Restructurations et anticipation du changement: la CES se félicite du ferme appel à l’action lancé par les eurodéputés

logo CES16 janvier 2013

Le Parlement européen (PE) a adopté, hier, à une large majorité – 503 votes pour, 107 contre et 72 abstentions – un rapport intitulé « Information et consultation des travailleurs, anticipation et gestion des restructurations » en insistant pour que la Commission européenne prépare un projet de loi portant sur la gestion des restructurations en Europe. La Confédération européenne des syndicats (CES) salue ce vote et demande maintenant à la Commission européenne d’agir en conséquence.

Commentant le vote du PE, Judith Kirton-Darling, Secrétaire confédérale de la CES, a déclaré: «Par ce vote, une écrasante majorité des membres du Parlement européen a reconnu la nécessité d’une action européenne au plan juridique pour mieux anticiper et gérer les changements économiques. Au cours des trois dernières années, pour chaque emploi créé, deux emplois ont été perdus. Et, malgré cela, la Commission n’a pas proposé de stratégie adéquate. Pour le syndicat européen, le renforcement du cadre juridique en matière d’information et de consultation des travailleurs et de leurs organisations, la garantie de formation et d’éducation et un cadre de mesures d’accompagnement doivent faire partie de cette stratégie. Après une décennie de tergiversations, il est temps que la Commission agisse et légifère».

Doha: l’ambition c’est toujours pour demain?

11/12/2012

À Doha, malgré l’accumulation des messages alarmants, les gouvernements ont accouché d’un accord médiocre. Sur la base de ce constat, la Confédération européenne des syndicats (CES) dénonce l’inertie des négociations internationales sur le climat et les positionnements conservateurs de nombreux gouvernements.

Le fossé entre d’une part, les niveaux de réduction des émissions recommandés par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) et, d’autre part, les engagements souscrits demeure extrêmement préoccupant. Alors qu’un effort global de réduction des émissions de l’ordre de 50% est requis pour 2050 afin de confiner le réchauffement en deçà de deux degrés Celsius, les promesses actuellement enregistrées nous emmèneraient inexorablement vers un réchauffement de l’ordre de quatre degrés.

En termes de financement, le décalage entre les besoins des pays en développement et les engagements des gouvernements des pays développés est frappant. En peine d’atteindre l’objectif de fournir 30 milliards de $ nouveaux et additionnels sur la période 2010-12, les pays développés ont refusé de souscrire à des objectifs intermédiaires concrétisant leur promesse de mobiliser 100 milliards de $ par an en 2020.

Bien que certaines avancées aient été enregistrées à Doha, les réponses actuelles sont donc dramatiquement insuffisantes pour amorcer une transition juste vers une économie durable et faible en carbone.

Les Nations Unies demeurent cependant le seul cadre en mesure d’organiser un processus multilatéral de lutte contre les changements climatiques. Le calendrier de ce processus est maintenant clair : 2015 est désormais la date butoir à laquelle le nouvel accord mondial légalement contraignant doit être approuvé. La CES exhorte les gouvernements à d’ores et déjà augmenter significativement l’ambition de leurs politiques domestiques et espère qu’ils délaisseront les stratégies égoïstes à courte vue et placeront le bien commun et la transition juste au cœur de leurs travaux.

Gouvernance économique de l’UE : vers une destruction du patrimoine social européen

Luxembourg, le 10 décembre 2012

Le comité exécutif de la Confédération Européenne des Syndicats (CES) s’est tenu les 5 et 6 décembre 2012 à Bruxelles. Il a essentiellement été question de la gouvernance économique de l’Union européenne et des politiques d’austérité menées actuellement. La CES a tout d’abord tenu à féliciter ses membres pour les actions qui ont été menées dans le cadre de la journée européenne d’action et de solidarité de la CES, le 14 novembre 2012. Celle-ci s’est caractérisée par une importante mobilisation et la mise en place d’actions diverses, toutes menées le même jour sur un même thème : l’austérité et ses conséquences : le démantèlement du modèle social européen.

Dans ce cadre, la CES a également salué l’attribution du prix Nobel de la paix à l’Union européenne, et assistera à la remise du prix au président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, à Oslo le 10 décembre 2012. La CES a toutefois rappelé la nécessité d’assurer la paix sociale aux citoyens et aux travailleurs, en mettant fin aux politiques d’austérité et en œuvrant en faveur d’une croissance durable et d’emplois de qualité.

Le comité exécutif de la CES a adopté une prise de position au sujet du rapport intermédiaire « Vers une véritable Union économique et monétaire », qui donne des orientations pour terminer l’Union économique et monétaire (UEM). La CES déplore que le renforcement de la gouvernance économique passe par d’importantes interventions sur les marchés du travail et les systèmes de sécurité sociale sans approfondir la participation des partenaires sociaux. La CES constate que la recherche de la compétitivité ne s’est concrétisée jusqu’à présent que par une pression à la baisse des salaires mais également par une remise en cause de la négociation collective et une plus grande restriction dans l’accès aux différentes allocations sociales, dont les montants sont réduits.

