Une délégation de l’OGBL, comprenant notamment le président et le vice-président de la délégation du personnel d’ArcelorMittal Dudelange, a été reçue le 15 novembre 2018 par le ministre de l’Economie, Etienne Schneider, le ministre du Travail, Nicolas Schmit et le député-maire de Dudelange, Dan Biancalana, afin d’exposer ses craintes et préoccupations suite à la reprise annoncée du site par le groupe Liberty House.
Tout d’abord, l’OGBL a souligné qu’il s’interroge sérieusement sur la stratégie industrielle du groupe Liberty House. Si le futur repreneur a en effet annoncé qu’il comptait investir 10 millions d’euro, il n’a toutefois, pour l’instant, aucunement révélé ce qu’il compte entreprendre concrètement. L’OGBL a rappelé dans ce contexte que la procédure de consultation/information au sein du comité d’entreprise européen d’ArcelorMittal n’est pas encore achevée et que l’OGBL, ainsi que d’autres organisations syndicales présentes sur les 6 sites que Liberty House est censé reprendre, ont demandé à la fédération européenne des syndicats de l’industrie de programmer une réunion de coordination uniquement avec les délégations des sites concernés. Il se pose en effet un problème portant sur une divergence d’intérêts au sein du comité d’entreprise européen où deux populations différentes y sont désormais représentées. Et les délégations des sites qui doivent être vendus veulent légitimement prendre leur destinée en main face à ce potentiel repreneur commun, et obtenir des garanties écrites!
L’OGBL a également fait part de son inquiétude quant à l’avenir du site dudelangeois, en raison de la spécificité de l’acier qui y est produit. En effet, l’acier à haute valeur ajoutée qui y est produit est et demeurera dépendant d’ArcelorMittal (qui a breveté la marque). Si l’accord passé avec Liberty House prévoit une continuité pour les deux premières années, il n’y a aucune garantie que cette production se poursuive au-delà de ce délai, mettant ainsi en danger la pérennité du site et des emplois.
Concernant la convention collective de travail actuellement en vigueur dans l’entreprise, l’OGBL insiste sur le fait que le futur repreneur est dans l’obligation légale de la reprendre à son compte, mais qu’il n’existe par contre aucune garantie pour l’avenir.
Enfin, l’OGBL a fait part de ses inquiétudes quant au nombre exact de salariés qui doivent être repris. En effet, le site emploie aujourd’hui environ 300 personnes, dont quelque 70 personnes sous contrat précaire mais indispensables au bon fonctionnement de l’entreprise. L’OGBL demande dans ce contexte des garanties, également quant à la reprise de ces derniers, qui n’apparaissent pour l’instant nulle part dans les documents.
Communiqué par le syndicat Transformation sur métaux de l’OGBL le 15 novembre 2018
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