Le récent rapport sur la présentation «Analyse du parcours scolaire des élèves à l’aide d’indicateurs» de l’OEJQS ne correspond pas aux faits sur le terrain. Des déclarations telles que «les enseignants font échouer les élèves malgré l’interdiction» donnent la fausse impression que les enseignants enfreignent arbitrairement les dispositions légales et décident à la légère des prolongations pour les élèves. Cela ne correspond pas à la réalité.
La loi scolaire de 2009 prévoit que les prolongations à l’école primaire ne sont possibles qu’à la fin d’un cycle. Dans la pratique, les prolongations ne peuvent donc être décidées qu’à la fin du cycle 2.2 (ancienne 2e année scolaire) et au cycle 3.2 (ancienne 4e année scolaire). Comme l’a expliqué le premier conseiller d’Etat devant la commission parlementaire compétente, ce n’est que dans certains cas exceptionnels, à savoir pour 0,4 à 0,6 pour cent des élèves, qu’une prolongation est décidée après la première année du cycle. Cette décision n’est pas prise à la légère, mais en «équipe pédagogique» et uniquement en étroite concertation avec la direction et avec l’accord des parents. Dans de nombreux cas, la question de la prolongation émane même des parents.
Les discussions récentes ignorent le véritable problème du système éducatif. Dans de nombreux cas, les ressources et les structures de soutien nécessaires pour aider les élèves de manière individuelle font défaut. Lorsqu’une école doit choisir entre un faible nombre d’élèves par classe et des mesures de soutien en raison de l’application de son contingent dans son organisation scolaire, cela se fait au détriment des plus faibles de l’école.
Il convient de relativiser l’argument selon lequel il est scientifiquement prouvé que les prolongations n’apportent rien. Il s’agit également d’un sujet controversé dans le monde scientifique, et les recherches ne sont pas toujours claires. Ainsi, différentes études montrent que, surtout chez les jeunes enfants, les prolongations permettent aux élèves de rattraper leur retard scolaire. En tant que SEW/OGBL, nous nous opposons à un rejet global de la mesure de prolongation.
En effet, les rapports sur l’éducation récemment rédigés montrent que malgré la suppression de la retenue et l’introduction de la prolongation, les injustices éducatives persistent et s’aggravent même au Luxembourg. L’expérience du cycle inférieur de l’ESG, où le redoublement n’est plus prévu jusqu’en 5e, est également éloquente.
L’injustice éducative se produit avant même que l’enfant n’ait mis un pied à l’école, et l’école ne peut pas relever ce défi à elle seule. Un consensus et un effort de l’ensemble de la société sont nécessaires pour rendre l’école plus juste.
Dans le quotidien de l’école, les enseignants agissent de manière pragmatique et non en fonction d’idéologies. Ils sont tous les jours devant leur classe et doivent trouver des solutions concrètes à des problèmes concrets chez des élèves concrets.
Nous lançons un appel à la politique pour qu’elle se concentre sur les véritables problèmes. L’argent économisé par une éventuelle réduction des prolongations pourrait par exemple être mis à disposition des écoles pour mettre en place des mesures d’aide aux élèves.
Nous attendons un débat équilibré sur le travail des enseignants. La réalité dans les salles de classe est complexe et les enseignants font chaque jour de leur mieux pour s’occuper de chaque enfant dans la mesure du possible – malgré toutes les faiblesses du système.
L’article a été publié dans l’Aktuell (1/2025)
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