Plan social signé chez East-West United Bank S.A.

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© GilPe, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons

L’OGBL, le LCGB et l’ALEBA ont été invités à négocier un plan social qui touchera 32 à 44 salariés sur les 80 salariés de la East-West United Bank S.A. (EWUB), basée à Luxembourg depuis plus de 45 ans.

La Banque fait face à des défis sans précédent en raison du contexte géopolitique lié à la guerre en Ukraine. Les activités commerciales de la Banque se concentrent de manière significative sur les clients russophones fournissant des services de gestion de patrimoine et des transactions. Afin d’assurer une existence durable et de protéger l’emploi dans la mesure du possible, EWUB doit adapter sa structure, y compris ses effectifs, à la baisse d’activité et de revenus et doit diminuer des effectifs par des licenciements collectifs.

Dans ce contexte incertain pour la banque, les négociations entre les syndicats et l’employeur ont été tendues, mais finalement un accord a été trouvé le 25 octobre 2022.

Les syndicats, ayant pour priorité la défense et la protection des intérêts des salariés concernés, ont réussi à obtenir des mesures d’accompagnement social et des indemnisations extralégales en faveur des salariés concernés.

Communiqué par les syndicats le 9 novembre 2022.

Ceux qui, dans le secteur financier, crient à la réforme de l’index en temps de crise crient pour les actionnaires, pas pour les salariés

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Le secteur bancaire et financier luxembourgeois sort comme l’un des plus grands gagnants de la crise, si ce n’est le plus grand au Luxembourg. Tout au long de la crise sanitaire et jusqu’à présent, également en temps de guerre et pendant la crise énergétique, les salariés ont produit des millions de bénéfices. Et le secteur ne s’en cache pas. Non, bien au contraire: des millions de bénéfices ont été versés aux actionnaires en 2022!

Mais les salariés du secteur financier n’ont reçu ni dividendes ni augmentations en relation avec les millions de bénéfices réalisés. Leur seule source de revenus est généralement leur salaire, qui a fondu comme neige au soleil face à l’inflation des prix. Les salariés, jusqu’à la classe moyenne supérieure, ne savent plus comment payer leurs factures quotidiennes, sans parler de faire appel à un artisan de la région ou soutenir le boucher du village en faisant leurs courses hebdomadaires.

La crise énergétique ne devait pas se transformer en crise économique ou en crise sociale.
Il fallait y mettre un terme. Pour cette raison déjà, le maintien du mécanisme normal de l’indexation par l’accord tripartite a constitué une mesure essentielle dans la lutte contre la crise. Les trois syndicats représentatifs au niveau national ont reconnu la gravité de la situation et se sont engagés dans les négociations de manière unie afin d’agir dans l’intérêt de tous les salariés du marché du travail luxembourgeois dans cette crise du pouvoir d’achat et de se mobiliser pour le paiement de la prochaine tranche indiciaire, ainsi que pour son maintien et d’autres mesures encore.

Lorsqu’il est devenu clair, lors des négociations, que le mécanisme de l’index serait maintenu dans sa forme actuelle, de plus en plus de voix se sont élevées dans le secteur financier pour plafonner l’index, et ce sous couvert de justice sociale pour les salariés.

Il est surprenant que les associations patronales du secteur financier appellent à la justice sociale en matière de salaires. Mais en y regardant de plus près, on comprend pourquoi: en criant au plafonnement de l’index, le secteur financier ne cherche certainement pas à obtenir de la justice salariale pour ses employés, mais plutôt à plafonner l’index automatique des salaires à un minimum ou à le clouer au salaire minimum.

L’une des principales raisons qui attirent les investisseurs étrangers sur la place financière luxembourgeoise est la paix sociale garantie par l’adaptation automatique de l’index.
Le secteur financier, dont l’existence et le maintien n’ont jamais été aussi «pilotés de l’extérieur» par les investissements étrangers, devrait justement connaître et apprécier l’énorme importance et la signification de l’indexation automatique des salaires en tant que garant de la paix sociale.

Dans les pays voisins, l’inflation des prix n’est pas négociée au niveau national, mais au niveau de l’entreprise ou du secteur. Là-bas aussi, des augmentations massives ont eu lieu en 2022. Serait-ce un modèle d’avenir pour un pays de la taille du Luxembourg? A l’avenir, les augmentations des prix de l’énergie devraient-elles être répercutées sur les différentes entreprises et exploitations, négociées et imposées dans le cadre de conflits sociaux et de grèves des salariés? On peut fortement douter que cela favoriserait le développement futur de la place financière luxembourgeoise.

