L’OGBL s’est engagé avec succès pour les apprentis!

En automne dernier, l’OGBL s’était adressé dans un courrier officiel au ministère de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle pour signaler que quelques jeunes avaient des problèmes à trouver une place d’apprenti, à cause du passage de l’ancien au nouveau système (CATP-DAP). Finalement des communes et administrations publiques ont été chargées d’assurer la formation pratique des apprentis dans le cadre d’une «convention de formation».

Ces mêmes apprentis ont toutefois dû se rendre compte que les deux derniers mois de leur formation ne pouvaient pas être indemnisés suite à la suppression du poste budgétaire y relatif. Non seulement, ils ne savaient pas exactement à quel moment ils allaient percevoir leurs derniers salaires, mais en plus, ils subissaient des pertes financières à hauteur de 60% par rapport au montant qui avait été fixé par le règlement grand-ducal établissant des indemnités pour toutes les professions.

Suite à un récent courrier de la directrice adjointe à la formation professionnelle, l’OGBL se félicite que le budget nécessaire a été accordé pour indemniser les deux derniers mois de la formation des apprentis en 2013 et que les «conventions de formation» seront remplacées par des «contrats d’apprentissage réguliers», ce qui signifie que ces apprentis recevront également de manière rétroactive la différence de leur indemnité, soit les 40% manquants.

L’OGBL rappelle dans ce contexte que l’apprentissage est un des meilleurs moyens pour l’insertion des jeunes dans la vie active et une garantie pour l’avenir des entreprises, qui ont d’ailleurs la responsabilité d’offrir suffisamment de postes d’apprentissage, des revenus acceptables ainsi qu’une protection sociale.


Communiqué par l’OGBL
le 26 juin 2014

Le Français maintenu en classes de 12e et de 13e du technicien commercial – le SEW-OGBL a obtenu satisfaction sans être satisfait

Les propos du ministre Claude Meisch annonçant que les modules de Français seront maintenus dans les classes de 12e et de 13e du technicien commercial pourraient satisfaire le SEW, qui s’est très largement impliqué dans le débat sur la question, si cette annonce ne révélait pas un arrière-goût de trop peu.
Le ministre Meisch prétend qu’il s’agirait d’un simple malentendu qui aurait pu être évité « wann een éischter matenee geschwat hätt ». Or depuis le mois d’avril, les responsables du service de la formation professionnelle ont refusé tout contact avec le SEW et n’ont pas réagi à nos courriers. Depuis des lustres, les responsables de ce même service ne prennent pas en compte les critiques et propositions du SEW, alors que l’organisation chaotique et les résultats catastrophiques dans la formation professionnelle prouvent quotidiennement la justesse de nos analyses.
Il ne faut pas non plus oublier qu’avant la réforme, les techniciens commerciaux bénéficiaient d’un cours de quatre heures de Français pendant quatre années. La décision de « maintenir » un cours de Français pendant deux heures en classe de 12e et de 13e, en prélevant deux leçons hebdomadaires sur un module de communication professionnelle, n’est en fait qu’une solution trouvée à la va-vite. Il s’agit d’un compromis dans l’urgence pour parer au plus pressé face au vent de fronde généralisé contre les mauvaises décisions qui s’accumulent.
Depuis longtemps, il ne suffit plus d’agencer quelques vis (un e puer Schrauwen ze dréien), mais il faut réformer la réforme de la formation professionnelle de fond en comble. Dans cette perspective, le SEW tient à rappeler ses principales revendications au niveau de la formation du Technicien (DT) :

  • sortir la formation du Technicien du régime de la formation professionnelle et la réintégrer dans le régime technique de l’EST,
  • réintroduire des cours de mathématiques dans le cycle moyen du DT,
  • renforcer l’apprentissage de la langue française dans la formation du DT commercial,
  • abandonner le système des modules préparatoires pour pouvoir accéder aux études supérieures.

Le ministre Claude Meisch a la responsabilité de s’attaquer à ces problèmes et à tous les autres qui gangrènent la formation professionnelle. Le service de la formation professionnelle du MEN doit accepter une discussion sur le fond et il peut dans ce cas compter sur le soutien actif du SEW. Les élèves concernés méritent mieux que le sort qui leur est actuellement réservé et ils trouveront dans le SEW – comme par le passé – un ardent défenseur de leurs droits.

Communiqué par le SEW-OGBL
le 19 juin 2014

La politique de recherche et de développement doit faire partie intégrante du dialogue social!

