L’OGBL, syndicat majoritaire au sein de l’entreprise de sécurité Seris, a rencontré la direction de l’entreprise le 26 février 2020 afin de discuter des conséquences et des pistes envisageables suite à la décision du Parlement européen d’internaliser le service de sécurité sur son site du Kirchberg à partir d’avril 2021. En effet, ce service de sécurité y est assuré actuellement par l’entreprise Seris qui perdra donc un marché à partir de cette date. Et les 85 agents de sécurité qui sont actuellement affectés au Kirchberg ne seront pas transférés vers le Parlement européen, sachant que le changement de paradigme annoncé ne répond pas aux critères d’un transfert d’entreprises.
Dans ce contexte, l’OGBL revendique qu’un plan de maintien dans l’emploi soit négocié avec la direction de Seris, comprenant des mesures comme par exemple: des préretraites-ajustement, des départs volontaires temporaires (congé social, congé parental, …), des reclassements internes ainsi que des reclassements externes au niveau sectoriel. Dans le cadre de reclassements externes, l’idée consisterait à répartir les agents concernés dans les autres entreprises du secteur du gardiennage qui, de toute façon, sont constamment en quête de nouveaux agents.
De manière générale, l’OGBL revendique, dans le cadre de la convention collective sectorielle, l’introduction d’un comité de reclassement en cas de sureffectif (CRS), permettant la gestion de sureffectifs suite à des réorganisations. En effet, tandis que les transferts d’entreprises sont obligatoires et automatiques, les pertes de marché ne sont, elles, pas encadrées ni réglementées. Par conséquent, le reclassement externe au niveau sectoriel en cas de sureffectif est laissé aujourd’hui au bon vouloir des dirigeants des autres entreprises actives dans le secteur du gardiennage. Par analogie au transfert d’entreprise, l’instauration d’un CRS dans le cadre de la convention collective sectorielle pourrait permettre de préserver et de maintenir nombre d’emplois à l’avenir.
Enfin, l’OGBL tient à dénoncer ici les pratiques du Parlement européen, dont les conditions de salaire qui y sont appliquées. D’un côté, la durée offerte aux agents de sécurité pour manifester leur intérêt à l’appel d’offre émis par le Parlement européen est très courte (dans ce cas, le délai va de la mi-février au 28 février) et il réduit par conséquent le temps de réflexion des agents. De l’autre côté, le salaire de base offert par l’institution européenne est bien en-dessous du salaire social minimum au Luxembourg. L’OGBL dénonce fermement ce dumping social et appelle le Parlement européen à prendre ses responsabilités dans le cadre de cette perte de marché.
Communiqué par le syndicat Services et Energie de l’OGBL le 26 février 2020
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