Le gouvernement a annoncé le 25 janvier 2024 qu’il déclarait plusieurs branches du secteur de la construction comme étant en crise. Sont visées par cette annonce les entreprises de la construction dont l’activité principale relève de la « construction de bâtiments résidentiels et non résidentiels » (14 000 salariés) ou de la « démolition et (la) préparation de sites » (1 400 salariés). Afin de faire face aux difficultés qu’elles rencontrent, les entreprises concernées pourront ainsi recourir au chômage partiel entre le 1er février et l’été 2024. La mesure décidée par le gouvernement prévoit un recours au chômage partiel pouvant concerner, au maximum, jusqu’à 20% des effectifs par entreprise.
L’OGBL soutient la décision prise par le gouvernement. Celle-ci vient en effet garantir le maintien dans l’emploi des salariés concernés, du moins à court terme.
Néanmoins, l’OGBL insiste sur l’importance de veiller à présent à ce qu’il n’y ait pas d’abus commis par certaines entreprises et que le chômage partiel — financé par l’argent du contribuable (!) — bénéficie exclusivement aux entreprises qui sont confrontées à de véritables difficultés en raison du ralentissement de l’activité dans le secteur.
Veiller à ne pas gaspiller l’argent public demeure en effet une préoccupation constante dans l’approche de l’OGBL. C’est là également une des raisons pour lesquelles l’OGBL a toujours privilégié la recherche d’accords de plan de maintien dans l’emploi (PME) individuels avec les entreprises rencontrant des difficultés. De tels PME permettent en effet de trouver, au cas par cas, les mesures adéquates à chaque situation : chômage partiel si nécessaire, mais également prêt de mains-d’œuvre, préretraite, etc. L’OGBL a conclu de tels PME dans le secteur et continue d’ailleurs d’en négocier.
L’OGBL rappelle qu’il ne pouvait marquer son accord à un plan de maintien dans l’emploi sectoriel pour la construction que sous la condition expresse que celui-ci ne se réduise pas exclusivement à la possibilité offerte à l’ensemble des entreprises de recourir au seul chômage partiel. L’OGBL revendiquait dans ce contexte, outre la négociation d’un accord sectoriel global relatif aux conditions de travail, que ce PME sectoriel prévoit également la possibilité de recourir à l’ensemble des mesures offertes par la législation et non seulement le chômage partiel.
Enfin, l’OGBL souhaite attirer l’attention sur l’une des principales causes à l’origine de la « crise » que traversent actuellement certaines branches du secteur de la construction. Celle-ci est à rechercher dans la crise du logement au Luxembourg. Aux prix du logement exorbitants que connait le pays depuis plusieurs années, est venue s’ajouter récemment une hausse spectaculaire des taux d’intérêts, rendant l’acquisition d’un logement très difficile pour le commun des mortels et entrainant mécaniquement un ralentissement de l’activité dans certaines branches de la construction. En même temps, la contraction au niveau de l’accès à la propriété a eu pour conséquence une forte pression sur le locatif, entrainant une flambée des loyers.
L’OGBL revendique dans ce contexte que des mesures ambitieuses en matière d’accès au logement soit prises par le gouvernement, dans l’intérêt aussi bien des ménages que de la relance dans le secteur de la construction et ainsi également de la préservation des emplois.
Communiqué par le syndicat Bâtiment de l’OGBL, le 25 janvier 2024
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