Accord sur la Convention Collective de Travail du périmètre sidérurgique luxembourgeois

La direction d’ArcelorMittal au Luxembourg et les représentants de l’OGBL et du LCGB ont trouvé un accord sur la Convention Collective de Travail des salariés du périmètre sidérurgique conduisant à une amélioration du pouvoir d’achat des salariés.

Dans le cadre des discussions ouvertes sur la négociation de la Convention Collective de Travail, se sont tenues de multiples réunions depuis l’ouverture des pourparlers en septembre 2022 entre la direction et les représentants des syndicats.

Un accord est conclu pour trois ans portant principalement sur le volet rémunération qui a été considéré comme le point prioritaire par les syndicats.

Lors des échanges, dans un contexte de deux années consécutives de bons résultats de l’entreprise, reconnaissante envers ses salariés, plusieurs propositions successives sur le volet de la rémunération ont été formulées par les parties. Chacune ayant pour finalité une amélioration du pouvoir d’achat des salariés et le maintien des avantages de la Convention Collective, sans dégradation et tout en préservant la compétitivité de l’entreprise dans ce contexte international très instable.

L’ensemble des propositions constitue une amélioration de la rémunération pour les années 2023, 2024 et 2025.

La direction et les représentants des syndicats se félicitent de la qualité du dialogue social mené dans un esprit de progrès et de maintien de la compétitivité et de l’attractivité de l’entreprise : « c’est ensemble avec le personnel que nous pourrons relever les nombreux défis qui se dessinent pour permettre à ArcelorMittal au Luxembourg de construire son avenir avec un acier décarboné, compétitif et innovant ».

Communiqué le 2 octobre 2023

Entrevue entre l’OGBL Sidérurgie et l’Inspection du travail et des mines

Une délégation de l’OGBL Sidérurgie a été reçue le 7 juillet 2023 par le directeur de l’Inspection du travail et des mines (ITM), Marco Boly, assisté par Claude Santini. Cette entrevue, à l’initiative de l’OGBL, a permis de faire un état des lieux de la situation en matière de sécurité et santé dans le secteur de la sidérurgie et des activités qui y sont liées.

Les accidents de travail tragiques au niveau européen et mondial dans le secteur, ainsi que certains faits d’actualité inquiètent. À cela s’ajoute la double transition (digitale et écologique) et la pénurie de main-d’œuvre qui constituent autant de défis d’envergure pour le secteur et les salariés qui en dépendent.

Dans ce contexte, la réunion a été l’occasion d’échanger sur les bonnes pratiques et expériences et de passer en revue le rôle et les responsabilités au quotidien des différents acteurs dans l’entreprise. Le travail des délégués et de manière plus encore des délégués à la sécurité et à la santé est de la plus grande importance puisqu’ils représentent les salariés et défendent leurs intérêts en matière de prévention des risques d’accidents. Cette position défendue par l’OGBL est totalement validée par l’ITM.

L’OGBL Sidérurgie tient à remercier le Directeur de l’ITM, Marco Boly, pour cet échange très constructif et positif. Les parties ont convenu de garder le contact et de faire régulièrement le tour des sites.


Composition de la délégation OGBL

  • Samuel FERRAI, Président de l’OGBL Sidérurgie et délégué d’ArcelorMittal Differdange
  • Xavier POULAIN, Vice-Président de l’OGBL Sidérurgie et délégué d’ArcelorMittal Belval
  • Abdelhamid HIMMICHE, délégué sécurité d’ArcelorMittal Belval
  • Miguel LOPES, délégué d’ArcelorMittal Dommeldange
  • Hubert LACOUTURE, délégué de Liberty Dudelange
  • Stefano ARAUJO, membre du Bureau exécutif de l’OGBL

Publié le 10 juillet 2023

ArcelorMittal Centre Logistique Européen : Signature de la nouvelle convention collective

L’OGBL et le LCGB ont signé le 13 juin 2023 une nouvelle convention collective au sein de l’entreprise ArcelorMittal Centre Logistique Européen (AMCLE)

L’accord d’une durée de 3 ans prévoit des améliorations substantielles en vue d’augmenter le pouvoir d’achat des 120 salariés occupés sur le site du Haneboesch.

