L’OGBL a rencontré le Conseil de la Concurrence

Une délégation du syndicat Services et Energie de l’OGBL a rencontré le 25 février 2021 le Conseil de la Concurrence au sujet de la vente de la partie «cash» de G4S Cash Solutions à Brink’s. Pour rappel, ce rachat ferait de Brink’s le seul prestataire national dans le secteur du transport de fonds.

L’OGBL craint que cette opération puisse porter préjudice aux quelque 120 transporteurs de fonds qui n’auraient face à eux plus qu’un seul employeur dans ce secteur. Avec la disparition de G4S dans le secteur fiduciaire au Luxembourg, les agents de sécurité du secteur «cash» seront obligés d’accepter les conditions de travail imposées par Brink’s et ne pourraient plus changer d’employeur, sans être obligé de changer de métier. Une dégradation des conditions de travail des transporteurs de fonds est également possible.

Le Conseil de la concurrence a informé l’OGBL qu’il ne pouvait pas devenir actif avant que la vente et le transfert ne soient réalisés. Choses faites à présent. Par conséquent, le Conseil de la concurrence s’est dit prêt à saisir un collège interne chargé d’analyser si un dossier doit être ouvert ou non.

Le syndicat Services et Energie de l’OGBL attend désormais le retour de ce collège afin de prendre les mesures nécessaires en vue de soutenir les salariés travaillant dans le secteur du transport de fonds.

L’affaire n’est donc pas encore close et l’OGBL continuera à la suivre de très près et à s’opposer à ce monopole. Les salariés ne doivent subir aucune détérioration de leurs conditions de travail!

Communiqué par le syndicat Services et Energie de l’OGBL
le 26 février 2021

Renouvellement de la convention collective chez Parkolux

Après de longues négociations en vue du renouvellement de la convention collective pour les salariés du groupe Parkolux, celles-ci ont maintenant été clôturées avec succès. En date du 25 février 2021, les syndicats OGBL et LCGB et la direction de Parkolux ont signé une nouvelle convention collective pour une durée de trois ans, avec effet rétroactif au 1er juillet 2019, tout en retenant les modalités et les améliorations suivantes :

  • Formalisation et adaptation de l’organisation du temps de travail par le biais de plannings mensuels
  • Introduction d’une prime d’astreinte à hauteur de 20 Euros nets en sus du salaire journalier normal et des différentes majorations (nuit, dimanche, férié)
  • Augmentation de la prime de rappel de 10 à 20 Euros
  • Introduction d’une prime d’ancienneté de 500 Euros nets et octroi d’un jour de congé supplémentaire pour les salariés ayant 25 ans d’ancienneté
  • Introduction d’un congé social à hauteur de 24 heures par an
  • Mise à jour de l’ancien texte par rapport aux textes législatifs actuellement en vigueur

Actuellement le groupe Parkolux occupe plus de 55 salariés et gère un réseau de 16 parkings au Luxembourg, ainsi qu’un Lift panoramique.
Communiqué par le syndicat Services et Energie de l’OGBL
le 25 février 2021

Die Arbeitsplätze und Arbeitsbedingungen sind abgesichert

Der OGBL sieht es prinzipiell kritisch, dass der Staat (direkte Beteiligung des Luxemburger Staats, SNCI, BCEE) seine 40% Anteile an die SMS-Gruppe verkauft und seine Handhabung über einen der Luxemburger Traditionsbetriebe schlechthin aufgibt und an einen privaten Konzern weiterverkauft. Auch stellt sich die Frage ob und wenn ja welche langfristigen Garantien für den Erhalt und die Weiterentwicklung des Standorts Luxemburg verhandelt wurden.

Die Arbeitsplätze sind derzeit allerdings abgesichert. Das wurde dem OGBL von Seiten der Geschäftsführung von Paul Wurth bestätigt. Erst im August 2020 hat das Unternehmen mit den Gewerkschaften einen Plan zum Beschäftigungserhalt unterschrieben, der eine Gültigkeit bis Dezember 2023 vorsieht und Kündigungen aus wirtschaftlichen Gründen ausschließt.

Zudem haben die vertragsschließenden Gewerkschaften auch einen neuen Kollektivvertrag, mit einer Laufzeit bis Dezember 2023, abschließen können. Die Arbeits- und Gehaltsbedingungen der Arbeitnehmer bleiben somit garantiert.

