Restructuration de l’année scolaire

NON à une nouvelle augmentation de la tâche des enseignants!

Le ministère de l’Education nationale et de la Formation professionnelle (MENFP) vient de publier un avant-projet de loi visant à organiser l’année scolaire par semestres. Structurer l’année en semestres présente des avantages et des désavantages.

Dans l’enseignement fondamental, les nouvelles formes d’évaluation exigent l’organisation d’activités d’évaluation en classe pendant une période couvrant plusieurs semaines et ceci pour un trop grand nombre de compétences. L’élaboration des bilans d’évaluation à l’approche de la fin des trimestres demande un investissement de temps considérable de la part des enseignants. Le délai assez restreint entre les périodes d’évaluation ne justifie pas ces efforts et cette perte de temps scolaire. Ainsi l’introduction des semestres présenterait un bénéfice pour les élèves et les enseignants.

Dans les lycées et lycées techniques par contre, les désavantages semblent plutôt prévaloir:

  • les élèves et leurs parents recevraient tardivement le premier bulletin sommatif (fin février-début mars), d’où la nécessité de dresser fin décembre un bilan intermédiaire par la voie de conseils de classe;
  • une réorientation vers une autre classe n’aurait lieu, selon l’avant-projet de loi, qu’à la fin du premier semestre, ce qui est bien trop tard;
  • après le premier bulletin sommatif, les élèves ne disposeraient plus que d’une chance pour se rattraper au lieu de deux dans le système actuel;
  • les vacances de Noël ne constitueraient plus une période de repos pour les élèves, puisqu’elles serviraient à préparer les devoirs qui auraient lieu pendant le mois de janvier.

Il faudra donc discuter le bien-fondé de l’introduction de semestres dans l’enseignement post fondamental. Il est utile de remarquer qu’une première expérience d’organisation par semestres dans l’EST à la fin des années 1990 n’avait pas abouti.

Toutefois, nonobstant le résultat de cette discussion, il est absolument hors de question pour le SEW que la structuration par semestres ne conduise à une nouvelle augmentation de la tâche des enseignants par la voie d’une réduction des vacances et congés scolaires qui leur sont accordés.
Or, par différents moyens – grignotage d’au moins 4 jours au début et/ou à la fin de l’année scolaire, distinction entre périodes de vacances pour les élèves et périodes de vacances pour les enseignants, nouvelle augmentation des tâches administratives et des réunions à prévoir avec tous les parents -, c’est précisément dans cette direction qu’oeuvre l’avant-projet de loi, et cela aussi bien au détriment des enseignants du fondamental que de ceux de l’enseignement secondaire et secondaire technique.

Il ne faut pas surchager la barque!

Il est évident que le SEW ne tolérera pas une remise en question des accords au niveau de la tâche des enseignants, qui ne datent que de 2008 pour l’enseignement fondamental et de 2007 pour l’ES et l’EST. Il faut ajouter que depuis lors, de multiples réformes ont encore alourdi cette tâche et que le stress au travail et le burn-out sont en train de frapper de nombreux enseignants. Le SEW demande par conséquent le maintien de la réglementation actuelle des vacances et congés scolaires.

Par ailleurs, nombre de familles profitent des deux semaines de début septembre pour organiser des vacances moins chères en famille et une semaine de vacances supplémentaire en plein hiver ne peut avoir la même qualité qu’une semaine en été pour les élèves n’ayant pas la possibilité de partir sous des cieux plus cléments.

Le SEW défendra avec tous les moyens syndicaux disponibles les droits des enseignants et il avertit les responsables du MENPF qu’il ne faut pas surcharger la barque!

Communiqué par le Syndicat Education et Sciences de l‘OGBL
le 7 mars 2011