Le nouvel accord comprend les modifications suivantes :

  • la reconduction de tous les acquis contenus au sein de la CCT ;
  • l’introduction progressive de chèques repas pour tous les salariés du site ;
  • l’amélioration de la prime de sécurité et de la prime de présence ;
  • l’introduction d’un cadeau d’ancienneté.

Communiqué le 13 juin 2023

La famille syndicale industrielle européenne s’est réunie à Thessalonique

La conférence de mi-parcours d’IndustriAll Europe s’est tenue à Thessalonique en Grèce, les 31 mai et 1er juin 2023, sous le slogan « Power in a Union ! – Le pouvoir dans un syndicat ! ». Il s’agissait du premier grand rassemblement européen des militants syndicaux des organisations membres d’industriAll Europe depuis la pandémie.

Près de 500 délégués syndicaux issus de syndicats industriels provenant de 34 pays y ont participé. L’OGBL, seul syndicat luxembourgeois présent, y était représenté par Stefano Araujo, membre du Bureau exécutif, Patrick Freichel, secrétaire central du syndicat Transformation sur métaux.

La conférence a permis aux délégués présents de revenir sur deux années de travail syndical européen depuis le Congrès en ligne de 2021, et de discuter des priorités stratégiques jusqu’au prochain Congrès en 2025 :

  • Pour des emplois industriels solides et durables en Europe
  • Pour des salaires et des conditions de travail équitables
  • Pour la solidarité et la paix en Europe

Des syndicats forts sont la base pour défendre les intérêts des travailleuses et des travailleurs et ainsi faire entendre leurs voix. Leur participation à l’élaboration de la politique industrielle est indispensable à la création, la transformation et le maintien d’emplois de qualité dans l’industrie. Dans un contexte de transition écologique et digitale, la lutte pour des emplois décents pour tous, le combat contre le travail précaire dans les secteurs industriels européens et la garantie de lieux de travail sains et sûrs restent la priorité des organisations syndicales présentes !

Construire l’avenir de l’industrie luxembourgeoise

Les syndicats conduits par l’OGBL – majoritaire dans le secteur – la fédération patronale FEDIL, le ministre de l’Economie, Franz Fayot, ainsi que le ministre du Travail, Georges Engel, se sont réunis à la demande des syndicats pour analyser la situation dans l’industrie et veiller à apporter les bonnes réponses après les deux annonces de plans de licenciements au cours des dernières semaines.

Lors de la tripartite, les représentants patronaux et le gouvernement, comme l’OGBL, ont confirmé qu’il n’y a pas de crise générale dans le secteur. L’OGBL reste néanmoins prudent et souhaite se doter des moyens pour trouver des solutions immédiates aux problèmes existants, de même qu’anticiper et faire face aux défis auxquels nous sommes confrontés.

Bien que les plans sociaux aient depuis été retirés et que le dialogue social ait pu être rétabli, il faut noter que ces entreprises ont au premier abord bafoué le droit d’information et le droit de participation des délégués du personnel. Ces points constituent des délits d’entrave qui peuvent être sanctionnées pénalement. À noter que les acteurs présents ont confirmé qu’il s’agissait d’anomalies pour le pays et le dialogue social et le maintien dans l’emploi constitue toujours l’objectif principal.

Néanmoins, l’OGBL continuera à le dénoncer et n’hésitera pas à saisir les juridictions compétentes. Lors de la réunion, l’OGBL a clairement averti les représentants des employeurs à ce sujet et a rappelé l’importance d’un bon dialogue social.

Renouer et renforcer le dialogue social

Confrontés à un contexte géopolitique incertain, renforcé par la spéculation sur les prix de l’énergie et des matières premières, une transition digitale et écologique qui s’impose à nous et une politique industrielle agressive des Américains, il est évidemment indispensable d’agir en faveur d’une politique industrielle coordonnée.