L’index n’est pas un instrument de justice sociale. Les conventions collectives, les barèmes fiscaux et les grilles salariales le sont, pas l’index.
L’index n’est pas un instrument de justice sociale. C’est un instrument purement mathématique qui adapte automatiquement la perte de l’inflation des prix aux salaires. Ainsi, les salaires restent proportionnels à l’inflation des prix.

L’indice est calculé en brut et est imposable. L’équilibre fiscal et les prélèvements d’un niveau d’indexation à l’État sont ainsi également supportés dans la même mesure tant par l’individu que par l’employeur. La part nette d’un échelon indiciaire qui reste à l’individu est donc réglée par le barème de l’impôt sur les salaires. Il ne fait aucun doute qu’il existe ici des injustices salariales et c’est pourquoi les syndicats représentatifs au niveau national demandent que les barèmes d’imposition dans leur ensemble soient revus par les politiques dans le sens d’une plus grande justice sociale.

Ceux qui, dans le secteur financier, plaident pour une réforme de l’index en temps de crise se trompent de combat, car ils privilégient les actionnaires, non les travailleurs!
Le plafonnement ou toute autre manipulation de l’index n’est pas la bonne approche en temps de crise. Le présenter comme une solution aux problèmes est purement populiste et ne correspond pas à la réalité. Car l’objectif du plafonnement n’est pas la justice salariale ou sociale, mais entraîne exclusivement une baisse des salaires normaux et du pouvoir d’achat.

De plus, où placerait-on un tel plafonnement ? Indépendamment de cela, il diviserait davantage la société et menacerait la paix sociale.

On prétend souvent qu’un plafond profiterait aux bas salaires. Mais cette hypothèse est malheureusement fausse. Le montant que les employeurs économiseraient en plafonnant l’index ne serait pas répercuté sur les bas salaires, mais augmenterait les bénéfices des entreprises et des actionnaires, de sorte qu’il n’y aurait qu’un seul perdant: les travailleurs.

Pour les deux syndicats représentatifs au niveau national OGBL et LCGB, il était clair qu’il fallait s’en tenir au mécanisme de l’index. Ainsi, après plus de 30 heures de négociations souvent difficiles, la tripartite a finalement pu se mettre d’accord, le 20 septembre 2022, sur un paquet de mesures visant principalement à freiner l’inflation et à soutenir les ménages dans un contexte de crise énergétique et de crise du pouvoir d’achat.

Communiqué par l’OGBL Secteur Financier et le LCGB-SESF, le 12 octobre 2022

Quel sort pour les salariés de Fortuna Banque après l’annonce de cessation des activités?

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Le syndicat Secteur financier de l’OGBL a pris connaissance, par voie de presse, que Fortuna Banque S.C. a décidé de mettre progressivement un terme à ses activités bancaires tout en signant un accord exclusif avec Spuerkeess pour un transfert de clientèle par le biais d’un «processus simplifié et rapide». Les deux institutions prévoient de communiquer les modalités pour devenir client auprès de la BCEE à chaque client actuel de Fortuna Banque.

Si le modus operandi du transfert de Fortuna vers Spuerkeess est décrit sommairement dans la presse, les informations actuellement disponibles — que ce soit le communiqué de presse ou l’interview donnée par le CEO — ne font aucune mention quant à l’avenir des salariés de Fortuna Banque. Si le chemin des clients est tracé en direction de la Spuerkeess, qu’en est-il des salariés qui pendant de longues années ont œuvré pour le bien de Fortuna?

Confronté à la fermeture d’une institution bancaire et en l’absence d’indication sur le sort des salariés, l’OGBL Secteur Financier a transmis une lettre à la direction de Fortuna Banque afin d’obtenir des éclaircissements sur les éventuelles mesures prévues pour le personnel en question. L’OGBL se tient à la disposition des salariés au cas où des négociations devraient être menées en vue de préserver les droits des salariés confrontés à cette cessation d’activités.

Communiqué par le syndicat Secteur financier de l’OGBL
le 11 août 2022

Renouvellement de la convention collective à la CMCM

Les syndicats OGBL et LCGB se sont mis d’accord avec les responsables de la “Caisse Médico-Complémentaire Mutualiste” (CMCM) sur le renouvellement de la convention collective. La nouvelle convention a été signée le 24 juin 2022 dans le bâtiment de la caisse mutualiste et couvre la période de 2022 à 2024.

Grâce à un dialogue social de qualité et constructif de part et d’autre, une convention collective de haute qualité a pu être conclue.

La convention collective comprend des améliorations des conditions de travail et de salaire. Ainsi, le droit à la déconnexion numérique est introduit et le recours au télétravail facilité, pour lequel un accord-cadre doit encore être élaboré. En outre, l’utilisation des congés sociaux devient un droit.

