Le syndicat Commerce de l’OGBL a lancé le 12 novembre une campagne autour de six propositions concrètes visant à garantir l’avenir du commerce au Luxembourg, alors que le secteur est aujourd’hui particulièrement impacté par la crise liée au COVID-19 et qu’une série de difficultés auxquelles il était déjà confronté avant la crise perdurent.
Le secteur du commerce est particulièrement touché par la crise liée au COVID-19. Ainsi, la majeure partie des commerces a dû fermer ses portes pendant tout le confinement et n’a donc pas pu générer de chiffre d’affaires. Ces deux mois ne seront jamais rattrapés.
Les pertes de rémunération liées au chômage partiel, le manque de confiance des consommateurs ainsi que l’impact de la crise sur le pouvoir d’achat en général sont autant de raisons pour se faire des soucis quant à l’avenir d’une partie de ce qu’on appelle «petits commerces». Le climat anxiogène et les mesures sanitaires – utiles et nécessaires – agissent parfois comme un frein à la consommation, et poussent les consommateurs vers internet.
Par ailleurs, le télétravail continue d’avoir un impact sur le secteur; surtout dans les «quartiers d’affaires» comme au Kirchberg ou à la Cloche d’Or, où bon nombre d’institutions et d’entreprises continuent de proposer du télétravail à leurs employés.
Mais les problèmes du petit commerce ne datent pas d’hier. Au Luxembourg particulièrement, les loyers exorbitants pour des locaux commerciaux pénalisent fortement les petits acteurs du secteur. Même après le confinement, les loyers continuent d’augmenter. Déjà, des rues commerçantes historiques comme l’Avenue de la Gare à Luxembourg ou la Rue de l’Alzette à Esch/Alzette en font les frais et les enseignes commerciales s’y font rares.
La multiplication des centres commerciaux et l’explosion des surfaces commerciales à travers le pays – explosion qui n’est aucunement proportionnelle à la croissance démographique réelle ou projetée – conduisent à une cannibalisation du secteur. La situation hyperconcurrentielle, avec ce qu’on pourrait décrire comme une guerre de positions, par analogie à la guerre des prix, où chaque acteur tente de se sécuriser des positions géographiques en attendant une hypothétique croissance exponentielle de la population, fait des frais parmi les enseignes moins solides.
La spéculation immobilière avec les surfaces commerciales conduit à une surenchère en termes de points de vente, responsable de faillites, fermetures, licenciements…
A cela s’ajoute évidemment la digitalisation, qui donne du grain à moudre au secteur du commerce. Le confinement avec ses contraintes et la fermeture des petits commerces a évidemment fortement contribué à accélérer ce processus qui semble d’ores et déjà inexorable.
L’impact de la crise se fait ressentir dans le secteur, avec les premières faillites, des fermetures de magasin et des licenciements.
En tant que premier syndicat du secteur, l’OGBL et son syndicat Commerce ne s’arrêtent pas aux simples revendications salariales, mais se doivent aussi d’être forces de proposition.
1) Une convention collective sectorielle pour les petits commerces
Afin d’harmoniser les conditions de travail dans le secteur, mais aussi d’éviter tout « dumping social » ou nivellement vers le bas, l’OGBL revendique la négociation d’une convention collective sectorielle qui engloberait tous les commerces tombant sous la définition de « petites entreprises », et embauchant moins de 50 personnes. Beaucoup de personnes travaillent dans ce genre de petits commerces et ne sont pas couvertes par une convention collective de travail.
Une telle convention collective permettrait entre autres de négocier des questions relatives aux horaires d’ouverture et de prévenir toute concurrence déloyale. Elle serait par ailleurs un instrument très utile pour aborder le processus de digitalisation en mettant l’accent notamment sur la formation professionnelle continue et en garantissant que la voix des salariés soit entendue dans ce processus.
Concrètement, une convention collective sectorielle permettrait d’améliorer et d’harmoniser les conditions de travail des salariés de petits commerces.