L’OGBL demande de s’inspirer du modèle américain qui soutient l’industrie dans sa transition énergétique et vise à réindustrialiser le pays en mettant l’accent sur le développement et la création d’emplois syndiqués bien rémunérés. Tout ceci n’est possible que si la voix des travailleuses et travailleurs est entendue, et que les représentants du personnel participent activement aux changements.

Dans ce contexte, les acteurs présents ont demandé et actée le renforcement de plateformes tripartites existantes d’échange entre partenaires sociaux :

  • Renforcement du rôle du Comité de conjoncture avec attention particulière et périodique apportée au secteur pour anticiper les défis ;
  • Convocation d’un Comité permanent de l’emploi et du travail (CPTE) afin d’améliorer la loi portant sur le plan de maintien dans l’emploi pour éviter le plan social ;
  • Réactivation de la participation de l’ADEM devant jouer un rôle important dans les comités de suivi dans les entreprises qui sont instaurés pour accompagner les plans de maintien de l’emploi.

Responsabilité sociale des entreprises

Pour l’OGBL, une industrie d’avenir n’est possible que si les entreprises sont responsabilisées. Concrètement cela signifie que les aides, qu’elles soient sociales (préretraites, chômage partiel, remboursement des formations, etc.), ou les subventions publiques doivent intégrer des critères sociaux avec de vraies contreparties et des engagements sociaux vis-à-vis des salariés.

L’OGBL ne soutiendra pas les chèques en blanc pour les investisseurs !
Les transitions digitales et écologiques se feront avec nous et pas sans nous !

La pénurie de main-d’œuvre dans l’industrie ne doit pas servir à détériorer les conditions de travail et de rémunération des salariés

Alors que partout à travers le monde la réduction du temps de travail s’impose aujourd’hui comme une nécessité, les représentants patronaux de l’industrie luxembourgeoise (FEDIL) viennent de faire savoir qu’ils exigent, quant à eux, entre autres, précisément le contraire, à savoir une augmentation du temps de travail — une mesure présentée par la FEDIL comme principale solution à apporter au problème du manque de main-d’œuvre dans le secteur. Les syndicats de l’Industrie de l’OGBL tiennent à dénoncer ce raccourci boiteux, consistant à faire porter le chapeau aux salariés ou bien encore aux pouvoirs publics, en occultant totalement ses propres défaillances.

Quiconque suit l’actualité internationale découvre chaque jour les résultats d’un autre pays qui publie les résultats des effets produits sur son territoire par une réduction du temps de travail avec maintien de salaire. Partout, on assiste au même constat: une amélioration de l’équilibre personnel des salariés et le maintien, voire même une augmentation de la productivité des entreprises. L’OGBL se voit ainsi conforté dans sa position: des salariés satisfaits qui arrivent à mieux concilier leur vie privée et professionnelle se révèlent bénéfiques pour les entreprises, qui deviennent ainsi plus productives et donc plus rentables!

Les salariés de l’industrie ne vont pas mal, ils vont très mal !
Au Luxembourg, certains membres de la FEDIL ne souhaitent surtout pas se remettre en question et identifier les vraies raisons des difficultés qu’éprouvent certaines entreprises à recruter ou à retenir des salariés. À qui la faute ? Pour la FEDIL, ce sont les salariés qui ne travaillent pas assez, les malades qui font semblant, les lois et les conventions collectives qui protègent les salariés et qui les empêchent d’agir à leur guise.

Vivre pour travailler ou travailler pour vivre ?
Vouloir augmenter le temps de travail «effectif» constitue en soi déjà une insulte! Pour l’OGBL, il n’existe qu’un temps de travail, celui pendant lequel le salarié est à la disposition de l’employeur sans pouvoir vaquer librement à ses occupations personnelles. Faire planer le doute sur cette notion, en insérant le terme d’«effectif» n’a pour seul objectif que de dissimuler une exigence patronale, celle d’augmenter le temps de travail au-delà des dispositions légales actuellement en vigueur ou pire, remettre en question les réductions de temps de travail existantes, négociées dans le cadre de conventions collectives. Ceci inclut entre autres les congés extralégaux, les réductions de temps de travail (oui, cela existe déjà) ou encore les pauses rémunérées. Des personnes moins bien intentionnées pourraient même y voir une volonté de la FEDIL de mettre fin aux pauses-pipi, café, habillage ou douche.

