La convention collective pour les salariés des entreprises de nettoyage de bâtiments signée le 26 février 2010 est arrivée à échéance le 30 avril 2013. Elle a été dénoncée en date du 29 janvier 2013 par le Syndicat Services privés de Nettoyage de l’OGBL, majoritaire à 90 %, et le syndicat minoritaire LCGB. Les syndicats ont demandé à la Fédération Luxembourgeoise des Entreprises de Nettoyage de Bâtiments l’ouverture des négociations pour son renouvellement.
Refus de négociation
Or, la fédération des employeurs a refusé de rencontrer les syndicats pour commencer les négociations. Suite à l’attitude intransigeante et irresponsable du patronat, le renouvellement de la convention collective du nettoyage est aujourd’hui dans l’impasse. N’ayant pas eu de déclenchement des négociations suite au refus de la fédération, l’OGBL a entamé la procédure devant l’Office national de conciliation (ONC).
Lors d’une réunion à l’ONC le 19 septembre 2013, le patronat refusait catégoriquement les revendications salariales de 1,5 % en 2014, 1,5 % en 2015 et 1,5 % en 2016 au motif qu’ils ne peuvent pas payer. La fédération a également rejeté la proposition faite par l’OGBL qui consiste à faire une analyse détaillée de la situation économique des entreprises de nettoyage (résultats, bénéfices). L’OGBL dénonce avec la plus grande fermeté ce refus patronal. A quoi sert une procédure de conciliation si le patronat refuse devant le conciliateur qu’une analyse détaillée de la santé économique du secteur soit réalisée, analyse qui montrerait si les revendications salariales sont fondées ou non. Pour l’OGBL, cette attitude prouve que les revendications salariales sont justifiées.
Compte tenu d’un certain nombre d’indices, le Syndicat Nettoyage de l’OGBL est d’ailleurs d’avis que le secteur est en constante progression et que la situation économique ne peut être que bonne, voire très bonne. Il constate que le patronat n’est tout simplement pas prêt à faire des propositions salariales sérieuses aux syndicats.
Flexibilisation à outrance
Autre point de litige: la flexibilisation à outrance telle que conçue par le patronat. La convention collective actuelle prévoit qu’un/e salarié/e à temps partiel peut, avec son accord, être augmenté/e de 50 % par rapport au nombre d’heures fixées par le contrat de travail, sans qu’il y ait lieu de payer les heures supplémentaires. L’OGBL demande dans son catalogue de revendications que ce pourcentage soit baissé à 10 %. Or, la fédération patronale a répondu par une provocation. Elle demande de modifier le temps partiel à 100 % dans le sens de permettre aux salariés de prester des heures complémentaires sans majoration jusqu’à un maximum de 40 heures. Avec ce système de flexibilité, les salariés du secteur subiraient des pertes allant jusqu’à 183 €/mois. La majoration pour heures supplémentaires ne serait plus due puisque le temps de travail à temps partiel serait calculé sur une base de 40 heures par semaine. L’OGBL dénonce cette tentative d’exploitation des salarié/es du secteur du nettoyage. Il prendra ses responsabilités et s’engagera avec tous les moyens nécessaires afin de garantir des emplois de qualité et des conditions de travail dignes pour tous les salariés du secteur.
Non-application par les employeurs du jugement relatif au salaire social minimum qualifié
La Cour d’appel (8e chambre) vient en effet de décider le 27 juin 2013 que les nettoyeurs de bâtiments, ayant acquis une pratique professionnelle approfondie dans le secteur, ont droit au salaire social minimum pour personnes qualifiées, qui est de 20 % supérieur au salaire social minimum normal. Jusqu’à ce jour les employeurs ont refusé d’appliquer ce jugement. La non-application est scandaleuse et montre à nouveau à quel point les patrons du secteur du nettoyage manquent de respect par rapport à leurs salariés.
L’OGBL en tant que syndicat majoritaire et porte-parole du secteur exige du patronat qu’il respecte et applique le jugement concernant le salaire social minimum qualifié. Tous les travailleuses/travailleurs concernés y ont droit. Si les employeurs persistent dans leur refus, les salarié/es concerné/es mèneront avec leurs syndicat OGBL des actions de protestation et cela entraînera évidemment aussi de nouvelles actions en justice.
Pour le 13 novembre 2013, l’OGBL va présenter 240 candidats aux élections sociales dans les entreprises de nettoyage. Il s’agit d’une progression de 45 % ce qui veut dire que la syndicalisation augmente dans le secteur.
Le 19 octobre 2013, le Syndicat Services privés de Nettoyage fêtera ses 20 ans et lancera sa campagne de mobilisation à partir de là. Après les élections sociales du 13 novembre, la commission tarifaire du Syndicat Nettoyage décidera des actions syndicales à mener pour défendre et améliorer les acquis des nettoyeuses et nettoyeurs au Luxembourg.
Communiqué par le Syndicat Nettoyage de l’OGBL le 16 octobre 2013
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