Récemment, des experts de l’OCDE ont visité le Grand-Duché en vue d’étudier le paysage de la recherche, développement et de l’innovation au Luxembourg et d’évaluer les développements importants qu’a connu ce secteur depuis la dernière étude de l’OCDE y relative, datant de 2006. A l’époque, les experts de l’OCDE avaient souligné que les conditions cadres au Luxembourg étaient propices à l’innovation et qualifié la mise en place de l’Université comme «réussite remarquable», tout en soulevant en même temps des « faiblesses et déséquilibres structurels » ainsi qu’une «gouvernance déficiente» au niveau des organismes publics de recherche.

Si l’OGBL a critiqué et continue de critiquer l’approche utilitariste, basée prioritairement sur des critères de productivité et «d’excellence», de ce think tank intergouvernemental, il a toutefois jugé utile de participer aux entretiens prévus dans le cadre de cette étude. La délégation de l’OGBL, menée par Jean-Claude Bernardini, membre du Bureau exécutif, a également compris des délégués du personnel de l’Université du Luxembourg, du CRP Henri Tudor et du CEPS/INSTEAD, ceci dans l’optique de permettre aux experts de l’OCDE d’être également exposés à une vue «d’en bas», c’est-à-dire du personnel du secteur directement concerné par la politique de l’enseignement supérieur et de la recherche au plan national.

Les représentants de l’OGBL ont notamment insisté sur leurs inquiétudes par rapport au freinage de l’évolution budgétaire pour l’Université et les centres de recherche publics (CRP) annoncé par le gouvernement, qui risque d’entraver le développement du secteur, voire de mettre en question les progrès importants des dernières années. Un autre sujet a été l’attractivité de la carrière du chercheur au Luxembourg, notamment en termes de perspectives professionnelles dans un secteur qui a fortement recours aux contrats à durée déterminée, mais aussi de la participation des chercheurs à la valorisation des résultats de leur recherche (qui existe pour les chercheurs de l’Université, mais non pour ceux des CRP).

L’OGBL est aussi intervenu sur les conditions de travail toujours très divergentes dans le secteur, ainsi que sur les liens entre recherche fondamentale et recherche appliquée.

Dans ce contexte a également été traitée la question des liens entre la recherche et différents secteurs économiques au Luxembourg, notamment l’industrie et la place financière. L’OGBL a regretté que la valorisation des résultats de la recherche faite au Luxembourg ne mène pas toujours à des activités économiques au pays même et insisté en général sur une meilleure politique d’information par rapport aux activités de recherche menées au Luxembourg.

Suite à la question d’un expert de l’OCDE, si la politique de recherche et d’innovation était abordée dans le cadre du dialogue social, les représentants de l’OGBL ont observé qu’elle n’y figure à l’heure actuelle que marginalement et plutôt à titre d’informations. Pour l’OGBL, l’implication des partenaires sociaux sur ces sujets devrait en effet être élargie, d’une part en améliorant la participation du personnel dans les établissements publics de la recherche et de l’enseignement supérieur, d’autre part en intégrant la dimension de la recherche et du développement dans les différentes instances du dialogue social au plan national et sectoriel.

Communiqué par l’OGBL
le 5 mai 2014

Réduire les coûts de la bureaucratie et valoriser la fonction d’enseigner!

Lors d’une deuxième entrevue avec le ministre de la Fonction publique et le ministre de l’Education nationale, les représentants du SEW/OGBL ont présenté la position de leur syndicat à l’égard de la proposition des deux ministres, qui leur demandent de s’engager dans une discussion sur une augmentation de la tâche des enseignants en contrepartie du remplacement d’une évaluation individuelle par une évaluation collective.

  1. Les frais engendrés par les réformes technocratiques réalisées et ceux à venir dans le cadre de la réforme de la Fonction publique ne doivent en aucun cas être résorbés par une augmentation de la tâche des enseignants.
  2. La réforme de la Fonction publique engendre pour l’enseignement des problèmes très graves, tant au niveau de chaque enseignant (manque d’évaluation objective et donc risque de discrimination ; réduction salariale sur l’ensemble de la carrière normale), que pour l’enseignement dans son ensemble (introduction dans une carrière plane, d’une hiérarchie artificielle à travers des « postes à responsabilités particulières » portant gravement atteinte au travail en équipe).
  3. La réforme de la Fonction publique occasionne pour l’enseignement des coûts importants : introduction d’une évaluation tout aussi arbitraire qu’inutile ; stage superflu pour les enseignants du fondamental, étant donné que leur formation en sciences de l’éducation prévoit une alternance entre formation théorique et stages pratiques; création d’une multitude d’instruments bureaucratiques et de postes à l’écart de la fonction d’enseigner proprement dite, qui enflent encore l’hyperstructure administrative créée lors de l’ère Delvaux.
  4. Tant les enseignants du postprimaire que ceux du fondamental ont déjà accepté une augmentation de leur tâche en 2007 et en 2009 respectivement. Toute nouvelle augmentation de la tâche ne pourrait aboutir qu’à une perte de la qualité de l’enseignement, car des enseignants énervés et épuisés ne sauraient remplir leur mission correctement auprès des élèves.