Ces exigences paraissent d’autant plus déplacées que la FEDIL semble oublier que les travailleuses et travailleurs de l’industrie travaillent suivant des régimes de travail en feu continu et/ou postés comprenant des horaires de travail atypiques et qui sont souvent accompagnés d’une flexibilité en matière de temps de travail. La FEDIL, avec une avidité sans limite, revendique davantage de flexibilité, sans contrôle, en oubliant de préciser que grâce à des accords collectifs, nombreuses sont les entreprises du secteur qui disposent aujourd’hui déjà d’une flexibilité qui, elle, tient compte des droits des salariés, puisqu’elle a été négociée collectivement.

On en vient à se poser la question si la réalité vécue par les dirigeants d’entreprises est bien la même que celles des entreprises et des salariés sur le terrain? Ou s’il s’agit tout simplement d’une nouvelle tentative pour requalifier les heures supplémentaires et ainsi ne plus avoir à respecter les limites autorisées et surtout éviter de payer ou de compenser ces heures supplémentaires à leur juste valeur?

Le travail rend malade
La chasse aux malades semble constituer l’un des loisirs favoris des entreprises au regard des demandes répétées émanant des fédérations pour obtenir davantage de moyens de contrôle des certificats et réduire les salaires en cas de maladie. L’OGBL défend les dispositions protégeant les salariés malades et s’interroge plutôt quant aux causes des maladies. Ces dernières ne seraient-elles pas dues au fait que les effectifs s’avèrent insuffisants dans de nombreuses entreprises suite à une énième réorganisation ou restructuration? Ou bien encore, en raison de l’intensité croissante du travail et de l’exigence des entreprises de vouloir faire toujours plus avec moins de moyens? La FEDIL oublie un peu vite que le travail rend aussi malade, aussi bien physiquement que mentalement, surtout lorsqu’on a à faire à un management toxique et à des plannings de travail qui ne sont pas respectés.

La pénurie de main d’œuvre va de pair avec le manque d’attractivité
Nombreuses sont les entreprises qui pensent que la pénurie de main-d’œuvre est due au fait que les gens «ne veulent plus travailler». Il suffit pourtant de regarder les chiffres du chômage au Luxembourg et au-delà de nos frontières pour contester cette assertion. Et ce n’est pas non plus le gouvernement, par l’une ou l’autre mesure, qui permettra à l’industrie de se démarquer des autres secteurs du pays. Les entreprises de l’industrie doivent prendre leurs responsabilités et se poser les bonnes questions: pourquoi ont-elles du mal à recruter et à garder leurs salariés? Est-ce que ces métiers dans l’industrie sont toujours aussi attractifs?

Pour l’OGBL, les réponses et les solutions sont relativement simples: il faut offrir de meilleures conditions de travail et de rémunération et proposer de vraies perspectives de carrières. Et ceci n’est possible qu’à travers la négociation collective. Les entreprises ne le feront jamais de leur plein gré. Les institutions européennes ont confirmé cette vision des choses en demandant aux États membres — et le Luxembourg est ici également visé — d’étendre la couverture des conventions collectives. Outre-Atlantique, l’administration Biden fait du maintien et de la création de «well-paid union jobs» — des emplois bien payés et surtout négociés par un syndicat — un élément-clé de son plan de relance pour les Etats-Unis.

L’OGBL est convaincu que ce n’est pas en détricotant le Code du travail et les conventions collectives que l’Industrie deviendra plus attractive et qu’elle attirera des «talents». Bien au contraire!

Communiqué par les syndicats de l’Industrie de OGBL,  
le 17 mars 2023