Mitgeteilt vom OGBL-Syndikat Dienstleistungen und Energie,
am 18. Februar 2021

La réalité méconnue du secteur des architectes et des ingénieurs

Les métiers d‘architecte et d‘ingénieur évoquent dans l’imaginaire collectif l‘admiration. La planification de notre espace urbain est élémentaire pour le développement durable de notre société. Mais si l’on regarde derrière le rideau, on se rend vite compte que les conditions de travail des ingénieurs civils et des architectes sont tout sauf roses.

Au cours des derniers mois, le syndicat Services et Energie a échangé avec les différents acteurs des conditions difficiles que rencontrent les salariés dans le secteur de l‘ingénierie et de l‘architecture. Des salaires bas, de nombreuses heures supplémentaires non rémunérées, du stress et de la pression, des jours de congé minimal que tout le monde ne peut même pas prendre ou seulement à des moments prédéfinis, se révèlent être monnaie courante.

Mauvaise rémunération

Aux yeux de l‘OGBL, la rémunération dans le secteur ne reflète en aucun cas les 5 années minimum d‘études universitaires, la grande responsabilité ou l‘intensité du travail quotidien. De nombreux salariés débutent avec le salaire social minimum qualifié et ne voient pas celui-ci augmenter beaucoup, même au bout de plusieurs années. Il arrive aussi souvent que des diplômés du supérieur se voient d‘abord proposer un stage non rémunéré ou sous-rémunéré avec la perspective d‘un emploi régulier par la suite. Cela conduit à des situations où les personnes se voient proposer un contrat à durée indéterminée qu’au bout d’un an. Les difficultés auxquelles les jeunes sont déjà confrontés pour trouver un logement sont exacerbées par les contrats à durée déterminée. Le syndicat Services et Energie condamne fermement ces conditions précaires dans lesquelles se retrouvent les personnes en début de carrière. De nombreux salariés se plaignent du manque de transparence quant aux salaires, souvent sans savoir comment, ni quand, on peut obtenir une augmentation. Nombre d’entre eux manquent de perspectives de carrière dans lesquelles ils peuvent se projeter.

La culture des heures supplémentaires

Il est dans la nature de la profession, qu‘il y ait des périodes où des heures supplémentaires s’accumulent, par exemple lorsqu‘une livraison est imminente. Mais là où se pose le problème, c‘est lorsque ces heures supplémentaires deviennent la norme et qu‘il n‘y a pratiquement pas de semaine sans elles. Souvent, ces heures supplémentaires ne sont même pas enregistrées. Dans certains cabinets, une heure est notée ici et là seulement dans des cas exceptionnels, lorsque la soirée s’éternise davantage qu’en moyenne. Dans d‘autres cabinets, les heures prestées après 19 heures ne sont plus enregistrées par la pointeuse.

Ceci entraîne une surcharge chronique de travail et a des conséquences sur la santé. Une étude du Conseil européen des architectes montre que les architectes employés au Luxembourg travaillent en moyenne 44,7 heures par semaine. D‘autres études internationales montrent qu‘environ 20 % des architectes travaillent en moyenne plus de 49 heures par semaine. Cela affecte bien sûr le soi-disant «équilibre entre vie professionnelle et vie privée» et provoque des problèmes de santé tels que le «burnout» et la dépression.

Dans la plupart des cabinets, le nombre de jours de congé se limite au minimum légal. Et encore, ces derniers n’existent que sur le papier. De nombreux salariés racontent qu‘ils ont mauvaise conscience lorsqu‘ils demandent leurs jours de congé, car il n’est pas bien vu de vouloir prendre tous ses jours de congé et les demandes restent longtemps sans réponse. D‘autres signalent qu‘on leur impose des jours de congé de façon illégale et avec un délai bien trop court à des moments déterminés.

La plupart des architectes et des ingénieurs font preuve d‘un grand enthousiasme pour leur travail, mais les conditions de travail et les bas salaires font qu‘un certain désespoir s’étend. Le manque de perspectives conduit de nombreux salariés à se dévaloriser, ainsi que leur travail.

