Le Comité national de l’OGBL est tout d’abord revenu sur le résultat des élections nationales en Allemagne qui avaient eu lieu deux jours plus tôt. Des élections caractérisées par une poussée des forces conservatrices et marquées surtout par l’entrée au Parlement allemand du parti d’extrême droite qu’est l’AfD. L’OGBL a souligné que ce résultat n’est assurément pas dans l’intérêt des gens qui travaillent, ni en Allemagne, ni en Europe. Mais, force est de constater que ce qui alimente la progression de mouvements politiques comme l’AfD en Allemagne ou bien encore le FN en France réside précisément dans les politiques économiques et sociales néolibérales menées en Europe depuis des années auxquelles l’OGBL et le mouvement syndical dans son ensemble n’ont cessé de s’opposer. Des politiques désastreuses qui se sont accentuées dans le contexte de crise des années 2008-2009. Les effets de ces politiques d’austérité à base de coupes sociales, d’attaques à l’encontre de l’Etat Providence et de dumping salarial et fiscal pratiquées ces dernières années sont venus fragiliser des couches sociales de plus en plus larges. Les craintes suscitées par ces dernières se fondent sur une réalité objective. Ce sont elles qui expliquent le renforcement des mouvements d’extrême droite auquel nous assistons.
De l’autre côté de l’échiquier politique, l’OGBL constate que les forces politiques progressistes n’ont, elles, pas su proposer jusqu’à présent de perspectives et d’alternatives crédibles. Des renouvellements politiques et idéologiques doivent désormais avoir lieu dans ce camp. Et cela ne vaut évidemment pas que pour la seule Allemagne, mais pour la plupart des pays en Europe. Enrayer la progression des mouvements rétrogrades ne deviendra envisageable qu’à partir du moment où le progrès social redeviendra le moteur d’un véritable projet politique. Il n’existe qu’un seul antidote à la montée de ces mouvements et il passe par le renforcement de politiques sociales (augmentation des revenus directs, lutte contre les inégalités, mise en place de politiques fiscales favorisant les bas et moyens revenus, renforcement des assurances sociales et des droits sociaux).
Une feuille de route pour le gouvernement Le Comité national de l’OGBL s’est ensuite penché plus particulièrement sur la situation luxembourgeoise. Avec une croissance économique constante de plus de 4%, une balance commerciale positive, des finances publiques saines et un taux d’endettement tout à fait supportable, le Luxembourg présente une santé économique et financière insolente. Même l’OCDE et la Commission européenne en conviennent. Une situation qui vient une nouvelle fois conforter l’analyse que fait l’OGBL depuis les dernières années et confirmer le caractère inutile et superflu des politiques d’économies mises en place par le gouvernement au début de son mandat dans le cadre de son soi-disant «Zukunftspak». Si l’OGBL continue à saluer le changement de cap politique opéré par le gouvernement depuis 2 à 3 ans, il souligne toutefois que les mesures positives qu’il a mises en œuvre jusqu’à présent ne sont finalement venues que compenser partiellement les pertes subies auparavant par la grande majorité de la population. Le Comité national de l’OGBL a tenu dans ce contexte à envoyer un message très clair au gouvernement. Ce dernier est appelé à exploiter pleinement les douze mois qui lui restent pour confirmer ce qu’il a initié et accentuer davantage sa politique sociale. Voici les principaux points pour lesquels l‘OGBL attend à ce que le gouvernement actuel agisse encore avant les prochaines élections.
Après la pénurie dramatique d’instituteurs constatée à la rentrée scolaire (lire en page 26), l’OGBL a décidé de se pencher en profondeur dans les mois à venir sur les problèmes que rencontre actuellement l’école publique au Luxembourg et dont la pénurie d’instituteurs ne semble être que la pointe émergée de l’iceberg. L’OGBL rappelle qu’il défend fermement le modèle d’une école publique forte, seule capable d’assurer l’égalité des chances entre les enfants et de développer leurs potentialités individuelles. L’OGBL s’inquiète notamment d’une éventuelle perte de qualité dans les écoles publiques et d’une privatisation rampante de ces dernières
L’Europe était également à nouveau à l’ordre du jour de la dernière réunion du Comité national de l’OGBL. Pour l’OGBL, il est évident que l’Europe sociale doit enfin devenir une priorité. Dans ce contexte, l’OGBL ne peut que déplorer que le projet de socle européen des droits sociaux adopté par la Commission européenne au printemps dernier ne prévoie pas que les paramètres et objectifs sociaux doivent devenir contraignants pour les Etats membres. L’OGBL revendique que ces paramètres sociaux obtiennent la même valeur que les paramètres économiques retenus dans le cadre du semestre européen. Il serait inacceptable que les paramètres et objectifs sociaux en restent au stade de recommandations ou de vagues déclarations d’intention. L’OGBL constate par ailleurs avec satisfaction que la Commission européenne n’a cette fois-ci pas réitéré ses attaques à l’encontre du dispositif d’indexation des salaires et pensions. Mais ce silence s’explique certainement par la faible inflation actuellement… En revanche, la Commission s’en prend une nouvelle fois au «coût» et à la «viabilité» du système de pensions au Luxembourg. Des attaques que dénonce une nouvelle fois l’OGBL, compte tenu des derniers chiffres en la matière, qui démontrent à souhait que le système de pensions n’est absolument pas en danger. L’OGBL ne se dérobe pas à une discussion sur l’avenir du système de pensions, mais s’oppose formellement à un affaiblissement de celui-ci au profit d’assurances privées et commerciales
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