2) Un moratoire de 3 ans sur les nouveaux centres commerciaux
Le Luxembourg dispose d’environ 1,2 millions de mètres carrés de surfaces commerciales, ce qui le place en tête des pays européens pour les surfaces commerciales par habitant. Il y a une vingtaine de galeries commerciales de taille importante dans le pays, sans parler de celles situées aux abords des frontières. On observe non seulement que l’implantation de ces centres commerciaux nuit fortement aux commerces de centre-ville, mais aussi que les plus récents d’entre eux peinent à attirer la clientèle souhaitée.
Afin de donner de l’air aux commerces déjà existants et d’éviter que cette situation hyperconcurrentielle ait des conséquences sociales dramatiques, l’OGBL Commerce propose la mise en place d’un moratoire de trois ans pour tout projet de construction d’une nouvelle galerie commerciale.
Cela signifierait que pour une durée de trois ans, aucune autorisation pour la construction d’un nouveau centre commercial ne pourrait être donnée.
3) Gel des loyers commerciaux pendant 3 ans
Un point commun de nombreuses fermetures de magasins est la place toujours plus importante que prennent les loyers dans les dépenses courantes. Alors que le gouvernement a annoncé vouloir mettre en place des incitatifs fiscaux pour les bailleurs qui accepteraient de baisser les loyers, le syndicat Commerce de l’OGBL estime qu’il faut aller plus loin et geler les loyers pour locaux commerciaux pour une durée de 3 ans – sans toutefois empêcher des diminutions des loyers.
Cela signifierait que pendant trois ans, les loyers commerciaux ne pourraient pas augmenter.
4) Bons de consommation
L’OGBL propose l’émission de bons de consommation publics visant à soutenir la consommation dans les secteurs forcés à fermer ou à réduire fortement leurs activités dans la crise (Horeca, petits commerces…). De tels bons de consommation – qui ont par ailleurs déjà été émis par certaines communes – contribueraient à renforcer un secteur du commerce particulièrement vulnérable en ce moment.
Concrètement, cela veut dire que chaque salarié travaillant au Luxembourg recevrait un bon de consommation émis par le gouvernement, à dépenser dans un commerce du Luxembourg.
5) Un plan de maintien dans l’emploi sectoriel
Afin de minimiser les effets négatifs de la crise actuelle sur l’emploi dans le secteur, l’OGBL demande la négociation d’un plan de maintien dans l’emploi sectoriel pour le commerce de détail. Un tel plan de maintien dans l’emploi donne des instruments aux entreprises en difficultés afin de réduire temporairement leurs effectifs sans passer par des licenciements, notamment à travers des prêts temporaires de main d’œuvre. La formation professionnelle continue étant primordiale dans la situation actuelle, cela pourrait aussi permettre aux salariés de se former aux défis qui attendent le secteur.
Concrètement, nous demandons de négocier un plan de maintien dans l’emploi avec les employeurs afin de sauvegarder un maximum d’emplois.
6) Des horaires de travail clairement réglés
Dans le commerce, nos horaires de travail dépendent directement des horaires d’ouverture des magasins. La situation autour de ces horaires d’ouverture étant très chaotique, nos horaires de travail – et par conséquent, notre vie privée et familiale – en pâtissent. S’il existe bien une loi sur les horaires d’ouverture, des dérogations ministérielles permettent de la contourner.
Pour l’OGBL, il est clair qu’aucune libéralisation supplémentaire des heures d’ouverture et donc des horaires de travail ne peut être acceptée.
Par ailleurs, nous sommes nombreux dans le secteur à travailler en temps partiel. Souvent, il s’agit là de temps partiels non volontaires et souvent, la loi n’est pas respectée par les employeurs. Contrairement à ce que pensent certains patrons, un temps partiel devrait être moins flexible qu’un temps plein.
Nous revendiquons des horaires de travail clairement réglés pour tous les salariés du commerce.
Zukunftsdësch Commerce – Table-ronde pour l’avenir du commerce
Outre ces 6 propositions, l’OGBL demande la mise en place d’un « Zukunftsdësch Commerce », qui permettrait aux différents acteurs, aux ministères concernés, au patronat ainsi qu’aux syndicats de discuter, dans le cadre du dialogue social, des issues à la crise actuelle et d’envisager le futur du commerce au Luxembourg.
Communiqué par le syndicat Commerce de l’OGBL le 13 novembre 2020
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