Entrer dans le dialogue

Au cours des derniers mois, le syndicat Services et Energie a demandé à rencontrer différents acteurs du secteur. La première réunion a eu lieu en novembre avec l‘OAI (Ordre des Architectes et Ingénieurs-conseils). De leur point de vue, ils déplorent le nombre élevé de congés de maladie et la «fuite» de nombreux salariés vers le secteur public. Cependant, pour l‘OGBL, ces deux phénomènes indiquent clairement de mauvaises conditions de travail et une sous-rémunération. La Chambre des architectes et des ingénieurs civils explique les bas salaires dans le secteur par le faible chiffre d‘affaires annuel des cabinets d‘architectes et d‘ingénieurs civils. Le syndicat Services et Energie peut se rallier à la revendication de l‘OAI selon laquelle la redistribution doit s’effectuer à plusieurs niveaux et pas seulement au sein des entreprises elles-mêmes. Il ressort clairement de cette analyse que ce ne sont pas les cabinets d‘architecture et d‘ingénierie qui tirent profit des prix exorbitants du marché du logement. Il devient vite évident que la crise du marché du logement a également un impact sur le secteur et les personnes qui y travaillent. Les personnes qui fournissent le travail intellectuel en vue de la conception de notre espace urbain ne profitent pas des bénéfices et elles ne sont souvent pas en mesure financièrement d’acquérir un logement propre.

D‘autres discussions ont été menées avec les représentants de l‘Université du Luxembourg (licence d‘ingénieur civil et master en architecture). Il est alors devenu évident que, malgré de nombreux points communs, il existe également quelques différences entre les deux formations. Les deux représentants souhaiteraient avoir plus d’étudiants venant du Luxembourg qui fassent ces études, et   que leur métiers soient revalorisés.
Lorsque on parle des conditions de travail des salariés actuels, on ne doit pas oublier les salariés futurs. Car déjà pendant leurs études, de longues heures sont consacrées aux projets et les étudiants sont déjà habitués à intérioriser cette culture d‘heures supplémentaires normalisées.

Une entrevue avec l’association étudiante ANEIL, qui représente à la fois les étudiants en ingénierie et en architecture, a été un bon premier point de contact. L‘ANEIL a exprimé son intérêt pour inviter à l‘avenir des représentants syndicaux à sa table ronde annuelle et faire prendre conscience aux étudiants de cette facette du monde du travail.

Premiers pas en vue de s’organiser

Il faut noter que de nombreuses personnes du secteur ne connaissent pas suffisamment leurs droits ou ont des difficultés à les faire valoir. Il y a de l‘insécurité et de l‘insatisfaction auprès des salariés. Par le passé, il y a eu peu de tentatives visant à s’organiser dans le secteur. Grâce à des réunions «after work» organisées par le syndicat Services et Energie, certains salariés ont pu se réunir au cours des derniers mois pour discuter des problèmes qu’ils rencontrent dans leur profession et formuler des solutions et des revendications. Ces réunions ont permis aux participants de prendre conscience que les problèmes qu‘ils pointent ne les touchent pas seulement eux personnellement. L‘individualisme est un obstacle important que le mouvement syndical rencontre, également chez les architectes et les ingénieurs, et qu’il devra surmonter.

La menace d’un monopole s’accentue

La scission juridique de l’entité «Cash», reprenant les activités de transport de fonds de la société G4S, est désormais accomplie. Le nom de la nouvelle société est «G4S Cash Solution» et englobe 89 personnes pour la reprise de G4S Cash Solution vers le groupe mondial Brink’s. Le syndicat Services et Energie de l’OGBL estime que ce transfert pourrait avoir lieu dans les 10 jours à venir.

Un tel rachat ferait de Brink’s le seul prestataire national dans le secteur du transport de fonds. Alors que plusieurs petites entreprises du secteur de la sécurité privée et du gardiennage détiennent actuellement l’agrément pour exercer des activités fiduciaires, seuls G4S et Brink’s Security sont de facto opérationnels dans ce secteur.

Les syndicats sont préoccupés de l’impact que ce monopole pourrait avoir pour les quelque 120 transporteurs de fonds qui n’auraient face à eux plus qu’un seul employeur dans ce secteur. Avec la disparition de G4S dans le secteur fiduciaire au Luxembourg, les agents de sécurité du secteur «cash» seront obligés d’accepter les conditions de travail imposées par Brink’s et ne pourront plus changer d’employeur, sans être obligé de changer de métier. Une dégradation des conditions de travail des transporteurs de fonds est également possible.

L’OGBL demande une prise de position

Il y a également lieu de noter que ce monopole dans le secteur «cash» obligerait le secteur bancaire et les sociétés ayant recours à ce service à se soumettre aux tarifs de Brink’s Security et ils n’auraient pas d’autre choix que de payer le tarif demandé. Ainsi, les prix des prestations de service seraient livrés au bon vouloir d’une seule entreprise, faute de concurrence. Ce qui laisse planer le risque d’une augmentation des prix et donc des conséquences négatives sur les consommateurs finaux, à savoir les citoyens.