Par conséquent, les représentants du SEW ont signifié aux deux ministres

  • qu’il convient en premier lieu de réduire les coûts en relation avec l’inflation de postes créés à l’écart de la fonction d’enseigner proprement dite et de mécanismes bureaucratiques inutiles, mis en place au cours des dernières années ;
  • que les éléments de hiérarchisation de la carrière plane des enseignants au moyen de « postes à responsabilités particulières » renforçant encore cette tendance doivent être bannis, puisqu’ils accordent des avantages à quelques-uns au détriment de la grande masse des enseignants qui assument leur responsabilité face aux élèves;
  • que l’évaluation des enseignants, qu’elle soit individuelle ou collective, et dont les ministres eux-mêmes n’ont pu citer à ce jour des critères objectifs, doit être abandonnée en raison de son coût et du risque d’arbitraire qu’elle implique.

Les représentants du SEW sont prêts à discuter de la meilleure façon d’organiser les écoles afin d’éviter des coûts prohibitifs. Ils s’attendent à obtenir les informations nécessaires pour mener à bien cette discussion et ils espèrent que leurs propositions constructives seront prises en compte dans un réel esprit de dialogue.

Ils refusent par contre toute augmentation de la tâche d’enseignement pour neutraliser les coûts générés par un accroissement des contrôles et de la bureaucratie. S’en prendre unilatéralement aux carrières enseignantes dans la Fonction publique ne manquerait pas d’avoir les conséquences les plus graves pour la paix sociale dans l’enseignement ! Une telle politique hypothéquerait durablement les relations de collaboration entre les enseignants et le MEN. Les représentants du SEW estiment que le gouvernement présent doit faire preuve de courage politique et rompre avec les erreurs du gouvernement précédent en renonçant aux volets inapplicables et inutiles du projet de réforme de la Fonction publique.

Dans ce sens ils invitent les deux ministres à soutenir celles et ceux auxquels incombe la responsabilité majeure d’assurer quotidiennement les leçons d’enseignement dans les salles de classe et à coopérer avec eux en vue de dynamiser l’école publique.

Ils appellent tous les syndicats d’enseignants à se rassembler pour exercer une pression commune dans cette direction.


Luxembourg, le 23 avril 2014
Communiqué par le SEW/OGBL

Le SEW/OGBL soutient la grève des étudiants contre la dévalorisation des bourses d’études!

Le SEW/OGBL se montre solidaire avec les organisations estudiantines et soutient leur mouvement de grève du 25 avril prochain contre le projet de loi 6670 concernant l’aide financière de l’Etat pour études supérieures.

Le SEW/OGBL n’accepte pas la politique d’austérité du gouvernement luxembourgeois au détriment des études des jeunes. L’investissement dans l’éducation est un investissement dans l’avenir du pays. Ce serait donc une grave erreur que de réduire de manière substantielle l’investissement de l’État en faveur des étudiants de l’enseignement supérieur, ceci d’autant plus que l’accroissement du nombre de diplômés de l’enseignement supérieur est considéré comme un des objectifs de ce gouvernement.

Le SEW/OGBL estime que le montant de la bourse de base est largement insuffisant. Il rappelle que le précédent gouvernement avait décidé de ne plus verser ni allocations familiales, ni boni pour enfants aux parents pendant les études supérieures de leurs enfants, avec l’objectif affiché de redistribuer ces sommes sous forme de bourses aux étudiants et de garantir ainsi une autonomie financière à ces derniers. Aujourd’hui, avec la nouvelle réforme, le montant de base se situe largement au-dessous du montant des allocations familiales d’avant 2010. Quid donc de l’autonomie de l’étudiant, quid d’une redistribution honnête et équitable des allocations familiales retirées précédemment aux parents?

