Le personnel socio-éducatif réclame une place dans les conseils d’administration

Le syndicat Santé, Services sociaux et éducatifs de l’OGBL souhaite attirer l’attention sur l’importance vitale des salariés du secteur social au Luxembourg. En effet, ce secteur, qui est porté par des milliers de professionnels socio-éducatifs, joue un rôle essentiel dans la société en fournissant un soutien et un accompagnement précieux à ceux qui en ont le plus besoin.

Il est donc grand temps de reconnaître et de valoriser pleinement les salariés du secteur socio-éducatif pour leur contribution indispensable à la cohésion sociale et au bien-être de tous. Il est grand temps de donner une voix aux salariés dans le cadre de l’élaboration stratégique au sein des établissements, qui est de la responsabilité des conseils d’administration.

L’OGBL souligne que le secteur fait face à une demande croissante, qui fait que les salariés sont confrontés à une pression constante pour répondre aux besoins toujours plus complexes de la population et ce, dans un secteur marqué par un manque cruel en personnel qualifié. Seuls des conditions de travail adéquates et un dialogue social privilégié avec une réelle participation des salariés du terrain peuvent aujourd’hui garantir une certaine attractivité à ce secteur qui se trouve actuellement fortement sollicité.

Dans cette optique, une participation directe dans les conseils d’administrations permettrait aux représentants du personnel de faire pleinement usage de leur droit de codécision dans les entreprises et de faire progresser le secteur dans le respect de ses salariés.

Par ailleurs, l’évolution du secteur a contraint les établissements à se développer à grande vitesse, en faisant émerger des structures d’entreprises imposantes. Ces associations (principalement des asbl, des fondations, etc.) emploient aujourd’hui régulièrement plus de 1000 salariés et gèrent des masses salariales avoisinant quelques dizaines de millions d’euros.

Il n’est donc plus tenable que seules les entreprises établies sous forme de société anonyme (S.A.) doivent prévoir des représentations salariales au sein de leurs conseils d’administration, comme le prévoit l’article 426-1 du Code du travail.

Le syndicat Santé, Services sociaux et éducatifs de l’OGBL revendique par conséquent qu’une place dans les conseils d’administration soit attribuée immédiatement au personnel, qui élira son représentant ensuite démocratiquement. À long terme, l’article 426-1 du Code du travail doit être adapté et élargi au secteur social.

Sur pression de l’OGBL, certains établissements du secteur sont devenus des pionniers en la matière avec des résultats plus que positifs. Les premières expériences démontrent clairement qu’une représentation du personnel au sein des conseils d’administration est un garant de la paix social.

De par leur engagement, leur temps de travail, ainsi que leur contribution à l’évolution des entreprises, les salariés sont, à côté des membres des associations et du contribuable, les premiers actionnaires dans le secteur. C’est pourquoi un réel dialogue social avec une participation active du salariat mérite d’être mené au niveau des conseils d’administration.

Communiqué par le syndicat Santé, Services sociaux et éducatifs de l’OGBL
le 21 juin 2023

Premier accord d’entreprise couvrant les infirmiers de Goodyear

L’OGBL, seul syndicat représentant les sept infirmiers travaillant chez Goodyear, a récemment signé avec les responsables d’APM, l’association qui emploie ces infirmiers, le premier accord d’entreprise venant couvrir ces professionnels de santé.

L’accord vaut pour une durée de trois ans. Il prend effet rétroactivement au 1er janvier 2022 et s’appliquera jusqu’au 31 décembre 2024.

L’accord comprend des avancées importantes, dont :

  • des revalorisations individuelles de salaires avec effet rétroactif au 1er janvier 2023, pouvant aller jusqu’à +12% du salaire brut
  • des augmentations salariales linéaires : +2% au 1er juillet 2022 (effet rétroactif), +1,5% au 1er juillet 2023 et +1,5% au 1er juillet 2024
  • une augmentation de salaire de 50 euros brut à partir du 1er janvier 2024
  • des augmentations salariales en 2023 et en 2024 (2 x 0,5%) en fonction de l’évaluation
  • une majoration de 50% pour le travail du samedi
  • une augmentation de la majoration pour le travail de nuit, qui passe ainsi de 20% à 25% à partir au 1er mai 2023 (effet rétroactif)
  • une augmentation de la majoration pour les heures supplémentaires, qui passe de 40% à 50%
  • l’introduction d’un pécule de vacances à hauteur de 67,26 euros (indexé) par année de service
  • l’introduction d’une prime de départ à la retraite à hauteur de 1 115,52 euros
  • une augmentation du nombre de jours de congé annuel qui passe de 30 à 33 jours.

Communiqué par le syndicat Santé, Services sociaux et éducatifs de l’OGBL
le 5 juin 2023

Le diagnostic est juste, mais le remède est défaillant

Le syndicat Santé, Services sociaux et éducatifs de l’OGBL tient à réagir aux propos tenus récemment dans la presse par les représentants de la COPAS en y apportant des précisions importantes.

