Le 18 février, l’OGBL a présenté ses propositions en matière de lutte contre le chômage dans le cadre d’une conférence de presse en vue de la réunion extraordinaire du Comité permanent du Travail et de l’Emploi (CPTE) du 20 février sur la politique de l’emploi. A cette occasion, le secrétaire général André Roeltgen est revenu sur les dernières évolutions sur le marché de l’emploi. En décembre 2012, le chômage au Luxembourg a atteint un niveau record: 16 963 personnes inscrites comme demandeurs d’emploi à l’ADEM, soit un taux de chômage de 6,4%. En incluant le nombre de personnes qui se trouvent dans une mesure pour l’emploi, on arrive même à un total de 21 726 personnes!
Quelles sont les réponses politiques à apporter à cette évolution inquiétante? A en croire des organismes internationaux tel que l’OCDE, la faute en incomberait aux demandeurs d’emploi eux-mêmes, il faudrait les «responsabiliser» et flexibiliser davantage le droit du travail – c’est-à-dire lutter contre le chômage en permettant aux patrons de se débarrasser plus facilement de leurs salariés ou en multipliant les emplois précaires. Pour l’OGBL, de tels propos sont inacceptables! Ce ne sont pas les salariés qui ont perdu leur emploi qui sont à l’origine de la crise, ce n’est ni le jeune à la recherche d’un premier emploi ni le salarié âgé poussé contre son gré vers la sortie de la vie active, qui portent la responsabilité pour la montée du chômage!
Pour une politique de maintien dans l’emploi qui mérite son nom
L’OGBL plaide pour un changement de logique au niveau de la politique du maintien dans l’emploi. En effet, les plans de maintien dans l’emploi introduits en 2006 se limitent qu’à des mesures purement réactives à des problèmes structurels ou conjoncturels. Souvent, ils ne font que retarder la négociation de plans sociaux et n’offrent donc pas de perspective sociale durable aux salariés concernés. L’OGBL propose de réviser ce dispositif en introduisant la négociation obligatoire de plans annuels de mesures d’anticipation et de prévention pour la protection des emplois.
De même, l’OGBL estime qu’il faut renforcer la protection contre le licenciement du salarié. Trop souvent, des licenciements soi-disant «économiques» n’interviennent que dans le seul but d’augmenter les marges de l’entreprise, alors qu’elle est en fait profitable! La juridiction dans cette matière est depuis longtemps de plus en plus défavorable au salarié, donnant la priorité à la liberté de l’employeur d’organiser son entreprise. L’OGBL revendique des obligations supplémentaires à charge de l’employeur, qui devra montrer que tous les efforts de formation et d’adaptation ont été entrepris et qu’un reclassement en interne n’est pas réalisable.
L’OGBL demande également des améliorations au niveau des négociations du plan social, en mettant un terme à certains abus de la part des employeurs, dont certains concluent des plans sociaux pour des licenciements à intervenir dans trois ans, ce qui crée une situation d’inflexibilité absolue pour le salarié concerné. L’OGBL a donc proposé au CPTE de mettre en place un groupe de travail sur la question.
Ne pas lutter contre le chômage des jeunes en augmentant la précarité
L’OGBL s’inquiète tout particulièrement de l’augmentation du chômage des jeunes et des situations d’emplois précaires. Il s’oppose à une lutte contre le chômage des jeunes qui se limiterait à augmenter cette précarisation. La «garantie Jeunes » annoncée par le ministre devrait au-delà des instruments CIE et CAE prévoir des programmes adaptés aux caractéristiques et aux besoins spécifiques des jeunes demandeurs d’emploi.
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