Le SEW/OGBL soutient les revendications des organisations estudiantines et exige

  • une bourse de base équivalente à la somme des allocations familiales et des boni pour enfants d’avant 2010;
  • une bourse de mobilité accordée à tout étudiant, résident ou non résident, qui doit financer la location d’un logement, que ce soit à l’étranger ou dans son pays de résidence;
  • une bourse sociale prenant en compte le nombre des enfants à charge.

Cette réforme vise à assainir le budget de l’Etat plutôt que l’encadrement et la réussite des étudiants. Cette réforme ne garantit plus le droit aux études à tous. Cette réforme doit être renégociée avec les organisations estudiantines et les autres acteurs concernés.

Luxembourg, le 23 avril 2014
Communiqué par le SEW/OGBL

Garantir la qualité de l’enseignement sans dégrader une nouvelle fois les conditions de travail des enseignants

Les syndicats des enseignants ont pris connaissance de la volonté du Ministre de l’Education nationale de renégocier les mesures prévues pour l’évaluation des enseignants avec comme but la réduction des coûts dans l’Education nationale. Le Gouvernement a sans doute compris qu’une évaluation des enseignants en dehors de critères objectifs engendrerait des coûts considérables sans pour autant avoir d’impact positif sur la
qualité de l’enseignement. Au contraire une telle évaluation arbitraire – peu importe qu’elle soit individuelle ou collective – aura des répercussions néfastes sur la motivation des enseignants et la collaboration au sein des équipes pédagogiques.

L’introduction d’une hiérarchie artificielle à travers des postes à responsabilité particulière causerait plus de dégâts encore dans une carrière plane où chacun doit porter sa part de responsabilité pour garantir des conditions d’apprentissage adéquates pour tous les jeunes. Il faut rappeler que, dans l’enseignement, la plus grande responsabilité incombe aux enseignants qui assurent quotidiennement les leçons d’enseignement dans les salles de classe. La bureaucratie ne contribue pas à améliorer la qualité de l’école publique, mais au contraire a tendance à gaspiller l’énergie des enseignants et à occasionner des coûts supplémentaires.

L’introduction de nombreux instruments bureaucratiques dans l’organisation des écoles (agence qualité ; plan de développement scolaire dans l’ES et l’EST ; plan de réussite scolaire, plan d’encadrement périscolaire, instituteurs ressources et autres mesures dans l’enseignement fondamental) a généré au cours des dernières années une augmentation considérable des coûts et des travaux administratifs supplémentaires pour les enseignants, sans lien avec la qualité de l’enseignement.

Le SEW/OGBL et l’APESS exigent l’abolition de ces tâches administratives superflues et un renforcement des moyens et ressources pour assurer les tâches d’enseignement.

Dans le contexte d’une réduction budgétaire dans le secteur de l’enseignement, une augmentation des effectifs de classe et une augmentation de la tâche des enseignants ont été évoquées. De telles mesures seraient cependant néfastes pour la qualité de l’enseignement, et le Ministre de l’Education nationale en est partiellement conscient.

L’augmentation des effectifs de classe aurait comme corollaire une moindre disponibilité de l’enseignant, ce qui irait à l’encontre des jeunes, qui ont de plus en plus besoin d’enseignants disponibles pour les aider dans leur apprentissage.

Quant à l’augmentation de la tâche, elle se ferait au détriment du temps de préparation des cours et des corrections des productions des élèves, qui sont néanmoins indispensables à un enseignement de qualité. Or, tant les enseignants du postprimaire que ceux du fondamental ont déjà accepté des augmentations de leur tâche en 2007 et en 2009 respectivement.

Ils constatent que leur métier devient de plus en plus difficile, que les cas de burn-out augmentent avec l’âge et que le recrutement de nouveaux enseignants est déjà difficile en ce moment.

Au final, nos deux syndicats sont prêts à discuter avec le Ministre de l’Education nationale sur la meilleure façon d’organiser les écoles. Lors de ces discussions, les mesures prévues par le projet de réforme de la Fonction publique doivent être analysées sur leur efficacité.

Par contre le SEW/OGBL et l’APESS s’opposent formellement tant à une augmentation de la tâche des enseignants qu’à une augmentation des effectifs des classes. Ils invitent les autres syndicats à se rallier à leur position commune et à coopérer avec eux au sein d’une intersyndicale visant à défendre l’école publique et ses objectifs d’ordre pédagogique et culturel, face aux considérations économiques à court terme.

Luxembourg, le 4 avril 2014
Communiqué par le SEW/OGBL et l’APESS