Si l’OGBL partage entièrement le constat de la COPAS selon lequel les effectifs dans le secteur des soins sont actuellement largement insuffisants pour répondre aux besoins croissants de la population et aux exigences du secteur, les solutions proposées par la fédération patronale présentent néanmoins d’importantes failles.

Premièrement, il est important de souligner que la création d’une nouvelle profession de santé se situant entre celle de l’aide-soignant et celle de l’infirmier, introduirait inévitablement plusieurs classes de soignants au Luxembourg, alors qu’il est grand temps de revaloriser les professions déjà existantes.

Avec la nouvelle formation de niveau Bachelor pour les infirmiers, il est désormais crucial d’offrir parallèlement des perspectives de carrières attrayantes aux aides-soignants.

Afin d’attirer et de retenir les meilleurs talents dans la profession d’aide-soignant, l’OGBL insiste sur le fait qu’il est primordial d’en revaloriser la formation, en élevant celle-ci précisément au niveau d’un diplôme de technicien, au lieu de créer une profession supplémentaire qui correspondrait à ce niveau.

Ainsi, le travail en binôme de l’aide-soignant et de l’infirmier, qui est garant d’une grande qualité, pourrait non seulement continuer à exister dans le secteur des soins, mais l’aide-soignant se verrait également attribuer un nouveau rôle en milieu hospitalier. Ainsi, la profession d’aide-soignant dans son ensemble, qui est tout à fait vitale pour le système de soins au Luxembourg, serait rendue plus attractive pour beaucoup de jeunes à la recherche d’un métier.

Ensuite, concernant les conditions salariales des professionnels de santé, le syndicat Santé, Services sociaux et éducatifs de l’OGBL se dit tout aussi préoccupé que la COPAS quant aux écarts de salaires existants dans le secteur et salue le fait que la COPAS ait repris la revendication syndicale de l’OGBL visant à mettre en place une seule convention collective de travail dans le secteur.

Or, l’OGBL tient à préciser qu’une harmonisation des conditions de travail ne peut s’avérer neutre d’un point de vue financier, comme le suggère pourtant le président de la COPAS. Il n’existe en effet qu’une seule solution pour remédier aux différences salariales dans le secteur et elle consiste en une augmentation nette des salaires actuellement inférieurs.

Lorsque la COPAS suggère que la revalorisation de l’une des conventions collectives pourrait se faire par le biais d’un financement provenant de l’enveloppe budgétaire dédiée à l’autre convention collective, cela signifie que la fédération patronale souhaite soit baisser, soit freiner dans leurs évolutions les salaires pourtant bien mérités des professionnels du secteur hospitalier. Une approche que l’OGBL empêchera évidemment de toutes ses forces.

Communiqué par syndicat Santé, Services sociaux et éducatifs de l’OGBL,
le 28 avril 2023

Première convention collective de travail au Laboratoire national de santé (LNS)

Il s’agit d’un moment historique pour les 250 salariés du Laboratoire national de santé (LNS) ayant un statut de droit privé. La Direction du LNS et le seul syndicat représenté au sein du laboratoire, l’OGBL, ont en effet signé le 21 avril 2023 la première convention collective de travail de l’histoire de l’établissement. Celle-ci entre en vigueur de façon rétroactive au 1er janvier 2023 et est conclue pour une durée de 3 ans, c’est-à-dire jusqu’au 31 décembre 2025.

L’ouverture des discussions visant l’introduction d’une convention collective de travail au LNS remonte à 2020 — date de la demande officielle introduite par l’OGBL à cet effet. Les discussions ont malheureusement pris du retard en raison de la pandémie de Covid-19. Les partenaires de négociation ont néanmoins toujours eu à cœur d’améliorer de façon substantielle les conditions salariales et de travail du personnel par le biais d’une convention collective de travail.

La crise sanitaire a clairement démontré l’importance de la coordination et de la collaboration entre tous les acteurs du système de santé. En tant qu’élément essentiel du système de santé luxembourgeois, le personnel du LNS a toujours fait preuve d’un engagement exemplaire qui est allé bien au-delà de la seule gestion.

C’est donc dans ce contexte qu’a été conclue la première convention collective de travail au LNS, qui apporte des avancées notables au bénéfice des salariés.

Ainsi, les salaires sont non seulement augmentés en moyenne de 4,5%, mais la valeur du point indiciaire se trouve désormais alignée sur celle de la fonction publique et de la convention collective de travail de la Fédération des hôpitaux (CCT FHL). Les salariés concernés bénéficient également d’une allocation de fin d’année équivalent à un 13e mois. Par ailleurs, la convention collective prévoit aussi un pécule de vacances de 512 euros bruts par an ainsi qu’une prime unique de 500 euros bruts à la signature de la convention collective de travail.

