Pourquoi la Tripartite entre le gouvernement, les employeurs et les syndicats a-t-elle échoué?

La réponse à cette question est vite trouvée. La position de négociation avancée par la fédération patronale UEL était une provocation délibérée et une attaque frontale contre les fondements du modèle social luxembourgeois, contre les conditions de rémunération et de travail de l’ensemble du salariat et contre le dialogue social au niveau national.

L’extrémisme antisocial et antisyndical de l’UEL déroba la Tripartite dès le début de toute base de négociation viable et lui enleva toute chance à arriver à un accord commun. La rupture anticipée des négociations tripartites était la conséquence logique de cet acte de sabotage de la part du patronat.

Le catalogue des revendications néolibérales de l’UEL contre notre modèle social

 

  • Diminution des salaires et du pouvoir d’achat d’au moins 5% suite à l’arrêt de l’indexation des salaires jusqu’en 2014.
  • « Modération salariale générale stricte » jusqu’en 2014. Ceci veut dire aucune augmentation à prévoir lors des négociations collectives.
  • Etude de l’impact d’une « désindexation générale » de l’économie. Au clair: abolition du système d’indexation des salaires à partir de 2014 et destruction du modèle luxembourgeois de négociation salariale.
  • Flexibilisation supplémentaire du temps légal de travail. Introduction d’une période de référence de 4 mois et d’une durée hebdomadaire maximale de 54 heures ainsi qu’une dégradation de la réglementation en matière d’heures supplémentaires. Au clair: travailler plus et de manière plus dérégulée pour moins d’argent et moins de loisirs.
  • Etendre le champ d’application et la durée du contrat de travail à durée déterminée (CDD); mise au travail des chômeurs, à subventionner par les deniers publics à hauteur de 50% du salaire social minimum.
  • Dégradation de la protection légale du salarié en cas de maladie. Les travailleurs frontaliers sont menacés par ailleurs par l’introduction de jours de carence en cas d’arrêt maladie.
  • Refus catégorique d’une réforme de la législation sur les délégations du personnel et les comités mixtes, pourtant prévue dans l’accord gouvernemental. En d’autres termes: pas de cogestion et pas de dialogue social dans les entreprises.
  • Contre l’adaptation du salaire social minimum au 1er janvier 2013.
  • Dégradation du système actuel d’adaptation du salaire social minimum à l’évolution général des salaires: introduction d’un critère d’évaluation supplémentaire relatif à la difficulté d’insertion des travailleurs non qualifiés afin de niveler le salaire minimum par le bas.

La position de l’OGBL

 

L’OGBL exige de la part de l’UEL qu’elle renonce à sa dérive extrémiste. L’OGBL défie l’UEL à se prononcer clairement en faveur du modèle social luxembourgeois et d’un réel dialogue social et à s’engager activement pour le maintien de la paix sociale au Luxembourg.

L’OGBL, ensemble avec les autres syndicats représentatifs au niveau national, la CGFP et le LCGB, a par ailleurs informé le gouvernement en date du 13 décembre qu’ils sont prêts à négocier avec le gouvernement un accord global sur tous les points suivants:

  1. Ouvertures envers le gouvernement en vue d’une modulation temporaire du système d’indexation en raison de la crise actuelle (retardement des échéances des tranches indiciaires), sous condition qu’il s’engage en faveur de la pérennisation du système indiciaire et que le  système retournera à son fonctionnement normal au plus tard en 2014,
  2. Prévoir des mesures compensatoires au niveau du pouvoir d’achat (prestations familiales, boni enfant, crédit impôt pour salariés, etc.) et renoncer jusqu’en 2014 à toute dégradation des prestations de l’assurance-maladie et de l’assurance dépendance,
  3. Prévoir que le gouvernement mette en œuvre une politique de stabilisation des prix et notamment un système de tarification socialement juste en ce qui concerne l’eau et les déchets,
  4. Réformer la législation relative aux délégations du personnel et des comités mixtes en 2012, c’est-à-dire avant les élections sociales de 2013,
  5. Exclure toute flexibilisation supplémentaire de la législation sur le temps de travail,
  6. Adapter comme prévu le salaire social minimum et les pensions à l’évolution générale des salaires au 1er janvier 2013.

Pour l’index et nos salaires!
Pour une politique progressiste en matière des conditions de travail!
Pour une réforme de la représentation du personnel dans les entreprises!