Le 3 décembre 2009, une délégation de l’OGBL, conduite par Jean-Claude Reding et comprenant entre autres des représentants du personnel de l’Université de Luxembourg, du CRP Henri Tudor et du CRP Santé, a rencontré le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche pour un échange de vues sur les revendications principales de l’OGBL par rapport à l’enseignement supérieur et la recherche au Luxembourg, ainsi que sur les priorités du gouvernement dans ce domaine.
La discussion a porté notamment sur l’attractivité de la carrière du chercheur. Le ministre a esquissé les efforts entrepris sur le plan européen en vue de la création de véritables carrières et d’une sécurité sociale pour les jeunes chercheurs (initiative Gago-Biltgen).
La délégation de l’OGBL a développé l’idée de mettre en place une couverture conventionnelle pour l’ensemble du secteur de l’enseignement supérieur et de la recherche. Le ministre n’exclut pas d’aller dans cette direction et ne s’oppose pas à la participation de la délégation dans le processus de développement des carrières au sein des institutions. Il estime cependant que l’introduction d’une ou de plusieurs CCT pourrait se heurter à la flexibilité qu’il juge comme absolument nécessaire dans le secteur de la recherche. Aux yeux de l’OGBL, l’introduction d’une convention collective de travail est au contraire le meilleur garant pour mettre en place des perspectives de carrière, des garanties et de la sécurité pour les chercheurs, et permet le développement de l’attractivité de la carrière de chercheur ainsi qu’une politique du personnel et de l’emploi d’ensemble pour le secteur.
La délégation de l’OGBL a en outre réitéré sa proposition de créer une plateforme qui associerait le monde du travail et de la société civile au développement et à l’orientation de la politique universitaire et de la recherche. Le ministre a rappelé à cet égard les initiatives prises par le passé, telles les assises de l’Université du Luxembourg en 2005. Il affirme pour le reste qu’il souhaite laisser une large autonomie aux différentes institutions pour fixer leurs priorités à l’intérieur du cadre fixé par l’Etat, s’opposant à ce qu’il appelle une « politisation » de la recherche.
Les représentants du personnel de l’OGBL ont souligné le besoin d’améliorer le dialogue social à l’intérieur de l’université et des CRP. Le ministre a partagé ce constat et a rappelé que le programme de gouvernement prévoit le développement de la participation et de la communication interne. Les délégués OGBL proposent à cet égard d’aller dans la direction de l’établissement d’un comité mixte, soit par un élargissement du champ d’application de la législation dans le cadre de la réforme prochaine de la cogestion dans les entreprises, soit par une loi spécifique. Le ministre a de son côté exprimé sa préférence pour une amélioration du fonctionnement du Conseil universitaire, qui pourrait alors jouer un rôle comparable à celui d’un comité mixte, mais qui serait à ses yeux mieux adapté au cadre de l’enseignement supérieur.
Pour l’OGBL, il importe en fait d’améliorer et d’élargir l’information, la consultation et la participation à tous les échelons décisionnels, dans le cadre de l’Université comme des centres de recherche publics.
Un autre sujet abordé était notamment la problématique de la durée d’un CDD pour les chercheurs, le besoin de mieux faire connaître les dispositions du droit du travail luxembourgeois aux différentes institutions à ce niveau, ainsi que l’introduction prévue par le ministère d’un Code de déontologie, sous condition que celui-ci n’entrave pas la mobilité des chercheurs.
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