L’OGBL tient à revenir sur les déclarations des représentants de la Fédération des installateurs en équipements sanitaires et climatiques (FIESC) parues ce jour dans le Lëtzebuerger Journal. La fédération reproche à l’OGBL d’avoir influencé les salariés dans leurs décisions et d’avoir ainsi provoqué la faillite de l’entreprise Thermolux.
L’entreprise a elle-même avoué connaître des difficultés financières depuis plusieurs années. Sa survie n’a été possible au cours de ces années que par l’injection de capitaux par les actionnaires. Dès lors, nous déplorons cette révision des faits.
L’OGBL a suivi la situation de l’entreprise depuis des années et est même intervenu auprès de cette dernière il y a un an pour entamer la négociation d’un Plan de maintien dans l’emploi (PDME) visant à éviter le pire et à sauver les emplois. À l’époque, l’entreprise avait refusé cette proposition prétextant qu’elle n’en avait pas besoin.
À notre grande surprise, il y a deux mois, la direction de l’entreprise a convoqué la délégation du personnel et l’OGBL afin de négocier un nouveau PDME. La direction a alors fait savoir son intention de se débarrasser d’une cinquantaine de salariés sur les 60 qu’elle comptait. Ces salariés seraient repris par l’entreprise Reckinger sous condition qu’ils soient engagés au salaire minimum grâce à l’aide au réemploi. Ce système garantit à chaque salarié, sous conditions, une rémunération égale à 90% de sa rémunération antérieure sur une période de 4 ans. Si la rémunération est inférieure à ces 90%, la différence est compensée par l’ADEM.
Les 10% perdus ne sont pas «minimals», comme la fédération le laisse entendre, puisque cela équivaut à une perte d’un peu plus d’un mois de salaire par an. Dans un secteur où les salaires sont relativement bas, toute perte de pouvoir d’achat peut avoir des conséquences dramatiques pour les salariés concernés.
Les salariés de Thermolux et l’OGBL ont été placés devant le fait accompli. L’OGBL et la délégation du personnel sont intervenus pour que l’entreprise revoie sa proposition et indemnise le personnel au moins à hauteur de la perte de salaire et qu’elle améliore les conditions de départ. Malheureusement, la proposition finale n’incluait qu’une indemnité (en moyenne de 3 000 euros) qui couvrait à peine ¼ des pertes subies par chaque salarié au cours des quatre prochaines années.
Face à cette proposition, les salariés, en toute connaissance de cause, ont décidé de ne pas accepter cette proposition parce qu’ils ne voulaient pas renoncer à leurs droits et être traités comme une simple marchandise. Nous déplorons que Thermolux ait, depuis le début, refusé de négocier un plan social comme la situation de l’entreprise l’exigeait parce que les actionnaires ne voulaient pas payer les indemnités prévues par la loi et ne voulaient pas assumer une quelconque responsabilité sociale envers les salariés.
Nous déplorons également la position et les propos de Michel Reckinger. Depuis le début, l’entreprise Reckinger aurait pu reprendre une partie du personnel, mais elle refusait de le faire sans que la «collectivité» assume une grande partie des salaires. Cependant, à ce jour, Michel Reckinger peut très bien reprendre les salariés de Thermolux aux mêmes conditions, puisque la faillite ne change rien à sa proposition et que le système d’aide au réemploi est toujours d’application.
Communiqué par le Syndicat Bâtiment, Artisanat du Bâtiment et Constructions métalliques de l’OGBL le 25 juillet 2014
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