Plus de 350 délégués du secteur du commerce ainsi que des militants de l’OGBL et du LCGB ont répondu présent en masse le 6 février dernier au Casino syndical de Bonnevoie à l’appel du front syndical, dans le cadre d’un premier rassemblement pour dire «NON» à la libéralisation des heures d’ouverture dans le commerce. La veille, des militants de l’OGBL et du LCGB avaient également déjà mené une première action de sensibilisation devant la Chambre des députés et interpellé à cette occasion les membres de la Commission parlementaire saisis par le projet de loi en question, qui a été déposé en décembre par le ministre de l’Economie, Lex Delles.
«Monsieur Delles, vos horaires d’ouverture sont nos horaires de travail», a notamment rappelé David Angel, secrétaire central du syndicat Commerce de l’OGBL, face aux délégués rassemblés le 6 février. Une étude du LISER commanditée en 2018 par le ministère de l’Economie lui-même, avait également déjà révélé que l’écrasante majorité des salariés du commerce préfèrent ne pas du tout travailler le dimanche ni tard le soir, et que cela a des conséquences néfastes sur la santé et le bien-être des personnes concernées. L’étude avait également mis en évidence qu’une libéralisation favorise les grandes entreprises au détriment des petites et qu’elle aggrave les problèmes d’attractivité des petits artisans et commerçants.
Après l’extension prévue des heures de travail dominicales de 4 à 8 heures, cet élargissement extrême des heures d’ouverture et des heures de travail, tel que le prévoit le ministre, constituerait une régression sociale d’envergure, détruisant toute possibilité de vie familiale et privée pour les 50 000 salariés concernés. «Ce qui est prévu ici n’est rien de moins qu’une libéralisation totale des heures d’ouverture, même si le ministre dit le contraire. Qui va faire ses courses entre 22h et 5h du matin?», ironise David Angel.
Sous couvert d’une soi-disant modernisation, le gouvernement s’attaque ici en réalité frontalement aux vies privées et familiales, aux activités bénévoles et culturelles de 50 000 salariés dans le commerce. «De quelle modernité parlent-ils ? Il n’y a absolument rien de moderne dans le fait d’être à disposition de son patron 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Il n’y a rien de moderne dans l’idée de ne pouvoir passer son temps libre qu’à consommer dans les supermarchés ou les galeries marchandes. Il n’y a rien de moderne dans un monde où le petit commerce meurt à petit feu pendant que quelques grandes multinationales se partagent le gâteau! Il n’y a rien de moderne dans un monde où nous ne pouvons que travailler ou consommer. Et de ce monde-là, nous n’en voulons pas! », fait savoir David Angel, sous les applaudissements du Casino syndical.
A bien y regarder, ce qu’est en train de préparer le gouvernement avec ce projet de réforme, mais aussi plus largement avec les autres attaques antisociales en préparation est loin d’une modernisation, mais ressemble bien davantage à un retour en arrière.
Les délégués OGBL et LCGB du secteur du commerce ont lancé un signal très clair le 6 février : ils résisteront et ils se battront jusqu’au bout. L’OGBL et le LCGB ont déjà prévu d’autres actions au cours des prochaines semaines.
• Généralisation des ouvertures de 5h00 à 22h00 en semaine ; de 5h00 à 19h00 les samedis, dimanches et jours fériés. • Sur 11 jours fériés dans l’année, l’obligation de fermeture sera maintenue uniquement pour trois jours fériés spécifiques (1er janvier, 1er mai, 25 décembre). • Cette nouvelle catégorisation des jours fériés en 8 jours ouvrables et 3 jours non-ouvrables entraînera également deux catégories de veilles de jour férié : ouverture jusqu’à 19h00 pour les veilles de jours fériés ouvrables et jusqu’à 18h00 pour les veilles de jours fériés non-ouvrables. En matière de jours fériés, il y a donc quatre scénarios possibles suivant les projets du ministre. •La possibilité d’ouvrir pendant 24 heures d’affilée sera doublée, passant ainsi d’une à deux fois par an.
L’article a été publié dans l’Aktuell (1/2025)
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