Ferrac Sàrl

La concurrence déloyale entraîne la négociation d’un plan social

bL’entreprise de ferraillage Ferrac Sàrl à Bettembourg, qui compte environ 180 salariés, a informé l’OGBL de son intention de procéder au licenciement d’une partie de ses salariés à cause d’une baisse importante de leur carnet de commandes. Les négociations ont débuté et l’OGBL ne peut que constater que cette situation est le seul résultat d’une concurrence déloyale qui sévit dans le secteur.

Depuis plus de deux ans, l’OGBL dénonce les pratiques d’entreprises luxembourgeoises et étrangères et de leurs sous-traitants qui ne respectent pas les conventions collectives et la législation en vigueur. Les infractions portent sur les rémunérations, le temps de travail et les exigences en matière de sécurité et de santé des salariés. Ces pratiques d’esclavage moderne permettent à ces entreprises d’offrir des prix en dessous du prix de revient des entreprises qui elles respectent les lois et leurs salariés.

Le gouvernement doit agir pour sauver des postes de travail

L’OGBL engage directement la responsabilité du gouvernement et des administrations compétentes qui bien que connaissant la situation n’ont à ce jour rien fait pour y mettre fin. Il est intolérable qu’une entreprise luxembourgeoise, comme Ferrac Sàrl, qui respecte ses salariés, les lois, les salaires conventionnels et le dialogue social, soit contrainte de licencier une partie de son personnel. Ceci non pas par manque de travail dans le secteur, mais seulement parce qu’elle ne peut pas se battre avec les mêmes armes que les concurrents déloyaux.

L’OGBL exige une réponse rapide du gouvernement pour permettre à l’entreprise Ferrac Sàrl de sauver le plus d’emplois possibles. L’OGBL a salué l’introduction du badge social depuis le 1er septembre, mais cette seule mesure n’est pas suffisante pour éradiquer les pratiques de concurrence déloyale et d’esclavage moderne qui mettent en péril tous les secteurs de la construction et de l’artisanat du bâtiment. Des moyens répressifs efficaces doivent être mis en place sous forme d’amendes (inexistantes à ce jour), de même que la possibilité pour les organes de contrôle de fermer les chantiers hors-la-loi. Il en va de la survie des emplois et des entreprises.

Responsabilité sociale des entreprises et de l’État

L’OGBL dénonce également les entreprises et les donneurs d’ordre qui, en toute connaissance de cause, font appel à ces entreprises en ne tenant compte que du seul critère du prix. Le donneur d’ordre qui recourt à la sous-traitance doit être responsable des conditions de travail et de rémunération du personnel de ses sous-traitants si ces derniers ne respectent pas la loi. Au-delà de limiter les abus, ce système mènerait également à une amélioration des conditions de travail et de la sécurité sur les chantiers.

N’oublions pas que l’État fait partie de ces donneurs d’ordre puisque, de par sa politique de soumissions, il entraine un cannibalisme entre les différentes entreprises qui se fait aux dépens de la sécurité, de la santé et du bien-être des salariés. Nous exigeons que le seul critère du prix le plus bas soit abandonné. Des critères sociaux doivent être inclus dans les marchés publics et les contrevenants doivent être exclus de ses derniers.

Communiqué par le Syndicat Bâtiment de l’OGBL
le 6 septembre 2013