La loi du 29 juin 2010 portant création d’une réserve nationale de chargés d’enseignement pour les lycées et les lycées techniques instaure de nouvelles conditions d’engagement des chargés d’éducation à durée déterminée et à tâche complète ou partielle. Cette loi prévoit une formation obligatoire en cours d’emploi qui s’étend sur 60 heures pour tous les chargés d’éducation engagés à durée déterminée.
Le règlement grand-ducal du 15 octobre 2010 précise que « pendant la première année d’engagement, le chargé d’éducation doit se soumettre à une formation en cours d’emploi».
Sans contester le bon sens de cette mesure, le SEW doit constater qu’une partie non négligeable des 60 heures de formation – essentiellement les modules tenus par des spécialistes étrangers parachutés pour l’occasion – aura lieu pendant les congés de Carnaval, de Pâques et de Pentecôte. Or, les chargés d’éducation sont déjà soumis à une charge de travail trop importante: ils doivent en effet assumer 24 leçons par semaine, ce qui équivaut avec la préparation, à un équivalent-travail hebdomadaire de 48 heures.
Le Comité du Département secondaire du SEW considère qu’en fixant des séances de cette formation obligatoire pendant les périodes de congé, les responsables du MENFP ne manquent pas seulement de respect vis-à-vis des chargés d’éducation à durée déterminée, qui ont droit comme tout salarié à des périodes de repos. Nous pensons en outre que le MENFP s’engage ici sur la corde raide en matière de droit social. En effet, le surplus de travail hebdomadaire des enseignants pendant les périodes scolaires est généralement justifié par l’existence de périodes de congé et de vacances plus longues que dans d’autres professions. En accaparant les périodes de congé pour organiser des formations obligatoires, le MENFP viole à notre avis le code de travail.
Par conséquent, le SEW demande aux responsables du MENFP (1) d’organiser la totalité des 60 heures de formation pendant les périodes de travail scolaire des enseignants en y réservant par exemple 15 fois une demi-journée par semaine, à l’instar de ce qui se fait dans le stage pédagogique et (2) d’intégrer les 60 heures de formation obligatoire dans la tâche des chargés d’éducation à durée déterminée et cela notamment à travers les 72 heures annuelles de disponibilité (ACT72).
Nous voudrions insister finalement que la formation en question doit essentiellement être assurée par des enseignants du terrain et non par des théoriciens souvent non familiarisés avec notre système scolaire et éloignés des besoins pratiques des chargés d’éducation.
Communiqué par le Comité du Département secondaire du Syndicat Education et Sciences (SEW) de l’OGBL, le 22 décembre 2010
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