Il est également important de souligner que les indemnités de permanence sont augmentées et que des chèques-repas sont introduits pour tous les salariés.

La convention collective prévoit en outre une augmentation du nombre de jours de congé annuel, qui passe ainsi de 28 à 32 jours, à quoi s’ajoutent deux jours supplémentaires pour les salariés âgés d’au moins 50 ans et encore deux jours supplémentaires à partir de 55 ans. Un congé social de 40 heures par an ainsi que l’introduction de la préretraite progressive font également partie de l’accord.

Enfin, l’OGBL et la Direction du LNS ont également retenu dans l’accord le principe d’une évolution financière équivalente à celle du secteur public, à l’image de ce qui prévaut pour les deux grandes conventions collectives du secteur (SAS et FHL).

Les deux parties signataires voient dans cet accord une avancée majeure en vue d’une meilleure reconnaissance du personnel du LNS et de son rôle dans le système de santé luxembourgeois. Il s’agit désormais plus que jamais de renforcer notre système de santé par des conditions de travail uniformes et de le préparer au mieux aux défis futurs.

La Direction du LNS et l’OGBL tiennent à remercier tous les salariés pour leur engagement sans relâche au cours des dernières années.

Communiqué par l’OGBL et la Direction du Laboratoire national de santé,
le 24 avril 2023

L’OGBL et l’ALMEVS signent un accord de coopération

L’OGBL et l’Association Luxembourgeoise des Médecins en Voie de Spécialisation (ALMEVS) ont signé le 16 mars 2023 un accord prévoyant à l’avenir une collaboration plus étroite. L’objectif est de revaloriser le statut des médecins luxembourgeois en formation.

Depuis près de trois ans, la situation tendue dans le secteur met en évidence l’importance d’un système de santé fonctionnant sans faille. Le fait que les médecins luxembourgeois en formation constituent l’un des piliers de ce système, est trop souvent oublié et leur engagement n’a été que très peu reconnu par le passé. Pour pouvoir continuer à garantir des soins de santé de haute qualité, cette situation doit changer au plus vite.

Nous rappelons qu’au Luxembourg, comme dans la plupart des pays européens, le manque de personnel qualifié dans le secteur de la santé ne cesse d’augmenter. Il est indispensable de convaincre les jeunes médecins à s’installer au Luxembourg, entre autres par de bonnes conditions de travail, afin d’assurer qu’ils reviennent au Grand-Duché après leurs études.

Dans ce contexte, les deux organisations ne demandent pas seulement une rémunération adéquate, mais aussi des conditions de travail permettant de garantir une formation continue au plus haut niveau.

Pour atteindre cet objectif, les nouvelles organisations partenaires inviteront prochainement ensemble les différents acteurs de la santé du Luxembourg à des discussions ouvertes.

Communiqué par l’ALMEVS et le Syndicat Santé, Services sociaux et éducatifs de l’OGBL,
le 20 mars 2023                                                       

Succès pour les salariés classés actuellement dans la carrière C1 de la convention collective SAS !

Après que le syndicat Santé, Services sociaux et éducatifs de l’OGBL ait attiré l’attention sur la politique d’embauche injuste à laquelle le personnel de soutien dans le secteur de l’accueil des enfants est confronté, un accord a pu être trouvé le 9 février avec les fédérations patronales signataires de la convention collective SAS.

Pour rappel, déjà en octobre 2022, l’OGBL avait dénoncé cette pratique consistant à classer du personnel d’encadrement, en contact direct avec les bénéficiaires, dans la carrière la plus basse de la convention collective SAS, à savoir la carrière C1. Et ce, sans qu’il n’y ait eu d’accord sur ce point entre partenaires sociaux.

Après plusieurs actions syndicales menées au cours des derniers mois, le dialogue social entre l’OGBL et la FEDAS a finalement pu être repris. Plusieurs réunions ont eu lieu au cours desquelles l’OGBL a pu défendre avec succès les intérêts des salariés concernés. Enfin, la commission paritaire SAS a réussi à s’accorder, le 9 février, sur l’interprétation correcte à donner quant à l’application de la convention collective de travail SAS concernant ce point.

Il en ressort que désormais les salariés ne disposant pas de qualification socio-éducative, engagés pour des tâches d’encadrement ou de soutien à l’encadrement socio-éducatif, seront reclassés dans la carrière C2. Au cours des trois premières années, ces derniers toucheront un salaire de base et évolueront ensuite normalement dans cette carrière.

Pour les salariés sans diplôme scolaire, une période de transition est prévue, principalement pour leur permettre de suivre la formation obligatoire de 118 heures intitulée «Bases de l’éducation et de l’accompagnement», à l’issue de laquelle ils pourront passer dans la carrière C2.

Communiqué par le syndicat Santé, Services sociaux et éducatifs de l’OGBL
le 9 février 2023