Cela fait plusieurs années que le nombre de salariés travaillant pour l’entreprise de fitness Healthcity ne cesse de diminuer. Les centres sportifs appartenant à l’enseigne ont en effet tous disparu, l’un après l’autre, pour être convertis en clubs de fitness Basic Fit.
Alors que les centres de sports Healthcity employaient des salariés en CDI, lesquels étaient formés et qualifiés en matière d’activités physique et sportive et où l’OGBL avait même réussi à introduire une convention collective de travail, les clubs de fitness «low cost» Basic Fit ont adopté, quant à eux, un modèle clairement antisocial. Ils pratiquent le dumping social et n’embauchent d’ailleurs aucun salarié. En effet, pas un seul salarié n’est lié à Basic Fit par un contrat de travail classique!
Les seuls salariés employés dans ces clubs sont des prestataires de services externes: des salariés d’une entreprise de gardiennage qui assurent uniquement une mission d’accueil de la clientèle. Et si on y rencontre tout de même des «coachs sportifs», il s’agit en réalité d’indépendants qui travaillent pour leur propre compte et donc sans relation de travail contractuel avec la société Basic Fit. Il s’agit donc encore une fois de personnes évoluant dans des situations de travail précaires.
Approche inhumaine et méprisante vis-à-vis des salariés
Le 29 octobre dernier, les cinq salariés restants travaillant dans le dernier centre Healthcity, situé à Sandweiler, ont tous été convoqués à des entretiens préalables au licenciement. Il semble par ailleurs qu’un problème se soit produit au niveau de la Post, car les cinq salariés concernés n’ont reçu les lettres recommandées afférentes envoyées par leur employeur que le jour même des entretiens. Ils ont ainsi pris connaissance du fait qu’ils étaient convoqués à un entretien préalable, la veille de celui-ci, par courriel!
Au cours de ces entretiens menés conjointement par la «business manager» et une responsable des «ressources humaines» de… Basic Fit, toutes deux venues de Bruxelles, les salariés ont été informés que le centre fermerait ses portes entre le 4 et le 30 novembre 2019 pour cause de travaux et qu’il ne rouvrirait que le 1er décembre… mais en tant que Basic Fit. Précisons que ni les salariés ni les clients (!!!) étaient au courant de cet important chantier.
Les cinq derniers salariés de Healthcity n’étaient, hélas, pas encore arrivés au bout de leur peine. Pour couronner le tout, les deux représentantes de la direction bruxelloise leur ont en effet indiqués qu’elles ne savaient pas s’ils seraient licenciés. Cette décision serait prise par la direction internationale, basée aux Pays-Bas, a priori entre le 30 octobre et le 1er décembre. Afin de faire passer la pilule, les cinq personnes concernées se sont vues proposer une dispense de travail jusqu’à la prise de décision. Enfin, cerise sur le gâteau, les cinq salariés convoqués à ces entretiens préalables au licenciement ont tous été licenciés le 31 octobre, soit deux jours après leur convocation.
L’OGBL dénonce fermement cette mise en scène indigne et méprisante, laissant les salariés dans une totale incertitude quant à leur avenir professionnel, d’autant plus que ces derniers avaient exigé de la franchise de la part de leurs interlocutrices. Une requête qui fut donc lâchement ignorée.
Liens obscures entre Healthcity et Basic Fit
Notons que les liens entre les deux sociétés – Healthcity et Basic Fit – demeurent relativement obscurs. L’OGBL avait même déjà saisi l’ITM en avril 2017 pour manque total de transparence et refus de communiquer des informations à la délégation du personnel.
L’OGBL dénonce vigoureusement ces pratiques antisociales, notamment le refus de l’entreprise de négocier le transfert des salariés restants vers les centres Basic Fit, afin d’éviter ainsi des licenciements. L’OGBL rappelle dans ce contexte qu’il revendique une législation plus stricte en matière de transferts d’entreprise, afin de rendre cette pratique automatique dans de telles situations et qu’ainsi l’emploi des salariés concernés soit préservé. D’une manière générale, l’OGBL revendique que tous les moyens légaux à disposition (reconversions, transferts, préretraites…) soient pleinement utilisés en vue d’éviter des licenciements secs.
L’OGBL dénonce par ailleurs une absence d’informations et de consultations de la part de la direction de Healthcity dont les vrais décideurs se trouvent aux Pays-Bas et qui, visiblement, ne se soucient nullement des conséquences sociales désastreuses de leurs décisions prises en catimini. L’OGBL tient également à rappeler dans ce contexte qu’il plaide pour un renforcement des obligations des entreprises par rapport aux délégations du personnel en matière d’information et de consultation sur le maintien et la protection de l’emploi.
Communiqué par le syndicat Services et Energie de l’OGBL le 15 novembre 2019
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