Dans ce contexte, la CES critique fortement le récent projet de rapport publié par la direction générale des affaires économiques et financières de la Commission européenne (ECFIN) sur le marché du travail. Jugé par la CES en totale contradiction avec les principes d’une Europe sociale, le rapport propose la mise en place de réformes structurelles en vue de flexibiliser davantage le marché du travail dans le juste fil du néolibéralisme ambiant. De plus la CES constate que ce rapport a été publié par un conseil dont la fonction est essentiellement économique mais qui s’est appropriée les questions liées à l’emploi et au domaine social, qui relèvent de la DG « emploi et affaires sociales » de la Commission. Le risque est donc grand que se créée sous le couvert de l’UEM une désunion sociale.

Pour la CES, un renforcement de l’intégration économique ne peut se faire qu’en contrepartie de garanties qui renforcent le progrès social. Il est donc grand temps d’établir un cadre de normes sociales européennes qui empêcheraient une concurrence sociale vers le bas. C’est pourquoi elle demande une gouvernance sociale européenne qui se baserait sur quatre piliers sociaux que sont les droits sociaux fondamentaux, la protection sociale, la démocratie sociale et les services publics au sein d’une gouvernance économique orientée vers une prospérité durable.

La CES a eu l’occasion d’exprimer ses positions au président de la Commission européenne, José-Manuel Barroso, qui s’est adressé au Comité exécutif le 5 décembre. Le président de la Commission a affirmé sa volonté de préserver le modèle social européen, tel qu’il l’avait déjà fait lors de son Discours de l’Union le 12 septembre dernier. Il constate également que le déséquilibre social est en train de s’aggraver et que les réformes structurelles actuellement menées n’ont pas eu pour l’instant leur équivalent en matière de croissance et de mesures d’emploi. Il a souligné la nécessité de préserver les acquis sociaux dans l’Union européenne et affirmé la nécessité de cibler l’action de l’UE sur la relance de la croissance.

Le président de la Commission a annoncé l’adoption, jeudi matin, du « Paquet emploi Jeunes », une mesure phare de l’UE afin de lutter contre le chômage des jeunes. Dans ce «Paquet emploi jeunes», la Commission inclut une proposition de recommandation aux États membres concernant l’introduction d’une Garantie pour la jeunesse. Celle-ci vise à ce que tous les jeunes jusqu’à l’âge de 25 ans se voient proposer une offre de qualité portant sur un emploi, un complément de formation, un apprentissage ou un stage dans les quatre mois suivant leur sortie de l’enseignement formelle ou la perte de leur emploi.
La CES a accueilli favorablement cette mesure, comme indiqué dans le communiqué de presse de la CES publié le 5 décembre sur le sujet. Le chômage des jeunes et la mise en place d’une garantie jeunes figurent également comme une des priorités d’action de la CES, qui mène actuellement des négociations avec les représentants des employeurs au sujet d’un accord-cadre Jeunes.

Le Comité exécutif de la CES a également adopté une position au sujet de l’acte pour le marché unique II. La Commission y propose douze leviers pour stimuler la compétitivité européenne et réaliser le potentiel inexploité du marché unique, afin de générer une croissance économique durable et de créer des emplois. La CES déplore que le nouvel Acte pour le marché unique ne propose aucune mesure pour renforcer la dimension sociale, afin de garantir les droits et la protection sociale des travailleurs. Or sans dimension sociale, le marché unique ne pourra jamais être achevé. C’est pourquoi la CES demande un Protocole de progrès social à joindre aux traités afin de garantir la prévalence des droits sociaux fondamentaux sur les libertés économiques.

Le Luxembourg était représenté au Comité exécutif de la CES par Jean-Claude Reding, président de l’OGBL, Véronique Eischen, membre du Bureau exécutif de l’OGBL, Vincent Jacquet, secrétaire général adjoint du LCGB et Lena Batal, chargée de mission du Secrétariat européen commun de l’OGBL et du LCGB Asbl.

Le nouveau paquet emploi pour les jeunes proposé par la Commission : un engagement positif à poursuivre

La Confédération européenne des syndicats (CES) accueille favorablement le nouveau paquet emplois jeunes que vient de présenter la Commission européenne. La situation des jeunes est en effet dramatique. Aujourd’hui, plus de 5,5 millions d’entre eux sont sans-emploi. Les taux de chômage des jeunes doublent, sinon triplent ceux de la population en général. Les niveaux de précarité sont eux-aussi devenus insoutenables avec la multiplication des contrats à durée déterminée, des contrats à temps partiel et des stages qui remplacent trop souvent des emplois existants. Au-delà de ce constat, il est important de relever que, d’après les estimations d’Eurofound évoquant les NEETS (jeunes ni en emploi, ni en formation, ni en éducation), le coût annuel de l’inaction, face à cette situation, se monte à 153 milliards pour l’UE !