L’OGBL dénonce vivement cette tentative de monopole qui, en catimini, va bon cours. Les deux sociétés concernées — G4S et Brink’s — refusent de fournir des réponses claires et honnêtes à l’OGBL, qui demande à être concerté. Voilà pourquoi l’OGBL a décidé d’agir. En date du 9 novembre 2020, l’OGBL a d’ores et déjà envoyé des courriers recommandés à la ministre de la Justice, Sam Tanson, et au Conseil de la concurrence. L’OGBL demande une prise de position urgente et immédiate de la part des sociétés de gardiennage concernées et de la part du Conseil de la concurrence, dans l’intérêt des salariés et des consommateurs concernés!

Communiqué par le syndicat Services et Energie de l’OGBL
le 3 février 2021

L’OGBL demande une entrevue d’urgence à la ministre de la Justice

L’OGBL a appris avec grand étonnement que le cadre légal concernant les entreprises de sécurité et de gardiennage privées serait révisé et surtout que (selon un article de presse daté du 7 janvier 2021) la ministre de la Justice, Sam Tanson, serait d’ores et déjà accordée avec la fédération des employeurs du secteur quant au besoin de clarifier certains points dans la législation existante.

L’OGBL tient à souligner qu’une réforme du cadre légal des activités de gardiennage ne peut et ne doit en aucun cas se faire sans implication et concertation préalable avec les syndicats représentatifs au niveau national.

Le 13 mai 2020, la ministre de la Justice, Sam Tanson, avait assuré au syndicat Services et Energie de l’OGBL, lors d’une entrevue par vidéoconférence, qu’un groupe de travail interministériel serait mis en place pour discuter de la législation relative à l’agrémentation dans le secteur du gardiennage et que les partenaires sociaux seraient consultés. Or, cette promesse n’a pas été tenue. Depuis cette entrevue, tous les courriers de l’OGBL adressés à la ministre de la Justice sont restés sans réponse. Ce silence représente un manque de respect inacceptable envers les représentants légitimes des salariés concernés.

En effet, l’OGBL avait revendiqué l’instauration d’une obligation de formation et de qualification comme condition d’obtention de l’agrément permettant d’exercer des activités de gardiennage. Il s’agit également de remédier à l’absence de statut de l’agent de sécurité privé qui ne doit pas être un homme à tout faire. L’activité d’agent de sécurité doit être un métier reconnu et qualifié.

L’OGBL se prononce par ailleurs pour une distinction claire et nette entre les missions des agents de sécurité et les activités de maintien de l’ordre public, qui relèvent des missions de service public dévolues à la Police Grand-ducale.  Il est inacceptable que de telles missions essentielles soient confiées à des entreprises privées du secteur du gardiennage. L’OGBL s’oppose par conséquent aux pratiques de certaines communes, qui reviennent à une privatisation de missions essentielles incombant à la Force publique. La nouvelle loi ne doit ainsi pas ouvrir la porte à des privatisations et des externalisations des missions de police.

Dans le même contexte, l’OGBL approuve la volonté actuelle du ministère de l’Armée de renforcer les services de garde étatiques par les gardiens de l’Armée, mais n’hésitera à aucun moment à dénoncer toute tentative de privatisation desdits services de garde étatiques.

Le secteur de la sécurité privée et du gardiennage est un secteur en manque de reconnaissance, offrant des salaires trop bas, auquel s’ajoutent des conditions de travail particulièrement difficiles en raison d’une flexibilité à outrance que les salariés se voient imposés par leurs employeurs. L’OGBL exige que l’Etat cesse de succomber à des pratiques antisociales et qu’il assume au contraire un rôle exemplaire.

Par conséquent, le syndicat Services et Energie, le syndicat Service public et le département de la Fonction publique de l’OGBL demandent une réunion d’urgence avec la ministre de la Justice, Sam Tanson, afin que l’avis et l’expertise de l’OGBL, principal syndicat du pays représentant à la fois les salariés du gardiennage privé ainsi que les fonctionnaires, les employés et les salariés de l’Etat — y compris dans la police — soient pris en compte.

Communiqué par le syndicat Services et Energie, le syndicat Service public OGBL/Landesverband et le département de la Fonction publique de l’OGBL, le 25 janvier 2021