Les salariés d’euroscript Luxembourg dont le C.E.O., Mark Evenepoel, se flattait il y a à peine plus d’un an de porter fièrement à l’international les couleurs du Grand-Duché de Luxembourg, son lieu de naissance (communiqué de presse d’euroscript, publié le 31.01.2013 par paperJam.lu), font à nouveau les frais des ambitions stratégiques de mondialisation de la direction et des actionnaires.
Après un plan social motivé par le licenciement de près de 70 personnes en septembre 2013 et alors même que les salariés ont achevé hier de prester leur préavis, la direction annonce sa volonté de se séparer d’ici 2015 de 13 personnes supplémentaires sur les 26 que compte euroscript Management Services, une nouvelle entité issue d’euroscript Luxembourg, créée le 3 janvier 2013.
Si l’entité avait en effet pour mission d’apporter le support opérationnel attendu par toutes les entités du groupe, aussi bien dans le domaine de la finance et de la comptabilité, que du marketing, de l’informatique, du juridique et des ressources humaines, elle semble avoir subitement perdu sa raison d’être. Ce sont les départements qualité, comptabilité et RH qui feront essentiellement les frais des nouvelles mesures de dégraissage.
L’OGBL ne pourra accepter des licenciements qui se feront individuellement et graduellement sur une période de deux ans afin de contourner la législation relative aux plans de maintien dans l’emploi et aux plans sociaux. Ainsi le syndicat Services et Energie de l’OGBL a demandé auprès de la direction d’euroscript Management Services s.à r.l. des précisions concernant les 13 licenciements prévus et l’ouverture de négociations dans le cadre des mesures préventives prévues par le Code du travail.
Plan de croissance accompagné de licenciements
L’écœurement des salariés est grand au sein du bureau de traduction de Bertrange qui, dans ce même contexte, a reçu récemment un communiqué triomphateur de la direction faisant état de son objectif ambitieux de «devenir une société pesant 150 millions d’euros dans les trois prochaines années».
Si l’on se souvient que le plan social qui s’achève a soit disant été motivé par la perte d’un contrat de 3,9 millions d’euros – une bagatelle à l’échelle des ambitions de l’entreprise – on comprendra aisément qu’il s’agit là d’un alibi derrière lequel s’abrite la direction du groupe qui semble avoir programmé de longue date le démantèlement d’euroscript Luxembourg.
La même direction a d’ailleurs confirmé récemment au personnel licencié, avec une satisfaction indécente, la finalisation d’une première acquisition, la société belge Amplexor et son espoir d’annoncer prochainement d’autres événements du même ordre.
Comment concevoir, dans ces conditions, que l’on puisse parler de licenciement pour raisons économiques? On est en droit de se poser la question.
Communiqué par le Syndicat Services et Energie de l’OGBL le 1er avril 2014
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