En votant pour l’OGBL aux élections sociales, les salariés et pensionnés du Luxembourg peuvent envoyer un message clair au gouvernement et au patronat. Mardi, 6 février 2024. Il est un peu plus de 18h30 lorsque la présidente de l’OGBL, Nora Back, prend la parole face à une salle pleine à craquer à Luxexpo The Box au Kirchberg. A un mois de la date butoir des élections sociales, l’OGBL y tenait un grand meeting dédié à ses candidats en lice pour les élections sociales, aussi bien au niveau de la Chambre des salariés (CSL) qu’au niveau des entreprises.
«Nous sommes aujourd’hui tous ici pour renforcer encore davantage notre syndicat. Celui-ci n’est pas seulement — et de loin — le plus grand syndicat du pays, mais désormais nous pouvons également affirmer que nous sommes le seul syndicat qui s’engage véritablement dans l’intérêt des gens. Nous sommes la force sociale motrice au Luxembourg.», a notamment lancé la présidente de l’OGBL.
Dans son discours, Nora Back est largement revenue sur l’enjeu crucial de ces élections sociales et l’importance que l’OGBL en sorte renforcé. « Nous traversons une époque de crises. Et les premiers à en souffrir sont toujours les salariés et les pensionnés. Des temps difficiles s’annoncent. D’autant plus que nous avons désormais à faire à un gouvernement libéral-conservateur qui parle la même langue que les fédérations patronales. Nous avons besoin d’un OGBL fort, parce que l’OGBL est le seul syndicat qui a le courage de s’opposer aux attaques contre les intérêts du plus grand nombre. »
Il y a en effet de quoi s’inquiéter à la lecture de l’accord de coalition (lire aussi pages : 18-35). La présidente de l’OGBL a notamment pris l’exemple des pensions: « Quand quelqu’un envisage de renforcer le deuxième et le troisième pilier, il envisage automatiquement d’affaiblir le premier. Et cela ne signifie rien d’autre qu’un affaiblissement de notre système public de pensions. » L’OGBL a déjà averti: il s’opposera de toutes ses forces à une remise en cause de notre système de pensions public et solidaire.
Autre grande inquiétude de l’OGBL : les intentions du gouvernement en matière de droit du travail. «A ce sujet, le programme de coalition se lit comme une liste de vœux de l’UEL. Du début à la fin du chapitre Travail, ce n’est plus la protection du salarié qui est mise en avant, mais sa disponibilité pour le patron à travers une flexibilisation ultralibérale», fait savoir la présidente de l’OGBL.
Quant à la fiscalité, «le gouvernement mise sur des allègements fiscaux en faveur du capital. L’OGBL dit quant à lui, qu’il est désormais temps de faire le contraire: d’aller chercher les impôts là où l’argent est, à savoir auprès du grand capital et des gros salaires et d’imposer enfin moins le travail.»
La présidente de l’OGBL n’a pas manqué non plus d’évoquer l‘index que l’OGBL a été le seul à défendre de façon conséquente ces dernières années et qu’il continuera à défendre, contre vents et marées si nécessaire: «Avec l’OGBL, il ne sera ni plafonné, ni reporté, ni manipulé et pas non plus aboli».
L’OGBL est en campagne depuis le 16 janvier. Les principaux engagements que prend l’OGBL face aux électeurs s’articulent autour de 8 grands thèmes: la défense de l’index, de bonnes conditions de travail et de bons salaires, une meilleure conciliation entre vie privée et vie professionnelle, un droit du travail plus protecteur, une fiscalité plus juste, de bonnes pensions, la défense de notre système de sécurité sociale et de santé et l’assurance de l’accès au logement pour tous.
Plus d’informations sur: www.elsoc.lu
L’article a été publié dans l’Aktuell (1/2024)
L’élection pour la Chambre des salaries, le « Parlement du travail », est la plus grande élection démocratique que connait le Luxembourg, avec 616 754 électeurs potentiels appelés à s’y exprimer (salariés résidents, salariés frontaliers, pensionnés, vivant sur le territoire ou non).
Lors des dernières élections de la Chambre des salariés, en 2019, l’OGBL avait décroché 35 des 60 sièges à pourvoir. Une large majorité lui ayant permis de donner le ton dans la défense des intérêts des salariés et des pensionnés au cours des cinq dernières années. Notons que, techniquement, l’OGBL dispose aujourd’hui de 37 sièges. En effet, le FNCTTFEL-Landesverband, qui a entre-temps intégré l’OGBL, avait remporté à l’époque 2 des 3 sièges à pourvoir dans le groupe 8 (CFL).
La date clé des élections sociales est le 12 mars 2024. C’est à cette date qu’auront lieu, dans chaque entreprise comptant au moins 15 salariés, les élections des délégués du personnel. Et c’est également jusqu’à cette date que les salariés et les pensionnés doivent avoir retourné leur bulletin de vote pour les élections de la CSL pour qu’il soit pris en compte (vote par correspondance).
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