Accord salarial : l’OGBL a soumis son catalogue de revendications au ministre

L’OGBL vient de transmettre son catalogue de revendications au ministre de la Fonction publique Serge Wilmes en vue de la renégociation de l’accord salarial des fonctionnaires et employés de l’Etat. Ce catalogue a été élaboré pendant plusieurs mois par les responsables des syndicats Service public OGBL-Landesverband, Education et Sciences (SEW), Chemins de fer FNCTTFEL-Landesverband et Santé, Services sociaux et éducatifs, ainsi que des représentants des associations de fonctionnaires et d’employés de l’Etat affiliés à l’OGBL. Ces syndicats professionnels et associations regroupent ensemble plus de 20 000 membres de l’OGBL qui sont fonctionnaires, employés et salariés des secteurs publics et parapublics.

Outre sa revendication classique de remplacer le modèle actuel par des négociations globales pour l’ensemble du secteur public, l’OGBL met cette fois-ci l’accent sur deux grands sujets :

  • Le renforcement du pouvoir d’achat des agents publics et la mise en place d’une plus grande équité entre les agents publics

L’OGBL demande un alignement de la valeur du point indiciaire des employés sur celui des fonctionnaires. Cela rejoint sa revendication au niveau communal d’appliquer le point indiciaire supérieure (« héije Punktwert ») à toutes les communes du pays, afin qu’une seule valeur du point prévale dans l’ensemble de la Fonction publique.

Les revendications de l’OGBL concernant une harmonisation au niveau des heures supplémentaires, des primes d’astreinte ou encore la préretraite pour travail posté vont dans le même sens.

En 2022, l’OGBL avait salué l’augmentation de 5% sur les 100 premiers points retenue par le dernier accord salarial, mais il s’était opposé au fait que celle-ci soit limitée à un an, faisant que les agents des carrières inférieures ont connu une baisse de leurs salaires en 2024 par rapport à 2023. Par conséquent, l’OGBL revendique une augmentation permanente de 5% sur les 200 premiers points. Cela constituerait un renforcement du pouvoir d’achat pour tous les agents, qui serait « surproportionnel » pour les carrières inférieures et moyennes.

  • Une représentation démocratique du personnel — aussi dans la Fonction publique

L’OGBL revendique également la tenue d’élections démocratiques de représentants du personnel au niveau des fonctionnaires et employés de l’Etat, qui doivent jouir de droits et attributions comparables à ceux des délégations du personnel chez les salariés de droit privé. Le Luxembourg devrait enfin se conformer aux exigences de l’Organisation internationale du travail (OIT) en la matière. Dans ce contexte, l’OGBL voit de manière très critique les atteintes aux libertés syndicales dans la Fonction publique, qui ne s’expriment pas seulement par des menaces, voire des sanctions, à l’encontre des syndicalistes, mais également par le refus scandaleux d’entamer une procédure de conciliation au niveau de l’APCCA/OGBL (tâche du personnel éducatif et psycho-social) et du SPAL/CGFP (système d’évaluation au sein de l’armée).

–> Le catalogue de revendications complet de l’OGBL est à retrouver ici

Au moment même où le département de la Fonction publique de l’OGBL s’apprêtait à envoyer son catalogue au ministre, il a été annoncé que les négociations seront menées à nouveau avec la seule CGFP. Or, il y a lieu de rappeler que ces négociations impactent non seulement les milliers de fonctionnaires et employés de l’Etat organisées dans l’OGBL, mais également, directement ou indirectement, des dizaines de milliers de travailleurs du secteur public, dont les agents CFL, les agents des services publics communaux, les salariés de l’Etat, ainsi que les salariés des établissements publics et conventionnés dans les secteurs de la santé, des services sociaux et éducatifs. Or toutes ces personnes ne sont pas représentées par la CGFP, qui regroupe exclusivement des fonctionnaires et employés de l’Etat, alors que l’OGBL est majoritaire dans la grande majorité des secteurs concernés.

L’Organisation internationale du travail (OIT) postule que le syndicat le plus représentatif d’un secteur doit pouvoir participer aux négociations collectives qui le concernent. Partant de là, l’OGBL réitère sa demande d’être intégré aux négociations de l’accord salarial.

Communiqué par le département Fonction publique de l’OGBL,
le 23 octobre 2024