A l’occasion de sa réunion du 28 février 2011, le Comité exécutif de l’OGBL a analysé entre autres la situation économique et sociale du pays. Si d’un côté le Comité exécutif est satisfait de la sortie de crise au Grand-Duché, de la reprise économique et de l’amélioration conséquente des finances publiques, il regrette vivement que sur base de chiffres trop pessimistes qui ne correspondent définitivement plus à la réalité, les salariés et pensionnés doivent continuer à payer le prix de la crise financière. Impôt de crise, impôt de solidarité, augmentations des cotisations de l’assurance maladie, augmentation des participations des assurés aux soins de santé, non adaptation des barèmes de taxation des salaires à l’inflation, … autant de charges qui se révèlent aujourd’hui doublement pénalisantes. Elles plombent le pouvoir d’achat des ménages et alimentent l’inflation domestique. Par ailleurs, une perte en pouvoir d’achat des ménages est toujours synonyme de perte pour l’économie nationale.
En conséquent, l’OGBL demande avec insistance au gouvernement d’abolir l’impôt de crise avec effet au 1er janvier 2012 et d’instruire son représentant au sein du Comité directeur de la Caisse nationale de santé (CNS) de voter ensemble avec les représentants des salariés l’abrogation immédiate des augmentations de la participation des assurés aux soins de santé.
Appel pressant pour maîtriser l’inflation domestique
Compte tenu de la crise politique exceptionnelle dans le monde arabe et des répercussions de cette crise sur le prix du pétrole et l’envol de l’inflation extérieure, l’OGBL adresse un appel pressant au gouvernement de mettre en œuvre d’urgence un train de mesures permettant d’au moins maîtriser l’inflation «faite maison». Concrètement l’OGBL demande la mise en place d’un gel total des prix administrés jusqu’à la fin de 2011, et au niveau des communes, une révision vers le bas de certaines taxes communales récemment augmentées comme le prix de l’eau potable et des eaux usées.
Dans ce contexte, le Comité exécutif de l’OGBL rappelle au gouvernement et aux fédérations patronales les accords tripartites de 2006 relatifs à la maîtrise de l’inflation notamment la désindexation des contrats conclus par l’Etat ainsi que la mise en place d’accords volontaires de maîtrise des prix de vente dans différents secteurs économiques.
L’OGBL demande à nouveau au gouvernement de mettre en place rapidement l’observatoire des prix et des marges. En outre, le gouvernement est invité à faire le nécessaire pour rendre illégal la pratique des hausses automatiques stipulées dans certains contrats de services.
Compensations pour les salariés, plus de justice sociale
L’OGBL rappelle également l’accord bipartite entre le gouvernement et les syndicats du 29 septembre 2010. Cet accord règle l’indexation des salaires et pensions à l’inflation pour l’année 2011 et donne par ricochet un avantage aux entreprises notamment au niveau de la planification des dépenses, un avantage non négligeable en ces temps d’envol de l’inflation à cause des prix du pétrole.
Pour les salariés et pensionnés, la crise arabe a également des conséquences négatives sur leur pouvoir d’achat par le fait qu’à cause de la spéculation effrénée sur les produits pétroliers, les prix des carburants augmentent sans cesse. Mais comme la prochaine tranche indiciaire ne pourra être versée avant le 1er octobre 2011, l’OGBL demande au gouvernement de mettre en place avec effet immédiat une compensation de 25 euros par mois en doublant le montant du crédit d’impôt pour salariés («Arbeitnehmerfreibetrag»).
Par ailleurs, l’OGBL demande que le taux de cotisation à l’assurance maladie des ex-ouvriers passe au même taux que celui des ex-employés privés à partir de janvier 2012. Dans le cadre de l’introduction du statut unique il était prévu que le taux de cotisation beaucoup plus élevé des ex-ouvriers soit réduit graduellement jusqu’à atteindre le 1er janvier 2014 le même taux que celui des ex-employés. Compte tenu de l’excellente situation financière de la Caisse nationale de santé (CNS), cette discrimination entre ex-ouvriers et ex-employés n’est plus justifiée. Cela aurait par ailleurs un effet doublement positif: le coût salarial pour travaux manuels baisserait et le pouvoir d’achat des salariés en question augmenterait.
Enfin, le Comité exécutif demande au gouvernement d’adapter le «boni pour enfant» et les allocations familiales au coût de la vie. L’OGBL est d’avis que toutes ces mesures permettront de maintenir le pouvoir d’achat, bénéficieront à l’économie et renforceront la justice sociale au Luxembourg.
Les autres sujets traités par le Comité exécutif de l’OGBL comprenaient notamment une analyse de la situation dans les secteurs de la sidérurgie, du bâtiment et des services publics.
Communiqué par l’OGBL le 1er mars 2011
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