de conciliation sera clôturée soit par la signature de la nouvelle convention collective, soit par le constat de non-conciliation. Si un règlement n’est pas intervenu jusqu’au 4 juin 2020, les parties ou l’une d’elles pourront décréter la non-conciliation, qui ouvrira le droit de grève.

Communiqué par l’OGBL et le LCGB
le 14 février 2020


>> Collective litigation with the International School of Luxembourg : No compromise possible before the National Conciliation Office (PDF)

Des pratiques managériales aléatoires et autoritaires ne sont pas propices au développement de la recherche au Luxembourg

institut_max_planckLe site germanophone du portail web Buzzfeed.com a récemment publié un article sur la situation à l’institut Max Planck de droit procédural au Luxembourg (MPI. L’image peinte par cet article est sans appel : l’article parle d’une multiplication de cas de harcèlement moral, d’une gestion aléatoire, favorisée par un organigramme rigide et ultra-centralisé, ainsi que d’un turn-over massif.

L’existence de situations de harcèlement moral au sein du MPI a été confirmée l’an dernier dans le cadre d’un sondage réalisé auprès du personnel en mai-juin: alors qu’environ 2/3 des 90 collaborateurs du MPI ont répondu, 23 % des personnes interrogées ont indiqué avoir fait l’objet d’une situation de harcèlement moral ou de mobbing. 37 % auraient été témoins d’une situation de harcèlement moral ou de mobbing et 38 % estiment que ces situations ont une influence négative sur le climat de travail au MPI.

Ce climat a aussi des conséquences sur le turn-over au niveau du personnel, y compris le personnel non-scientifique (le seul bénéficiant de contrats à durée indéterminée en dehors de la direction, l’ensemble des chercheurs ayant des contrats à durée déterminée).

Si la direction affirme prendre au sérieux les résultats de l’enquête de 2019 et vouloir améliorer la situation, une véritable remise en question de ses pratiques managériales et la mise en place d’un organigramme plus efficace et adapté aux besoins des salariés se font attendre. De même, la direction n’a pas encore manifesté son intention de mettre fin à certaines pratiques clairement contraires au droit du travail luxembourgeois. En particulier, le refus de remettre en question la clause de confidentialité absolue contenue dans les contrats de travail, qui prévoit le licenciement immédiat en cas d’«indiscrétion» de toute sorte, alors que des clauses aussi imprécises que vastes ont clairement été invalidées par la jurisprudence luxembourgeoise (CSJ du 16 juin 1994, n° 14937 du rôle), n’est pas de nature à rétablir la confiance des salariés du MPI.

Comme le MPI est financé par l’Etat luxembourgeois (loi du 25 novembre 2014 portant financement du Max Planck Institute Luxemburg), le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche devrait agir en conséquence et intervenir auprès du MPI afin d’analyser la situation et mettre un terme aux dysfonctionnements constatés, qui peuvent nuire à l’image et l’attractivité de la recherche au Luxembourg.

En effet, en quelque sorte la situation au MPI peut être considérée comme la pointe de l’iceberg, devant le fait que des situations de harcèlement moral ou de mobbing se présentent encore bien trop fréquemment dans le secteur de l’enseignement supérieur et de la recherche publique au Luxembourg. Par conséquent, le département Enseignement supérieur et Recherche du SEW/OGBL fera de ce sujet une de ses priorités dans les semaines et mois à venir et développera une campagne à ce sujet.

Enfin, signalons que l’accord de coalition de 2018 prévoyait le dépôt d’un projet de loi sur la prévention du harcèlement moral «dans les meilleurs délais». Nous sommes toujours en attente de ce projet, qui, il faut l’espérer, renforcera le volet préventif, mais aussi les capacités d’intervention des délégations du personnel contre des situations avérées de mobbing et de harcèlement moral.

Communiqué par le syndicat Education et Sciences de l’OGBL
le 13 février 2020