Outre les améliorations qualitatives, tou.te.s les salarié.e.s bénéficieront surtout d’une augmentation de salaire de 3 % avec effet rétroactif au 1er janvier 2022. Pour les chefs de service, les primes de responsabilité seront étendues et la possibilité d’une prime sera créée par une évaluation annuelle volontaire.

Les syndicats restent aux côtés des salarié.e.s et continuent à s’engager pour des conditions de travail optimales au sein de la CMCM.

Communiqué par l’OGBL, le LCGB et la CMCM
le 11 juillet 2022

 

Retrait de la Commerzbank du site de Luxembourg : plan social pour tous les employés

Comme annoncé en 2021, la Commerzbank va cesser ses activités commerciales sur le site du Luxembourg. Sont concernées la Commerzbank AG Filiale Luxemburg (NLU) ainsi que la Commerzbank Finance and Covered Bond S.A. (CFCB), dont les processus de fermeture se dérouleront à des rythmes différents. Cela signifie notamment que pas moins de 169 salariés au total (dont 159 à la NLU) perdront leur emploi. La NLU prévoit une date de fermeture au plus tard fin 2024.

Pour rappel, la Commerzbank est un acteur de longue date de la place financière luxembourgeoise, qui va désormais quitter le pays. Lorsque la Commerzbank est arrivée au Luxembourg en 1969, elle a été la deuxième banque allemande à choisir le Grand-Duché comme pays européen pour sa forte expansion internationale à venir.

Pour le CFCB, qui est fortement imbriquée dans le NLU sur le plan organisationnel et opérationnel, le développement futur est encore en cours d’élaboration, de sorte qu’une date de fermeture concrète n’est pas encore fixée actuellement. Afin d’inclure et de protéger l’avenir des salariés de la CFCB, cette dernière a, à titre préventif, participé aux négociations afin que le plan social s’applique également à ses 10 employés le moment venu.

Conjointement avec la délégation du personnel, l’ALEBA a mené les négociations avec la Direction, soutenue par le LCGB et l’OGB-L. Les principales revendications ont pu être obtenues dans le cadre d’un échange transparent et ouvert, bien que tendu par moments. Finalement, un accord a pu être trouvé entre toutes les parties dans l’intérêt des salariés et un plan social a été signé le 5 avril 2022.

Outre les exigences légales et conventionnelles, les partenaires sociaux ont pu négocier des avantages supplémentaires. Nous avons notamment obtenu des indemnités financières intéressantes et des mesures permettant la transition entre la fin de la carrière professionnelle et le départ à la retraite.

Les syndicats resteront bien entendu aux côtés de tous les salariés concernés afin de les soutenir tout au long du processus de fermeture et de veiller à la bonne mise en œuvre du plan social.

Communiqué de presse du 6 Avril 2022

Renouvellement de la convention collective de travail chez Worldline Financial Services (Europe) S.A., Cetrel Securities S.A. et Worldline Europe SA.

Le 31 mars 2022, les syndicats OGBL et LCGB, avec la délégation du personnel (100% OGBL), ont signé la nouvelle convention collective de travail (CCT) pour les salariés des sociétés Worldline Financial Services (Europe) S.A., Cetrel Securities S.A. et Worldline Europe SA.

Cette nouvelle (CCT) porte sur une durée de trois ans, à savoir du 1er janvier 2022 (effet rétroactif) au 31 décembre 2024.

L’accord prévoit des améliorations aussi bien au niveau qualitatif qu’au niveau quantitatif.

Au niveau qualitatif:

  • Clarification des dispositions sur le congé social;
  • Mise en place d’un nouvel accord sur la conciliation entre vie familiale et vie professionnelle;
  • Intégration d’un article sur le droit à la déconnexion qui sera appliqué dès que la loi sera votée et retranscrite dans le code du travail;
  • Mise en place du télétravail dont les dispositions seront discutées hors CCT et en accord avec la délégation du personnel;
  • Amélioration de l’article sur le harcèlement sexuel et moral;
  • Mise en conformité de l’accord sur le compte-épargne temps (CET) avec la nouvelle loi;
  • Un minimum de 32h par an pour la formation individuelle;
  • Adaptations et améliorations de différents articles qui se trouvaient dans l’ancienne CCT.

Au niveau quantitatif, après de nombreuses discussions, nous sommes arrivés à un accord:

  • Pour l’année 2022, une prime unique de 400 euros;
  • Pour l’année 2023, une augmentation linéaire de 0,5%;
  • Pour l’année 2024, une augmentation linéaire de 0,6%.

Cette prime unique et ces augmentations linéaires sont destinées aux salariés barémisés.

Les négociations se sont passées dans un bon climat social.

Communiqué par l’OGBL et le LCGB
le 4 avril 2022