En date du 18 janvier 2017, une délégation du SEW/OGBL et de l’UNEL a rencontré le ministre Claude Meisch au sujet de la modernisation du lycée et de la réforme y afférente du cycle inférieur de l’EST et du cycle supérieur de l’ES.
Selon les planifications du MENJE, il est prévu que cette réforme entre en vigueur dès le mois de septembre 2017. Devant l’ampleur des changements qu’implique cette réforme, une entrée en vigueur en septembre 2017 semble irréaliste aux yeux du SEW/OGBL, même si le MENJE déclare vouloir accorder une période transitoire d’une année aux lycées pour appliquer certaines des mesures proposées.
En premier lieu, le SEW/OGBL reste sceptique quant aux bienfaits d’une autonomie par trop libérale, qui risque de provoquer un climat malsain de concurrence entre lycées et le drainage de ressources vers des efforts de marketing, ressources qui ne seraient plus disponibles pour les missions fondamentales du lycée. Elle risque également de provoquer la mise à l’écart des lycées régionaux, tout autant qu’elle va saper la neutralité de l’école publique en accordant une trop grande importance aux interventions du monde économique et financier.
La gestion par objectifs, corollaire de l’autonomie, pose également problème au SEW/OGBL. Qui sera tenu pour responsable au cas où les objectifs que le lycée s’est donnés ne seraient pas atteints ? L’élève et ses parents ? L’enseignant ? La cellule de développement scolaire qui a élaboré le plan ? La direction du lycée ? Dans sa proposition de loi, le MENJE énumère toute une série d’obligations et de devoirs imputés aux lycées, aux enseignants, aux équipes pédagogiques, etc., sans régler pour autant la question de la répartition des responsabilités. Le MENJE, en proposant une autonomie élargie aux lycées, ne tente-t-il pas, indirectement, de se déresponsabiliser de ses propres obligations en matière d’enseignement ?
Le SEW/OGBL conteste également le rôle dévolu à la « cellule de développement scolaire » au sein des lycées, structure superflue d’autant plus que ses membres sont désignés par le directeur du lycée et n’ont donc aucune assise démocratique, contrairement au comité des professeurs, transformé en comité de la conférence du lycée, au comité des élèves, au comité des parents d’élèves et au conseil d’éducation, dont les membres sont démocratiquement élus mais dont l’influence se réduit comme peau de chagrin.
Quant aux règlements grand-ducaux sur « les matières obligatoires et à option des différentes sections et classes et l’organisation de l’examen de fin d’études secondaires » d’un côté et « l’évaluation et la promotion des élèves » de l’autre, le SEW/OGBL doit constater qu’ils comportent un degré de complexité tel que leur application concrète sur le terrain va être des plus difficile.
Si certaines propositions du MENJE, comme l’organisation du cycle inférieur en cours de base/cours avancés, trouvent l’approbation du SEW/OGBL, beaucoup de points d’interrogations subsistent néanmoins, notamment en ce qui concerne le profil d’accès aux formations à la fin du cycle inférieur, l’organisation et l’encadrement des mesures d’appui et de remédiation, tout autant que l’enseignement des langues et la certification de ces dernières.
Le SEW/OGBL demande que le MENJE s’engage dans de véritables négociations avec les syndicats de l’enseignement, à l’instar des pourparlers actuels – avec la nouvelle direction du SFP – dans la formation professionnelle. Seule une réforme portée par l’ensemble des enseignants peut aboutir et porter ses fruits dans les années à venir.
Communiqué par le SEW/OGBL le 23 janvier 2017
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