Engagée depuis plusieurs années sur ces dossiers, la CES se félicite de propositions telles que la garantie jeunes, une mesure qu’il faudra pérenniser et considérer comme un investissement. Compte tenu de l’urgence et de l’importance de la situation, cet engagement devra se traduire par des moyens appropriés, notamment au niveau du Fonds social européen et d’autres Fonds structurels.

Par ailleurs, si les stages peuvent constituer un tremplin vers l’emploi, un cadre de qualité s’impose, vu certains abus recensés.

Cependant, et face à l’ampleur de la crise européenne, il convient de s’attaquer à la question de l’emploi de manière plus globale et en finir avec les politiques aveugles d’austérité en sortant de la crise par le haut avec des réelles politiques de relance et d’investissement pour des emplois soutenables de qualité.

Patrick Itschert, Secrétaire général adjoint conclut: “Nous ne pouvons sacrifier une, voire deux générations entières en Europe. Autorités publiques et partenaires sociaux doivent prendre leurs responsabilités et être capables de répondre aux préoccupations fondamentales exprimées par les jeunes. La CES renouvelle à ce sujet son engagement dans la négociation actuelle avec le patronat d’un cadre d’actions pour les jeunes”.

05/12/2012

Doha COP 18 – La CES aux négociateurs pour le climat: «Agissez pour une transition juste!»

Alors que s’ouvre au Qatar la 18ème conférence de l’ONU sur le climat (COP 18), les syndicats européens appellent les négociateurs à faire preuve de plus d’ambition afin d’aboutir à un accord global, contraignant et complet pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et garantir une transition sociale juste vers une société efficace dans l’utilisation de l’énergie et des ressources.

Les syndicats profitent en outre de cette occasion pour soulever la question de la violation des droits fondamentaux des travailleurs au Qatar. Les travailleurs migrants, qui représentent une majorité de 94% de la main-d’œuvre qatarie, ne jouissent pas des droits fondamentaux du travail et de l’homme, sont systématiquement exploités, travaillent souvent dans des conditions présentant des risques pour la santé et peuvent être expulsés pour tenter de former un syndicat. Le Qatar a, par exemple, refusé de ratifier la Convention 87 de l’OIT de 1948 sur la liberté syndicale et la protection du droit syndical. Le Qatar est également le plus grand émetteur de CO2 par habitant au monde et a fait barrage aux négociations sur le climat.

Comme dans toutes ses relations extérieures, la Confédération européenne des syndicats (CES) demande que l’UE et les États membres fassent part de ces inquiétudes à leurs hôtes qataris et s’assurent que l’importance des droits de l’homme (y compris les droits des travailleurs), la transition juste et le travail décent soient au cœur de leur dialogue avec l’équipe organisatrice de la COP 18.

La position de la CES sur les discussions est disponible sur http://www.etuc.org/a/10042.

27 novembre 2012

Austeritätsmaßnahmen: Die ILO schlägt Alarm

Der Europäische Gewerkschaftsbund (EGB) begrüßt einen kürzlich erschienenen Bericht der Internationalen Arbeitsorganisation (ILO), der die Austeritätsmaßnahmen, die während der vergangenen Jahre in Griechenland angenommen wurden, scharf kritisiert.

Anlässlich seiner Novembersitzung in 2012 hat das Komitee für Gewerkschaftsrechte mehrere schwere und zudem wiederholte Verstöße gegen die Prinzipien der kollektiven Verhandlungen sowie ein tiefreichendes Defizit bezüglich des Sozialdialogs festgestellt. Dabei, so erinnert der EGB,  handele es sich um Grundrechte, auf denen Demokratie und sozialer Frieden beruhen. Das Komitee hat ebenfalls die Notwendigkeit einer Hilfestellung der ILO zur Wiederherstellung des Sozialdialogs in Griechenland hervorgestrichen.

Bernadette Ségol, Generalsekretärin des EGB, hat erklärt: „Wegen der von der Troika verlangten Einschnitte, werden die nationalen Regierungen dazu gedrängt das Recht der freien Tarifverhandlungen anzugreifen. Die Botschaft der ILO, die sagt, dass diese Situation auf keinen Fall andauern kann, muss schnellstens gehört werden. Die Europäische Union, erst kürzlich zum Nobelpreisträger gekürt, muss sich auf seine eigentliche Daseinsberechtigung besinnen: einen Raum des Frieden, des Wohlstands und der sozialen Gerechtigkeit zu gewährleisten.“

16. November 2012