Le Luxembourg possède l’un des meilleurs systèmes de pension au monde et comme notre objectif en tant que société devrait toujours être de permettre à la génération future de vivre de meilleurs vieux jours que la précédente, il est de notre devoir de garantir notre système de pension sans détérioration.
Au Luxembourg, les pensions sont financées par 3 fois 8% de cotisations, payées à parts égales par les salariés, les employeurs et l’État. La caisse de pension est en outre gérée dans cette configuration tripartite.
Il ne s’agit donc en aucun cas d’un cadeau de l’État ou d’une aide sociale et c’est précisément pour cette raison qu’une éventuelle réforme doit être élaborée en collaboration avec les partenaires sociaux.
En ce sens, la large consultation déjà annoncée par le monde politique ne doit en aucun cas être utilisée pour diviser la société et imposer ensuite une réforme visant la réduction des coûts par une dégradation des prestations. Les syndicats, en tant que partenaires sociaux démocratiquement légitimes, doivent ici se serrer les coudes et défendre leur place.
Le système, basé sur un système de répartition, est un pilier de notre société qui repose sur la solidarité entre les générations. Les salaires actuels permettent de financer les pensions des retraités et d’assurer ainsi la continuité du soutien aux générations futures. Cette approche garantit une sécurité sociale équitable et universelle, libérée des risques liés aux fluctuations des marchés financiers et protège en outre nos pensions de l’inflation grâce à leur indexation.
En outre, on parle souvent d’un système à trois piliers lorsqu’il s’agit des pensions au Luxembourg. Le premier pilier est constitué de nos pensions publiques, suivies de deux piliers de pensions privées au niveau de l’entreprise et de l’individu.
Il ne faut jamais oublier que c’est notre système public qui est soutenu par tous et qui constitue le cœur de nos pensions. C’est cette partie publique qui constitue une base solide et sans laquelle l’ensemble serait très fragile.
En effet, en plus des aspects sociaux et solidaires, notre système par répartition fait preuve d’une flexibilité et d’une adaptabilité remarquables aux réalités économiques. Des facteurs tels que l’indexation des pensions sur l’évolution du coût de la vie ainsi que l’adaptation des pensions à l’évolution des salaires réels, garantissent la cohésion sociale. Sans ces principes, les retraités ne seraient pas seulement exposés sans protection à l’inflation, mais les pensions seraient aussi lentement dévalués et les pensionnés deviendraient de plus en plus pauvres par rapport aux actifs.
Des recherches récentes de la CSL ont montré qu’actuellement, les assurances pension privées au Luxembourg ne peuvent pas être considérées comme un investissement, car dans la plupart des cas, elles ne couvrent même pas le taux d’inflation des années entre le dépôt et le paiement. Même avec des risques d’investissement relativement importants, seuls des bénéfices très faibles ont pu être réalisés.
Il est donc plus que douteux de générer des dépenses publiques sous forme d’avantages fiscaux pour promouvoir un système privé qui ne profite finalement qu’aux actionnaires des compagnies d’assurance. Selon les estimations, les dépenses publiques varient de 54 millions d’euros à près du double.
Si de tels systèmes d’assurance pension privés ne peuvent exister qu’en étant soutenus par des subventions publiques conséquentes, il faut alors se demander s’il ne serait pas plus judicieux d’investir cet argent dans le premier pilier public de l’assurance pension.
En effet, outre son caractère intergénérationnel, la solidarité dans notre système de pension public se caractérise avant tout par une large répartition des risques. L’universalité des cotisations renforce le caractère socialement équitable du système en mettant en avant le principe selon lequel chacun doit contribuer selon ses moyens pour assurer la sécurité financière collective.
En outre, dans les systèmes privés par capitalisation, les situations imprévues telles que les krachs boursiers signifient l’effondrement des droits à une pension. Dans le système public par répartition, de telles situations peuvent être gérées par quelques modifications paramétrées, ce qui permet de faire supporter le coût de cette situation imprévisible de manière solidaire par l’ensemble de la population, sans créer une génération entière de perdants.
Pour l’OGBL, il est clair que ni la capitalisation ni les systèmes privés ne peuvent constituer une alternative viable si l’on veut continuer à garantir un niveau de vie adéquat à la population âgée.
Dans ce sens, nous devons veiller à ce que notre système public soit renforcé et non pas réduit. Nous devons renforcer notre base publique et en aucun cas en vendre des parties à des assurances privées.
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