Les jeunes ont besoin d’emplois – et non d’insultes!

«La jeunesse d’aujourd’hui est paresseuse» et «qui veut travailler va trouver un emploi». Telles sont les insultes lancées de tous les bords à l’égard de la jeunesse actuelle qu’on a trop souvent tendance à appeler injustement la «bof génération». En d’autres mots, pareils propos impliqueraient que la jeunesse de nos jours est paresseuse, bête, pas motivée et en plus réfractaire au travail. Les jeunes sans qualification, apparemment particulièrement difficiles et exigeants dans leur recherche d’un emploi, sont plus spécialement visés.

Le Département des jeunes de l’OGBL s’inquiète de telles affirmations et met en garde contre un débat malhonnête et malveillant qui reposerait exclusivement sur des préjugés et de fausses informations.

 

Selon la «jeunesse d’hier», la «jeunesse d’aujourd’hui» en aurait toujours moins dans le crâne

La pleurnicherie sur la prétendue paresse et bêtise des jeunes n’apporte aucun élément concret à la lutte contre le chômage, au contraire elle stigmatise des générations entières de jeunes qui trop souvent connaissent des conditions de travail et de vie précaires. La jeunesse est touchée de façon disproportionnée par le manque de travail décent et d’emplois de qualité ce qui en fait des travailleurs pauvres, mal payés, qui ont souvent un statut d’emploi peu valorisant.

Les formations existent-t-elles encore dans certains domaines?

Ces discours serviraient-ils à faire endosser aux jeunes la responsabilité des problèmes existants dans la formation? On avance les emplois dans le secteur de l’horeca en pleine expansion (hôtels, restaurants et cafés) que les jeunes mépriseraient. Le Département des jeunes de l’OGBL rappelle dans ce contexte l’étude du ministère de l’Education et de la Formation qui révèle que même pas la moitié des jeunes avec CATP peut y décrocher un contrat à durée indéterminée. Les employeurs du secteur horeca ne s’opposent-ils pas plutôt avec véhémence à l’introduction d’un contrat collectif sectoriel afin de maintenir un bas niveau salaires? Ne parlons même pas des nombreux salariés qui travaillent dans ce secteur dans des conditions précaires et sans véritable contrat de travail!  Par ailleurs, il faudrait poser la question si finalement il y a assez de places d’apprentissage dans ce domaine?

Les bénéficiaires du RMG ne sont pas des parasites

Le Département des jeunes proteste fermement contre cette généralisation insinuant que bon nombre de personnes profiteraient sciemment du système social sous prétexte qu’il est plus rentable de bénéficier du  revenu minimum garanti (RMG) que de travailler pour le salaire minimum. L’affirmation que cette situation pourrait inciter les jeunes à flemmarder sur leur canapé, est tout simplement grotesque! Il faut rappeler qu’un demandeur doit avoir 25 ans au moins pour pouvoir profiter des prestations, à moins qu’il n’élève un enfant ou soigne une personne.

La déclaration que les bénéficiaires du RMG soient privilégiés en matière de logement du fait qu’ils peuvent prétendre à un logement social, qu’ils n’ont à s’occuper de rien et habitent les lieux les plus agréables est le summum de l’impertinence.

Le Département des jeunes souligne que l’octroi du revenu minimum garanti est sévèrement réglé et lié étroitement à des mesures d’insertion concrètes. La paresse certes ne figure pas parmi les conditions pour cet octroi du RMG. Il ne faut surtout pas oublier dans cette discussion que le RMG a été conçu comme instrument social pour lutter contre l’exclusion, afin de permettre une réinsertion sur le premier marché du travail sans aide financière et donc à une vie autonome. Du moment que le bénéficiaire du RMG refuse une mesure d’emploi, il perd son droit au revenu minimum garanti.

Au lieu de polémique il faut des emplois sûrs!

Les contrats à durée déterminée et les emplois précaires semblent devenir la norme chez les jeunes. Selon les dernières données statistiques, le taux de chômage chez les jeunes de moins de 25 ans est deux fois plus élevé (14,5%) que celui des demandeurs d’emploi toutes catégories confondues (6,2%). En outre, 6,6% sont sous contrat CAE et 18,7% sous contrat CIE. Concernant le temps d’inscription auprès de l’Agence de l’emploi, le nombre de jeunes demandeurs d’emploi inscrits depuis moins de six mois est le plus important et, en comparaison avec d’autres catégories d’âge, cette catégorie est la moins touchée par le chômage de longue durée.

Mettre à disposition des jeunes des emplois est un devoir important pour notre société. Les conséquences économiques, sociales et personnelles du chômage de longue durée des jeunes sont fatales. Le Département des jeunes de l’OGBL rappelle une fois de plus sa revendication d’un plan d’action national qui fixe clairement les priorités concrètes dans le domaine de l’emploi des jeunes et garantit des mesures pour la promotion de l’emploi des jeunes.

Aucune entreprise ne peut s’attendre en embauchant un jeune à trouver un petit adulte déjà prêt à remplacer à part entière un spécialiste expérimenté. Chaque jeune mérite la chance de pouvoir s’épanouir selon ses aptitudes et les entreprises doivent assumer leurs responsabilités sociales et économiques à l’égard des jeunes entrants sur le marché du travail.

 

Ce n’est pas avec des préjugés et des insinuations malveillantes que nous arriverons à maîtriser les problèmes de l’emploi des jeunes! Le Département des jeunes de l’OGBL dénonce vivement une telle attitude politique et se demande en fait qui doit réellement changer de mentalité!